Du déterminisme à l’eugénisme : Quel doit être le sort des pédophiles ?
Voilà une question passionnante mais qui ne devrait pas faire irruption dans le débat politique. Car elle peut conduire vers l’irréparable.
Une seule source, le "Soir d’Algérie",
m’est largement suffisante pour laisser libre cours à mon imagination. Et
comment ? Avec une chronique animée par l’un de nos journalistes le plus
en vue actuellement, la matière à réflexion coule de source.
Voilà ce qu’il a rapporté dans sa chronique d’hier.
"Bechar, une
fillette de trois ans kidnappée puis violée" et " dix enfants de moins de
dix ans en ont été victimes, un imam serial pédophile à Boghni".
En fait, j’ai cité cette chronique en guise
d’introduction à mon sujet pour que tout un chacun sache d’emblée où
je veux en venir. Oui, la question qui fait couler beaucoup d’encre
actuellement au sein d’Agoravox est cette déclaration de Nicolas Sarkozy au
« Philosophie Magazine ». Je ne la reprends pas ici puisqu’elle est
du domaine public et circule sur tous les sites Web et les blogs.
Alors, permettez-moi d’ajouter, en ma qualité de médecin,
mon grain de sel à ce débat passionné et passionnant en même temps.
Quel doit être le sort des pédophiles ? Indépendamment
du degré de respect des droits de l’homme des sociétés auxquelles nous
appartenons, devrions-nous être tolérants envers ces énergumènes ? Ou
alors devrions-nous les condamner à la peine de mort ? Ou encore
devrions-nous prévenir ce genre de déviations sexuelles en étouffant l’embryon dans
l’œuf, autrement dit pratiquer l’eugénisme ? Car, en fin de compte, c’est
bien de cela qu’il s’agit.
Contrairement à Nicholas Sarkozy qui s’est livré à une
explication pseudo-scientifique de la pédophilie, mais sans aller au-delà d’une
certaine limite, c’est-à-dire proposer ce qu’il y a lieu de faire dans ces
cas-là, notre chroniqueur, lui, a tranché net sur la question. Le chroniqueur
est contre la peine de mort. Par principe, certainement. Il ne le dit pas
texto, mais c’est ce que j’en ai déduit. Mais, un peu plus loin, le chroniqueur
ajoute : "Je serais plutôt favorable à une mort lente. Très lente. Etalée
sur des mois, voire sur des années. Précédée et entretenue par des actes de
torture pleinement assumés".
A la limite, on pourrait comprendre la réaction, livrée à
chaud, de notre chroniqueur. Choqué par cette nouvelle, il s’est adonné, avec
un style qui lui sied si bien, à un "plaidoyer pour la torture",
mais je suis sûr qu’après une tasse de thé, il se ravisera et nous livrera
peut-être une autre chronique où il fera son mea culpa.
Mais la réaction de Sarko ? Est-elle
compréhensive ? Rien, à ma connaissance, ni fait divers se rapportant à la
pédophilie et fraîchement rapporté par la presse, ni "question-
piège" d’un journaliste relative à cette question, n’a poussé Nicholas
Sarkozy à se lancer dans cette diatribe contre une catégorie de personnes qui
sont en même temps bourreaux et victimes par/de leur comportement asocial.
En effet, la théorie du déterminisme génétique qui semble,
de prime abord, séduisante et simpliste en même temps pour expliquer le
comportement humain, n’a plus cours de nos jours. Elle a connu son heure de
gloire, certes, mais, tous les scientifiques sérieux vous le diront, le
comportement de l’homme n’est pas uniquement dicté par une séquence de gènes
que celui-ci porte dans ses chromosomes. Donc, que ça plaise ou non à Sarko, on
ne "naît pas pédophile" ou criminel, on le devient ! L’influence
du milieu dans lequel on vit a une responsabilité incontestable dans le déclenchement
des déviations sexuelles (et il va de soi que la pédophilie en est une). C’est
ce qui explique d’ailleurs que la majorité, pour ne pas dire tous les
pédophiles (bien que, personnellement, je ne dispose pas de statistiques qui
vont dans ce sens), viennent d’un milieu socio-économique défavorisé. Je n’irai
pas jusqu’à dire que ces gens-là sont sains d’esprit mais en tout cas ils
répondent presque machinalement au stimulus de leur instinct bestial mais une
fois l’acte accompli, n’en doutons pas, ils éprouveront le plus intense des
remords. Mais, que ça soit clair entre nous, je ne défends nullement les
pédophiles, je discute plutôt, encore en ma qualité de médecin, un concept
scientifique qui, si, par malheur, il est appliqué pour soi-disant étouffer
l’embryon dans l’œuf et ainsi débarrasser la société de ses futurs éventuels
rebuts, pourrait avoir des répercussions dramatiques sur nos sociétés
démocratiques. Nul n’a le droit, sous prétexte que x ou y a une prédisposition
pour la pédophilie ou le crime d’une façon générale, d’agir de la sorte. Il est
vrai qu’on l’a déjà fait ou qu’on le fait encore pour certaines maladies
génétiques mais ça reste quand même à une échelle très infime. Et ça relève
directement de la responsabilité des parents après que ceux-ci aient eu toutes
les explications médicales possibles. C’est le cas de la trisomie 21, par
exemple. Tout le monde sait maintenant que le diagnostic de cette
« infirmité mentale » est possible en anténatal c’est-à-dire dès les
premières semaines de la grossesse. Il suffit d’une amniocentèse à la recherche
de quelques hormones spécifiques (et de l’étude du caryotype des cellules
foetales prélevées) et d’une bonne échographie obstétricale à la recherche de
« la clarté nucale » et le diagnostic est fait. Pourtant, la décision
de procéder à l’évacuation du contenu utérin n’est pas facile à prendre par le
couple. Car, l’on sait aussi que le trisomique, malgré son handicap mental,
reste un être humain. Je dirai même mieux : le trisomique est un être
très attachant, très aimable et ne fait de mal à personne.
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