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Accueil du site > Tribune Libre > Drôle d’époque : (presque) tout est dit, (presque) rien n’est (...)

Drôle d’époque : (presque) tout est dit, (presque) rien n’est fait...

Nous vivons une période étrange.

En moins de 10 ans, de nombreux grands sujets pointés et diagnostiqués par une marge souvent qualifiée d’« utopiste », « contestataire » ou « gauchiste » se sont imposés dans le débat public et sont désormais partagés par une majorité, dans l’opinion et dans la classe politique, gauche et droite confondues.

Citons-en quatre :

1) Les dangers et impasses du capitalisme financier (tel qu’il s’est développé depuis les années 80) et de l’autorégulation du marché, que la crise actuelle révèle avec force. 

2) Les limites du PIB comme indicateur de richesse et la nécessité d’inventer de nouveaux outils pour mesurer la richesse et le bien-être (création par exemple de la Commission Stiglitz/Sen/Fitoussi). 

3) La stagnation des salaires, les problèmes de pouvoir d’achat (thème majeur de la campagne présidentielle 2007) et le déséquilibre de la répartition de la valeur ajoutée (PIB) en faveur du capital et au détriment des salariés, ces 25 dernières années (- 10 %). 

4) La crise écologique (exemple du Grenelle de l’environnement) et la nécessité induite de changer radicalement de mode de développement, de sortir du productivisme pour aller vers des comportements plus sobres et plus solidaires. 

J’ai souvenir qu’à la fin des années 90, début des années 2000, ces enjeux étaient loin de faire l’unanimité. Ils étaient connotés gauche radicale et protestataire ou Verts âge de pierre...

Militant chez Attac, je me souviens comment il était peu aisé de convaincre sur les marchés le dimanche que les dysfonctionnements de la finance avaient un impact direct négatif sur le salaire, l’emploi et la vie des personnes que l’on croisait. Trop abstrait, trop lointain, trop connoté, trop gauchiste. Aujourd’hui, quelques années seulement après, c’est une évidence pour tout le monde !

Rendons donc à César ce qui lui appartient : je salue ces mouvements de lutte, boudés ou caricaturés par les médias, qui ont défendu et promu ces idées aujourd’hui consensuelles, de manière isolée et dans l’adversité, depuis 10, 20 et même 30 ans (cf. par exemple la candidature écologiste de René Dumont à la présidentielle de 1974). 

Aujourd’hui, ces idées sont reprises à foison par l’ensemble des acteurs politiques, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy qui, adoptant un ton “décroissant”, déclarait encore il y a peu (en recevant le Pape) : « La croissance économique n’a pas de sens si elle est sa propre finalité. Consommer pour consommer, croître pour croître, n’a aucun sens. Seuls l’amélioration de la situation du plus grand nombre et l’épanouissement de la personne en constituent ses buts légitimes ».

On ne peut que se réjouir que ces idées se soient largement diffusées et disposent maintenant d’une assise majoritaire. Mais il y a 2 mais…

D’abord, on en reste trop au stade des paroles et les actes sont encore loin de suivre et d’être à la hauteur des enjeux. Les concrétisations laborieuses et encore timides du Grenelle de l’environnement ou du récent G20 (censé "refonder le capitalisme", pouf, pouf !) en témoignent. Pas évident de mobiliser les gens dans ce contexte, car le pouvoir en place peut toujours répondre qu’il partage le diagnostic, qu’il a commencé à agir mais que tout ne peut pas se faire en un jour, etc. Bref de noyer le poisson. Nicolas Sarkozy a pourtant l’opportunité d’être un président historique. Celui qui regarde les problèmes en face et… les règle vraiment. Pour le moment, il se limite trop souvent à la première étape.

Comme le souligne Pierre Calame, directeur de la Fondation pour le Progrès de l’Homme, « nous voyons la maison brûler, nous la regardons même brûler, avec un mélange de fatalisme et de fascination morbide puis nous retournons nous distraire, comme aurait dit Blaise Pascal, à nos activités quotidiennes, avant de regarder à nouveau où en est arrivé l’incendie. Ou, pour reprendre l’expression d’Aristote, nous sommes en situation d’acratie, en situation de voir ce qu’il y a à faire mais de ne pas trouver en nous le ressort moral et l’énergie pour le faire Bref, ce n’est pas la connaissance du problème qui manque », mais bien la volonté de se mobiliser et d’agir.

Second « mais » : j’ai dit que beaucoup d’idées marginales hier sont aujourd’hui majoritaires. Mais pas toutes. Certaines idées encore peu visibles gagneraient ainsi à s’imposer dans le débat public.

Notamment, celle très actuelle de la « démocratie économique », à mon sens la grande question du 21ème siècle (portée notamment par l’économie sociale et solidaire). Encore absente du débat public, elle est pourtant en filigrane dans tous les sujets évoqués ci-dessus.

L’économiste Marc Fleurbaey, qui nous invite à « conserver le marché et dépasser le capitalisme » en parle bien :

« Distinguer le capitalisme et l’économie de marché est essentiel. Autant je pense que l’économie de marché est notre horizon – parce qu’elle est la plus efficace, mais aussi parce qu’elle est juste à certains égards, en particulier en tant qu’outil de promotion de l’autonomie des individus -, autant sa forme actuelle n’est pas vouée à perdurer. Pourquoi ? Parce qu’il y a un décalage extraordinaire entre notre culture, imprégnée de valeurs démocratiques, et le fonctionnement de l’économie, qui aussi bien de manière générale qu’au sein des entreprises, reste très peu démocratique ».  

(…) La démocratie n’est jamais complète et il faut sans cesse essayer de se rapprocher de l’idéal démocratique, qui veut que chacun puisse contrôler les décisions qui le concernent, avec un pouvoir réparti en proportion des intérêts en jeu. (…) On associe généralement la démocratie à la sphère strictement politique. Or, la démocratie est un enjeu partout où se prennent des décisions qui concernent une collectivité : les entreprises, mais aussi les associations et - pourquoi pas ? - la famille. Plus les décisions sont prises de manière démocratique, plus on favorise l’autonomie des individus membres de ces collectivités.

(…) Il faut introduire la démocratie dans le fonctionnement des entreprises. Une gestion qui est faite uniquement dans l’intérêt des actionnaires n’est pas favorable à l’épanouissement humain du personnel. Les travailleurs se sentent menacés, précarisés, otages de décision prises dans des sièges sociaux très éloignés. Or, la théorie économique nous dit que les entreprises pourraient être plus efficaces si les intérêts de toutes les parties prenantes étaient mieux pris en compte[1] ».

A bon entendeur, salut (démocratique) ! 

La fronde économique



[1]Interview dans le quotidien belge, Le Soir, 26 mars 2007. Voir aussi son livre Capitalisme ou démocratie, l’alternative du 21ème siècle, paru chez Grasset en 2006.


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22 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 27 décembre 2008 10:41

    " j’ai dit que beaucoup d’idées marginales hier sont aujourd’hui majoritaires. Mais pas toutes. Certaines idées encore peu visibles gagneraient ainsi à s’imposer dans le débat public. "

    Bien sûr, bien des brevets privés permettraient de vivre en autinomie énergétique chez soi, on pourrait trouver des produits locaux dans toutes nos épiceries, mais non seulement l’Etat a détruit l’initiative privée mais en plus les normes imposées contraignent à l’économie de marché " international ". Mais, aujourd’hui, même dans l’esprit de certains patrons de PME qui roulent encore en 4 X 4, la graine a germé. Malgré l’effort incommensurable de la pub pour nous sous-culturer, hormis les jeunes accrocs au canapé, la conscience populaire se mobilise contre l’Europe à moitié chinoise et pour autre américaine.

    " Or, la théorie économique nous dit que les entreprises pourraient être plus efficaces si les intérêts de toutes les parties prenantes étaient mieux pris en compte "

    La prime à l’interressement, c’est les stock options de l’ouvrier. Elle n’est pas plus ustilisée que la publicité comparative. Ces bonnes lois, offrant aux petits le pouvoir de se défendre contre les géants ne sont pas appliquées. Les syndicats ( en général ), ne nous ont pas défendus en ce sens. J’ai noté cette info dernièrement : " 2 sites de production ont été supprimés, à plaisir et à Lyon, (acquisitions mal intégrées), soit 30 licenciements économiques, pour une enveloppe de moins de 2 millions d’euros, quand Frank E. Dangeard a reçu au total, 2 286 332 euros. "

    Il n’y a plus qu’un petit nombre de voleurs dans ce genre qui tirent sur la ficelle, mais bien mal acquis ne profite pas indéfiniment. La conscience va aujourd’hui aussi vite qu’Internet !

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/12/24/ahmadinejad-ou-elizabeth-ii-britanniques-choisissez-vos-v-ux-de-noel_1134951_3214.html#xtor=RSS-3208


    • Candide 27 décembre 2008 14:47

      "La conscience va aujourd’hui aussi vite qu’Internet !"

      Quel optimisme ! ! !...



    • Nycolas 28 décembre 2008 03:53

      Le problème, comme le dit l’auteur en citant Pierre Calme, ce n’est pas tant que les gens ne sont pas conscients des problèmes, mais qu’ils ne s’attèlent pas sérieusement à les résoudre. Donc déjà d’une part ce ne serait optimiste de considérer que la conscience progresse vite que si cette conscience servait à des fins utiles... Pour le moment, elle ne sert qu’à considérer les problèmes, sans les résoudre.

      Toutefois, je suis un peu sceptique sur ce constat que de nos jours tout le monde serait SI conscient des problèmes. Certes autour de moi, et sur internet, beaucoup de gens se rendent compte que quelque chose cloche. Ca c’est une chose.

      Mais il en est une toute autre de remarquer que si beaucoup pensent que quelque chose cloche, ce n’est pas très nouveau (c’est même un lieu commun), et surtout que chacun a une idée assez différente de ce qui cloche, en fait.

      Je pense que c’est cette incompréhension commune qui est la première source d’empêchement à régler les problèmes. Car pour que des peuples se lèvent et s’activent pour les régler, il faudrait que l’ensemble des individus soient réellement d’accord sur le problème. Ok depuis quelques semaines ou mois, on observe que tout le monde gueule à l’unisson contre le système capitaliste productiviste. Je rejoins d’ailleurs le constat de l’auteur comme quoi ces idées "gauchistes" anti-capitalistes sont assez largement partagées.

      Mais là encore, même si le problème fait presque l’unanimité, les voix divergent sur la manière de le régler. Comment voulez vous donc que les gens s’associent pour le faire, d’autant qu’ils n’ont pas vraiment le pouvoir de le faire. Comment abat-on le capitalisme ? En lynchant tous les banquiers ? En brûlant les banques et les grands patrons ? En allant détruire la bourse ? Et même si c’était ainsi qu’on devait le faire, il faudrait des leaders, et des gens aptes à suivre. Qui est capable de se lancer dans une telle guerre, dans un monde où les gens ont peur de perdre leur confort, en plus d’être accusés de terrorisme ? Certainement pas la masse silencieuse qui râle un peu périodiquement...

      Ajoutez à cela le fait que les médias et les politiciens poursuivent inlassablement leur travail de propagande afin de maintenir les peuples dans un mélange de crainte et d’espoir que les problèmes se règlent tout seuls, et vous avez les ingrédients d’une situation incertaine, dont on pense qu’elle risque d’éclater, mais dont on ne sait ni quand, ni comment, ni avec quelle ampleur.

      Enfin il se peut aussi bien que chacun attende la révolution dans son salon, en se disant que quelqu’un va bien commencer avant lui, mais de fait, personne ne commence vraiment, parce qu’on est toujours mieux devant télé foot ou agoravox (je ne m’exclus aucunement de ce constat).

      Bref pour moi, et c’est assez alarmant, mais il me parait certain que pour l’occident s’embrase, il faudra une sacrée grosse étincelle critique, et pas un simple feu de paille que l’on regarde paisiblement s’éteindre en même temps que la crise, feuilleton à épisode de 2008/2009, que nous suivons aussi tranquillement de nos salons, pour la plupart d’entre nous.

      La question est donc : qui veut commencer, qui veut avoir le courage d’organiser des groupes de pression qui proposeront des solutions concrètes, sans attendre que celles-ci viennent de la gauche ou de la droite ?

      Et la réponse est que si personne ne prend ce risque, et bien la crise fera ses dégats, ravagera l’occident, et que les mouvements arriveront peut-être quand les gens n’auront plus d’électricité pour regarder télé foot ou consulter agoravox...


    • Nycolas 28 décembre 2008 03:54

      Errata : j’ai bien sûr voulu écrire Pierre Calame, et non Pierre Calme, quoique ce lapsus veuille bien dire ou ne pas dire...


    • Arthur 28 décembre 2008 06:55

      Le Christ n’a pas à revenir, il est toujours là au milieu des millions d’humains laissés pour compte. 

      L’ "on" ne crucifie plus les prophètes, "on" fait avorter leur mère.


    • Candide 27 décembre 2008 12:02

      à : La fronde économique
      "Idées et initiatives pour une économie et des entreprises responsables et équitables"

      Blablabla sans aucune proposition concrète ! ! !

      Une proposition :
      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=47406


      • Forest Ent Forest Ent 27 décembre 2008 15:14

        Vous réinventez l’état et l’impôt. Il faudra bien élire des administrateurs de votre holding. En 2007, Sarkozy aurait été élu.


      • Candide 27 décembre 2008 17:27

        à Forest Ent
        							

        															
        							
        								
        "Vous réinventez l’état et l’impôt".
        Non. L’État serait "complété".

        "Il faudra bien élire des administrateurs de votre holding".
        Oui. N’ayant pas exercé de mandat politique durant une période égale à celle dudit mandat politique.

        "En 2007, Sarkozy aurait été élu".
        							
        Élu à quoi ?


      • Forest Ent Forest Ent 27 décembre 2008 18:53

        L’état joue déjà le rôle que vous décrivez là, par exemple par sa participation directe dans un certain nombre d’activités économiques. Après, il est bien ou mal géré... Par exemple, la fusion GdF-Suez est un exemple-type de mauvaise gestion des sous du contribuable par l’UMP, mais le PS en a fait autant.

        Votre holding serait gérée par des élus : elle ne serait donc pas mieux gérée que notre état, et je ne vois pas en quoi cela changerait la situation.


      • Candide 29 décembre 2008 08:42

        à Forest Ent

        Êtes-vous sûr d’avoir bien compris ce que vous avez lu ?


      • Fadge Fadge 27 décembre 2008 15:07

        De n’importe quel sujet que l’on parle, On en reviens toujours au même point.

        Pour pouvoir une action un pays doit avant toute chose maitriser sa monnaie.
        Tant que l’Etat sera au mains de ceux qui lui pretent de l’argent,
        ce seront ceux la qui dictent les politiques,
        et pas la démocratie.

        De quoi que ll’on parle (ecologie, democratie, pauvreté, redistribution, licensiement, pouvoir d’achat ....) rien ne pourra être résolu sans avoir préalablement récupérer la creation monétaire.

        Tout le reste n’est que plans sur la comète


        • Forest Ent Forest Ent 27 décembre 2008 15:15

          "La mauvaise monnaie chasse la bonne". Ce dont nous allons morfler n’est pas l’existence de l’euro mais le fait que le dollar avait cours dans l’UE.


        • Candide 29 décembre 2008 08:50

          à Fadje
          Libre Penseur, ingénieur (en quoi ? Orthographe & Grammaire ?), 34 ans

          L’Humanité et la Planète Terre ne sera sauvé qu’a ces 2 seules conditions :

          L’Humanité et la Planète Terre ne seront sauvées qu’à ces 2 seules conditions :

          De n’importe quel sujet que l’on parle, On en reviens toujours au même point.
          De n’importe quel sujet que l’on parle, On en revient toujours au même point.


        • Forest Ent Forest Ent 27 décembre 2008 15:12

          Le point sur le PIB est anecdotique comparé aux trois autres. Je ne vois pas non plus ce que signifie "la démocratie économique". Le kolkhoze ?


          • Fadge Fadge 27 décembre 2008 15:40

            La démocratie économique c’est par exemple le systeme creditiste (voir mon profil)

            Si l’Etat gère sa creation monétaire, l’impuissance politique est terminée.
            On rentre dans un monde ou on ne se demande plus si un projet est financable, mais si il physiquement réalisable et s’il est bon pour la société.
            Il faut comprendre ce système, ca ne peux pas s’expliquer en 3 phrases, mais pour faire simple avec ce systeme, tu eradiques la pauvreté, tu baisses les prix, tu augmente le pouvoir d’achat, et tout ca sans dettes et sans inflation. Si si c’est possible et en plus sans nationaliser, sans eradiquer ni profit, ni propriété privé.
            Ce système est entièrement basé sur la creation monétaire publique qui créé et detruis l’argent en fonction des productions et consommations, fournit tout de suite un dividende mensuel a chaque citoyen, et instaure l’escompte compensé (TVA a l’envers) baissant les prix. Le principe est qu’il fait l’adequation entre la production, les besoins, et le pouvoir d’achat. De ce fait, c’est les besoins des citoyens-consommateurs co-capitalistes de leur nation qui definissent la politique de production en fonction de leurs choix et de leur consommation. Ca n’a rien d’un systeme collectiviste, ca demande juste une administration qui collecte les informations de production et consommation (ce qu’elle fait déja pour les differentes taxes).
            Par exemple dans ce systeme, quand on licensie pour cause de gain de productivité par mecanisation/automatisation tout le monde est content, le pouvoir d’achat ne baissant pas.
            Le seul préalable : retour de la création monétaire publique (perdue en 1973).




          • sisyphe sisyphe 27 décembre 2008 18:21

            Le seul préalable : retour de la création monétaire publique

            Entièrement d’accord avec ça. 
            Tant que l’énorme arnaque d’avoir refilé le pouvoir de création monétaire aux organismes privés subsistera,
            l’exploitation se fera au détriment des citoyens, et des systèmes démocratiques.
            L’argent au privé, c’est l’ ennemi absolu de la démocratie



          • Forest Ent Forest Ent 27 décembre 2008 18:56

            avec ce systeme, tu eradiques la pauvreté, tu baisses les prix, tu augmente le pouvoir d’achat, et tout ca sans dettes et sans inflation. Et en plus sans nationaliser, sans eradiquer ni profit, ni propriété privée

            Effectivement, dit juste comme ça, ça ne fait pas sérieux. Mais je pense qu’il vaut mieux que je réserve mon jugement.


          • aye 27 décembre 2008 20:50

            dans le même ordre d’idée :

            - le réchauffement climatique

            - les attentats organisés par les états..............


            • Le péripate Le péripate 27 décembre 2008 20:54

               Quand dix personnes réunies pensent la même chose , c’est qu’elles se trompent , dit le Talmud : car dix sages à la fois , cela ne se peut pas.


              • sisyphe sisyphe 27 décembre 2008 21:03

                et si 10 personnes lisent le Talmud et sont d’accord avec ce qu’il dit, ça ne peut pas être vrai, alors ? 
                 smiley


              • Forest Ent Forest Ent 28 décembre 2008 02:40

                si 10 personnes lisent le Talmud et sont d’accord avec ce qu’il dit ...

                Ca ne risque pas d’arriver : il présente toujours (je crois) les points de vue opposés. smiley

                Quand dix personnes réunies pensent la même chose , c’est qu’elles se trompent , dit le Talmud : car dix sages à la fois , cela ne se peut pas.

                Comme il dit aussi (je crois) qu’il faut être dix pour prier, c’est pour être sûr qu’il y ait un type qui prie qui en a vraiment besoin ? smiley


              • ddacoudre ddacoudre 27 décembre 2008 23:03

                Bonjour la fronde économique.

                 

                Intéressante ta remarque, il en est souvent ainsi, il faut un début à toute chose et cela ne peut pas venir de ceux qui gardent la tête courbé sur leur labeur dans le seul but d’en retirer une ressource. Ils ne sont pas a blâmer car leur intérêt est en permanence attiré vers leur seul comportement émotionnel qui sont obligatoirement limité par nos perceptions sensorielles dans leur espace alors que les sujet que tu évoques sont le fruit d’un apprentissage et d’une analyse « intellectuelle » qui fait accepter des concepts que nos sens ne mesurent pas. Il faut donc pour qu’ils s’inscrivent dans notre mémoire pratiquer la méthode pavlovienne, et cela prend du temps surtout quand l’on ne dispose pas des moyens médiatiques pour le faire.

                Actuellement même les grands groupes pollueurs font la réclame de l’écologie tout en exportant leurs activités polluantes dans les pays au capitalisme émergeant, c’est comme la grande distribution qui affiche une vitrine compatissante et participative pour l’écologie, mais vend en grande partis des produits fabriqués par les pays d’Asies ou affiche leur lutte contre la vie chère et prennent des marges allant jusqu’à 80% sur des produits courants, et se jouent des consommateurs par des remises « fidélisantes » poussant à la consommations. Comme tu le dis il y a loin de la parole aux actes.

                Les sociétés évoluent par des cycles qui ne sont liés qu’à la perception consciente ou non d’une modification environnementale. L’information en est devenu un facteur déterminant, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a suscité toutes les luttes pour sa maitrises, et que ces possesseurs étouffent toutes idées émergentes représentant une remise en cause de leur puissance.

                Aujourd’hui il demeure difficile de cacher longtemps les méfaits de notre organisation productrice. Mais de Dumont et de son verre d’eau claire à aujourd’hui les dégâts sont irrémédiables, et toutes les mesures que prendront les occidentaux seront dérisoires s’ils ne parviennent pas à convaincre les pays d’Asies des méfaits d’un « libéralisme capitalistique », car eux considèrent qu’ils n’ont pas de raisons de renoncer à une « modernité » qui nous a largement bénéficié.

                Je ne crois pas que seule la démocratie d’entreprise suffise, l’idée est intéressante mais pas nouvelle, l’autogestion en était une émanation et aujourd’hui les salariés disposent dans les entreprises de plus de 50 du comité d’entreprise qui est un double de l’employeur sans pouvoir autre que celui de consultation sur les questions économiques, sauf que les salariés n’en attendent qu’une activité ludique dans la plus part du temps, ou ne s’y intéressent que lorsqu’on les met à la porte, donc trop tard.

                Notre seule solution est de mettre en place une décroissance sélective avec une forte croissance du monde de la recherche et de la santé et se convaincre qu’il est moins couteux de rémunérer des hommes pour aller apprendre en université toute leur vie comme un « travail » plutôt que de les pousser à se distraire dans les temples de la consommation qui nous tue aussi.

                C’est un tout autre état d’esprit que de comprendre que le travail (au sens marxiste) de tout le monde n’est pas nécessaire, et même polluant si l’on n’effectue pas une sélection des productions, chose que ne sais pas faire notre système émotionnel s’il n’est pas touché par le risque de ce qui est nocif, alors qu’il est soumis en permanence au désir marchand.

                C’est cet écart que tu constates entre la perception émotionnelle et la réflexion « intellectuelle ». Il faut que la conception intellectuelle arrive à la perception sensorielle (pas aussi simple que la caricature que j’en donne). Le constat entre Dumont et aujourd’hui c’est cela, mais il se réalisera complètement que quand les populations du bord de mer aurons les pieds dans l’eau, ou comme dans les agglomérations quand on limite la circulation des véhicules l’été.

                Aujourd’hui nous allons dans le mur, ce n’est pas pour autant que nous cessons de nous divertir avec insouciance. Ce ne fut jamais les masses qui firent bouger le monde, et ce n’est pas d’elles que naitra un quelconque projet de société, elles viennent seulement en appoint a un moment donné ou se mobilise ré activement sur des sujets émotionnels comme par exemple la fronde des jeunes en Grèce.

                L’on ne peut pas dire que les possesseurs du pouvoir, qui sont les mêmes que les possesseurs économiques qui sont les mêmes que les possesseurs de l’information aient facilité la prise de conscience par les populations des méfaits de notre type de production. D’ailleurs il suffit d’entendre les appels à la relance par la consommation et à la croissance capitalistique pour s’en convaincre. La crise financière nous met dans la merde mais au moins elle limite la consommation de biens polluants. Peut être que cette crise nous conduira à la transition, que je ne vois pas poindre pour l’instant ne serait ce que dans nos comportement de consommateurs même si nous restreignons nos dépenses par inquiétude.

                Cordialement.

                 

                 

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