De quoi le stalinisme est-il le nom ?
Bien souvent, on se plait à présenter le petit père des peuples, le camarade Iossif Djougachvili, plus connu sous le nom de Staline, comme l’exemple-type de la barbarie communiste. Il est un peu devenu avec le temps l’image d’Epinal du communisme inhumain broyant des millions de vies dans ses infrastructures totalitaires. En fait, en partant de Joseph Staline on veut faire croire aux masses que le communisme aboutit forcément, à l’instar du nazisme qui serait son frère jumeau, au totalitarisme, dans le but, et c’est une évidence, de discréditer toute vision révolutionnaire de l’économie. D’ailleurs, c’est en grande partie pour cette raison que, malgré la grave crise qu’a connu le capitalisme international, il n’ait pas eu en face de lui d’opposition idéologique crédible. Par conséquent, à cause de ce rejet du socialisme au sein des travailleurs, l’extrême-droite parvient à surfer sur des positions protectionnistes ambigües tout en assurant bien le patronat (ou tout au moins son antenne vedette le MEDEF) qu’il n’y a pas de danger pour les bases de la société capitaliste. Ainsi, le système politique actuel se maintient sans rencontrer de grande résistance, faute de mouvement révolutionnaire structuré audible. Dans cet article, je vais expliquer de quoi le stalinisme est-il réellement le nom grâce à une analyse paramarxisante et une fois pour toute je vais tuer la légende prétendant que le stalinisme est une forme de communisme, voire la forme la plus aboutie du communisme.
Tout d’abord, intéressons nous à la situation pré-révolutionnaire présente en février 1917. Après, des siècles d’autocratie, la Russie, pays arriéré sortant à peine du féodalisme et rentré à toute vitesse dans le capitalisme, est en ébullition. La plupart des classes sociales composant la société russe veulent la mort du régime tsariste ou tout au moins la tête de son tsar Nicolas II. Evidemment, le prolétariat et les paysans sont ceux ayant le plus d’intérêt à l’effondrement du tsarisme afin d’une part de mener une révolution sociale mettant fin à la germination du capitalisme russe et d’autre part pour s’emparer de la terre des propriétaires terriens nobles. De même, l’aristocratie et les propriétaires terriens tirent leur richesse de la survie du régime en tant que tel et font donc partie de ses plus fervents soutiens. Les petits-bourgeois, bien qu’eux aussi excédés par le régime ne l’attaquent pas pour autant à cause de leur esprit conservateur. Quant à la bourgeoisie capitaliste, celle-ci s’est rapprochée du tsar durant la guerre, quitte à mettre de côté ses principes libéraux, par peur d’une révolution sociale et populaire qui mettrait à mal les bases d’un pouvoir qu’elle n’a même pas essayé de conquérir par la force les siècles précédents et qu’elle a reçu des mains mêmes de l’aristocratie bureaucratique. Enfin, la bourgeoisie intellectuelle est certainement la classe sociale dont les membres souhaitent le plus la mort du régime. En effet, l’Intelligentsia russe est essentiellement composée d’intellectuels divisés en tendances politiques révolutionnaires. La plus connue de nos jours, celle qui émerge avec la Révolution, est la tendance bolchevique représentée par Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Ainsi, les bourgeois intellectuels n’agissent jamais en leur nom mais en celui du peuple, du prolétariat, de la masse travailleuse ou encore de la paysannerie.
En tout cas, en février 1917, la vieille société russe est à bout et toutes les classes de la société, même les aristocrates liés au régime tsariste, veulent du changement. Tout le problème se résume en : quel changement va-t-il advenir ? Et, suite à la Révolution, la Russie se transforme du mois de février au mois d’Octobre 1917 en une immense arène dans laquelle les différentes classe sociales composant le pays s’affrontent afin d’avoir la domination politique et, par conséquent, les clés de l’avenir de la Russie. Bref, l’ensemble des acteurs de février sont poussés à ce mouvement révolutionnaire, mais pour des raisons différentes. Les paysans veulent en finir avec les restes de féodalisme se caractérisant par les propriétaires terriens, tandis que les ouvriers exigent la destruction du capitalisme naissant représenté par la bourgeoisie capitaliste. Logiquement, la bourgeoisie intellectuelle progressiste désire ce que la classe sociale dont elle prétend être le porte-parole désire. Ainsi, les militants Socialistes-révolutionnaires (SR) axent leurs discours sur la terre des paysans, alors que les mencheviques préfèrent s’en prendre à la propriété bourgeoise des moyens de production. Quant aux bolcheviques, ils comprennent rapidement, sous l’impulsion de Lénine, qu’il faut parler à la fois aux paysans et aux prolétaires. De plus, la guerre dans laquelle est plongée la Russie accentue la colère populaire et fait apparaître un autre acteur dans le mouvement révolutionnaire, les soldats. La plupart du temps ces soldats sont des paysans en armes qu’on vient d’arracher à la vie de cul-terreux pour les faire combattre officiellement au nom du tsar et de la Sainte-Russie, mais officieusement pour les intérêts des bourgeois et des aristocrates. Cependant, les soldats n’agissent plus en paysan car ils font de l’arrêt de la guerre leur objectif principal et non plus du partage des terres. Néanmoins, que ce soient les paysans, les ouvriers et les soldats, aucune de ces classes ne demande ouvertement en février l’expropriation des nobles de leurs terres, l’expropriation des industries des capitalistes, ou la paix sans condition. En effet, il va y avoir par la suite une gradation révolutionnaire au sein des masses qui les fera aller au bout de leurs objectifs. Enfin, en plus de la guerre, un autre facteur primordial entre dans les causes de février, celui de la monarchie absolue. Cette monarchie absolue énerve et mécontente l’ensemble de la société russe, des bourgeois aux ouvriers en passant par les petits-bourgeois, sauf les aristocrates et les nobles dont la survie politique et économique dépend de celle du régime. Néanmoins, même les aristocrates veulent du changement. Au lieu que ce soit un changement d’état par une réelle révolution populaire, ceux-ci souhaitent un changement de couronne à la tête du vieille état tsariste par une révolution de palais. En parlant de cette idée de révolution de palais, le révolutionnaire Léon Trotsky, dans son Histoire de la Révolution Russe, écrivit : “Ils auraient voulu, mais n’osaient”. Effectivement, les aristocrates et l’état-major militaire désirent ardemment une révolution de palais à cause de la nullité du tsar et de l’influence néfaste de son entourage. Bref, pour résumer, la situation à la veille de la Révolution ne peut plus tenir. Le réel a cessé d’être rationnel. Or, lorsque le réel n’est plus rationnel, il ne peut pas être fonctionnel, alors advient le moment de la Révolution.
Cette Révolution de février est advenue par surprise. En effet, la manifestation et la grève du 23 février, qui sont à l’origine de la Révolution, ont été voulues par les masses, tandis que les bourgeois censés les représenter au sein des organisations politiques ne sont aucunement enthousiasmés à cette idée et se soumettent à la base en rechignant. La suite appartient à la légende. La montée graduelle des tensions révolutionnaires, l’expansion du mouvement, sa radicalisation croissante, la mutinerie des soldats, provoquent directement la Révolution au moment même où les militants politisés se disent que tout est perdu. Mais le déroulement de la Révolution de février ne nous intéresse guère puisque l’article ne porte pas sur ça. Il est plus intéressant de s’intéresser aux conséquences de février et à l’état de chacune des classes sociales. L’insurrection est donc menée par les ouvriers et les soldats et a pour conséquence première l’abdication du tsar devant la pression populaire. La République proclamée se dote d’un parlement, la Douma. Celle-ci est issue de l’Ancien Régime et est donc majoritairement bourgeoise. Les membres du gouvernement provisoire issue de la lutte sanglante de février sont des libéraux et des membres du parti constitutionnel-démocrate, et ceux-ci espèrent mettre en place une politique qui allie aussi bien le développement économique de l’industrie russe et la pérennité de leur pouvoir politique. En fait, ils souhaitent un système politique officiellement démocratique, mais qui en réalité ne permette pas la contestation réelle de la société bourgeoise qu’ils désirent. Cependant, ce ne sont pas eux qui ont mené la Révolution, c’est le peuple, et à ce peuple ils sont obligé de céder des mesures comme la convocation d’une Assemblée Constituante élue au suffrage universel (dont ils ont peur) et la tolérance du Soviet de délégués. Ainsi, on en vient au Soviet. Ce Soviet de délégués apparu avec la Révolution de février est une copie conforme du Soviet de la Révolution de 1905, dans lequel les ouvriers et les soldats sont représentés démocratiquement. De fait, ce Soviet est à la base une institution populaire qui a pour rôle d’être le parlement défendant les intérêts des soldats et des ouvriers, c’est à dire du socialisme et de la révolution. Cependant, dès le début le Soviet est noyauté par des militants politiques membres des différentes tendances révolutionnaires de la bourgeoisie progressiste. En fait, les militants défendent les intérêts de leurs partis qui, officiellement sont ouvriers, mais qui en réalité sont dirigés par des membres de l’Intelligentsia, des bourgeois intellectuels, qui se disent porte-parole de la classe ouvrière et des masses travailleuses. Bref, en réalité, le Soviet se retrouve sous possession des partis politiques, et les ouvriers sont obligés de se remettre aux partis. Par conséquent, les masses se mettent à créer spontanément d’autres institutions comme les Soviets des comités d’usines et les Soviets des comités de quartiers. Par la suite, la période transitoire entre février et mai voit la Russie se remplir de ces institutions directement aux mains du peuple et les partis ouvriers essayer de les contrôler via le Soviet de délégués, ce qui veut dire que la bourgeoisie progressiste, qu’elle soit menchevique, socialiste-révolutionnaire, bolchevique ou que sais-je encore, a tout fait pour que les masses la suivent, exécutent ses ordres et mènent la poursuite de la Révolution comme elle l’entend, sous le prisme de ses idées et de son idéologie.
Ensuite, entre février et octobre, la Russie est le théâtre de multiples rapports de classes et d’affrontements. Certains communistes réduisent ces affrontements à une simple lutte entre la bourgeoisie capitaliste et le prolétariat. Or, la réalité est plus complexe que ça. Tout d’abord, cette lutte entre les ouvriers et les capitalistes existe bel et bien. Les ouvriers revendiquent de plus en plus la possession des moyens de production et se radicalisent. Il suffit de voir à quelle vitesse les effectifs du parti bolchevique augmentent, étant donné qu’il est le seul parti organisé à réclamer l’expropriation des bourgeois. Les ouvriers mènent donc une lutte qui se traduit par de multiples grèves, par des révoltes, par leur propre organisation en Soviets, et en Juin ou en Octobre par la participation à des tentatives d’insurrection. Le patronat répond en multipliant les renvois, les lock-out, en soutenant coute que coute le gouvernement provisoire, voire pour certains en essayant d’organiser un putsch avec l’armée. Pour ces mêmes communistes, la lutte tourne par la suite à l’avantage des ouvriers et grâce au parti bolchevique en Russie est instauré le premier état ouvrier au monde sous le principe de la dictature du prolétariat. Pour les staliniens cet état reste ouvrier jusqu’à la mort de Staline tandis que pour les trotskystes celui-ci dégénère après la mort de Lénine et le bâillonnement de l’opposition par Staline et devient ainsi aux mains d’une bureaucratie contre-révolutionnaire. Néanmoins, les deux ont tort car aucun ne remonte à l’origine du problème, celui qui fait qu’il n’y a jamais eu de dictature du prolétariat en Russie. Comme je l’ai indiqué précédemment le Soviet de délégués est dès février contrôlé par les partis ouvriers, qui eux-même sont dirigés par des bourgeois intellectuels, si bien que les ouvriers se rabattent sur les comités d’usines et les comités de quartiers pour avoir un contre-pouvoir ouvrier. Au début, ce sont les mencheviks et les SR modérés qui tiennent le Soviet de délégués entre leurs mains. Donc, les ouvriers (et les soldats) s’investissent dans les comités d’usines ou de quartiers et s’opposent aux partis au pouvoir au sein du Soviet en soutenant les bolcheviks. Petit à petit, les masses se tournent de plus en plus vers les bolcheviks pour deux raisons :
- les Mencheviks et les SR contrôlent le Soviet principal et ne tiennent pas compte des volontés ouvrières mais de leur volonté de bourgeois progressiste.
- les Mencheviks et les SR tentent de freiner la guerre entre les capitalistes et les ouvriers en soutenant le gouvernement provisoire, qui est toujours entre les mains de personnes ne voulant pas remettre en cause les intérêts de la bourgeoisie capitaliste.
Par conséquent, les bolcheviks gagnent en popularité et parviennent même à prendre le contrôle du Soviet. Alors que les partisans de Lénine ont critiqué la bureaucratisation du Soviet de délégués, ce qui leur a valu leur popularité, ceux-ci ne se gênent pas pour bureaucratiser à leur tour non seulement le Soviet de délégués, mais aussi les Soviets des comités d’usines et des comités de quartiers. Ainsi, avec le soutien des ouvriers, Lénine prépare puis effectue son insurrection armée en Octobre.
Cette fameuse Révolution bolchevique est qualifiée de révolution prolétarienne et populaire par les communistes, ce qui est faux, et de coup d’état d’une minorité communiste par les conservateurs, ce qui est également faux. En réalité, les intérêts de la bourgeoisie léniniste sont les mêmes que ceux des ouvriers : l’établissement d’un régime communiste. Cependant, les bolcheviks, en tant qu’avant-garde du prolétariat deviennent les seuls maîtres à bords. Premièrement, l’insurrection d’Octobre effectuée au nom du Soviet est en réalité faite par et pour le Comité Révolutionnaire de petrograd, lui-même aux mains de Trotsky et ses alliés. De plus, le gouvernement des commissaires du peuple dirigeant de manière autoritaire le nouveau régime socialiste est essentiellement bolchevique et SR de gauche. Les Soviets, eux, sont bureaucratisés par les bolcheviks et perdent leur caractère démocratique. Enfin, les anciens alliés des bolcheviks, comme les SR de gauche, sont progressivement éliminés et poussés de côté par l’Intelligentsia bolchevique. En réalité, rapidement, le parti bolchevique concentre tout le pouvoir. Les communistes prétendent que le parti met simplement en place la dictature du prolétariat. En effet, leur thèse tient la route. Pour Lénine, la prise de conscience du prolétariat est impossible en Russie, il faut une avant-garde au prolétariat pour le guider et l’éclairer. Donc, cette avant-garde doit elle-même mettre en place la dictature du prolétariat, c’est à dire sa dictature à elle, la dictature de l’avant-garde du prolétariat. Si effectivement le parti bolchevique aurait été une réelle avant-garde du prolétariat, cette thèse serait juste. Or, ce n’est malheureusement pas le cas. Les bolcheviks n’agissent pas en avant-garde du prolétariat viable. D’une part, ils ne prennent jamais appui sur les ouvriers, toutes leurs décisions sont prises par une poignée de dirigeants, de bourgeois léninistes, sous le principe du centralisme dit démocratique. D’autre part, les bolcheviks ignorent la classe ouvrière et tient le pouvoir via des mécanismes bureaucratiques. Enfin, les bolcheviks se retournent contre les ouvriers lorsque ceux-ci s’opposent à leur pouvoir ou à leur idéologie. En témoigne la répression des marins de Kronstadt et celle des grévistes par Lénine. En fait, le pouvoir bolchevique est un pouvoir bourgeois, celui d’une poignée de membres de l’Intelligentsia progressistes voulant imposer à la société entière leur idéologie. Alors que l’avant-garde aurait du être l’outil du peuple pour aller vers le communisme selon ses conceptions, c’est le peuple qui a été l’outil de l’avant-garde pour mettre en place son idéologie.
Cependant, la classe au pouvoir via le parti bolchevik à partir de 1917, c’est à dire cette bourgeoisie idéologique léniniste représentée par Léon Trotsky, perd peu à peu le contrôle du parti au profit de l’alliance entre une petite partie de la bourgeoisie idéologique menée par Staline et ceux que l’on nomme les apparatchiks. En fait, le parti bolchevique, pendant et suite à la guerre civile, s'institutionnalise de plus en plus et passe progressivement du parti unique contrôlant les institutions au parti en tant que seule institution dirigeante. Par conséquent, les nouveaux membres du parti qui sont, soit d’anciens soldats ou ouvriers devenus des bureaucrates au sein des Soviets et voulant à tout prix garder leurs nouveaux privilèges, soit des fonctionnaires de l’Ancien régime gagné au bolchevisme par opportunisme, ne sont plus des idéologues et font passer leur intérêt personnel avant celui de l’idéologie léniniste. Ainsi, tous ces bureaucrates qui doivent leur place au parti bolcheviks forment la classe des apparatchiks et se coupent du reste du peuple travailleur. Certains membres de la bourgeoisie léniniste du départ vont par opportunisme s’appuyer sur la masse de ces apparatchiks afin d’arriver au pouvoir. C’est la cas de Staline, qui va avec d’autres verrouiller le parti en s’appuyant sur les apparatchiks, puis après la mort de Lénine éliminer la vieille garde bolchevique (Trotsky, Kamenev, Zinoviev….). On passe alors d’une bourgeoisie idéologique pour qui l’idéologie léniniste est son premier intérêt à une bourgeoisie bureaucratique composée d’apparatchiks zélés à la cause stalinienne et de quelques hauts dirigeants comme Staline pour qui l’idéologie léniniste, bien qu’ils y soient toujours fidèles, passe après leur intérêt personnel. Les apparatchiks s’embourgeoisent donc progressivement et remontent dans la hiérarchie du parti jusqu’aux plus hautes sphères (voir Brejnev), tiennent donc totalement le pouvoir, tandis que la bourgeoisie idéologique de départ disparaît totalement avec la mort de Staline. Par conséquent, les dirigeants de l’URSS ne sont pas vraiment communistes, mais tiennent juste les rennes du pouvoir, ce qui leur permet de s’enrichir via l’Etat (qui contrôle toute l’économie) sur le dos du peuple. Voilà tout le drame de l’URSS.
Pour conclure, le stalinisme est pour moi, bien au-delà de l’idéologie de Staline, est le processus par lequel au sein d’un régime “communiste” la bourgeoisie idéologique communiste se fait remplacer par une bourgeoisie bureaucratique cherchant avant tout à satisfaire ses intérêts personnels. Ce processus ne s’est pas déroulé qu’en Russie, il a eu lieu, sous des formes (très) diverses, partout où un régime a pris le nom de communiste. Voilà tout le drame du communisme…
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