Dérapages Verbeux : Antisémitisme Et Autres “Racisteries” !
Ça y est .. c’est fini, mort, kaput ! Et l’avait raison, avant l’heure,
Nicolas Sarkozy, quand dans ses habits de candidat, faussement ingénu,
il disait (de mémoire) :
“C’est quand même formidable, ça, mâme Chabot ? Alors on ne peut plus rien dire dans c’pays ?”
Ah ! Mais entendez-les, ces vertueux, nouveaux parangons de la Morale [*] hululer que c’est “inadmissible”, “intolérable”, “insupportable” ! Voyez-les donc se ruer, et fissa, sur la bête, oh cris d’orfraies, et zou, que valsent les rodomontades, et que l’on coupletise sur la sacro-sainte mais laïque République ! Elle en a vu d’autres, notre République, et des plus salées ! Ah ça, elle en a entendu, la pauvrette, des vilaineries, des gratinées et des moins “Frêche” ! Mais penses-tu ! C’est pas la mémoire qui les étouffe, ces procureurs confortables ! S’en foutent comme de l’an 40 ! Ce sont nos vierges, nouvelles, et elles déclament, martèlent et s’insurgent dès le premier mot de travers venu ! Haro sur le mot ! Taïaut ! Taïaut ! Sonnons l’hallali ! A grands coups de cors, et qu’ils soient chastes, sinon, c’est la curée ! Et entre donc, la bienpensance, celle qui dit, décrète, que la guerre c’est pas beau, ah non, et la paix c’est trop chouette ! Celle qui voit des racistes partout ! A tous les coins de rues ! Au sortir de toutes les glottes !
V’là une nouvelle ère, mes frères, celle des Bisounours, bien gluante, et toute niante ! Un mot, celui de trop, et t’es bon pour l’échafaud, le populaire, pas le populo, non ! Le populo lui, les mots, c’est pas son affaire ! Il te les sort bruts, de décoffrage, et qui ? Qui ça dérange ? Ni le taulier, ni les clients ! Ça s’esclaffe, et bruyamment, mais .. chuttt ! Faut pas le dire ! Faut pas que ça sorte du goulot ! Tant ça rance, que c’est pas correct, ah ça non, madame, pouah ! Fermez-le donc, votre clapet et sus ! Sus au mauvais goût ! Le mauvais goût ne passera plus, qu’on se le dise ! Dorénavant, plus encore que suspect, il est condamnable, et dans la seconde, s’il vous plaît ! Ah, ça rigole plus ! Même le Guillon, rare “comique” à traiter de politique, y fait drôlement gaffe ! Ah, c’est que dis, plaisanter sur les frasques sexuelles du DSK ou la taille de madame Aubry, ça s’fait pas ! Mais non ! C’est pas bien ! Même Sarkozy le dit ! Mazette ! C’est – attention, gros mot terrifiant ! – c’est, disais-je – "méchant" ! Oui, "méchant", t’as bien entendu ! Ou déplacé ! Pas respectueux ! Comme si l’humour, qu’il soit à notre goût ou pas (et dans ce cas, le “ou pas”, on prétend qu’alors c’en est pas, de l’humour ! Et pardi !) sortait de la cuisse de la gentillesse et du respect ! Non mais, vous vous foutez de qui ? Depuis quand, l’humour est une affaire anodine ? Bergson s’est-il donc crevé la couenne pour des nèfles ?
Mais c’est pas fini ! Ah mais non ! Après, oh suprême hypocrisie, vous entendrez, les mêmes, ou quasi, geindre ou gémir, que ah, du temps de Desproges, où même de Coluche, on pouvait s’en permettre ! Et des plus costaudes ! Mais, ajoutent-ils, Desproges, l’avait le verbe, la façon, le talent, LUI ! … Vrai … ! Et alors ? C’est pas la question ! C’est qu’il était insoupçonnable (de racismes divers et variés) surtout ! Normal, à l’époque, on l’était moins qu’aujourd’hui, je veux dire : soupçonneux ! J’irais même jusqu’à dire : moins paranoïaques ! Et nous le sommes devenus à ce point que c’est fini, je redis, mort, kaput, ah la sale époque, on ne peut plus rien dire ! Le langage, faut le surveiller, des fois que, y’aurait un harki qui dépasse ! Et s’il dépasse, vite ! Vite ! Les excuses ! Et les plates ! Ah mon Dieu, qu’est-ce que j’ai pas dit ! C’est pas moi, j’vous assure ! J’pensais pas à mal ! Ah, comme je me repends, si vous saviez ! Je vous en conjure, oubliez ! Oubliez ! … Mais quelle misère !
Oui, oui, je le connais, le refrain, un homme public, un responsable politique, ça doit se tenir ! Et d’ailleurs, le Jaurès, c’est c’qu’il disait ! Qu’un homme politique, quel qu’il soit, ne doit pas parler comme le peuple ! Je sais ! Mais à qui la faute ? J’vous le demande ! Suivez mon regard, et non le doigt ! La politique-spectacle, est-ce moi qui l’ai inventée, par hasard ? Storytelling et autres foutaises ! La politique qui cause comme “les gens” ! Qui voudrait penser comme eux ! Ou faire croire que ! N’empêche que dans les couloirs de l’Assemblée, c’est pas du Voltaire qu’on s’envoie, encore moins dans les alcôves de la Rue Solferino ou de n’importe quel autre Q.G. politique ! C’est du cru ! Du velu ! Comme chez le taulier, et encore ! Ah là, ça y fait moins le moraliste, pour sûr ! Ça se traite et copieux ! En loucedé ou de visu ! Et y’a pas plus de racistes ou d’antisémites que de cheveux sur la tête au Santini ! Ça vole bas, et en escadrilles ! Mais, sur la place publique, ah non, Madame ! Raciste ! Antisémite ! Xénophobe ! Et v’là, par dessus le marché, comme si ça suffisait pas, toute la blogosphère, pitoyable troupeau de moutons, qui monte bêlant au créneau ! Aussi, le camarade journaliste ! L’Aphatie, par exemple ! Comme il t’a requalifié, dans Le Grand Journal, le Frêche d’antisémite ! Et recta ! Faut dire que le septimaniaque, l’avait un dossier du genre épais ! Les “sous-hommes”, le “trop de noirs en équipe de France”, mégote pas le gars du Languedoc et Roussillon, mais de là à en faire, sur le champ, sans autre autre forme de procès, un antisémite ! C’est-y pas aller un peu vite en besogne, procureur Aphatie ?
Entendons-nous bien, je dois le préciser, c’en est désolant, mais l’époque étant ce qu’elle est, insupportablement paranoïaque donc, je n’ai aucune sympathie – voilà la précision - pour ce monsieur, Georges Frêche ! Aucune ! Bien au contraire ! Je dirais même, et comme M. Fabius, que voter pour un mec pareil .. Vous connaissez la suite ! M’en fous de M. Frêche ! C’est pas ma tasse ! Et Codorniou, itou ! Comme tous les autres ! C’est l’accusation, ignoble, qui me débecte ! Faudrait pas tout mélanger ! Et à desseins, j’ai bien compris, ce qui est d’autant plus ignoble ! Oh bien sûr, c’est un fait, car l’homme Frêche est cultivé, intelligent même, roublard assurément, le terme employé “pas catholique” n’est pas innocent. C’est vrai ! … Et alors ? Cela suffit-il pour faire de lui un antisémite ? On marche sur la tête ou quoi ? M’enfin ! La vérité c’est que M. Fabius et M. Frêche ne s’encaissent pas, ça fait même des lustres, y’a de la rancœur d’un côté, de la suffisance de l’autre, tout ce que vous voudrez, de l’acrimonie, ah ça oui ! Et pas de rabibochage possible, voilà tout ! Comme le Sarkozy et le Villepin, c’est du même acabit ! Sauf que l’antisarkozysme, pas plus que la haine, c’est (pour le moment …) répréhensibles. C’est juste un hobby ! Mais là, pour un terme, qu’on pourrait, oui, ranger au rayon du “mauvais goût” (encore que …) on sort la grosse artillerie : antisémite, Frêche, antisémite ! Eh bien non, bande de paranoïaques ! Il ne souffre pas M. Fabius qui le lui rend bien ! Voilà l’histoire ! Et ne pas “aimer” M. Fabius, le dire par “un mot”, celui qui dépasse, qui est fait exprès, ça oui, ce serait être antisémite ? Non mais, vous n’y pensez pas ! Vous n’êtes pas sérieux !
Imaginez, une classe de bambins, un cours de l’Education nationale, dans 20 ou 30 ans, et une question :
- Qu’est-ce que c’est l’antisémitisme ?
- C’est pas aimer les juifs, monsieur ?
- Non Jean-Mathéo ! C’est ne pas aimer M. Fabius et le faire savoir par un mot d’esprit (pré)jugé douteux !
L’avenir se présente mal, c’est moi qui le dis ! A ce train-là, il donne pas envie de le connaître ! Ah ça non !
J’ai sorti Frêche ! Mais j’aurais pu en sortir tant et tant d’autres, de ces fameux, récurrents et supposés “dérapages verbaux” ou “verbeux” ! C’est pas c’qui manque, dites ! Y’en aurait dorénavant deux à trois la semaine ! J’dis pas, y’a des fois, c’est du limpide ! Vanneste, y’a pas à tortiller, l’homophobie, c’est bien son sport favori ! Mais j’suis pas ici pour dresser la liste ! Pour tondre le non résistant ! Parce que moi, la Morale, je m’en carre ! Empiffrez-vous avec, si ça vous chante, moi, elle me dégueule ! Continuons, mais oui, allez, à traquer le “mot” (soit-disant) de trop, et en tirer, hâtivement, sans la moindre réflexion, à l’émotion, la conclusion. Posture ! Posture ! Débusquons le raciste, le xénophobe, l’antisémite, là où il n’est pas ! Clouons-le ! Allez, direct, au pilori ! C’est bon pour la vertu ! La nôtre, enfin celle de certains, quoi ! Qui n’ont, est-il besoin de le dire, jamais proféré un seul mot de travers ! Oies blanches ! Oies blanches ! Jean-foutre, oui ! Paranoïaques au dernier des degrés ! Fossoyeurs de la liberté de parole ! Au nom de la leur ! Si pure ! Si noble ! Mais ne va pas trinquer avec eux au zinc, tu pourrais être déçu ! Deux verres, pas plus, et zou, ils “dérapent”, comme ceusses qu’ils accusent ! Mais jurent, bien sûr, tu penses, qu’ils plaisantent ! Moi, j’ai dit “Nègre” ? Mais la dame sait bien que je déconne, n’est-ce pas madame ! On est entre nous, là ? Non ? T’inquiètes, le loquedu, je filme pas ! Tu te retrouveras pas, en vidéo, sur le Net ! Livré aux chiens ! Continue à siroter ton Kir, et mets donc ta tournée, pour le coup, là, tu nous la dois ! Et sévère !
Je ne nie pas le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, ah non ! Manquerait plus que ça ! Qu’on le(s) combatte, c’est une chose, mais mal, je veux dire de cette façon-là, sans faire marcher son cerveau, avec toute la mauvaise foi pensable, avec toute la malhonnêteté intellectuelle (si ce mot, “intellectuel”, signifie encore quelque chose) possible, non !
Je suis, je l’ajoute, je le dis, un homme de gauche. Je le précise, pour clarté. Parce que, aussi, je les ai entendus bramer, les effarouchés, invoquant les “valeurs de la gauche” (piétinées, insultées, doit-on saisir, par Frêche, en l’occurrence). Mais de quelles valeurs parlent-ils ?
Oui, je suis un homme de gauche, mais ne me reconnais en aucun d’entre eux, ceux d’aujourd’hui, aucun ; orphelin, tricard, que je suis, lâché, abandonné, mais quand bien même, jamais, je ne pourrais être de droite, le désespoir, même, ne m’y conduirait pas, c’est ainsi, c’est comme ça ! Et tiens, puisque je le nommais, je vais le citer, Desproges, le Pierre qui disait :
“A part la droite, y’a rien que je méprise autant que la gauche !” !
Ça reste valable, et plus encore, ce jour. Alors, que reste-t-il ? Hein ? … Quoi ? Pointer au DARD du Sébastien ? Non mais tu m’as bien vu ? J’ai dit, même le désespoir n’y changera pas ..
Je suis d’accord, itou, pour dire qu’un responsable politique doit se tenir, ou avoir de la tenue, c’est vrai ! Si seulement l’exemple venait de là-haut ! Mais penses-tu ! Là-haut, on se prétend ni au dessus, ni en dessous du citoyen, comprendre : c’est open-bar ! J’te parle comme j’te parle ! Comme toi ! Le populaire et le populo ! Faut pas s’étonner, ensuite, que ça se déglingue, que ça parte à vau-l’eau ! De la tenue, bon sang ! Oui ! J’adhère ! Je signe ! Et des deux mains ! Mais de là à crier au racisme dès qu’un mot dépasse, non ! Je dis : non ! Il faut se reprendre ! Et vite ! Arrêter ce cirque ! Sinon, l’air deviendra irrespirable, pire qu’il n’est déjà ! Dans les radios, par exemple, faut le savoir, bien le noter, c’est pas d’hier, on tourne sept fois sa langue dans la bouche avant de parler, des fois que .. On s’auto-censure. Dans les radios, comme ailleurs. Comme bouffé par la peur de “dépasser”. Où est la ligne ? La jaune ? On ne sait plus ! Les pères La Morale sont partout ! Une vanne sur les trisomiques ou le religieux, même travaillée, allez hop, au trou ! Car tout est lié ! Tout ! C’est grand paradoxe, au demeurant ! Au moment où, dit-on, la liberté de parole explose, qu’on dit même que ce serait grâce à l’Internet, voilà qu’on la bride, qu’on y met une Burqa, partout, chez le politique, le comique, l’artiste lambda, le média, gaffe ! Gaffe ! A c’que tu dis ! Evite de causer de ceci, de cela. N’aborde pas tel sujet ou tel autre. Ne dis surtout pas ce que tu penses ! Trop dangereux, malheureux ! Et va savoir, demain, si ça continue de la sorte, même si tu ne dis mot, juste à tes silences, oh qu’il est bizarre ce silence, on en tirera la même chose : ce silence pue le racisme, les gars ! La xénophobie ! L’antisémitisme ! Dénonçons-le ! Au nom de la vertu ! Au nom de la République !
C’est donc cette société-là qui se dessine un peu plus chaque jour ?
Celle-là, oui, je le dis, est une vraie saloperie.
Qui finira très mal.
[*] “N’oubliez jamais que ce qu’il y a d’encombrant dans la Morale, c’est que c’est toujours la Morale des autres !” [Léo Ferré – “Préface” - 1973]
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