Des ventes de couches culottes sous protection policière !
Qu'on se le dise. Les français ne sont pas morts pour Dantzig, et ils n'iront plus dans leur grande majorité se sacrifier pour une noble cause. Epoque oblige, consumérisme, productivité et repli sur soi ont façonné des individus prêts à tout pour acquérir des biens de consommation au moindre coût, sans se poser d'autres questions que celles du quotidien immédiat.
On apprend donc, après les émeutes du Nutella (authentique ! On s'est battu dans les grandes surfaces pour des pots de chocolat !), que les couches à bébé Pampers soldées à 70% ont engendré un rush sur l'intermarché de Vallières (Moselle), où pour une fois les forces de l'ordre sont intervenues pour autre chose que des voitures brûlées et des feux de poubelle. Il a fallu séparer des mères de famille qui en venaient au mains, d'après la gérante du magasin. Le personnel n'en est pas sorti indemne... Des scènes dignes des pays ex-communistes européens il y a quarante ans, quand on se battait pour accèder aux magasins d'état.
Une opération similaire est prévue prochainement, sous la protection des forces de l'ordre, c'est-à-dire avec le soutien du pognon du contribuable pour une affaire privée. Ne riez pas ! Nos policiers auront donc pour mission de veiller à la vente de couches culottes ! C'est que la fête de la consommation (les soldes), cela n'a pas de prix, et ça passe avant la protection des citoyens.
Il est aisé de comprendre que ces mères de famille, présentes dès l'ouverture matinale du magasin, ne travaillent pas et vivent de la foire aux allocations que leur rapportent leurs gamins nourris par la collectivité. Elles font ce que le système leur demande de faire : consommer. C'est ce que font les plus pauvres et culturellement défavorisés, sensibles à l'océan publicitaires multi-média qu'est devenu notre quotidien. Un monde proche de celui décrit antan par un Aldous Huxley dans son meilleur des mondes.
Ce fait divers démontre le gouffre culturel entre les classes sociales, et la docilité des plus pauvres qui ne votent plus aux élections, se replient sur les impératifs du quotidien et surtout se soumettent au conformisme ambiant. La nouveauté est la présence de la police, donc de l'état, pour encadrer tout cela. Depuis quand l'état a-t-il vocation à protéger des manifestations privées ? L'argent public est-il destiné à cela ? Et les sociétés de vigiles là-dedans ? L'enseigne Intermarché est-elle sous la tutelle des pouvoirs publics ?
Autrefois, l'écrivain Céline raillait la vilainie du populo, son manque de culture et sa sournoiserie. Le progrès technique et la révolution numérique n'ont pas arrangé les choses. Au contraire, ils rendent violents les plus fragiles d'entre nous, prêt à en découdre pour des couches à bébé et pour grapiller quelques sous.
Gageons qu'au moins, les cochonneries gavées de produits chimiques et de colorants à bas prix dont ils nourrissent leurs gamins finiront au bon endroit, dans des couches soldées. Après le QI des occidentaux soldés à 94 contre 98 il y a dix ans, c'est au tour des couches à déjections : un moindre mal pour ce système économique à déféquer...
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