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Accueil du site > Tribune Libre > Du haut de mon balcon fleuri

Du haut de mon balcon fleuri

 Vaincu et inutile depuis bien longtemps, je vous regarde du haut de mon balcon que j’ai fleuri d’un œillet dérisoire, symbole d’une myriade d’espoirs déçus et de blessures profondes. Ayant, depuis quelques années, dans un confort suffisant et paisible, le temps de réfléchir, nager et me souvenir, lire (quel doux parfum que la lecture !), observer et décortiquer, ce mélange détonant qui se déroule et s’enroule sous mes yeux me fait aujourd’hui exploser. De terreur.

  Mais « Nom de Zeus », essayez, essayons de regarder au-delà du quotidien. Projetez-vous, projetons-nous dans quelques mois, une poignée d’années ou plus loin encore (je ne serai plus parmi vous). Imaginons ce que nous deviendrons et deviendront vos fils et…ma petite nièce que je chéris tellement, si nous ne refusons pas le chemin que ceux que j’appellerai les « puissants de l’ombre » veulent nous faire suivre…

 Voilà longtemps que les épures du futur, qui sera le vôtre plus que le mien, ont commencé de m’effrayer puis de me mettre en colère. Surtout depuis que j’ai planté ma tente, au soleil et à la campagne, au sein d’une société qui continue de vivre à « l’échelle humaine » (pour plus longtemps encore hélas), en cultivant ses traditions pour mieux s’offrir quelques pincées de « modernisme » (ce mot commence à m’irriter car il est devenu le plus vil des alibis). Une société souvent pauvre dans le sens où nous, occidentaux, avides d’inutile, concevons la pauvreté, mais plus riche que la nôtre en attentions, éducation, tendresse, générosité, humilité, tolérance, respect de l’autre et de la nature, où la famille demeure le maillon essentiel. Une société où l’on ripaille aussi bien pour les naissances que les décès, car elle a su depuis toujours que là sont les deux seules vérités de la vie.

 Rassurez-vous, il ne s’agit pas de propos d’ancien combattant ou de fieffé « nostalgique ». Non. Il s’agit plutôt d’une évidence. Le paradis est ici bas et nulle part ailleurs comme on veut nous le faire admettre, histoire de mieux marner dans l’ineptie plutôt que la souffrance. Et à l’allure où va ce que les autres, sales menteurs, nomment « l’évolution, dans l’égalité de la race sur la planète », ce paradis, transformé depuis quelque temps en purgatoire, sera un enfer pour la plus grande majorité. Quelle soit blanche, rouge, noire ou jaune, française, indienne, anglaise, chinoise ou apatride, juive, chrétienne ou musulmane ou que sais-je encore ?

 La mondialisation ? Voilà le grand sujet qui devrait animer la plupart, sinon la totalité, des réflexions. Sur ce site, en France, en Europe et partout, y compris dans les pays dits émergents.

 A l’heure où la vitesse de la communication comme celle des échanges a rendu la planète pareille à un village et a détruit le rêve, cette « nouvelle invention », système ignoble, a plongé le monde entier dans l’ère de la civilisation des « marchands » et uniquement « des marchands ». Un énorme souk à grande échelle dans lequel les nations, par la volonté de financiers apatrides de haut vol, se disputent les meilleures places et les plus gros profits, sans jamais se pencher, ou presque, sur les déboires qu’ils engendrent pour leurs propres peuples et encore moins sur ceux, plus terribles encore, qu’ils exploitent, un peu partout dans le tiers monde, et qui sont devenus soudain, sans même s’en rendre compte, les esclaves du XXI° siècle.

 Au-delà des crises, au plutôt des purges, provoquées par elles-mêmes, la bourse et les banques, armes favorites des multinationales, y règnent effrontément et, toujours aussi vorace, le grand capital qui ne s’est jamais aussi bien porté malgré une poignée de faillites, jongle avec les usines ou les sociétés, ainsi qu’avec des millions et des millions d’hommes et de femmes. Un Monopoly planétaire où on vend au plus haut après avoir acheté au plus bas, où on délocalise, licencie à tour de bras, investit ailleurs. Où on tue « à petit feu ».Toujours dans le même but : la recherche quasi permanente du profit. Enorme et rapide, bien entendu.

 Dans les pays dits civilisés, la mondialisation n’a que faire des chômeurs et des « érémistes », des sans abris et de la misère qu’elle sème. Mieux, toujours aussi affamée, elle s’apprête même à dévorer puis gérer les piliers que sont dans certains d’entre eux (en France surtout) les services sociaux nationaux, y flairant depuis des lustres, la masse de « fric » qui y transite. Et il n’est pas loin le jour où elle aura ligoté sans effort aucun des pays entiers. Allez demander un peu aux grecs ce qu’ils en pensent. 

 Dans les pays dits émergents, si étendus soient-ils, où le syndicalisme n’existe pas ou si peu, le dédain de la mondialisation pour l’Homme est tout aussi malfaisant. Avec la complicité de sous-traitants locaux, elle ferme, par exemple, les yeux sur les millions d’humains qui turbinent pour elle une douzaine d’heures au quotidien, du lundi au dimanche inclus, sans couverture sociale et pour des salaires dérisoires que l’on paye souvent avec deux à trois mois de retard.

 En quelques années cette pieuvre venimeuse s’est installée partout, et, gavée à en vomir, deviendra bientôt le pire cataclysme que la Terre ait enfanté. Et je n’ai pas encore entendu une seule voix ou une plume, visionnaire et puissante, qui martèle ce terrible danger qui nous guette. Chez nous comme ailleurs et a fortiori en France où depuis plusieurs décennies, ne vous en déplaise, les philosophes, grands écrivains, architectes du futur ou même politiques honnêtes, ont disparu.


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37 réactions à cet article    


  • louviellas louviellas 19 février 2012 16:45

    @ L’auteur

    Qu’un article d’aussi belle facture n’ait suscité aucun commentaire m’inquiète sur les facultés de nos commensaux à comprendre les arcanes du vocabulaire expurgé d’insultes, lesquelles sont en ce moment portées au pinacle de l’expression écrite, au détriment de la belle plume...


    • Henri François 19 février 2012 17:10

      A Louviellas,
      Merci pour le compliment et surtout pour l’analyse du silence des commensaux qui mangent à la même table que la nôtre, c’est à dire AV.
      Ils sont peut-être rares à être passés sous mon balcon. 
      Quant à la belle plume, l’ami, il y a longtemps qu’elle n’a plus pignon sur rue dans nos sociétés où, depuis longtemps, à force de dévorer, on a perdu le temps de savourer. 


      • restezgroupir44 restezgroupir44 19 février 2012 18:05

        Très bel article que j’approuve à 100%.


        La primauté de l’avoir sur l’être semble hélas gagner du terrain et ce sur tous les continents.



        Je suis comme vous frappé par et je vous cite « Et je n’ai pas encore entendu une seule voix ou une plume, visionnaire et puissante, qui martèle ce terrible danger qui nous guette. Chez nous comme ailleurs et a fortiori en France où depuis plusieurs décennies, ne vous en déplaise, les philosophes, grands écrivains, architectes du futur ou même politiques honnêtes, ont disparu. »

        Merci pour cet article qui fait un constat très éclairé sur l’état de nos sociétés.

        • Fergus Fergus 19 février 2012 23:23

          Bonsoir à tous.

          « Un constat très éclairé », certes, mais aussi très déprimant. Et, tous autant que nous sommes, recroquevillés sur des vies souvent étriquées, nous regardons passer les jours sans réagir, comme si nous étions tétanisés. Comme quoi la pensée dominante, libérale et cynique, agit sur nous tous, collectivement, comme un venin redoutable : celui de l’indifférence, à moins que ce ne soit celui du fatalisme.

          Peu importe, le résultat est le même : une petite minorité se gave et rit de notre immobilisme, à nous qui sommes la foule, alors que triment, et souffrent, et meurent, des milliers et des milliers d’humains asservis par un microcosme de financiers et d’indusriels avides, avec le concours de politiques qui ne sont plus que leurs valets serviles.

          Oui, nous manquons cruellement d’intellectuels dignes de ce nom, d’humanistes engagés capable de galvaniser les énergies pour renverser les modèles indignes que notre silence et notre inaction ont validés. Par chance, tout n’est pas perdu : l’histoire de l’humanité est faite de cycles, et tôt ou tard reviendra le temps du progrès social. Mais, nom de Zeus, ça urge !


          Cordialement.


        • Henri François 19 février 2012 18:57

          A restezgroupir44 (amusant come pseudo)
          Merci,
          Mais il est consternant que la grande majorité n’ait as encore compris le danger du système.
          Quoi faire ? Continuer de crier dans le désert ? Ou se taire ?
          Pourquoi pas au fait ! 
          En effet, après les printemps arabes, quelquefois sanglants, hélas, après les indignés espagnols, italiens et yankees (alors que tout le mal et venu de chez ces derniers), après surtout les grecs et leur misère imposée, voir encore - à la télé - ces hordes françaises qui continuent de gober, encore et toujours, les propros lénifiants que leur servent actuellement, pour raison électorale, les vils serviteurs d’un système dégradant et dangereux dont se gavent « tous les vautours de l’ombre », donnent le vertige avant d’insufler le...dégoût.
          Se taire ou continuer d’espérer ? Là est la question... que je ne me pose pas, car je n’ai plus le temps d’attendre.


          • restezgroupir44 restezgroupir44 20 février 2012 11:26

            Merci de votre réponse,



            Que faire ? il me semble que le mouvement des indignés est un début de réponse ,c’est à nous citoyens lambdas de montrer le chemin en faisant attention de ne pas nous faire consfiquer nos combats par ceux qui nous ont entraînés dans ce désastre.

            Le pseudo restezgroupir vient et vous l’aurez deviné des films de la 7ème Cie et du regretté R.Lamoureux.
            Cdt,

          • maisvalerirquechorar 19 février 2012 18:57

            Bel article,bien écrit !!qui parle au coeur !!Merci


            • Henri François 19 février 2012 19:08

              Hélas « maisvalérir...etc... », le coeur, a force d’être meurtri et même à force de souffrir par tant de bêtise humaines, perd l’ envie, pourtant toujours juvénile, de se battre. Il ne peut que se plaindre de temps en temps.
              Merci pour votre compliment.


            • adeline 19 février 2012 19:05

              Merci à vous, un texte percutant , puissant.


              • Henri François 19 février 2012 19:16

                Adeline, je suis heureux de vous avoir fait plaisir et réfléchir.
                Vous venez de me faire, avec ceux qui vous ont précédé ici, un beau cadeau qui me touche énormément. Je vous en remercie.


                • bioterroriste35 19 février 2012 23:26

                  Je rejoins tout à fait votre analyse, il est certain que nous sommes en train de vivre les derniers mois ou années de notre civilisation actuelle. Je pense que la nature et l’homme n’auront qu’à y gagner mais nous en paierons le prix fort pour de nouveau être en accord avec notre terre mère.


                  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 février 2012 23:26

                    Cher Henri François,


                    Beau billet.  « Et je n’ai pas encore entendu, dites-vous, une seule voix ou une plume, visionnaire et puissante, qui martèle ce terrible danger qui nous guette. Chez nous comme ailleurs et a fortiori en France où depuis plusieurs décennies, ne vous en déplaise, les philosophes, grands écrivains, architectes du futur ou même politiques honnêtes, ont disparu. »
                    Il existe encore des gens et des hommes de bien. 
                    Vous en êtes. Nous en sommes.Notre engagement est quotidien. Certes, ces gens ont du mal à se faire entendre, mais je sais qu’ils seront là pour prendre les bonnes décisions lorsque, devant l’ampleur du danger qui menacera vraiment dans tout leur être comme dans leur vie, il s’agira de protéger tous ceux qui n’ayant pas compris ou, pire, ayant refusé de comprendre ou de voir, réaliseront alors que l’alerte incendie a sonné depuis longtemps. 
                    Les plumes visionnaires et puissantes que vous évoquez sont existent : Jacques Sapir, Paul Jorion, Edgar Morin, Hubert Reeves, Jeremy Rifkin...Elles ont toutes en commun, malgré tout, un réel optimisme.
                    Un peu de Rimbaud : 

                    « Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes ! »

                    Renaud Bouchard


                    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 février 2012 23:28


                      Corrections :

                      Beau billet. 

                       « Et je n’ai pas encore entendu, dites-vous, une seule voix ou une plume, visionnaire et puissante, qui martèle ce terrible danger qui nous guette. Chez nous comme ailleurs et a fortiori en France où depuis plusieurs décennies, ne vous en déplaise, les philosophes, grands écrivains, architectes du futur ou même politiques honnêtes, ont disparu. »

                      Il existe encore des gens et des hommes de bien. 

                      Vous en êtes. Nous en sommes.Notre engagement est quotidien. 

                      Certes, ces gens ont du mal à se faire entendre, mais je sais qu’ils seront là pour prendre les bonnes décisions lorsque, devant l’ampleur du danger qui menacera vraiment dans tout leur être comme dans leur vie, il s’agira de protéger tous ceux qui n’ayant pas compris ou, pire, ayant refusé de comprendre ou de voir, réaliseront alors que l’alerte incendie a sonné depuis longtemps. 

                      Les plumes visionnaires et puissantes que vous évoquez t existent : Jacques Sapir, Paul Jorion, Edgar Morin, Hubert Reeves, Jeremy Rifkin...Elles ont toutes en commun, malgré tout, un réel optimisme.

                      Un peu de Rimbaud : 

                      « Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes ! »

                      Renaud Bouchard


                      • Henri François 19 février 2012 23:58

                        à Fergus ;
                        Bien sûr que celà urge, mais comme vous le laissez supposer, ni vous, et encore moins moi-même, n’auront la joie de voir ce système abject jeté aux orties. Malheureusement pour nous tous, il a suffi aux vautours de l’ombre de nous laisser croire que nous faisions partie de leur confrérie en « possédant », en étant en somme un propriétaire, un nanti, pour nous endormir. Et lorsque nous nous sommes réveillés il était trop tard.
                        A moins que les souffrances actuelles des grecs et des espagnols, et bien d’autres encore, n’allument enfin la mèche.
                        Bien à vous.

                        à Renaud Bouchard,
                        Bien sûr qu’ils existent ou ont existé les visionnaires, depuis toujours. Mais hélas, trois fois hélas, aujourd’hui n’est pas encore arrivé celui (ou celle) qui réveillera les foules.
                        Ah, Rimbaud !!! 


                        • lanatur lanatur 20 février 2012 09:43

                          Merci Henri François.


                          • Henri François 20 février 2012 11:35

                            Salut Alchimie,
                            Figurez-vous que le retraité qui a profité des 30 glorieuses et que vous critiquez avec tant d’ amertune bien proche, qui sait, de...l’ envie, s’est battu longtemps contre ce système qu’il a toujours refusé.
                            A sa manière, après avoir eu souvent faim, lui l’immigré sans ressources qui ignorait l’assurance chômage ou celle de la maladie, qui a dormi à la belle étoile, qui a fait mille petits métiers souvent dégradants, qui a souffert des insultes des « métropolitains » de l’époque, avant de trouver enfin le chemin pour lequel il était fait, et de comprendre qu’il hurlait dans le désert.
                            Je vous souhaite beucoup de courage.


                          • ecophilopat 20 février 2012 16:30

                            A vous lire il faudrait donc conseiller au plus jeunes de profiter à fond de tout ce que tout notre beau monde moderne peut leur offrir, sans se préoccuper des conséquences de leurs actes.

                            C’est en gros le discours que l’on m’a tenu dans les années 70/80, consomme consomme, en plus de faire ton bonheur tu fais marcher le commerce et tu participe à la croissance.

                            30 ans après, je ne suis effectivement pas particulièrement malheureux mais je n’ai pas l’impression que ma « consommation » y soit pour grand chose, par contre, je pense que je serais encore plus heureux si je ne me sentait pas en partie responsable de l’état du monde actuel, et je me dis qu’il aurait peut-être été judicieux de me prévenir un peu plus tôt.

                            Contrairement à vous je pense qu’il est essentiel d’informer correctement les nouvelles générations, je ne parle pas de leur interdire quoi que se soit mais bien de les informer sur les conséquences de leurs actes, surtout si c’est fait d’aussi belle façon.


                          • Henri François 20 février 2012 18:00

                            Un tuyau Alchimie, il faut bâtir sa vie toujours dans la lucidité.
                            Il vous est arrivé et vous arrivera encore, comme celà m ’est arrivé, de prendre des coups et de souffirr de maintes déceptions, mais à chaque fois l’optimisme a repris le dessus. Même aujourd’hui où ma carcasse commence à rouiller.
                            Vous verrez les cicatrices alors vous seront d’un grand secours. Et puis Alchimie, OUVREZ votre coeur aux autres, vous connaitrez bien des olaisirs et des joies.


                          • luluberlu luluberlu 20 février 2012 12:01

                             la peur de « demain », qui fait de nous des bêtes.


                            • Henri François 20 février 2012 18:15

                              J’ai connu bon nombre d’ animaux qui savaient bien mieux que les hommes se prémunir des rapaces et des accidents jalonnant leur vie.
                              Et si nous essayions de les imiter en se contentant de l’’essentiel ?


                            • luluberlu luluberlu 22 février 2012 12:31

                              Je pense comme toi, que les animaux ne sont pas des bêtes.... et pour certains groupes je les sait beaucoup mieux évolués que sapiens.


                            • Taverne Taverne 20 février 2012 14:29

                              Et c’est à coups de détergents
                              Que les grands pays émergents
                              Laveront d’la terre tout l’Occident.
                              Ils diront qu’cest un accident.


                              • louviellas louviellas 20 février 2012 16:45

                                @ Taverne

                                Votre proverbe de marin Breton m’avait inspiré l’idée d’un naufrage, dont morice fait ses choux gras.

                                Je vous avoue qu’aujourd’hui je suis « sec », à moins de ne faire référence à la BD et aux conclusions qu’ont pu tirer Achille Talon et Lefuneste, qui voulaient laver plus blanc que blanc en expérimentant quantité de lessives, avant de se rendre compte que c’était l’eau qui posait problème, et qu’il eut fallu la laver avant de faire sa lessive.

                                Je sors sans tarder.


                              • Taverne Taverne 20 février 2012 16:48

                                Sarkozy tient autant du capitaine breton qu’un savon de Marseille dans une lessiveuse. Oh ! Pardon, à présent, il faut dire « camarade Sarkozy », le candidat du petit peuple.


                              • Jason Jason 20 février 2012 15:42

                                Merci pour cet article, bien écrit de surcroît, ce qui ne gâche rien.

                                Autrefois l’Histoire connaissait de grands rendez-vous. Aujourd’hui, elle ne connaît que des épiciers, et de quelle taille !


                                • Pelletier Jean Pelletier Jean 20 février 2012 16:00

                                  @l’auteur,

                                  Triste constat, ce dimanche mes promenades parisiennes m’ont amené à la libraire La Hune, boulevard Saint Germain et je faisai aussi ce constat parcourant les couvertures de nombreux livres... je me disais que Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir, André Gide, Antoine de Saint Exupéry et d’autres nous faisaient cruellement défaut.
                                  http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                                  • Henri François 20 février 2012 17:48

                                    Le livre aujourd’hui ? Produit lui aussi de grande consommation qu’on expose en vrac sur les rayons des supermarchés de la soi-disant culture.
                                    Et chacun, sur cette putain de terre où l’on ne communique plus par la parole, y va de son livre, de son expérience et de sa vie qu’il pense, pauvre sot, être unique. Le désert peuplé de « m’as tu vu ».
                                    Amicalement.


                                  • Acid World Acid World 20 février 2012 16:41

                                    Agoravox est une petite oasis dans les médias. Et votre article, très personnel, l’est lui-même sur ce site. Quand à la question de la modération, elle est toute relative selon moi, pour répondre à l’auteur comme à alchimie.


                                    Nous subissons une boulimie matérialiste maladive quelle que soit notre âge ou notre situation financière (quitte à s’endetter six pieds sous terre), mais nous baignons aussi dans une sorte de misère sociale où le contact humain est partout « remplacé ». Des milliers d’amis virtuels mais des voisins étrangers, une danse sociale matérialiste qui ne parvient pas à masquer la solitude, règle d’or qui fait tenir le système.

                                    J’ai 19 ans et je vous garantis que la solitude est un mal qui nous ronge autant que vous les vieux, malgré toute l’image médiatique des jeunes qui n’engendre que frustration et vide.
                                    De même, on nous relaie une image d’une génération dorée des 30 glorieuses alors que toutes les tranches d’âge sans exception sont sauvagement laminées par la précarité artificielle voulue par les 1%.

                                    Merci pour cet article émouvant.

                                    • Henri François 20 février 2012 17:41


                                      à Acid World,
                                      Il est 17 heure et venant de parcourir les commentaires récents avec l’intention de répondre à la plupart d’entre eux, je me précipite sur votre réflexion en premier.
                                      Peut-être parce que vous avez 19 ans, l’âge de toutes les questions et combien d’angoisses, des craintes, de tous les soucis, des peurs du lendemain et du métier « d’homme » .
                                      J’ignore quelles seront vos armes pour lutter contre la boulimie de consommation et surtout la solitude, Mais les miennes qui ont mis longtemps à être efficaces, ont été d’une part le REFUS obstiné de consommer pour consommer, à l’exception de quelques « caprices », et la seconde, baignée par le soleil de mon pays natal, a été la recherche du dialogue, la quête de l’autre, tout en maniant - naturellement - la dérision, envers soi-même en premier lieu, et ensuite envers toutes ces incongruités et paradoxes qui pullulent dans une civilisation occidentale sur le déclin.
                                      Dans ma prime jeunesse j’étais un fan de Rousseau et Voltaire. Ils m ’ont montré sans que je m ’en aperçoive à « bien cultiver mon jardin ». Son propre jardin. Vital.
                                       Sachez encore Acid, qu’il existe, pas loin de chez vous, des communautés où la convivialité, le respect, la fraternité et bien d’autres qualités fleurissent. De préference là où le soleil réchauffe les coeurs.
                                      A bientôt, qui sait. 


                                    • Marc Bruxman 21 février 2012 01:12

                                      A votre age, ne cédez pas à la fatalité. Trouvez quelque chose que vous aimez faire et qui peut vous rapporter de l’argent si vous le faites bien. Apprenez à le faire. Vous trouverez des amis dans votre profession. Trouvez des activités qui vous plaisent (musique, théatre) et pratiquez vous y croiserez des gens.


                                    • Jean-paul 21 février 2012 03:27

                                      @Acid world
                                      Solitude .prenez une anne sabatique apres vos etudes et aller visiter le monde sac a dos comme le font les Australiens .
                                      Je vous propose 6 mois dans une ferme en Australie .


                                    • 13h30 20 février 2012 17:48

                                      Et que fait-on pour changer ça ? Rien.


                                      • Henri François 20 février 2012 18:21

                                         a 13 heures 30,
                                        En parle autur de soi, sur ce site et ailleurs au bureau, dans la rue, en famille, que sais-je le chanter sur tous les toits. Histoire de remttre enfin tiutes les pendules à la bonne heure.
                                        Allez-y !!!!


                                      • Marc Bruxman 20 février 2012 19:17

                                        Vous faites l’erreur de considérer que tout est noir ou blanc. Prenons par exemple le cas de ceux que vous conidérez comme les esclaves du XXIème siécle.

                                        Avant, il y a peu, ils étaient paysans, mais pas paysans comme chez nous, non. Ils cultivaient juste de quoi subsiter pour eux et leur famille, étaient à la merci des mauvaises récoltes, d’un ennui de santé. Ils devaient souvent faire des heures très longues dans des conditions pénibles. Avez vous déja vu comment on travaille dans une riziére en asie ?

                                        Les fils de ces mêmes paysans, trouvent que finalement travailler chez Foxconn (ou toute autre société de mauvaise réputation) est largement moins pire : Vous ne travaillez pas les pieds dans l’eau en plein soleil, vous êtes logés et nourris, vous avez un maigre salaire en plus de cela. Insuffisant pour nos standards ? Surement ! Mais eux trouvent déja que c’est bien. Avant la vague d’inflation chinoise, un salarié de Foxconn arrivait à vivre ET renvoyer de l’argent à sa famille qui en manquait cruellement car les travaux à la ferme ne rapportaient rien. La situation s’est dégradée pour eux comme pour nous. Vous avez peut être entendu parler si vous vous intéressez à ces sujets d’un phénoméne de retour au village, mais c’est aussi car il y a maintenant beaucoup de travail à l’ouest de la chine.

                                        Car un des effets de la mondialisation, c’est que l’est du pays est devenu riche. Les villes de la cote est offrent un niveau de vie déja élevé à leurs habitants. Elles ne peuvent plus maintenir des usines d’assemblage à faible coût de main d’oeuvre et celles ci ferment. Elles sont délocalisées à l’ouest du pays qu’elles vont enrichir à leur tour. Les habitants de Shanghai, Suzhou, Nanjing, Beijing et autres grandes métropoles eux voient leur niveau de vie s’approcher du notre. Si vous voulez réfléchir à la mondialisation, pensez à prendre un billet d’avion pour Shanghai, visitez (y compris les provinces avoisinantes). Et demandez à quoi ressemblait la ville en 1980 (vous avez des photos en bas de la perle de l’orient). Après cela vous ne direz plus que la mondialisation n’a profité à personne. Rien que Shanghai et la province attenante du Jiangsu c’est plus que la population de la France.

                                        Pour rester, dans le Jiangsu, si vous prenez la ville de Suzhou, le PIB par tête était de 17 000 $ en 2009. En 2003 il était seulement de 3680 $. Pour être passé réguliérement dans cette ville, je peux vous dire que le changement y est saisissant. On y constates un enrichissement rapide de la population. Bien sur, le nord du Jiangsu est beaucoup moins riche. Mais on parle la d’une aire urbaine (en contant la banlieue donc) de plus de 4 Millions d’habitants. (Le double si on compte la zone d’influence de la ville sur la campagne avoisinante).

                                        Pour ce qui est de la mondialisation en France, les habitants des grandes villes en profitent largement, les petites villes et les campagnes y perdent.


                                        • Henri François 21 février 2012 08:11

                                          La Chine ? La mondialistaion s’en frotte les mains en se léchant les babines. Quel marché ! Un milliard 600 millions de consommateurs. Mais bien sûr que le petit paysan du coin abandonne la charrue tirée par un zébu pour aller trimer à l’usine. La mondialisation lui a donné ainsi l’illusion qu’il vivrait mieux, afin de le dévorer morceau après morceau, en le faisant consommer et encore consommer, puis l’endetter, l’isoler, lui faire perdre le sens des joies naturelles les plus simples, de préférence dans des mégalopoles dévoreuses d’âmes.
                                          Après la Chine à qui la mondialistation a donné le pouvoir d’appauvrir des africains en leur achetant leurs terres et leurs récoltes, sans qu’ils n’aient à piper mot, viendra - c’est en patie fait - le tour de l’Inde et la pieuvre ira ensuite dévorer l’Afrique qu’elle a commencé de grignoter.
                                          Une fois repue, gavée, ayant laminé tous les peuples, de quoi se nourriront ceux qui justement ont inventé la mondiaistation à leur seul profit, et à celui de leurs complices.
                                          Chez moi, nombreux sont encore les petits paysans qui travaillent dur et dont le seul but n’est pas de s’exlier dans un ville ou aileurs, pour gagner plus, mais de continuer en toute iberté à bâtir ainsi leur vie et celle de leur petite famille en se contentant du simple nécessaire et non du superflu. Et ils sont heureux. 
                                          Bien à vous Bruxman. 


                                        • morvan 23 février 2012 07:47

                                          D’abord, tout d’abord, merci à vous de nous avoir embarqués « à bord » de ce balcon, où rien me semble-t-il n’est dérisoire, même pas l’oeillet unique. Bien des commentaires ont été de même qualité que ce qui les a suscités, donc double merci, également, des échanges ex post.
                                          Ce qui me nourrit au delà de ce beau billet, ce qui nourrit, et ma révolte, et l’espoir ténu que, malgré toutes les apparences, chacune de nos solitudes puisse s’unir, faire force, dans les limites que chacun voudrait y mettre, ce sont bien ces échanges et commentaires, même les quelques « opposants d’espérance ». 
                                          Peut-être ai-je voulu y voir ce qui n’y serait pas tout à fait, - peut-être, parce que tout espoir est, dit-on, fol par nature, ai-je voulu y voir plus qu’un simple encouragement à brailler chacun de notre balcon, quelle que soit la forme de celui-ci et son éventuel fleurissement, et fût-ce à la même heure pour faire voix ensemble, que ce soit d’Australie, de métropole ou autres composantes françaises, ou de tout autre Petit Liré constitué par l’un ou l’autre, dans tout coin de cette planète finie ? Peut-être. Mais voilà, je veux effectivement croire que cet article, et les commentaires et échanges qui s’en sont ensuivis, étaient aussi un appel à la lutte ensemble, et à la méthodologie de cette lutte.
                                          Je veux croire qu’il a ici été rappelé qu’il n’y a pas d’âge, ni de datation, à cette lutte, que nous perdrions sa substance à entrer dans des clivages intergénérationnels. Je veux croire avoir lu solitude, - que j’ai retraduit isolement - et que la réponse a été « union, recherchez les vôtres, ceux d’une communauté d’esprit, et/ou d’une communauté physique », de préférence un peu préservée, non par début de « communautarisme », mais pour être plus fort, enfin. Je veux croire que j’ai bien lu la méthode de l’établissement du lien, et de sa consolidation/pérennisation, celle de savoir d’abord « bien cultiver SON jardin », quelle que soit la nature de celui-ci, ce que l’un ou l’autre nomme jardin.
                                          Voilà, j’ai cru lire un appel dans cet ensemble, un appel à ne pas passer à autre chose une fois quelques jours écoulés, un appel à se rejoindre - et rester en lien, dès « l’aurore » ,dont nous déciderions, « armés d’une ardente patience » autant que d’un calme furieux. Ai-je bien lu - ou m’a-t-on aussi émoussé cette faculté-là ?


                                          • gordon71 gordon71 26 février 2012 09:00

                                            bonjour


                                            comme quoi la vieillesse çà peut donner envie 

                                            surtout quand on prend la vie avec cette pêche et cette gourmandise

                                            merci du message

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