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Accueil du site > Tribune Libre > Demain ça ira mieux !

Demain ça ira mieux !

En ces temps de crise économique, ON nous le dit sur tous les tons : « L’année prochaine, vous verrez, ça ira mieux ! »

Les premiers à le dire sont évidemment les membres de la majorité présidentielle, mais depuis quelques temps, ceux-ci sont relayés bien servilement par certains médias. Pas un seul matin sur France Info sans qu’un soi-disant « économiste » nous annonce, tel Nostradamus, que la crise va sur sa fin, que l’année 2010 sera une année de reprise ou du moins, tout est dans la nuance, que le PIB cessera de baisser... Et encore, les contradicteurs ont le mérite d’exister sur cette radio...
 
Ce n’est pas le cas à TF1... Retour sur le 20 heures du vendredi 19 juin. Quels étaient les titres en vedettes ce soir-là ? La question de l’interdiction de la Burka arriva en tête, suivie de peu par l’affaire Courgeaud. L’estimation de l’INSEE sur l’année 2009 concernant l’économie française ne fut annoncée qu’en milieu de journal... 3% de baisse du PIB, 10,5% de chômage. Non, ça, ce n’était pas la peine de le mettre trop en avant ! Mieux vaut entretenir la « flamme tricolore » et les 50% de Français qui pensent qu’il y a trop d’étrangers en France. Mieux vaut faire du fait divers, au moins on ne parle pas de ce qui fâche.
 
Ce soir-là, Claire Chazal nous fit l’un de ses grands numéros éditoriaux dont elle a le secret et minimisa au maximum l’impact d’une telle information. Elle insista bien sur « le pire » qui semblait « être passé », sur le fait que « les spécialistes » affirmaient que le PIB allait cesser de baisser en 2010 et que la France, avec ses petits bras musclés, s’en tirait mieux que tous ses voisins. Cocoricoooo !
 
Et pourquoi elle s’en tire mieux la France ? se demande dans son fauteuil le spectateur lambda... Eh bien, comme le dit un « journaliste » de France Info : « La France s’en tire mieux, car les mesures gouvernementales prises ont été les bonnes ». Voilà, c’est net, précis et totalement impartial !
 
Le même jour, des femmes pleurent à Limoges parce qu’elles viennent de perdre leur emploi de porcelaine. Ce n’est bien sûr pas la faute de cette crise, c’est la faute des vilains chinois et des fameuses délocalisations, dixit l’une des interviewées désormais au chômage. Eh oui, forcément...
 
Pour résumé, cette histoire de chômage, de crise économique, de banquiers qui sont obligés de refuser des prêts, de gens qui n’arrivent pas à manger à leur faim, à qui la faute ?
 
Aux grands financiers, notamment aux ultralibéraux américains, admirés il y a peu de temps encore par de nombreux députés de droite ? Non, bien évidemment, les banquiers sont tous des gens honnêtes voyons !
 
À notre gouvernement ? Non et ça tu l’auras intégré, ON te le répète à longueur de journée. Si tu avais une petite puce électronique à l’intérieur de ton cerveau, ON t’aurait déjà transmis l’information...
 
Alors ? Mais bien sûr, c’est évident, et c’est le message que le gouvernement veut te faire passer depuis des années. Tout ça, c’est la faute des étrangers, surtout les porteuses de Burkas et les Chinois qui nous piquent notre travail. Tout ça, c’est la faute des fonctionnaires qui nous piquent tout notre argent, les salauds, et en plus ils ne peuvent pas être au chômage.
 
Le fonctionnaire est en train d’écrire cet article et le fonctionnaire en question a une formation d’historien. Il ne peut que rappeler les désastres causés par la crise de 1929, les millions de chômeurs bien sûr à travers le monde entier, mais aussi la plus grande catastrophe de l’histoire de l’humanité : l’arrivée au pouvoir d’un certain Adolf Hitler qui obtint d’autant plus de suffrages au fur et à mesure que le nombre de chômeurs augmenta. Les affiches nazies avaient pour slogan : « six millions d’étrangers = six millions de chômeurs ». Slogan réducteur et raciste. ON en est là aujourd’hui à jeter de la poudre aux yeux du peuple et à ne pas poser les vrais problèmes : la lutte contre le chômage, la pauvreté, le communautarisme, le fanatisme et j’en passe...
 

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17 réactions à cet article    


  • Serge Serge 23 juin 2009 12:16

    Pour répondre aux sirènes du « çà ira mieux demain » ,« la crise est derrière nous »,etc...Coluche disait déjà :

    « La France va mieux,OUI,non pas mieux que l’année dernière,MAIS MIEUX QUE L’ANNEE PROCHAINE. »

    VINGT ANS DE RESTOS DU COEUR...quel beau bilan !!!


    • Kalki Kalki 23 juin 2009 19:18

      mais il faut plus qu’etre contre un type pour comprendre comment fonctionne réellement la société et vouloir changer réellement.


    • Mathias G. ledernierdeservice 23 juin 2009 16:09

      Merci Serge et Parkway. On a le droit de rêver certes, mais il va falloir attendre longtemps je crois... On a pas fini...


      • LE CHAT LE CHAT 23 juin 2009 16:17

        deux mains , ça ira mieux ! nos gouvernants sont vraiment des branleurs ! smiley


        • Mathias G. ledernierdeservice 23 juin 2009 16:26

          Les commentaires partent en ... queue de poisson je trouve...


          • Mathias G. ledernierdeservice 23 juin 2009 16:28

            Les commentaires partent en ... queue de poisson je trouve... comme la France en ce moment...


            • finael finael 23 juin 2009 18:39

              Demain on rase gratis !


              • Kalki Kalki 23 juin 2009 19:21

                Demain ca ne sera pas un nouveau jour


                • Pourquoi ??? 24 juin 2009 07:00

                  Mais qu’on m’explique COMMENT ça pourrait aller mieux !

                  Les industries se délocalisent chaque jour, les services publics sont en loques, la sécu est pleine de trous, le SMIC généralisé dévalorise totalement la valeur travail.... Le tout par la ferme volonté de Sarkome 1er.

                  Alors c’est quoi ce miracle que nos zélites attendent ? Ils ont mis un cierge à Saint-Antoine pour retrouver des finances saines ? Ou à Sainte-Réparade pour leur remettre le cerveau à l’endroit ?


                  • Kalki Kalki 24 juin 2009 14:33

                    je pense qu’il faudrait que vous analysiez un peu ce qu’est la valeur travail pour comprendre un peu mieux le monde dans lequel vous croyez vivre.

                    Le monde tel que vous le voyez n’est pas tel qu’il est et en plus il n’est pas tel qu’au mieux.

                    on ne devrait pas parler de valeur travail sans comprendre le capitalisme entièrement, vous savais pour faire simple comme l’économie dirige le monde et impose ou non le travail.

                    Si vous voulez un monde ou tout le monde travail à 120% même un capitaliste rira de vous en son fort intérieur, si vous voulez que tout le monde ne travaille pas c’est les anciens hippies qui riront.

                    Si 90-98% des travails ne produisent rien : sont soit des services dont pour une large partie on s’en passerait volontier, soit du commerce cad achat vente sans valeur ajouté, alors , est ce que ces travails sont les plus judicieux pour l’espèce humaine qui est sensé etre intelligente ?

                    Ou peut etre que la valeur travail c’est aller faire un tour a la city (london) et revenir millionaire 2 ans après ? La plupart des anglais et américains voient le monde de cette manière : ILS ESPERENTS AVOIR LEURs CHANCEs POUR DEVENIR RICHES, c’est comme ca qu’ils croient en leurs pays : in god we trust, le dieu argent : l’espoir de trouver la combine pour entuber les autres. Et les anglais une fois cela fait se cassent de leurs pays, tout comme la plupart des riches et des richesses du monde n’appartiennent plus aux peuple et plus exactement sont en dehors de toute taxation : vous savez le monde financier capable de racheter les pays, leur dettes et la dette de tout le monde, juste avec un 1% de la somme de ceux qui détiennet 60 % des richesses du monde.

                    Vous savez : seul qui croient l’argent croient devoir travailler.
                    Pour les riches l’argent ce n’est « rien », rien d’autre que du pouvoir sur les autres, ceux qui n’en ont pas : et qui sont obligé de se vendre. Ne vous en faites pas que dans les hautes sphères, les lois sont toutes diffèrentes comparé a votre échelle :et a la vision du monde qu’on vous a mis devant les yeux.

                    Est ce la réalité et est ce la seule réalité possible ?


                  • Caturix 24 juin 2009 12:33

                    Après avoir mis les français dos à dos, il faut bien maintenant trouver une solution pour les réconcilier avant que cela ne dégénère. Ainsi, on met en avant l’orgueil patriotique : pourquoi à votre avis Sarkozy a t’il fait sa « conférence » à Versaille ? La technique n’est pas nouvelle et vous rappelez avec justesse ses dangers.

                    Le fanatisme ? Cela n’est pas grave, nous avons les moyens « d’exporter » notre guerre. Sarkozy ne veut il pas aller en Afghanistan ? D’ailleurs, je ne doute pas qu’il sache que cette guerre est un bourbier sans nom, tous les spécialistes le rabachent depuis des années. Mais cette guerre fait coup double : elle ralentit les Chinois (importation de pétrole bloquée, insécurisation de ses frontières et même de certaines de ses provinces à dominante musulmane) et nous permet de nous fabriquer un nouvel ennemi rassembleur.
                    Bref, que du bonheur !


                    • Mathias G. La plume et le citoyen 24 juin 2009 15:23

                      @ Kalki
                      un travail/ des travaux
                      Vous savez et non pas « vous savais »

                      De plus je ne vois pas trop le rapport entre l’article initial et ton commentaire, mais bon chacun a le droit de s’exprimer...


                      • Kalki Kalki 24 juin 2009 18:56

                        Je répondais à ton commentaire.

                        Et au fait travails est bien le pluriel de travail, on peut jouer aux cons longtemps en chipotant si vous voulez. [1] travails masculin 1.Travaux n’est pas le seul pluriel de travail. En dehors du cas de l’appareil du maréchal-ferrant, il est aussi mentionné par l’Académie française et le Littré dans un autre sens (cf. Grevisse), pour le bâti de contention ou, souvent, quand le nombre est précis. Pour subvenir aux besoins de ma famille, je suis obligé d’avoir deux travails.

                        Il n’y a de problème que parce que nous créons des problèmes.

                        Il n’y a d’insatisfaction que parce que nous créons l’insatisfaction - car selon eux, le spectacle doit continuer.

                        Aucun ne vous répondra à cette question simple : pourquoi tout le monde ne pourrait travailler ? Pourquoi tout le monde doit-il « travailler » ? Plus exactement se soumettre meme si son travail ne sert à rien. Et pourquoi les autres ne devraient pas travailler ? Pourquoi le travail serait il la raison de vivre, l’étiquette indispensable dans la vie ? Les produits valent la marque et la publicité qu’on impose et qu’on se passerait bien- plus tous les intermédiaires ( sans nécessairement des valeurs ajoutées) - plus les couts de commerciaux et vendeurs. Un monde tellement merveilleux, qu’on ose instiguer de nouveau besoin dans nos chères bêtes de somme avec une charge de prêt sur leurs dos. Les grandes tettes de ce monde décident par rapport à leur relation - des produits de leurs amis - au lieu de choisir le plus durable et l’indiscutable et le mieux scientifique.

                        L’écologie : c’est également placé l’humain dans sa vision et pas en dehors du problème - c’est l’écologie humaine - naturellement social.

                        Et vous croyez qu’ils sauveront ceux qui mourront de faim , quand il ne pourront pas les sauver ? Ses chers dirigeants élus ou non ?

                        Vous voyez une hyper inflation ferait que l’argent ne vaut rien.

                        Mais que fait-on quand il n’y a mathématiquement plus assez de nourriture et encore moins dans les pays voisins ? On mange de l’argent ? On va à son travail ?

                        « Alors, on saura que l’argent ne se mange pas. »


                      • Mathias G. La plume et le citoyen 24 juin 2009 21:00

                        @ Kalki
                        Mea Culpa pour le mot « travail ». Je me suis juste intéressé à la forme de ton texte. Ceci dit, j’aurais pu relever d’autres erreurs, mais tu me diras, l’important c’est le fond et pas la forme. Et je te donnerai, sur ce point, entièrement raison.
                        Et pourquoi donc me suis-je intéressé à la forme ?
                        Parce que franchement, je ne comprends pas ce que tu essayes de nous expliquer.Où veux-tu en venir exactement ?
                        Personne ici ne s’est exprimé contre le travail, mais mon article visait à montrer l’asservissement des médias par rapport au pouvoir dans ce pays. Bien sûr on pourrait philosopher pendant des heures sur l’évolution du monde, mais il s’agit d’un autre sujet, tu ne crois pas ?


                        • Kalki Kalki 25 juin 2009 01:30

                          mea culpa , mon premier commentaire était pour Pourquoi ???

                          tu comprends.


                        • NAHASH NAHASH 25 juin 2009 01:57

                           @l’auteur

                           

                          Vous écrivez « mon article visait à montrer l’asservissement des médias par rapport au pouvoir dans ce pays. »

                           

                          Il est certain que la servitude des médias est évidente, c’est d’ailleurs là leur fonction essentielle depuis l’avènement de la société post-industrielle, la parenthèse « démocratique » qu’on a pu connaître pendant quelques années au siècle dernier est refermée depuis bien longtemps, et ce que vous appelez médias n’ont plus qu’un seul objectif : le contrôle via le conditionnement. Bien entendu, cela demeure la part « archaïque » analogique de ce contrôle/conditionnement, celui-ci s’affirmant encore plus via des vecteurs numériques qui lui assure une portée totale et globale.

                           

                          Soit…sur le Pouvoir auquel ces médias seraient assujettis, du quel parler vous ? de l’illusoire pouvoir politique, ou du réel pouvoir=économique ?

                           

                          La Politique a été neutralisée par la dépolitisation de l’Economie, l’Economie n’ayant pas de limites dans ses champs d’application, le pouvoir politique se retrouve avec pour fonction essentielle : l’Ordre.

                           

                          Bref…les différents aspects que vous évoquez dans votre article démontrent à eux-seuls le degré de contrôle/conditionnement de nos contemporains qui croient encore à l’hypothèse « crise économique » alors que ce à quoi nous assistons est une « mutation » et le clivage réussi entre économie « représentée » et économie « réelle ».

                           

                          Donc demain n’ira sans doute pas mieux : les « problèmes » dont les médias nous gavent à longueur de journée sont ceux créés par le système même : repli communautaire ou identitaire ne sont que des réactions à la désintégration de la « communauté humaine » avec toutes les dimensions que ce terme implique ; les délocalisations ne sont que les « outils » économiques nécessaires à la globalisation économique voulue par nos élites ; xénophobie, fanatisme, etc.. eux aussi ne sont que les « produits » de cette mécanique globale et aussi aberrant que cela apparaitra, ils servent au contrôle/conditionnement propre à cette nouvelle société qui émerge.

                           

                          La fixation sur le particulier opère par la négation du singulier et de l’universel, moyen privilégié d’éliminer toute contestation globale : « divide and conquer » recette ancestrale qui fonctionne toujours.

                           

                          Sur les dérives fascisantes, totalitaires probables, elles en seront pas des effets « incontrôlés » de la situation actuelle mais bel et bien la conséquence « voulue » : donc demain, rien n’ira mieux…C’est déjà trop tard.

                           

                          Cordialement,      


                          • Mathias G. La plume et le citoyen 25 juin 2009 14:20

                            @ Kalki OK, je comprends maintenant
                            @ Nahash Effectivement, je parlai de « l’illusoire » pouvoir politique. Je ne peux qu’être globalement d’accord avec toi...

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