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Accueil du site > Tribune Libre > Décentralisation : l’exemple alsacien

Décentralisation : l’exemple alsacien

"Je vais taper dans les dotations aux collectivités locales" (M.Lebranchu, 28.01.2013). Mais encore ? Face aux ratés de la décentralisation, regardons de plus près le processus de simplification du feuilleté territorial amorcé en ALSACE.

Les Alsaciens sont différents. Et parfois moqués, que ce soit en raison de leur vote jugé trop "droitier" (1), ou à cause de l'archaïsme concordataire qui écorne, en plein XXIe siècle, la neutralité laïque et l'Etat et entretient une discrimination de fait entre les religions.

Mais cette différence n'est pas résumable au conservatisme. Elle peut aussi être pionnière. La formidable fécondité culturelle de cette terre de carrefours, la proverbiale tradition rhénane du travail bien fait et une appétence viscérale pour l'autonomie (Mulhouse, ville libre jusqu'en 1798) nourrissent un terreau d'innovation et de réforme dont le pays entier a besoin.

L'interminable débat sur la décentralisation en donne une illustration. Amorcé par les lois Deferre (gouvernement Mauroy, 1982), le processus de transfert de certaines compétences de l'Etat aux régions et collectivités locales n'a pas fini sa mue. Trois écueils ont compliqué les choses.

1/ D'une part, une dérive néoféodale, due à un manque généralisé de processus de contrôle par les citoyens, couplé à une "relative concentration du pouvoir dans les mains des élites locales" (2). Résultat : une multiplication des "affaires", contribuant à décrédibiliser la politique. Qu'un Jean-Paul Huchon, pourtant condamné en appel, le 21 novembre 2008 pour "prise illégale d'intérêt", soit aujourd'hui (2013) président du conseil régional d'île-de-France donne la mesure des tristes progrès de cette gangrène, dénoncée en son temps par Arnaud Montebourg dans La machine à trahir (Denoël, 2002).

2/ L'autre fléau en ces temps de diète budgétaire est la complexification coûteuse d'un "feuilleté administratif" de plus en plus inextricable, en dépit des tentatives épisodiques, insuffisamment coordonnées, de simplification. Commune, communautés de commune, conseils généraux, régionaux, préfectures nourrissent conflits de compétence et lourdeurs de gestion. Et que dire du financement des administrations territoriales ! La fiscalité locale étouffe de plus en plus de petits contribuables. Prenons l'exemple d'un département "pauvre", celui de l'Aisne, en Picardie. Quand la part départementale de la taxe foncière augmente de 61% entre 2009 et 2010 (sous l'impulsion du conseil général... socialiste), qui peut justifier socialement une telle extorsion quand le niveau de vie des populations stagne ?

3/ Enfin, qu'on le veuille ou non, les logiques d'harmonisation européenne placent notre pays devant un impératif de cohérence : pour bien travailler avec nos voisins, la clarification des gouvernances locales s'impose, et pas seulement par défaut. Marylise Lebranchu (pourtant excellente politique par ailleurs) affirme sans sourciller que pour compenser la réduction de son budget ministériel, dixit :"je vais taper dans les dotations aux collectivités locales" (3).

Et ces dernières, que vont-elles faire pour compenser ? Sans simplication d'échelle, puisée aux meilleurs modèles européens (Allemagne...), le paresseux processus actuel qui consiste à dégraisser l'Etat central sur le dos de collectivités locales pléthoriques aura toujours, au final, le même résultat : appauvrir le citoyen, qui paie la note des ratés de la décentralisation.

Face à ce constat de crise, saluons d'autant plus le processus alsacien en cours, qui vise à faire évoluer trois collectivités (conseil régional d'Alsace, conseil général du Bas Rhin, conseil général du haut Rhin) vers une seule. Porté notamment par Philippe Richert, élu courageux natif d'Ingwiller (Bas-Rhin), il a pour cap une Collectivité territoriale d'Alsace plus simple, plus efficace et moins coûteuse. Le 7 avril 2013, un référendum populaire aura lieu dans ce sens, suite au vote des trois assemblées du 25 janvier 2013. Un modèle à suivre.

 

(1) Au premier tour des élections présidentielles 2012, Marine Le Pen, candidate du Front National, a obtenu 17,9% des voix alsaciennes.

(2) Marylise Lebranchu, Aujourd'hui en France, 28 janvier 2013, p.2.

(3) Stéphane Cadiou, "Gouverner à l'ère de la décentralisation", Sciences Humaines, Hors Série n°18, 2010, p.24-25.

 


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41 réactions à cet article    


  • Fred94 30 janvier 2013 12:46

    Article interessant car je connaissait plus l’Alsace pour son manque de laicité mais la, du coup, il me donne presque envie de déménager :)


    • efzed 30 janvier 2013 13:17

      A noter tout de même que lors du referendum il n’est nullement question de réduction des coûts. En effet, il n’a jamais était mis publique la réduction des coûts éventuelles, ce n’est qu’une dispute de pouvoir. La campagne du réferendum est focalisée essentiellement sur la localisation et une dispute égoiste du siège oü les élus de Mulhouse, Colmar et Strasbourg souhaitent surtout avoir un pouvoir plus grand sur toute la région Alsace. Il a même était envisagé plusieurs sièges pour ravir tout nos hommes politiques trop soucieux de leur carrière professionelle.

      En dehors des coûts, il serait aussi intéressant de connaître l’impact sur notre démocratie.

      Comme pour la France les décisions se prennent à Bruxelles, pour un département elle seront de la même manière prisent dans un département voisin.

      Au lieu de prendre constamment l’Allemagne en exemple, prenont la Suisse, un modèle mondiale de démocratie !


      • lucien brenant 30 janvier 2013 13:33

        ... de démocratie... bancaire ! :)


      • Punkonfou Punkonfou 30 janvier 2013 16:14

        c’est un référendum pour leur petit pouvoir et un simulacre de démocratie mais où est la vrai démocratie celle qui permet de faire valoir sa parole même pendant les cinq ans entre nos superbes rassemblements « démocratique ». Je crois que ce dont parlait efzed au sujet de la Suisse c’est de leur constitution qui leur offre le référendum populaire et ça c’est le début de la démocratie !!! Comme il n’est pratiqué réellement que par la Suisse, l’Italie, le Liechtenstein, par quelques États américains et par le Venezuela ça laisse rêveur... Pour ceux que ça intéresse cet article également rappelle les abus de ces soit disant représentant du peuple ICI


      • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 31 janvier 2013 14:10

        @ lucien brenant

        « ... de démocratie... bancaire !  :) »

        Difficile de sortir des habituels clichés n’est-ce pas ?

        Difficile aussi d’imaginer qu’il puisse exister d’autres modèles de démocraties qui fonctionnent, hors de l’Hexagone jacobin. La démocratie directe par exemple !

        L’ouverture d’esprit et la saine curiosité intellectuelle, ça change la vie !


      • AlainV AlainV 31 janvier 2013 19:02

        La démocratie suisse est une réalité qui pourrait bien nous en inspirer, au moins pour ceux qui sortent des clichés imbéciles et se donnent la peine de l’étudier. Il n’y a pas que des banques en Suisse ... et des pistes de ski. Il y a des humains comme vous et moi, des familles, des artisans, des étudiants, bref des gens qui vivent comme vous et moi, des gens qui ont de la peine à joindre les deux bouts parfois.
        C’est leur démocratie qui nous intéresse, pas les exactions de quelques banquiers.


      • lucien brenant 30 janvier 2013 13:42

        Les Alsaciens ne sont pas si différents, c’est juste qu’ils sont dirigés par une clique différente. C’est quoi ce mythe de l’Alsace éternelle ? T’es pas au courant que l’Alsace avait toujours voté à gauche avant que de Gaulle ne prenne le pouvoir ?


        Quant au feuilleté administratif, ça n’existe pas. Toutes les organisations territoriales européennes sont complexes. Elles répondent à de longues stratifications historiques, correspondant à des modifications dans les rapports de force entre institutions, entre classes, etc. Si l’on veut « simplifier », on peut tout aussi bien supprimer les régions et en rester au niveau des départements, créés lors de la Révolution française (tout de même). Les relations de compétences sont suffisamment claires, il suffit de se pencher sérieusement sur un sujet complexe mais pas insurmontable.

        Quant à l’Union européenne, on a peine à voir le rapport entre l’organisation territoriale de la France et la question de l’Union, dont la France demeure un Etat-membre souverain.

        Non mais au secours Philippe Richert courageux ? C’est un type qui parle de l’autonomie de l’Alsace pour accroître son pouvoir. Il veut devenir ministre Président du Land d’Alsace. Qu’il aille se faire voir, je vote non.

        • efzed 30 janvier 2013 13:50

          Tout à fait d’accord, le « Philippe Richert courageux » dans l’article m’a aussi bien fait rire.

          Par contre la France n’est plus un état souverain.


        • LibreSF LibreSF 30 janvier 2013 14:06

          Je salue votre liberté d’esprit, chers Lucien et Efzed, mais minute cacahuète : que savez-vous de Philippe Richert ? On peut ne pas partager ses opinions politiques et voir en ce fils d’ouvrier, ancien serviteur de l’Ecole laïque et publique, autre chose qu’un vil ambitieux. 

          Voilà quand même un homme politique qui a secoué bien des fois les inerties et les lobbies conservateurs (à droite comme à gauche) pour faire avancer des dossiers d’avenir (comme un « bus propre » mis en place dans la campagne strasbourgeoise, ou l’enjeu de la qualité de l’air). Alors un peu de respect les amis (je précise que je ne fais pas partie de la clientèle de Philippe Richert, mais partie en revanche des taxés de l’Aisne, où j’habite dans un hameau, loin du parisianisme).


          • L'enfoiré L’enfoiré 31 janvier 2013 14:50

            L’Alsace et la Lorraine ont le (mal)heur de se trouver comme frontaliers.

            Bonheur de pourvoir se retrouver à cheval sur deux cultures différentes, de pouvoir en profiter en allant se fournir là où c’est le moins cher.
            Malheur comme en temps de guerre.
            Là, c’est le flip-flop assuré.

          • L'enfoiré L’enfoiré 31 janvier 2013 14:53

            J’oubliais la connaissance de deux langues dans votre cas.

            C’est un peu ce que connaissent les habitants de l’est de la Belgique que je vous conseille aussi de visiter. 

          • AlainV AlainV 31 janvier 2013 19:15

            LibreSF : si Richert n’était qu’un vil ambitieux, ça ne mènerait pas loin. Mais il s’agit de tout autre chose. Lui et sa clique, avec la droite française, allemande, européenne, etc. se font les promoteur d’une société de compétitivité, où chacun est concurrent du voisin, chaque département, chaque région, chaque entreprise, chaque individu. Ils ne veulent plus de la solidarité entre petites gens pour se défendre contre ceux qui leur prennent tout ou ne laissent que des miettes.
            Lisez donc le texte qu’ils proposent au vote : où et quand parle-t-on de solidarité entre les gens ? Ce qu’ils veulent, c’est être plus gros pour combattre les régions voisines en France et en Allemagne, voire en Suisse.
            Nous voulons une région humaine, agréable à vivre (attrayante)

            - l’épanouissement de chacun, dans le vivre ensemble, par le travail et les loisirs, la formation et le développement des capacités, au service de tous

            - le soutien à l’innovation technologique et culturelle, bien sûr !

            - le soutien aux PME par les réseaux d’entreprises, par les pôles de compétitivité, et par les soutiens au financement, bien sûr !

            - la formation initiale et professionnelle, la formation post-baccalauréat, la formation permanente, y compris sur le lieu de travail, visent le développement des capacités personnelles et des aptitudes. Elle intègre la formation au Bien (morale), au Beau (esthétique), au Vrai (scientifique). Dans les entreprises qui accueillent des apprentis ou des stagiaires, des personnels compétents seront formés à la pédagogie du métier, car ça manque en Alsace, et encore plus en France !

            - une agriculture respectueuse de l’environnement, orientée sur le développement durable, dans laquelle les paysans reçoivent une juste rémunération et sont chargés de l’entretien et de la sauvegarde des paysages, autant que de la production de denrées saines.

            etc.

            Oui, nous voulons une région forte, non pour combattre, mais comme un véritable pont entre la France et ses voisins rhénans. C’est très différent du projet Richert, du projet néolibéral dans lequel il s’est fourvoyé. Car Richert, je le connais, il vaut mieux que cela !


          • mario mario 30 janvier 2013 14:06

            « le processus de transfert de certaines compétences de l’Etat aux régions et collectivités locales n’a pas fini sa mue..... »"

            j’ai pas fait science po, encore moins une maitrise d’histoire , mais j’ai fait l’usine a 16 ans et cela ma permis de comprendre certaines choses comme par exemple :

            la décentralisation = désengagement de l’etat avant sa disparition. avec des regions riches et d’autres tres pauvres. c’est l’égalité dans la république ? puis apres on décortiquera la liberté ? (procesus en cours !) restera la fraternité ..devise flamboyante maçonique !

            c’est cela que vous voulez ? alors il faut avoir le courage de le dire sans faire l’anguille !

             

             


            • franc tireur 30 janvier 2013 14:12

               Mais de toute manière les économies ne seront pas flagrantes , pas a court terme c est sur, ni a long terme, en tout cas je demande a voir .
              C est génétique a ce pays, dès qu on bouge quelque chose on doit compenser quelque part car comme disait Clémenceau la France est fertile , on y plante des fonctionnaires il y pousse des impots.

              36 500 communes ,47% du total de l UE
              101 départements
              22 régions
              600000 élus
              Communautés de communes
              Syndicats intercommunaux
              Communautés d agglomération

              On a inventé une République soviétique réussie
              Ca nous ruine et ca bloque les processus décisionnels
              N esperez pas que le PS,une SFIO , parti de notables de III ème république, nettoie le machin puisqu il en vit .

              Moi j attends impatiemment,et le temps joue pour moi , l’attaque des marchés financiers qui fera voler en éclat tout ce petit empire bati par et pour les politicards fonctionnaires qui nous sucent le sang ?Ca va crier , ca va ruer, quelle jouissance !


              • LibreSF LibreSF 30 janvier 2013 14:35

                Réponse à Mario

                Je partage votre inquiétude. Relisez mon topo : je ne MILITE pas pour la décentralisation à tout prix et encore moins pour l’accroissement des inégalités régionales. 
                Mais puisque la décentralisation s’est faite, autant qu’elle soit juste, qu’elle ne coûte pas trop aux citoyens, et qu’elle soit contrôlable « par le bas », c’est à dire par le peuple. Or, la dérive néoféodale actuelle ne va pas dans ce sens... Ni anguille, ni requin, je me fais le poisson pilote du menu fretin qui a un peu ras-le-bol.
                Sur les dérives néoféodales en Picardie, si le coeur vous en dit, lire : 


                • hobbit 30 janvier 2013 14:51

                  Le problème dans la décentralisation, c’est de savoir s’il s’agit d’une décentralisation vis-à-vis de l’Etat nation ou d’une instance supra-nationale. Dans ce dernier cas, les régions dépendraient totalement de l’UE au détriment de l’Etat nation, donc logiquement disparition des « Etats Nations » grâce à la création de « frontières purement administratives » c’est pour cela qu’il y a de plus en plus de « coopérations interégions », de « coopération transfrontalière » etc, tout cela pour détruire définitivement les Etats indépendants.


                  • Richard Schneider Richard Schneider 30 janvier 2013 20:24

                    Bien d’accord avec vous hobbit. Tout est de savoir ce que l’on entend par « décentralisation ». 

                    Chez nous, en Alsace, certains craignent (et j’en fais partie) que les gros pontes à la tête des conseils (régional et général) se tournent plus vers le Baden-Wurtemberg : comme ce sont des ultra-européïstes, ils rêvent de former une Grande Région Rhénane, plus proche de Stuttgart que de Paris. Comme ils professent aussi que l’état-nation est dépassé ...
                    Je ne voterai donc probablement pas le 7 avril - date du référendum alsacien, je crois.

                  • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 31 janvier 2013 22:33

                    Et la destruction des États implique la destruction de la SOUVERAINETÉ des peuples, une Europe des régions gérée par Bruxelles n’a plus rien de DÉMOCRATIQUE ! C’est l’assujettissement défintif à la finance...


                  • njama njama 3 février 2013 15:44

                    Bien d’accord aussi avec vous hobbit

                    Comme il aurait été inacceptable par les « Etats Nations » d’être vassalisées par l’Europe - État Fédéral oblige -, le dé-tricotage s’est fait par les Régions au travers de cette fameuse «  décentralisation » , qui en fait fédéralisait l’Etat-Nation puisque chaque Région obtenait plus de souveraineté à l’échelon local.

                    Mais contrairement à ce que dit l’@uteur [« Amorcé par les lois Deferre (gouvernement Mauroy, 1982), .. ».] les premiers projets de décentralisation remonte à fin WW2, début des années 50
                     Historique de la décentralisation

                    "Dans les années 50, le développement par l’État de la politique d’aménagement du territoire destinée à rééquilibrer l’ensemble du pays, du point de vue économique et démographique, devait faire prendre conscience de la nécessité d’instituer un nouvel échelon de gestion du territoire.
                    L’évolution a été lente et difficile. En 1955, une loi a posé le principe de l’établissement, par l’État, de programmes d’action régionale. C’est le 28 novembre 1956 que Guy Mollet ** crée 22 régions de programme.

                    En juin 1960, 21 circonscriptions d’action régionale étaient créées. La 22ème, la Corse, ne sera instituée qu’en janvier 1970. Ces circonscriptions devaient être le territoire d’une gestion régionale des Services déconcentrés de l’État. « 

                    L’Europe fait donc bien partie d’un programme initié jusque après WW2 et peut-être même entre les deux grandes guerres si j’en crois Annie Lacroix-Riz

                    ** Guy Mollet : Membre du Comité d’action pour les États-Unis d’Europe de Jean Monnet et farouchement atlantiste, il se prononce en faveur de l’adhésion de la France à la Communauté européenne de défense (CED), projet qui est définitivement abandonné en 1954, mais qui contribue à diviser profondément la SFIO. De 1954 à 1956, il préside l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (alors dénommée Assemblée consultative).
                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Mollet#Une_rapide_ascension

                    Robert Schuman, souvent présenté comme »père de l’Europe" dont il fut de 1958 à 1960, le 1er Président du Parlement européen - par ailleurs également ardent militant en 1923 pour le maintien du Concordat, grand pétiniste devant l’Eternel, député de Moselle de 1946 à 1952 - était également très lié à Jean Monnet, un des principaux fondateurs de l’Union européenne, autre grand promoteur de l’atlantisme, du libre-échange et d’une disparition des États-nations au profit d’une Europe fédérale sur le modèle des États-Unis d’Amérique ...


                  • Ruut Ruut 30 janvier 2013 14:56

                    Diviser pour mieux reigner...


                    • LibreSF LibreSF 30 janvier 2013 15:06

                      Réponse à hobbit


                      Vous avez raison, c’est un des problèmes majeurs de la décentralisation aujourd’hui. Réalisée avec l’Etat nation, ou contre l’Etat nation ?

                      Je me souviens de ce mot de l’historien Pierre Chaunu qui disait : « il y a deux sortes d’institutions, celles qui marchent mal, et celles qui ne marchent pas ».

                      L’Etat nation marche mal, mais c’est quand même un outil républicain et démocratique plus fiable que l’Europe technocratique actuelle. Ne l’enterrons pas !

                      Il est souhaitable que la décentralisation se fasse DANS LE CADRE de l’Etat nation, mais LES YEUX OUVERTS sur les réalités européennes et les bons exemples de gouvernance (« Deutsche Qualität »...), afin qu’on ne soit pas les dindons de la farce.

                      • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 31 janvier 2013 22:38

                        Un bon exemple de gouvernance ? Cette Allemagne qui fabrique des millions de pauvres, des « mini-job » à 400 euros par mois, du « hard discount social », des « bénéficiaires » de « Harz IV » à la limite de la survie qui doivent accepter de bosser pour 1 euro de l’heure ? Redescendez sur terre : la « Deutsche Qualität », c’est un slogan pour l’exportation !


                      • hobbit 30 janvier 2013 15:18

                        Il y a un livre très intéressant à ce sujet « la décomposition des nations européennes » géopolitique cachée de Pierre Hillard.


                        • ecolittoral ecolittoral 30 janvier 2013 16:54

                          L’Alsace ! Et Strasbourg qui héberge des instances européennes et se goinfre pour cette raison,

                          sur le dos des contribuables.
                          Ça fait plus de dix ans que cette affaire est dans les tuyaux.
                          Ce projet aboutira le jour ou les dirigeants de tous bords auront « inventé » des fonctions honorifiques, lucratives et inutiles en remplacement de leurs postes actuels :
                          « Va pour la fusion mais je veux la Lorraine et cinq cassettes d’or.
                          Tu n’a qu’à prélever une dîme supplémentaires sur le bon peuple ».


                          • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 30 janvier 2013 18:57

                            Il est vrai que le millefeuille administratif a multiplié les administrateurs indemnisés (présidents, vice-présidents etc.) qui n’oublient pas de toucher leurs « jetons de présence ». Egalement les réalisations de prestige coûteuses et des dépenses inutiles dans le genre « spots publicitaires » pour les départements ou les régions, sans même l’excuse du retour touristique sur investissements !


                            Cela dit et qui n’a rien à voir : curieuse illustration où l’ont voit sortir de l’église (je suppose que c’est une église) des Alsaciennes catholiques et protestantes, les protestantes portant le nœud noir et les catholiques un nœud de couleur. mais peut-être que cela n’était pas vrai pour toute l’Alsace...

                            • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 31 janvier 2013 22:45

                              A propos de millefeuille administratif, croire que le Conseil Unique d’Alsace va le simplifier et une vue de l’esprit. Ce sera encore plus l’usine à gaz, en dépit de la plaquette officielle qui simplifie mensongèrement le schéma institutionnel !


                            • Veniza Veniza 30 janvier 2013 19:19

                              BOF

                              L’Alsace pourrait être un modèle pour autre chose que ça...

                               smiley

                              (une alsacienne)


                              • mazig 30 janvier 2013 20:22

                                Je trouve que le texte faisant la part belle à l’Alsace (ou je vis) sans soulever les vrais problèmes auxquels cette région est confrontée est tendancieux , partisan et subjectif. .Les dits problèmes sont dus en grande partie à une certaine incompétence des élus locaux , qui se font un vrai complexe vis-à-vis de l’élite parisienne qui leur dicte en permanence le comportement et les décisions à adopter.Nous avons eu quelques personnalités influentes et relativement indépendantes telles Pierre Pfimlin, Daniel Hoeffel ou Catherine Trautmann (qui n’est pas alsacienne) qui ont su donner une autre image de l’Alsace avec un certain charisme et une liberté décisionnaire.
                                A titre d’exemple , l’Alsace est complètement perturbée par la transformation de son territoire en couloir de transit par l’ensemble des routiers européens , depuis l’instauration de la Maut tax en Allemagne , qui consiste à faire payer au kilomètre les poids lourds. Celà dure depuis des années avec tout ce que celà implique comme dégats des routes , pollution et bouchons permanents sans que nos élus aient fait quoique ce soit pour remedier à cette situation.Il faudrait surement que l’ordre vienne de Paris pour éventuellement solutionner cette problèmatique . Alors parler de décentralisation à l’alsacienne ne me parait pas etre le meilleur exemple à citer , d’autant plus que les taxes locales n’ont rien à envier à celles d’autres régions


                                • AlainV AlainV 1er février 2013 08:04

                                  mazig, vous écrivez : « Catherine Trautmann (qui n’est pas alsacienne) ... »
                                  Etes-vous Alsacien ? pouvez-vous le prouver ?
                                  Vous êtes Alsacien si vous vivez en Alsace et payez vos impôts en Alsace. Quelle que soit l’origine de vos ancêtres. Même Africains, comme Madame Blanche sur FR3 Alsace.
                                  Faut-il parler le dialecte pour être Alsacien ? Madame Blanche parle alsacien.
                                  Vous savez certainement que des familles alsaciennes depuis 200 ans et plus n’ont jamais parlé le dialecte.
                                  Alors sur quels critères vous appuyez-vous pour déclarer que tel ou tel n’est pas Alsacien ? Sur les critères nazis remontant aux grands-parents ?
                                  Avec de telles affirmations, vous vous décridibilisez. Point.

                                  Pour Catherine Trautmann, voyez sa biographie sur Wikipédia.


                                • chmoll chmoll 31 janvier 2013 07:19

                                  comme j’ai déjà dit faudrait une opération main propre surprise

                                  à toutes les régions tous les élus en tout genre , vous allez vouère combien on décentralisés dans leurs poches , le pognon des contribus


                                  • travelworld travelworld 31 janvier 2013 12:12

                                    Comme disait mon arrière grand père, Alsacien évidement « on a jamais été autant heureux que du temps des Prussiens »
                                    Donc entre 1870 et 1914......Après ça se gâte !


                                    • Traroth Traroth 31 janvier 2013 15:14

                                      Pour honorer Strasbourg, les Allemands, à l’époque, avaient installé ça place Broglie, devant l’opéra. Après la « der des der », les Alsaciens à nouveau Français, par pur chauvinisme, ont demandé aux Allemands de le reprendre. Le Vater Rhein Brunnen est désormais une monument très célèbre... de Münich.




                                    • regor56 31 janvier 2013 13:01

                                      La structure actuelle :
                                      CONSEIL REGIONNAL
                                      1 Président à 5512€ par mois
                                      14 Vices Présidents à 2661 € par mois
                                      32 membres à 1900 € par mois

                                      CONSEIL GENERAL du 67 et du 68
                                      2 Président2 à 5512 € par mois
                                      22 Vice Présidents à 3200 € par mois
                                      51 membres à 2300 € par mois

                                      Nous avons la une structure qui coute 3 700 000 € par an.

                                      Il faut rajouter 10 Sénateurs et 16 Députés pour un montant de 4 215 000 € par an

                                      en prime, il faut rajouter 904 maires de commune et environ 3110 Adjoints pour un cout annuel de 32 000 000 € (environ) .

                                      A ce stade de la structure politique Alsacienne, nous sommes à un total de 39 915 000 € par an, à laquelle faut rajouter, toute la partie intercommunalité (COM COM , Sivom, Grand pays, Communauté d’agglomérations, ETC…) avec les présidents et vices présidents

                                      Le conseil unique, surtout pas de cheque en blanc pour tous ces élus :

                                      A ce jour, les élus ne communiquent aucunes propositions de gain chiffrées,
                                      Combien d’élus en moins dans la nouvelle structure ?
                                      Combien de personnes en moins dans les différentes structures des 3 fonctions territoriales ?
                                      Combien de groupe de travail supplémentaire pour synchroniser et harmoniser le conseil unique ?
                                      Attention Mr les politique, ne vous tirez pas de balle dans votre pied !!,
                                      Préservez votre petit cocon pour vous mettre vous et vos copains à l’abris !!
                                      Surtout ne bousculez pas votre semblant de démocratie !!


                                      • Captain Marlo Pilou Camomille 31 janvier 2013 18:44

                                        regor56,
                                        C’est normal que ça coûte, puisque la mondialisation va s’appuyer sur les Régions pour faire sauter le niveau national... Tous les Etats d’ Europe vont être découpés en petits morceaux de la même manière.

                                         Nous sommes revenus aux découpages de l’ancien Régime, des Comtats, des Duchés etc.
                                        On n’arrête pas le progrès.....


                                      • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 31 janvier 2013 22:50

                                        Quand ils disent qu’ils vont réduire les dépenses, vous pensez bien que ce sera au détriment des services publiques (suppression de postes de fonctionnaires territoriaux) et non des indemnités des élus ! En plus, avec les transferts de compétences, on se doute bien que les moyens ne suivront pas, austérité oblige ! Donc celui qui s’imagine que ses impôts locaux vont diminuer est un doux rêveur...


                                      • Jacky 31 janvier 2013 15:49

                                        Bonjour,

                                        Certes, l’Alsace est sur la voie de la fusion des conseil généraux et du conseil régional, ; processus qui doit faire l ’objet d’un référendum local, mais ont-il saisi l’importance de cet acte...

                                        Je ne pense pas car au final le nombre d’élus ne change guère.

                                        La suppression pure et simple des conseils généraux et de leur élus aurait certainement été, en ce temps de crise, une évolution qui aurait été fort bien accueilli et compris par les électeurs.

                                        Fusionnons donc les structures pour ne former qu’une seule entité au niveau de la région, mais diminuons donc le nombre d’élus en ne gardant que ceux du régional. Une belle économie dans cette perspective.


                                        • AlainV AlainV 31 janvier 2013 18:46

                                          Le texte soumis au vote avait été mis en ligne, puis il a disparu du site du CG68. Nous ne savons donc plus sur quoi nous serons appelés à voter le 7 avril prochain. Trouvez-vous cela normal ?

                                          Le PS tergiverse : un jour il est pour, le lendemain il est contre la création de la Collectivité Territoriale d’Alsace. Difficile de suivre le cheminement de sa pensée. Alors qu’en penser ? Le projet de Richert and Co. pèche par son mode d’élection autant que par la création de nouvelles couches au millefeuille administratif. Le scrutin majoritaire reprendra le mode d’élection des actuels conseillers généraux, avec un brin de proportionnelle, pour lui donner une vague coloration démocratique. Dans les faits, les nouveaux élus des campagnes représenteront jusqu’à 7 fois moins d’électeurs que les élus des villes. Démocratique ? Quant aux nouveaux échelons intermédiaires entre les administrés et l’exécutif de la nouvelle Collectivité, aucune information ne filtre. Quelles compétences ? quelles ressources ? Votez d’abord, on vous dira ensuite pourquoi. Enfin, les objectifs : améliorer la compétitivité vis-à-vis des régions voisines françaises ET allemandes. Pour plus d’humanité ? plus de développement durable ? plus de solidarité ? de collaboration ? Pour une meilleure prise en charge des plus faibles ? Fi de ces balivernes ! Compétitivité ! Compétitivité ! Compétitivité !

                                          Quelques sites, si les liens fonctionnent encore, car ça bouge !

                                          http://www.cg68.fr/images/stories/une/22_01_13ConseilAlsace/CTA_DOCUMENT_RE FERENDUM_JANVIER_2013_1.pdf


                                          Un opposant :

                                          http://stierkopf.over-blog.com/article-conseil-unique-d-alsace-appel-a-rebrousse-plume-101690186.html


                                          • AlainV AlainV 31 janvier 2013 18:51

                                            L’auteur écrit « un modèle à suivre », et il ne sait même pas quel sera le contenu de la réforme !!!


                                            • Didier 67 Didier 67 31 janvier 2013 21:56

                                              Bonjour LibreSF,


                                              Feignez-vous la naïveté ?
                                              Nos politiciens professionnels se suicideraient dans une structure « simplifiée », où ils seraient moins nombreux ?
                                              Pourquoi faites-vous semblant d’y croire ? Avez-vous vu comment cela avance, le non-cumul des mandats ?

                                              L’objectif inavoué est clair, comme l’ont relevé d’autres intervenants : il s’agit d’avancer dans la voie de « l’Europe des Régions » : la démolition des identités nationales. C’est donc dans le millefeuille européen que les malheureux surnuméraires iraient tailler le bout de gras si le projet passait, ce qui permettrait d’afficher effectivement un effectif réduit pour la nouvelle collectivité. « Echange poste de vice-président du CG 67 contre mission de 5 ans au Conseil Européen de la Jeunesse. » « Haute Administration Européenne recrute : Homme ou Femme avec expérience de la vie publique et connaissance des médias pour projet Intervilles Europe. Logement et voiture de fonction, statut fonctionnaire européen. »
                                              Voulez-vous simplifier le millefeuille ? Supprimons le glaçage, c’et le plus indigeste : supprimons l’échelon européen.
                                              Le 7 avril, je n’irai pas voter : un quorum de participation doit être atteint.
                                              Et tant pis pour Intervilles Europe !

                                              • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 31 janvier 2013 23:04

                                                Si, si ! Allez voter non ! Le quorum de 25 % n’est pas un quorum de participation, mais de vote d’approbation : il faut que 25 % des inscrits votent oui ! Ce qui est plus facile à atteindre avec une participation élevée qu’avec une participation faible, c’est pour ça que les promoteurs du projet poussent les gens à aller voter.
                                                Ainsi, si la participation était de 50 %, avec la moitié (ou à peine plus) de « oui », le quorum des 25 % serait atteint. Mais s’il n’y avait que 27 à 28 % de participation, il faudrait dans les 90 % de « oui » pour l’emporter !
                                                Donc on peut tranquillement aller voter « non » : ça fera augmenter la participation, mais pas le % d’inscrits qui répondent « oui ». Et un triomphe du « non » avec une participation élevée renforcera la légitimité du référendum, ce sera une plus grosse claque pour les élus ouiouiste ! Conclusion : (pour parodier Raffarin en 2005) "The NO needs the YES, to WIN against the yes !


                                              • soi même 3 février 2013 15:04

                                                cette décentralisation nouvelle est une sinistre farce,l’économie d’échelle qui va être proposer sera le glissement à des institutions de gestions privés qui non aucune vocation du service de l’intérêt général.
                                                c’est juste l’application du mensonge Européisme, qui consiste à se substitué à l’état Français d’administré cette région tous en prélevant des fonts français pour le faire fonctionner.
                                                 c’est une escroquerie donc les Alsaciens vont êtres abuser par le référendum proposé en avril.

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