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Accueil du site > Tribune Libre > Démocratie, je crois en toi !

Démocratie, je crois en toi !

Le premier article que j'ai soumis à Agoravox et dont le comité de lecture a permis la publication le 24 février sous le titre "Instaurons la démocratie en France" s'est attiré diverses remarques négatives. Je crains de ne pouvoir répondre à chacun de vous. Je me permets donc de classer ces remarques en deux catégories : celles émanant de ceux qui, tout en se proclamant démocrates (mais qui, de nos jours oserait se déclarer antidémocrate ?), pensent que l'accès au référendum d'initiative populaire rendrait le pays indirigeable ; et celles formulées par ceux qui s'effraient de la complexité du système que je propose.

Aux premiers, je voudrais faire remarquer qu'un démocrate ne peut guère s'opposer à une mesure tendant à une extension de la démocratie que s'il a la preuve de l'inefficacité ou de la nocivité de cette mesure. Je leur demande donc de m'apporter la preuve de ce qu'ils avancent. Il se peut que les pays ayant depuis longtemps opté pour le système de la "votation" soient mal gouvernés ; qu'on me le prouve ! En l'occurrence, je ne crois pas avoir demandé plus que l'adoption par la France du système de votation pratiqué par la Suisse. S'il parait souhaitable et opportun d'aller plus loin, il appartiendra au peuple de le décider. Je sais bien que la démocratie n'est pas sans défaut, mais aucun système ne l'est. Je crois que notre système représentatif n'est acceptable que si le peuple garde le pouvoir de disqualifier ceux qui ne se conduisent pas comme il le veut ; je pense aussi que ce système a le défaut, de permettre l'accès au pouvoir non pas des plus compétents, non pas des plus sages, mais des plus malins ! Et lorsque ces malins perdent le contact avec la réalité…

Aux seconds, qui pensent que ma formule de mobilisation des électeurs, est difficile à mettre en œuvre, je dirai : Pourquoi voudriez-vous que ce soit facile ? Qu'est-ce donc qui pourrait me faire penser que la modeste réforme que j'envisage, l'action toute simple que je souhaite mener vont recueillir la formidable approbation d'une formidable majorité de citoyens, qui vont tous partir dans le sens que je crois possible, si vous-mêmes n'y croyez pas ? Pour ne rien vous cacher, je ne crois pas avoir un tel impact sur le peuple ! Je me contente d'inviter le peuple à se rappeler qu'il est le véritable détenteur du pouvoir et que ses choix, en quelque domaine que ce soit, doivent s'imposer aux personnes en charge de la gestion de l'Etat. Je souhaite faire admettre à ces responsables la nécessité de rester au contact des réalités et que, si l'avis du peuple est contraire à ce qu'ils veulent, si, en conséquence, ils n'ont pas su convaincre le peuple de la justesse de leur position, ils n'ont absolument pas le droit de passer outre : ils doivent se soumettre ou se démettre ! Je souhaite inviter le peuple à prendre la mesure des moyens d'information et de communication dont il dispose aujourd'hui, qui n'ont rien à voir avec ceux du 19ème siècle : je ne suis pas convaincu que l'élection de représentants, investis de tous les pouvoirs qu'ils sont sensés exercer en qualité de mandataires du peuple - auquel il se garde bien de rendre compte - soit encore suffisante.

Au demeurant, je ne demande pas la modification des conditions d'élection des représentants : le scrutin à deux tours permettant l'élection d'une chambre non-exactement représentative de la population ne me gêne guère… à condition que le peuple garde la possibilité de rappeler aux élus que s'il a voté à 51% à droite ou à gauche, cela ne signifie pas qu'il attend un virage politique à 100% !

Comme il s'agit là d'une règle d'ordre général, je ne prends pas la peine d'évoquer les manquements graves à ce principe auquel nombre de nos élus "démocratiques" se prêtent ! Il se peut qu'en certaines circonstances, leurs positions sur certaines questions soient objectivement les meilleures ; alors, il faut qu'ils en convainquent le peuple ! Il faut surtout et avant tout leur interdire de passer outre !

Il reste à considérer les risques que notre pays encourt d'une révolution conduite par une jeunesse, touchée par la contagion des mouvements qui touchent l'Afrique du Nord et que les forces financières, dominatrices des politiques, plongent dans le désarroi ! Je crains que, si rien n'est fait, nous voyions notre pays sombrer dans cette révolution qui sera surtout nuisible aux plus faibles ! J'aimerais tant les voir, ces jeunes, retrouver, avec l'espoir, la place qui leur revient, sans qu'il soit besoin de tout détruire et de remettre en marche la guillotine !


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16 réactions à cet article    


  • Thierry 3 mars 2011 14:40

    Cher béotien, j’en suis probablement un autre, puisque je suis 100% d’accord avec votre article. Il est grand temps, que dis-je, il est URGENT d’instaurer un contre-pouvoir !
    Un contre-pouvoir ?
    Face à quoi ?

    Mais face à la démagogie, bien sûr, plaie purulente de la démocratie !


    • le beotien 3 mars 2011 16:44

      merci de votre approbation. Il faut espérer qu’on sera assez nombreux pour que les politiciens de métier éprouvent le besoin de rendre au citoyen le pouvoir qui est le sien...


    • plancherDesVaches 3 mars 2011 14:50

      « nous voyions notre pays sombrer dans cette révolution qui sera surtout nuisible aux plus faibles ! »

      Et en 1789, « auteur » ... ça avait été nuisible aux plus faibles.. ?????

      Ta propagande américaine, tu peux te la garder.


      • Thierry 3 mars 2011 15:04

        Cher PlancherDesVaches,

        La révolution de 1789 a été nuisible à une grande partie de la population et notamment aux plus faibles, car c’est la bourgeoisie , et non le petit peuple, qui a tiré son épingle du jeu.


      • le beotien 4 mars 2011 20:17

        oui, bien sûr, la révolution a été nuisible aux plus faibles. ils ont eu l’espoir de se voir enfin estimés à leur valeur, quand le seigneur a perdu tout puvoir.... et ils ont dû supporter la dictature du charcutier du coin. quant à ma propagande américaibne je ne vois pas de quoi il s’agi mais je veux bien la garder plutôt que la partager avec un individu qui se croit sur le plancher des vaches alors qu’il ne marche que dans la bouse !t !


      •  C BARRATIER C BARRATIER 3 mars 2011 17:13

        Sans la Révolution, nous serions restés sous le joug d’un dictateur appelé roi et d’une religion totalitaire, le catholicisme de l’époque. La liberté d’exprimer sa pensée appartient à tout le monde, la déclaration des droits de l’homme s’accompagne d’une déclaration des devoirs un peu perdue de vue depuis sa publication, l’an II de la République.
        On peut aller sur le site Retraités dans la République et dans le thème Citoyenneté (à gauche de la page d’accueil), au chapitre citoyenneté, on trouve l’article Devoirs du citoyen

        http://chessy2008.free.fr/articles/articles.php?id=21&cat=16

        La démocratie donne la liberté d’expression mais aussi la liberté d’exploiter les autres, d’où la nécessité d’avoir une République sociale et redistributrice. Nous l’avons un peu oublié, car l’UMP au pouvoir a creusé l’écart entre les plus riches et les autres. La classe qui était « moyenne » avait profité de l’ascenseur social de la République laïque, mais elle sombre aujourd’hui, et les très pauvres sont de plus en plus nombreux. Une autre révolution violente sera nécessaire si une évolution par les urnes ne se produit pas.
        Le premier devoir du citoyen est de s’intéresser de près à ce que promettent puis font leurs élus (qui ne devraient pas avoir le droit d’exercer deux mandats simultanés ou consécutifs et qui devraient pouvoir être poursuivis en justice pour chaque action à contre sens de leurs promesses.)

        Nous oublions facilement nos devoirs, chaque citoyen, ce qui nous rend très semblables à nos élus (de belles phrases dans la déclaration des devoirs ! sur ce sujet)

        Nous nous laissons influencer par les manipulations médiatisées, je compte sur Internet pour que ça aille mieux. Voir la new « Michel SERRES : science,civilisation, religions en bascule ».

        http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=136

        Il vaut la peine d’écouter Michel SERRES


        • le beotien 4 mars 2011 20:21

          je n’arrive pas à comprendre comment la démocratie pourrait donner à certains la liberté d’exploiter les autres.il faudrait que ces « autres » soient bien complaisants ! mais aoprès tout, si vous avez des preuves... 


        • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 3 mars 2011 18:55

          Merci à l’auteur pour ses deux articles.

          En tant que citoyen suisse, je ne peux bien évidemment qu’adhérer pleinement aux idées émises. En fait ce que vous proposez c’est de passer d’une « démocratie purement représentative » à une démocratie dite « semi-directe », système dans lequel les citoyens peuvent annuler une loi préalablement adoptée par les députés. C’est le « référendum » !

          Ces mêmes citoyens peuvent également se saisir d’un problème de société et contraindre le gouvernement et le parlement à légiférer, voire à amender la Constitution. C’est ce que nous appelons en Suisse « l’initiative populaire » où celle-ci est toujours constitutionnelle sur le plan fédéral, c’est-à-dire au niveau national !

          L’auteur n’évoque pas un aspect qui me semble important dans une « démocratie directe » ou « semi-directe », je veux parler de la responsabilité du citoyen.

          A mon humble avis, la responsabilité du citoyen à l’égard des choix politiques est beaucoup plus importante dans une « démocratie semi-directe » ou « directe » que dans une « démocratie représentative ».

          En effet les conséquences d’un choix sanctionné par les citoyens eux-mêmes, devront être assumés par ces derniers, lesquels ne pourront les faire endosser par les députés.

          Outre la responsabilisation qui repose sur les épaules des citoyens, ce système présente à mon avis un autre avantage : une plus stabilité politique. En effet, toute décision prise par l’ensemble du « corps électoral » - l’ensemble des citoyens - reflète forcément une plus grande légitimité que si elle était prise par un parlement, tant il est difficile en effet de remettre en question le choix du peuple souverain.

          La culture démocratique varie beaucoup d’un pays à l’autre et l’on juge celle du voisin à travers ses propres lunettes, c’est-à-dire avec ses propres références.


          • le beotien 4 mars 2011 20:41

            merci de votre appréciation. je suis évidemment d’accord avec vous sur la nécessité de confier au peuple le devoir d’intervenir avec sagesse et en se sachant responsable. Est-ce que j’aurais dû le dire dès maintenant ? je me souviens avoir hésité et finalement écarté cette idée, non seulement parce que l’article eut été trop long, mais aussi parce que je n’étais pas sûr que cette approche soit celle qui convîntà l’esprit français ; il m’a semblé« aussi que les politiques qui admettraient la nécessité de permettre l’accès au référendum ne manqueraient pas d’insister sur la »lourde responsabilité" à assumer par chaque citoyen !
            pensez-vous qu’il serait bon de faire un article particulier sur ce problème ? merci.


          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 4 mars 2011 23:02


            @ Le Béotien :

            Merci de votre réponse !

            Sur la responsabilisation des citoyens, je ne parlerais pas d’une « lourde responsabilité », mais de la nécessité de prendre le temps d’étudier l’enjeu d’une votation, qu’il s’agisse d’un « référendum » ou d’une « initiative populaire ».
            Les campagnes qui précèdent ces votations offrent une large tribune aux partisans comme aux adversaires des différents objets soumis au scrutin. Ces campagnes nourrissent le débat démocratique et développent le sens des responsabilités chez les citoyens, d’autant que certains objets soumis à référendum sont parfois très « techniques ».

            Je pense quant à moi que la démocratie implique forcément, par définition même, une responsabilisation du citoyen. Par conséquent, plus le pouvoir est proche du peuple et plus celui-ci est responsabilisé.

            Expliquer la démocratie « semi-directe » c’est aussi expliquer cette notion de responsabilité du citoyen, qu’il ne faut en aucun cas passer sous silence.

            Vous évoquez « l’esprit français » qui s’agirait de convaincre. Il va de soi que la culture démocratique change d’un pays à l’autre, comme je l’ai relevé dans mon commentaire précédent, mais cette culture découle avant tout des institutions politiques.

            Il me paraît évident que la Constitution française actuelle - celle de la « Vème République » - qui est un système présidentiel avant d’être un système parlementaire - s’accommoderait mal d’une dose de démocratie directe, fût-elle homéopathique.

            C’est pourquoi je verrais assez bien un processus d’introduction de la démocratie directe par étapes ou plutôt par niveau décisionnel. Il faudrait à mon avis commencer au niveau des communes, là où les hommes politiques sont physiquement plus proches des citoyens, où les objets débattus sont très concrets et surtout suffisamment connus pour intéresser le plus grand nombre de personnes.

            L’introduire dans une seconde phase aux régions, auxquelles une plus grande autonomie serait accordée. pour ensuite l’étendre au niveau national. Mais compte tenu des compétences très étendues accordées à la fonction de Président de la République par la Constitution de la Vème République en France, je doute fort que la « démocratie semi-directe » puisse être introduite dans ladite Constitution par un simple amendement ?

            Quant à rédiger un article spécifique traitant de cet aspect de la « responsabilité citoyenne » en démocratie directe, pourquoi pas ?
            Je pense que tout est bon pour faire avancer le débat et démystifier cette notion un peu abstraite qu’est la démocratie directe telle que perçue en France.

            Débat intéressant et réflexion à poursuivre !

            Bien à vous !


          • le beotien 5 mars 2011 07:53

            merci de votre dernier message auquel j’ai toutes les peines à répondre directement.
            je prends note de vottre suggestion concernant la responsabilisation du citoyen. je dois vous dire que le 5 février j’avais soumis un article explicatif de mon appel, dans lequel je disais :
            "La démocratie ? Elle me semble reposer sur un principe simple : le peuple est comme une chorale ; chaque voix compte, toutes les voix ont le même poids, aucune voix n’a plus d’importance que les autres. Il est essentiel que le destin du peuple soit décidé par l’ensemble des citoyens le composant et à qui on a reconnu le droit et la capacité de s’assumer ; que du mélange de l’opinion du pauvre avec celle du riche, du savant avec celle de l’ignorant, se dégage une idée générale, celle que le peuple choisit majoritairement de suivre.

             Il faut que ce choix soit libre. Et, pour qu’il soit le plus motivé possible, il faut qu’il soit précédé de débats offrant à tous la possibilité de s’exprimer et garantissant la présentation de toutes les opinions.« 
            Hélas, cet article est toujours en instance de publication pour des raisons que je ne crois pas connaître. Evidemment, je suis plus timide que vous dans mon approche de la démocratie semi-directe. La France a su éclater de colère en 1789, puis en 1830 e’t 1848, mais elle a ussi fréquenté des Napoléon, des Mac Mahon et tant d’autres ... je crois que le peuple est aujourd’hui prêt à »sauter" dans la vraie démocratie, mais s’il le fait, il le fera en une seule fois. j’ai bien peur que le passage à ce régime en trois étapes (commune, région, etat) ne soit pas dans ses habitudes. j’aimême le sentiment qu’il demanderait plutôt une inversion de ces étapes (etat, régiion, commune).Plus l’élu est éloigné plus il inspire de défiance !
            Mais l’essentiel, dans cette affaire, n’est pas la définition d’un régime, mais une action précise visant à faire connaître aux politiciens la volonté du peuple d’intervenir directement chaque fois qu’il en exprime le besoin ! l’essentiel serait que nous soyions très nombreux à conditionner nos votes de 2012 à l’adoption de la mesure souhaitée. La suite sera définie par le peuple lui-même ! Encore merci.
            bien à vous.


          • YVAN BACHAUD 3 mars 2011 19:29

            Il faudrait quand même que vous alliez vous le site www.ric-france.fr pour « tout » savoir sur le RIC dans les autres pays et des réformes institutionnelles.


            • le beotien 4 mars 2011 20:28

              D’accord. je suis allé plusieurs fois sur le site dont vous me parlez. laissez moi vous dire que je ne suis pas un champion de l’informatique. me promener d’uine fenêttre à l’autre est pour moi un supplice tel que, lorsuqe j’y parviens, j’ai oublié ce que je viens de lire... En vérité, il se peut que mon ordi ne soit pas au niveau, car j’éprouve les memes difficultés avec Agoravox. Tout cela est trop compliqué pour moi ! ! pardonnez-moi !


            • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 3 mars 2011 20:50

              Les cercles au pouvoir ont depuis longtemps dénaturé, dévié, dégradé, falsifié la notion de « démocratie ». En vérité il n’y a aucune ambigüité sur ce que signifie « démocratie ». Car la démocratie a une définition historique, très ancienne.

              Ceux qui veulent en savoir plus peuvent lire l’article « Où est la démocratie ».

              Là où la véritable démocratie est déjà en place, avec les référendums garantis aux citoyens, comme c’est le cas depuis longtemps en Suisse, existent la stabilité politique et la paix civile. En Suisse existent historiquement deux religions chrétiennes et quatre langues officielles. Les cantons suisses appliquent certaines lois ou règlements locaux, mais la plupart des lois et les orientations de politique générale sont décidées et appliquées au niveau fédéral. Le dispositif politique suisse doit sa stabilité et sa légitimité, et le peuple suisse doit sa bonne entente, à la garantie offerte aux citoyens de disposer de référendums d’initiative citoyenne au niveau des cantons comme au niveau fédéral.

              Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Suisse pourrait être un modèle pour les États Membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.

               


              • le beotien 4 mars 2011 20:46

                je partage entièrement votre avis et dois figurer parmi les lecteurs ayant approuvé votre artiicle sur la démocratie. j’en viens même à me demander si vous n’êtes pas un peu l’ auteur de mon article !


              • zelectron zelectron 3 mars 2011 23:45

                Au train où vont les choses il va y avoir des milliers de démocratie : laquelle devons nous choisir ?

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