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Accueil du site > Tribune Libre > De l’apathie de l’homme face à son destin

De l’apathie de l’homme face à son destin

L’impavidité dont Le Général de Gaulle taxait les Français, semble se manifester bien au-delà de l’hexagone, à en juger par l’inertie de l’opinion mondiale – élite et représentants de tous les pouvoirs en tête –, face à des faits qui conditionnent directement l’avenir de l’espèce humaine. Et cette apathie est implicitement encouragée par des media manifestement plus friands de faits divers que de sujets à propos desquels ils pourraient se sentir investis d’une mission didactique. Sur le Web comme en bien d’autres espaces d’information et de débat, ces questions sont loin de passionner les foules, exceptée celle des sempiternels négationnistes. Qu’il s’agisse du réchauffement climatique, de contrôle démographique, de croissance économique, ou de tout autre sujet, ils nient par principe la compétence des experts, que leurs avis soient ou non confirmés par les événements. Que lesdits experts ne soient pas d’accord entre eux ne peut justifier une attitude consistant à les rejeter en bloc ou à contester systématiquement la valeur de leurs travaux ; ils ne sont pas infaillibles et leur fonction est avant tout de donner à penser, y compris à ceux qui ne partagent pas leurs points de vue, sans s’arrêter à des critiques qui ne font que donner la mesure de l’impuissance de ceux qui les critiquent Ceci dit, il est permis de se demander si le plus affligeant est l’état de la planète et de la société, ou l’infantilisme de l’immense majorité des individus, à propos de questions les concernant pourtant au premier chef ; comme leurs enfants, lorsqu’ils se préoccupent de leur sort.

Ainsi de la passivité de l’opinion face :

– aux atteintes à la biodiversité. En 42 ans, de 1970 à 2012, le nombre d’animaux vertébrés sauvages marins et terrestres a chuté de 58 %. La chute devrait atteindre 67 % d’ici 2020 et se poursuivre au rythme de 2 % par an, jusqu’à extinction … exception faite de celles qui naîtront pendant le même temps mais dont aucun d’entre nous a la moindre chance de connaître la maturité, dans ce qui sera un autre monde,

– au développement incessant du “7e continent”, accompagné de l’immersion d’un volume augmentant sans cesse des déchets de matières plastiques dont il est constitué, pour aller tapisser des fonds marins dont ils empoisonnent la faune et asphyxient la flore,

– au passage de la population du continent africain de 2 à plus de 4 milliards d’individus au début du prochain siècle, et à sa répercussion sur le reste de l’humanité,

– à une COP 22 dont l’impuissance politicienne s’est emparée, comme pour faire diversion, donnant à la quête de nouvelles sources d’énergies la priorité des priorités, oubliant que l’importance d’une population humaine croissant sans cesse en est le consommateur insatiable ; ceci en dépit des avertissements lui étant adressés (dont ici-même la “Lettre ouverte aux participants à la COP 22”),

– à la déferlante des 100 millions d’êtres humains venant chaque année augmenter la population humaine de la planète,

pour ne citer que ces exemples qui nous concernent tous, dans la mesure où ils indiquent que c’est la fin de notre civilisation et peut-être même de l’espèce humaine – ou pour le moins sa suprématie – qui sont en jeu.

Indifférence diront les uns, égoïsme diront les autres, question de priorité diront d’autres encore, tant il est vrai que l’attention de chacun est d’abord requise par son quotidien et les scandales qui lui sont jetées en pâture ici et là. Assez rares en tout cas semblent être ceux dont la faculté ou le souci les conduisent à prendre le recul suffisant pour en voir le tableau d’ensemble ainsi que les causes profonde.

Mais pour faire court, ne s’agit-il pas tout simplement de la manifestation du triomphe de la vie sur la mort, à l’occasion du véritable suicide auquel est en train de s’abandonner l’humanité ? De la vie dans toute son exubérance ; telle que pour l’espèce qui a voulu si vaniteusement se soustraire au modérateur qu’est la sélection naturelle, elle meurt par prolifération ; à la manière dont tue un cancer. De la vie triomphant envers et contre tout, puisque nous avons d’ores et déjà un pied dans un transhumanisme qui pourrait bien se révéler davantage de substitution que de progrès, tant il est à craindre qu’il reste inachevé, faute des technologies que l’homme et la nature seront chaque jour moins en mesure de lui fournir. L’homme démiurge pourra-t-il se consoler de son naufrage en pensant être presque parvenu à se donner un remplaçant, dépouillé de la spiritualité et de sentiments qui ont toujours été, à la fois ce qu’il aura eu de plus admirable et ses points les plus faibles.

C’est ainsi en tout cas que certains prennent des allures de moines moyenâgeux, juchés sur leur borne pour annoncer la fin du monde à la veille de l’an 1 000, ou de ces prophètes reprenant le même discours obscurantiste à l’annonce du second millénaire. Sauf que cette fois-ci ce sont des faits observables et quantifiables qui sont là, ici et maintenant

Quoi qu’il en soit, il en résulte toujours la même impavidité de la part de ceux à qui s’adressent les prêches, mises à part les réactions que leur dicte leur superstition ou n’importe quelle utopie.


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7 réactions à cet article    


  • howahkan 21 novembre 2016 16:46

    Salut...encore eut il fallut que l’homme eut un destin, or ceci n’existe pas , pas plus que le lierre ou le lièvre, ni le rocher de la montagne ou le vent aient eux aussi des destins...ils sont c’est tout...nous ne sommes plus car nous ne faisons plus que penser or penser n’est pas être du tout, penser c’ est croire que l’on est tout en étant prisonnier de sa propre mémoire donc de son passé et du futur donc là ou le présent n’est pas donc penser n’est pas être...et de ses propres désirs comme de ses propres peurs desquels nous ne savons rien de profond, juste que c’est là et encore 

    évidement une telle affirmation péremptoire n’apporte rien du tout que elle même si elle s’avérait exacte..mais après tout ne passons nous pas notre vie à ne faire que cela, des affirmations péremptoires basées sur du vent.. ? qui ne sont que l’expression de ce que je veux moi...les autres je m’en tape sauf si ils peuvent m servir...même en couple bien sur..on signe pour se servir l’un de l’autre..et puis un jours tu ne me sers plus alors casse toi..

    au centre de nos vies il y a cette insupportable tension au niveau du ventre causée par la frustration, le mécontentement, la pur, la haine, le non sens, l’ennuie, la terreur, la souffrance etc

    et pour essayer de fuir j’utilise ce que je peux, un pseudo talent qui n’est pas le mien mais celui de L’Univers et que donc j’utilise seulement pour moi même, les autres connards qu’ils se débrouillent, j’ utilise la nourriture pour compenser, l’alcool pour oublier, les drogues psychédéliques pour le nirvana ou encore pour oublier, le travail pour ne pas penser à ma vie, le sport vache pour m’anesthésier , le sexe pur m’y perdre, les voyages pour dormir, les pilules pour me rendormir etc

    ce qui se passe sur la terre est l’expression directe de ce que nous sommes devenus...et que l’on refus de voir comme étant de notre faute intégrale...à tous niveaux...

    c’est pas brillant voir pire bien sur....mais on a des machines et quand la machine va tout va...

    je suis le centre du probleme, de mon probleme et maintenant au lieu de s’en prendre aux autres, je quitte l’enfance mentale ou je me débats et je fais enfin le voyage en moi même et je vois les problèmes qui alors semblent se regeler tout seul...mais est ce le cas ...y a t’il ..intervention inconnue ??

    ps : ne pas utiliser la pensée , la réflexion, l’analyse , pour ce faire cela ne nous mènera que là ou nous sommes donc nous ferions du surplace..sans bien sur là non plus le savoir...

    c’est un réel désastre que notre ignorance et ma fois si cela ne donnait pas ce monde , on s’en taperait..mais voila.....


    • Claude Courty Claudec 21 novembre 2016 21:52

      @howahkan

      Ave !

      Ne me sentant pas de disposition particulières pour le sophisme, il me semble pourtant que le seul fait d’exister implique un destin : pour la pierre, celui d’être usée par le vent et la pluie, ou d’être transformée en sable par le mouvement de la mer, puis en poussière à nouveau par le vent. Pour l’homme ce destin est plus bref ; il est de mourir d’épuisement dans des délais plus ou moins courts, après avoir réalisé un certain nombre d’insignifiances qui n’en qualifie pas moins ce qu’a été son destin, par lequel sa naissance elle-même était programmée. etc.

      Quand vous écrivez « ce qui se passe sur la terre est l’expression directe de ce que nous sommes devenus... », le seul emploi du verbe devenir n’implique-t-il pas l’existence d’un destin. ?

      Je relève d’ailleurs à plusieurs reprise dans vos propos, ce qui me paraît être des contradictions de ce genre.



    • howahkan 22 novembre 2016 09:21

      @Claudec

      Ave ...aussi...

      et si la vie, mais qu’elle est sa profondeur ? était le seul « miracle » en elle même ? , et que celui ci nous échappe parce que nous avons centré toute notre énergie sur un point particulier, la survie par l’intermédiaire de la pensée que je vois non pas par analyse de la pensée mais par des moments qui me sont tombés dessus comme une lourde pierre venue de je ne sais où, pensée qui est comme un outil qui est vital pour survivre mais pas plus, ce qui est ni bien ni mal, juste sa fonction..

      on nous a bourré le mou avec le pseudo big bang, bien sur parti de x ou de rien, qui ensuite est en expansion , certes mais dans quoi ? dans rien ? pour aboutir à l’évolution , genre je suis parti de nulle part pour arrive à rien, ah si à la mort ! évolution de rien vers le nec plus ultra dont nous humains serions bien sur le sommet sans lequel tout cela n’a aucun sens...

      je pourrais développer plus mais sans vision directe du programme de la pensée « on » est coincé dans une rhétorique sans fin en soi même..

      et c’est pas drôle cette absence , cette « non vie » profonde, en tant que partie d’un tout unifié qui n’est alors pas unifié ni partie d’un tout comme une isolation de L’Origine qui est un fait nécessaire au delà de la survie ..non vie profonde faite de tant de désirs qui ne seront jamais,soit ils n’existent même pas ,soit ils sont impossible,= je souffre , ke ne sais pas ce que c’est...etc etc ...là on retombe de suite sur le rôle en tant que symptôme d’erreur et de catalyseur,

      le grain de sable nécessaire car pour moi aujourd’hui je vois que la pensée ne doit pas envahir certains champs où elle n’a rien à faire...

      ceci est toujours signalé par une sorte de peine, de souffrance, + ou - forte...

      tu dis...


      Quand vous écrivez « ce qui se passe sur la terre est l’expression directe de ce que nous sommes devenus... », le seul emploi du verbe devenir n’implique-t-il pas l’existence d’un destin. ?

      cela faisait juste référence à l’historique passé du lointain vers aujourd’hui....ou je pense vu ce que j’ai vécu comme d’autres aussi avec qui nous en parlons que nous avons effectivement perdus des fonctions en route .( elles sont nécessairement encore là pour tous mais en panne,mais peuvent se remettre et ces fonctions elles aussi « programmés » sont notre part qui n’est plus du domaine de l’analyse et il n’y a donc plus de calcul, de comparaison, de choix, de hiérarchie et bien plus encore là ou il n’en faut pas comme entre autre dans nos rapport entre humains ,avec les animaux, la nature , la nature profonde etc ....ayant perdu cela nous avons perdu ses effets, et ce que nous sommes devenus n’est plus que calcul....etc etc

      si destin il y a il est de survivre physiquement ce qui est le job de la pensée et celui de vivre ce qui n’est pas le job de la pensée, celui de la fleur est de naître,grandir fleurir et flétrir etc mais ceci concerne l’aspect contenant du fait de vivre, l’enveloppe....je disais que nous avons perdu le contenu, l’accès est toujours là en chacun, ce sont nos autres capacités endormies qui en ont les clés mais nous ne regardons que l’enveloppe car la pensée n’a accès que à cela..or contenant et contenus sont unis....il nous manque un aspect vital du fait de vivre...d’où le désastre humain personnel et global qui n’a rien a voir avec des pseudo ancêtres mauvais ..

      la pensée n’ayant aces que à l’enveloppe , on sent bien que quelque chose de vital manque dans nos vies, la frustration et la souffrance etc disent cela ...la pensée devenue totalitaire sur le cerveau empêche nos autres fonctions de marcher car elle est aveugle à elle même et n’a pas accès au profond par programmation, ce faisant elle empêche la profondeur de la vie d’être et cette frustration énorme amène la pensée a essayer de trouver un alpha et l’oméga à l’image de ce qu’elle peut faire....aujourd’hui c’est pas terrible mais demain ça va être super...

      Bingo je viens d’inventer l’illusion du destin x, y ou z selon les personnes , destin à accomplir...et ce sera en accord avec ce que la pensée peut faire....ce sera matériel et comme là aussi il manque toujours quelque chose de vital , car une telle vie est frustration, désir, peurs, envies, malaise , souffrance + joie éphémères etc certains vont y ajouter une dose d’imaginaire spirituel, des croyances x, y , z etc ....

      c’est vraiment complexe..j’y ai eu accès sans le chercher en apprenant a vivre ce que on appelle à tort souffrance...ceci a réveillé certaines autres fonctions..dont une est une connexion avec une énergie étrange que je ne saurais nommer , là ou vivre est contentent, mais comme il n’y a apparemment rien de permanent dans ce domaine....je te laisse entrevoir la suite...

      bon etc bien sur..

       smiley

      tout ceci est un mouvement de fuite du présent...que la pensée ne peut gérer par nature..c’est normal..


    • howahkan 22 novembre 2016 09:29

      @Zorg

      salut,respect et robustesse...

      le rien créateur n’est pas un vrai rien....il n’est un rien que pour la pensée humaine qui ne peut percevoir quelque chose qu’elle n’a pas mémorisé ..donc elle ne peut rien voir de ce qui n’est pas elle...ceci n’est pas un probleme en soi...il le devient quand nos autres capacités ne marchent plus..

      Abyssus abyssum invocat

      l’abîme appelle l’abîme !!


    • Claude Courty Claudec 21 novembre 2016 21:17

      Je pense donc je suis, même si je ne suis que pensée.


      • ddacoudre ddacoudre 22 novembre 2016 08:38

        bonjour clodec

        rien ne reste en l’état tout évolue et la nature ne nous laisse observer comme règle que chaque espèce dispose des moyens de survivre au détriment de l’autre dont elle se nourri.
        notre activité culturelle humaine en élaborant par la technologie et les savoirs les moyens de retirer du sol ce qui n’est pas en quantité suffisante pour vivre, concours à modifier son environnement et développer une civilisation où tous ce que les humains ont construit disparaitra avec eux. la question est donc est-ce que tous les hommes ont participé à cette évolution. non bon nombre sont resté dans l’apathie comme tu l’écris et se sont laissé entrainé dans le sillage des découvreur. aujourd’hui ces même découvreur font le constat t des dégâts engendrés par nos mode de production qui laisse derrière elle une nappe de pollution. il n’y a aucun doute à avoir sur la nature elle absorbera tout puisque tout vient d’elle. sauf qu’elle n’absorbe pas nos pollutions au rythme ou nous les produisons. cela demande donc une prise de position politique qui remet en cause l’usage de produit nocif dont des industriels retirent des profit et les consommateurs des facilités. sur cela se rajoute le poids des blocages psychologique qui rendent d’application difficile de changement simple comme changer de nourriture.
        la difficulté que tu soulève est celle de l’approche intellectuelle du monde contre l’approche émotionnelle. l’émotion c’est le quotidien qui passe par nos sens. ingérer un produit nocif s’il ne percute pas immédiatement nos sens il n’est pas rejeté mais absorbé, donc la dangerosité défini intellectuellement est diversement interprété par notre réflexion, plus elle s’éloigne de nos sens moins elle devient pertinentehttp://ddacoudre.over-blog.com/2016/11/sommes-nous-condamnees-a-une-incurie-populaire.html cordialement.


        • Claude Courty Claudec 22 novembre 2016 10:06

          Etbendidon

          Bonjour

          Répondant à votre post du 21, voici quelques commentaires qui démontrent qu’il n’existe pas que des contributions sommaires.
          D’accord ou pas d’accord, c’est assez réconfortant.
          Remercions donc leurs auteurs de relever ainsi le niveau moyen et d’entraîner ceux qui pataugent, à sortir de l’ornière dans laquelle la facilité des idées toutes faites peut les avoir portés à s’enliser.
          Pour en revenir à mon article, n’est-ce pas aussi la meilleure manière d’en aider d’autres à sortir de l’impavidité ?
          Nous avons tous des leçons à recevoir, mais pour cela il faut bien que quelques uns se dévouent pour les donner, sachant qu’ils en ont aussi à prendre et quitte à ce qu’elles ne soient pas toutes bonnes à suivre,
          À chacun de faire le tri, avec les risques que cela comporte.

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