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Accueil du site > Tribune Libre > Du droit à laisser mourir au droit à faire mourir ?

Du droit à laisser mourir au droit à faire mourir ?

La loi Leonetti du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie a consacré la distinction entre le « laisser mourir » et le « faire mourir ». Clairement le texte rejette l’idée d’euthanasie. Le 16 mars 2007, la cour d’assises de la Dordogne a rappelé le principe d’interdiction qui pèse sur le médecin de donner la mort, en prononçant à son encontre des sanctions pénales plutôt symboliques. Mais cette affaire a relancé dans le débat public la question de l’euthanasie.

1 - Le "laisser mourir" :

Avant la loi Leonetti de 2005, le droit du patient de refuser des soins existait déjà. En 1995, il figurait au Code de déontologie médicale, en 1999 dans le Code civil, et, après la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, dans le Code de la santé publique.

La loi Leonetti du 22 avril 2005 est venue le renforcer et tracer une frontière claire entre le « laisser mourir » qui est admis et le « faire mourir » qui est dénié. C’est « une loi pour se tromper le moins possible », selon son initiateur, Jean Leonetti. Cette loi a été votée à l’unanimité !

Que dit cette loi ? Elle affirme le principe selon lequel les actes médicaux ne doivent pas être poursuivis avec une « obstination déraisonnable ». Elle définit les cas dans lesquels ces actes peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris : « Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autres effets que le seul maintien artificiel de la vie. » Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en lui dispensant des soins palliatifs. Si le malade est conscient, le médecin doit se soumettre à sa décision de refus des soins. Mais il doit l’informer de toutes les conséquences de ce refus et, si la volonté exprimée du patient met la vie de ce dernier en danger, il «  doit mettre tout en œuvre pour le convaincre d’accepter les soins indispensables » (obligation prévue dès la loi de 2002). Si la personne en fin de vie est inconsciente, la personne de confiance voit son rôle renforcé : son avis prévaut sur tout autre avis sauf bien sûr "testament de vie". Le testament de vie est le document écrit qui transcrit la décision du patient. Il doit dater de moins de trois ans, ce qui signifie que ce testament de vie doit être renouvelé tous les trois ans mais ce renouvellement se fait par simple confirmation. Toute décision d’interrompre les soins est subordonnée au respect d’une procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale.

On le voit, cette loi était loin d’être inutile. Elle a été adoptée après une discussion sereine, chose qui aurait été rendue impossible si la question de l’euthanasie avait été intégrée aux débats. Cette sérénité était d’autant plus nécessaire que la loi faisait suite à l’affaire Humbert qui avait secoué l’opinion publique.

2 - Le "faire mourir" :

- L’euthanasie n’est pas légalisée :

L’un des reproches que l’on peut faire à cette loi est qu’elle ne règle pas le cas des personnes qui ne sont pas en fin de vie mais qui souffrent de manière intolérable sans espoir de guérison. Elle n’aurait pas réglé la situation de Vincent Humbert (décédé en septembre 2004). La solution prodiguée à cette personne gravement handicapée par sa mère et le médecin (la mère lui a administré un produit létal et le médecin a débranché le respirateur) n’est donc toujours pas une solution légale mais aura toujours cours dans la pratique quand le souci d’humanité le justifiera. Le texte ne prend pas en compte les personnes handicapées à 100 % mais non malades. C’est ce que dénonce l’association « Faut qu’on s’active », soutenue par la mère de Vincent Humbert. Jean Leonetti s’est expliqué sur ce point. Il considère qu’il ne faut pas dépénaliser l’euthanasie. Le juge est saisi d’une affaire de meurtre et peut tenir compte, parmi les éléments portés à son appréciation, de l’exception d’euthanasie. Le meurtre par compassion est examiné comme une circonstance particulière.

- Faut-il légiférer ?

Le procès très médiatisé de deux soignantes devant les assises de Dordogne, a relancé la question. Pour Marie de Hennezel, interrogée par le "Nouvel Observateur", « ce n’est pas d’une nouvelle loi dont les mourants ont besoin mais d’un véritable effort en faveur des soins palliatifs. » (voir mon article "Vivre avec la mort")

Pour Paul Benkimoun et Sandrine Blanchard du journal "Le Monde", "l’euthanasie n’est pas la solution pour la fin de vie (...). Le vrai problème, c’est l’acharnement thérapeutique."

Quant au journal "La Croix", il tente de résumer la position contradictoire du président Sarkozy, lequel a annoncé le 22 mai une « évaluation » de la loi sur la fin de vie, tout en estimant que la loi Leonetti est une "bonne loi" avec un "bon équilibre". Le candidat Sarkozy avait jeté un trouble lors de sa campagne en déclarant le 11 mars : "Quand j’entends les débats sur l’euthanasie, je veux me dire : les principes, les convictions, je les respecte, mais je me dis quand même au fond de moi, il y a des limites à la souffrance qu’on impose à un être humain". Puis le 26 avril sur France 2, il avait corrigé le tir en affirmant sa volonté d’inscrire son action dans le champ de la loi Leonetti. «  Nous n’avons pas le droit d’interrompre volontairement la vie (...) Il y a une différence, ce n’est pas jésuitique, ce n’est pas hypocrite, entre faire mourir et laisser mourir. Pour moi, la vie, c’est sacré. Et faire mourir, je ne l’accepte pas. »

La Belgique et les Pays-Bas ont légalisé l’euthanasie. Mais des recherches montrent que 0,8 % des euthanasiés aux Pays-Bas et 3,2 % en Belgique l’ont été sans leur consentement. Par ailleurs, il a fallu trente ans aux Pays-Bas pour légiférer sur l’euthanasie ! Alors qu’en France la question est taboue ou violemment discutée entre les deux camps adverses radicalisés. Des limites à respecter ont été posées dont l’affirmation de la pluralité des convictions religieuses et personnelles. Or, en France la question religieuse n’est pas non plus source de sérénité des débats . Elle n’est déjà pas réglée pour l’Alsace-Moselle ! Enfin, selon les enquêtes menées aux Pays-Bas, les demandes d’euthanasie ne sont pas formulées en majorité par les plus de 80 ans, mais par les patients de 40 à 69 ans. Et à 90 % à cause de cancer. C’est l’impuissance de la médecine face au cancer qui est donc en cause ici et non la question morale de l’euthanasie.

En France, l’article 38 du Code de déontologie médicale interdit au médecin de provoquer délibérément la mort. Le médecin a pour rôle de soigner ou, à défaut, d’accompagner les personnes en fin de vie. Voilà pour la version officielle. Pour la réalité, on sait que de nombreuses euthanasies sont pratiquées chaque année. Quelques cas remontent devant les tribunaux qui apprécient selon les situations mais ne peuvent s’arroger le droit d’écarter l’application de toute peine. Voilà où nous en sommes. Voilà nos "petits arrangements avec la mort" et l’on sait que si l’on veut légiférer plus loin, la question sera très sensible et qu’il faudra du temps...

Bibliographie sur Agoravox :

1 - L’euthanasie à l’étranger :

« L’euthanasie, lois et paradoxe moral », par l’équipe d’Agoravox

« La loi sur l’euthanasie en Belgique », par philiege

2 - L’euthanasie vue par les candidats à la présidentielle 2007 :

« Mme Royal, Mr Sarkozy, refusez l’intolérable », par Thomas Roussot

« La mort compassionnelle » , par Koz :

3 - L’euthanasie vue par un médecin hospitalier :

« Euthanasie : un refus du temps », par Sylvain Etiret

Euthanasie et présidentielle, Sylvain Etiret


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30 réactions à cet article    


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 28 juin 2007 11:27

    Cela ne sert à rien de parler d’euthanasie, dans un pays qui fera tout pour ramener à la vie quelqu’un qui a décidé de se mettre fin à ses jours.

    En France, on trouvera des circonstances pour une personne qui en tue une autre, mais on ne vous pardonnera pas le fait d’essayer de mettre fin à sa propre vie.


    • L'enfoiré L’enfoiré 28 juin 2007 11:34

      Salut Poète tavernicole,

      Là, tu m’épates. Aussitôt dit aussi tôt fait. Je suis sûr que cela devait déjà te tarabiscoter quelque part, sinon je ne comprendrais pas. Voilà des sujets très proches, l’après et la manière d’y arriver. Je suppose que tu t’attends à des retombées « radio actives ». Mais comme je connais l’air vivifiant de Bretagne, je ne peux qu’avoir confiance. Tu vas maintenir cela dans des eaux pas trop agitées. smiley smiley smiley

      Et oui, en Belgique, cela a fait plusieurs nuits de réflexion pour arriver à la légalisation dans certaines conditions très précises.

      Pouvoir disposer de son corps, de son image, de son « soi » est devenu très difficile aujourd’hui.

      Google et les caméras un peu partout le prouvent. Aujourd’hui, pour des raisons « x », le dossier médical de Justine Hennin mit sur la place publique....

      Que de sujets en parallèles... Bon débat. smiley


      • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 11:43

        L’Enfoiré, oui j’ai vu que nous n’employons pas les mêmes méthodes. Vous, c’est par petites touches successives jusqu’à ce que le ciment prenne pour lier le tout. Moi, je suis un instinctif. Je veux traiter un sujet et hop je m’y colle de suite car je n’aime pas attendre pour ça, et tant pis si cela me prend des heures (travail dont se foutent les votants qui jugent inintéressant l’article mais seraient quelquefois bien en mal d’en trouver un équivalent ailleurs...)

        Je me « débarrasse » quelque part d’un sujet car j’ai hâte d’en traiter un nouveau. Il y a tellement de thèmes intéressants à approfondir.

        Et puis,il n’y a pas qu’Agoravox. Je compte me remettre au piano pendant mes vacances. Là je ne pianote que sur mon clavier ! Ce n’est pas aussi bien. smiley


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 juin 2007 13:36

        Tavernou,

        Puisque tu as pris la peine de lire mon article, tu es en droit de lire celui qui a pris sa suite pour conclure. Il est question de ma présence ici. Merci pour ton temps de lecture passé et à venir (peut-être) smiley (cf URL)


      • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 14:28

        L’Enfoiré, vous avez dû remarquer que ce cite dans la bibliogrpahie un article de l’équipe d’Agoravox. C’est inédit ! Quelquefois, ces articles rajoutés (et non soumis à commentaires) sont utiles. La preuve ici !


      • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 14:30

        Hou la ! Je refais. Je ne suis pas doué pour le clavier.

        « L’Enfoiré, vous avez dû remarquer que je cite dans la bibliographie un article de l’équipe d’Agoravox. C’est inédit ! Quelquefois, ces articles rajoutés (et non soumis à commentaires) sont utiles. La preuve ici ! »


      • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 11:36

        Voilà, c’était la mort « suite et fin » si j’ose dire. Cet article ne se prononce pas sur la question de l’euthanasie, question trop complexe et délicate, mais vise à faire le point et actualiser le sujet avec les propos tenus par le président et avec la jurisprudence.


        • jay 28 juin 2007 11:53

          « Pour la réalité, on sait que de nombreuses euthanasies sont pratiquées chaque année. » effectivement. pour avoir cotoyé de très près un médecin qui travaillait dans un service particulièrement difficile, je sais que vous avez raison. Mais la difficulté qu’il rencontrait, avec les autres membres de son service, concernait presque exclusivement les malades qui étaient immobilisés ; pour ceux qui pouvaient se mouvoir, au moins un peu, et qui demandaient à mourir la politique du service était, à partir du moment où la demande du patient était réitérée de nombreuse fois, de mettre à disposition, sur la table de chevet par exemple, une substance qui provoque la mort. d’après le médecin dont je vous parle, dans plus de 80% des cas, le malade était toujours en vie le matin. D’après lui, la question de la légalisation de l’euthanasie se pose uniquement pour les personnes qui ne peuvent faire eux même le geste qui interrompera leur vie. Dans ce cas, son opinion était que l’illégalité de l’euthanasie était un garde fou supplémentaire....garde fou qui n’empêchait pas la pratique de l’euthanasie mais contribuait à la limiter aux cas les plus désespérés ; le fait même qu’il n’y ait pas de législation assurerait un traitement au cas par cas, vraiment humain, du problème. ce qui après tout est une base de la médecine en général.


          • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 11:59

            Vou savez raison, une loi nouvelle ne s’impose pas nécessairement puisque les cas litigieux sont réglés par la justice qui sait se montrer humaine et examiner au cas par cas. Quand on n’est pas sûr qu’un loi est vraiment nécessaire, il vaut mieux s’abstenir d’en voter une. Mais vous connaissez l’esprit franaçais qui consiste à voter plein de lois même si elles ne sont pas appliquées d’ailleurs...Mais quand il s’agit de simplifier ce maquis de textes on ne trouve plus personne.


          • bernard29 candidat 007 28 juin 2007 13:32

            la mort est d’actualité, contrairement à ce que vous avez dit dans votre article précédent. D’ailleurs même ATTALI dans son blog, traite du sujet cette semaine.

            Pour les vacances studieuses de notre spécialiste La TAVERNE , voici un article informatif de libération avec plein de données, dans la collection « cadavres en série ».

            De quoi réfléchir sur ce douloureux problème !!!

            Article de Libé :

            "Un suicide toutes les cinquante minutes en France. Afin d’aller à la rencontre des personnes en détresse et d’avertir les politiques sur ce fléau, l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS), organise, pour la première fois sur une semaine à Paris et dans toute la France, les onzièmes Journées nationales. Elles s’ouvrent ce lundi sur le thème « Envie de la vie ». 10.798 personnes se sont suicidées en 2004 (1). Soit deux fois plus que les victimes d’accidents de la route. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première chez les 25-34 ans et les 35-44. Et ces chiffres ne prennent pas en compte les suicides « déguisés » en accidents tels que les chutes et les accidents de la route selon l’UNPS. De plus, 160.000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours. Malgré tout, aucune politique d’envergure n’est mise en place pour sensibiliser l’opinion publique et informer sur la prévention. L’UNPS organise ces Journées afin de faire comprendre que « la mort volontaire n’est pas une fatalité » et qu’il est possible de redonner « envie de la vie », selon son président Michel Debout.

            Selon l’UNPS, les résultats les plus encourageants concernent les 15-25 ans. Dans cette tranche d’âge, le nombre de suicides est passé de 966 en 1993 à 621 en 2004, soit une baisse de 36%, grâce notamment à la création de structures spécifiques, comme les maisons des adolescents. Cependant, depuis 2000, le nombre de décès chez les jeunes ne diminue plus. Le suicide des adultes n’a pas diminué et continue d’augmenter : « Plus de 6.200 adultes entre 30 ans et 59 ans continuent de mourir chaque année, dans une quasi-indifférence de la société », déplore l’UNPS, qui fédère une trentaine d’associations. Si le décès par suicide est nettement associé à l’adolescence, il s’avère que les 15-24 ans représentent moins de 6% des suicides, contre 60% pour les 30-59 ans. Du fait de cette sous-médiatisation, « le suicide ne mobilise pas les forces qu’il doit mobiliser » précise l’UNPS qui veut profiter de ces journées pour lancer « un cri d’alarme ». (1). Si les femmes font quatre à cinq fois plus de tentatives de suicide que les hommes, ils sont les premiers à en périr. Le taux de suicide est de 26,6 pour 100.000 hommes, contre 8,7 pour 100.000 femmes. Sur les 10.798 suicides recensés en 2004, 73% concernaient des hommes. Parmi les 6.248 suicides de 30-59 ans, plus de 4.500 touchaient des hommes, selon des données de l’Inserm."

            Bonnes vacances.


            • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 14:25

              Cet article du Nouvel Observateur ne traite que du suicide. Et, si je peux me permettre, sa rédaction est d’une qualité assez moyenne. Voilà, ça c’est fait... smiley

              Restez sur Agoravox !


            • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 16:56

              Baudelaire aussi voulait inscrire le droit à mourir dans les droits de l’Homme.


            • Tab Tab 28 juin 2007 17:15

              Baudelaire était un poête remarquable. Exceptionnel, même. Mais humainement, c’était une chiffe. Mauvaise référence, dans tous les cas.


            • Bill Bill 28 juin 2007 17:23

              Cher Tab, je ne saurais trop te conseiller la lecture du « Confort intellectuel » de Marcel Aymé, et surtout de ses passages critique sur les « Fleurs du mal ».

              Je te sais bon lecteur, c’est un livre tout à fait intéressant, existe en poche http://www.parutions.com/pages/1-1-121-3287.html

              On regarde Baudelaire différement ensuite smiley concernant son oeuvre

              Bill


            • Tab Tab 28 juin 2007 17:28

              Merci, Bill.

              Je vais essayer de me le procurer.


            • Bill Bill 28 juin 2007 17:32

              Cet article c’est du flanc. Comme d’habitude on ne prend qu’un coté de la chose, en oubliant le reste... Une autre pétition :

              http://www.sfap.org/content/view/141/160/

              Ce sont aussi des médecins qui la signent :

              Il y a actuellement 9235 signatures électroniques individuelles du Plaidoyer dont 6560 signatures des professionnels de santé et bénévoles d’accompagnement et 2675 signatures de soutien.

              Médecin : 2217 signatures Infirmier : 1544 signatures Aide-soignant : 237 signatures Psychologue : 471 signatures Travailleur social : 171 signatures Kinésithérapeute : 75 signatures Diéteticien : 9 signatures Art thérapeute : 10 signatures Psychomotricien : 31 signatures Bénévole d’accompagnement : 1141 signatures Autres professionnels de santé : 654 signatures

              Bill


            • Kookaburra Kookaburra 28 juin 2007 20:51

              Vous prenez clairement position contre un droit de demander une aide à mourir. Vous citez les arguments contre et vous donnez des reférences de personnes qui sont aussi contre un tel droit. Vous ne faites aucune référence à ceux qui souhaitent un tel droit. Vous n’indiquez pas qu’il y a peut-être des arguments valables en faveur. Vous ne citez pas des associations qui lutte pour la reconnaisance d’un droit du malade, en certains cas, de décider si oui ou non il veut prolonger sa souffrance. Vous citez des cas d’abus, mais vous ne dites rien sur toutes les précautions que les associations prévoient pour éviter des abus. Les associations pour le droit de mourir dans la dignité ne sont pas du tout contre le développement des soins palliatifs, au contraire, les deux choses, l’aide à mourir et soins palliatifs sont complimentaires. C’est seulement les auteurs que vous citez qui sont farouchement contre tout droit à une aide à mourir.


              • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 21:37

                « Vous prenez clairement position contre un droit de demander une aide à mourir. » Non. Ma conclusion est très ouverte et mon article fait surtout un point juridique. Mon point de vue n’était pas d’être polémique car il ne se situe pas dans la querelle « pour ou contre l’euthanasie ». Les lecteurs ont bien compris que ma position n’est pas si tranchée sinon de très nombreux et vifs commentaires auraient afflué.


              • Kookaburra Kookaburra 29 juin 2007 19:29

                Vous prétendez être objectif - pour vous ce sont toujours les autres qui sont émotionnels - mais je crois avoir démontrer le contaire : toutes vos références sont des gens contre l’aide à mourir. Peut-être n’avez-vous pas assez lu sur le sujet ? Comprenez-moi bien : je ne cherche pas à vous insulter, et vous avez bien droit à votre opinion, et votre texte la montre bien. La réponse de Claude reflet parfaitement ma propre opinion.


              • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 21:45

                Un article sur la mort deux jours de suite, c’était peut-être trop pour le lecteur !


                • claude claude 28 juin 2007 21:51

                  cher tavernou, (comme vous nomme si affectueusement l’enfoiré)

                  dans quel terrain miné avez-vous mis les doigts ??? je me souviens d’un fil au mois de janvier où les partisans d’une fin de vie digne se sont fait étrippés par les « jusqu’au boutistes ».

                  je rejoins zen dans sa question sur la citoyenneté des personnes ou plutôt l’absence d’autogestion et de responsabilité du citoyen sur sa fin de vie.

                  pour avoir traversé des périodes douloureuses avec des peronnes qui m’étaient plus que chères, je signe à deux mains pour que chacun puisse choisir sa mort, et que celle-ci soit la plus digne possible. on devrait faire comme pour les dons d’organes : une carte où l’on signifirait ses voeux en cas d’incapacité complète de communication : l’accompagnement vers une mort douce, sans acharnement thérapeutique, ou le choix contraire : tout faire pour rester en vie.

                  moi, je ne veux pas imposer à mes enfants ce que j’ai vécu en accompagnant maman dans les derniers jours de sa vie : son désespoir et sa souffrance de se voir enfermée dans un corps sans vie. ça sert à quoi ? qu’on ne vienne pas me dire qu’il y a toujours un espoir de s’en sortir et de profiter de la vie...

                  de quelle vie ? chacun ressent les accidents de la vie de manière différentes, et nous devons accéder aux désir de ceux qui ne supportent plus de se voir diminués. même au prix d’un immense chagrin.

                  et je souhaite que la loi, à l’intar de la belgique ou de la hollande fasse un grand pas dans ce sens.

                  « Ce qui compte ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. » [ Mère Teresa ]


                  • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 22:03

                    « une carte où l’on signifirait ses voeux en cas d’incapacité complète de communication » : Je ne m’engagerai pas ici sur le terrain émotionnel. Simplement je me demande si vous avez bien lu l’article. J’y dis que la loi Léonetti permet le « testament de vie ».

                    Cette loi est bonne (votée à l’unanimité et reconnue excellente par Sarkozy qui pourtant prônait d’abord le recours possible à l’euthanasie) mais peut-être faudra-t-il l’améliorer pour tenir compte de certains cas spécifiques comme le handicapé très lourds pouvant exprimer sa volonté de mourir mais qui n’est pas en fin de vie et donc non concerné par la loi.


                  • claude claude 28 juin 2007 22:57

                    @ la taverne,

                    désolée d’avoir mal interprété votre article. je pensais qu’on parlait de pouvoir accorder une fin de vie digne à tout le monde, et que chacun puisse choisir la manière et l’heure de partir.


                  • La Taverne des Poètes 28 juin 2007 23:05

                    C’est qui « on » ?


                  • claude claude 28 juin 2007 23:40

                    @ la taverne,

                    mille escuses pour l’emploi du pronom indéfini « on ». je l’ai mis à la place de « nous » : smiley

                    je rectifie ma phrase : « je pensais que l’article et les participants de ce fil, parlaient du de pouvoir accorder une fin de vie digne à tout le monde, et que chacun puisse choisir la manière et l’heure de partir. » smiley


                  • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 10:59

                    Claude, je ne pense qu’il se trouve ence monde une personne pour se déclarer opposée une mort digne et humaine ! La question ne se pose pas en ces termes-là.


                  • claude claude 29 juin 2007 00:01

                    oups !

                    pardon le furtif, je suis assez fatiguée en ce moment, et comme je n’ai pas mis mes bésicles, j’ai confondu son avatar avec le vôtre.

                    désolée smiley


                  • ZEN ZEN 29 juin 2007 08:47

                    @ Le Furtif

                    Tu t’avances beaucoup....Mon avatar:La plus ancienne statue de Bouddha connue !!!...


                  • Karl 29 juin 2007 11:32

                    Le meutre

                    C’est genant un meutre. Generalement, cela engendre 2 choses : une perturbation economique, et une vendetta engendrant d’autres meutres. Ca c’est le point de vue pratique. Apres, du point de vue de nos bonnes vieilles religions : c’est interdit : tabou, pas beau, sale, condamne. Pourquoi ? Tous les meurtres ne sont pas a la tronconneuse, et les medecins preferent quand meme les pilules, c’est plus propres. On tue a tour de bras, a la guerre, dans la rue, ailleurs, meme dans les hopitaux. Les « IVG », c’est juste un meurtre. IVG, euthanasie, c’est le meme genre de meurtre : quand personne n’est contre, personne ne fait de poursuites.

                    Vraiment, vous ne pouvez tuer votre voisin : 1) si tout le monde faisait ca, l’economie serait tres instable et les riches ne s’enrichiraient pas : ce n’est pas permissible 2) vous courrez le risque de vous faire tuer a votre tour, ensuite, ca rejoint le point 1) Pour le sucide, c’est exactement pareil que le point 1)

                    Bon, les bebes pas nes : ils n’ont aucun cout economique (on ne taxe pas encore les rapports sexuels), et la societe n’a pas encore investit dedans (ca devient moins vrai avec les scans et tout le bataclan), alors hop, on peut y aller, apres tout, yen a d’autres.

                    Les malades en bout de course : c’est un poid economique tres important ! Pour chaque bout de course maitenu en bout, des dizaines d’autres au potentiel economique bien plus important font la queue et se voient reduire de leur capacitees... ca c’est un autre surcout economique. Une ptite pilule, et hop, un lit et des centaines d’heures liberees ! Saviez vous qu’on ne survit pas a a une tumeur du cerveau serieuse ? Et pourtant, tous les malades sont hospitalises... c’est bien, generalement ils leur restent un peu plus de temps pour gerer leur affaires et s’assurer de leur sucession : super du point de vue economique. Mais apres ? Que des souffrances pour eux, et leur famille (franchement, pour l’avoir observe, c’est pas le pied), alors hop, une pilule ! (J’adore les pilules, c’est beaucoup plus propres qu’une balle, c’est dangereux que pour l’utilisateur (averti ou non), en plus, selon le produit, ca peut produire de super couleur !)

                    Ah oui mais : ya vachement de gens qui demande la pilule, mais ne sont pas pres a la prendre d’elle-meme. D’ou ca vient ? Pret a mourir, mais toujours peur de mourir...

                    Ca c’est l’affaire d’un autre sujet...

                    En attendant, il est possible de monter un indicateur economique determinant l’admistration de la pilule salvatrice des finances publiques (ca va faire de l’emploi, vous aller voir !). On pourrait meme appliquer l’algorithme aux representants du peuple, base sur leur resultats sur le terrain ! Genial comme idee ?!

                    Honnetement, ya plein de gens sur Terre...


                    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 juin 2007 04:28

                      Tout adulte consentant et sain d’esprit doit pouvoir mourir comme il lui plait et quand il lui plait, recevant de la médecine l’aide qu’il requiert. On ne devrait décider pour autrui, que s’il est incapable de le faire et, en ce cas, décider en exécution des instructions que chacun devrait être tenu de déposer par devant notaire à sa majorité.

                      http://www.nouvellesociete/5036.html

                      Pierre JC Allard

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