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Accueil du site > Tribune Libre > Dukan ou la marque d’un changement de régime

Dukan ou la marque d’un changement de régime

Pierre Dukan, exploitant de la misère moderne, ne détonne pas en se positionnant sur un marché d’avenir.

S’étant fait connaître dans un premier temps pour son régime miracle qui vaut bien évidemment ce que valent toutes les modes en l’espèce, sa dernière saillie en a étonné plus d’un.
Pas d’autres.

Sa proposition de faire entrer l’Indice de Masse Corporelle en option au Baccalauréat, permettant ainsi aux élèves maintenant la norme requise de prendre des points, est-elle si saugrenue ?

Nous pourrions reformuler l’affaire en se questionnant sur la venue de cet apprenti-sorcier dans le monde de la pseudo science par excellence.
En effet, le Docteur No ou numéro Dukan, ne fait que s’inscrire dans un système d’ores et déjà parfaitement rôdé.


On pourrait citer bien des exemples en la matière.
Le Nobel Georges Charpak avec sa  Main à la patte ® n’a-t-il lui-même pas transposé le régime de son ami américain Léon Lederman et la manne qui allait avec.
Il a ainsi importé tel quel le « Hands on » sorti du ghetto de Chicago, considérant comme un tour de force le fait que dans les huit jours, le ministre de l’Education nationale de l’époque lui ait envoyé son directeur de cabinet, son chef de cabinet, ainsi qu'un certain nombre d'inspecteurs généraux, afin d’appliquer en France, ce bouillon de culture.

Le « modèle » collait parfaitement aux directives de l’OCDE dont les experts ont planifié l’évolution mondiale de l’éducation dans l’objectif d’une contractualisation progressive et indolore de l’école.

La technique du système Lederman consiste à signer un contrat avec une école si 70 % des instituteurs y sont favorables. Lorsqu'un contrat est conclu, un centre de pilotage peut intervenir pour prendre l'école en main, former les instituteurs et fournir des remplaçants le temps de la formation. Un moniteur peut ensuite être mis à la disposition de l'école. Tous les deux mois, on livre aux instituteurs un manuel et le matériel. Le manuel constitue une sorte de colonne vertébrale pour l'instituteur qui n'a reçu que 200 heures de formation ; il le dispense de tout effort d'organisation lorsqu'il veut réaliser une expérience. Aujourd’hui, cette externalisation de l’école est généralisée et s’exporte en Allemagne, en Chine, etc. sous le parrainage de l’UNESCO. 

On demande aux parents d’élèves une participation financière pour chaque projet pédagogique, en fonction du niveau social du secteur. 

C’est une des applications de l’école à la carte selon la technique dite de l’ajustement de l’OCDE.

Outre les coups tirés dans les structures institutionnelles de notre école, c’est bien au nom des nouvelles pédagogies qu’on a mis à bas l’ensemble de l’édifice.

 

Or, elles vont à l'encontre des lois biologiques qui régissent notre cerveau.
La généralisation de ces méthodes a consisté à mettre la charrue avant les bœufs, à proposer, dans un aveugle souci de sens, le sens du savoir avant le savoir et à sa place.
Il est à noter que l’embrigadement aux « méthodes rénovées des sciences » est favorisé par la remise de prix dont nombreux durant la formation des maîtres pour ceux qui utilisent le mieux cet enseignement . 

Leur financement est assuré par les redevances de la marque et les cessions de droits d'auteur et d'honoraires par les membres de l'équipe de La main à la pâte. Par ailleurs, de nombreux éditeurs et sociétés s'associent aux récompenses remises par l'Académie des sciences en offrant aux lauréats des livres, magazines, cédéroms et matériels pédagogiques.

On ne compte plus les activités dites pédagogiques reposant sur un affairisme effectif.

Les techniques marketing les plus redoutables sont avancées dans les écoles pour vendre des projets clefs-en-main : 

Qui ne connaît pas les exemples des Classes découvertes organisées par la Ligue de l’Enseignement (c’est la gauche qui capte le gros du marché éducatif) proposées aux écoles, collèges, lycées et dont on remarquera les alléchants intitulés d’appel : 

«  Le monde des volcans , «  Futuroscope , «  Domptons les énergies , «  A la conquête de l’espace, «  La tête dans les étoiles, «  Apprenti informaticien, «  Géologie dans les Alpes, «  Eco-citoyen de demain, «  L’homme et l’océan, «  Découverte de la ferme, «  Raid nature, «  Contre vents et marées, «  Le sport dans tous ses états, «  Cocktail sportif à Serre Chevalier, etc..

Et à des prix défiant toute concurrence, si l’on prend cette phrase comme antiphrase. 

 

A quel élève n’a-t-on pas vendu un «  Kit lecture  » : 

« Défi lecture », « Incorruptibles », « Rallye lecture », et autres «  Big Challenges  ». 

Quel écolier n’a-t-il pas aujourd’hui participé à sa journée payante «  Fabrique ton pain  », et ne revient pas avec son petit sachet bien estampillé au logo d’une marque.

Et combien d’autres extras ne demande-t-on pas aux parents pour assouvir l’appétit grandissant des opérateurs ad hoc de l’Education nationale ?

 

Les cantines scolaires n’ouvrent-elle pas la voix à l’entrepreneur Dukan en balisant leurs menus Sodexo de marque Max Havelaar ou de Labels de goût qui ont forcé la porte des réfectoires en entrant comme dans du beurre.

 -Tartufferie organisée quand on sait combien la rentabilité des repas, dorénavant transmise entre les mains d’entreprises dont le but est par essence lucratif, laisse place à des menus forcément composés, de graisses, de sucres et de combinaisons diététiques aléatoires, l’alchimie santé-coût-repas collectif envoyé sous vide, ne faisant pas forcément une bonne sauce.

Et que dire de l’apprentissage en jugeotes courtes des collations des maternelles, sacro saint temps-de repos-pédagogiques ou gavages des jeunes oies, qui n’ont jamais disparu des bancs de nos écoles.
Toute une génération élevée au grignotage permanent, et au sponsoring Haribo à l’insu de son plein gré, on n’imagine pas la somme de bonbons circulant dans les menottes de nos chères progénitures via l’école, de goûters en anniversaires continus, de laxisme en sens de l’irresponsabilité hautement développés.

Le petit Docteur Maboul n’attend toujours pas jusqu’au Baccalauréat pour être initié à la santé en pochette surprise. A douze ans, ils auront bientôt tous leur kit «  Premiers Secours  » et n’importe quel avorton se croyant investi du don de guérisseur, imposera ses mains puériles sur un autre rejeton en péril, à ses risques et mêmes périls il faut bien le dire.

 

Reste que la santé des générations à venir est hautement préoccupante et que les palliatifs n’auraient pas besoin d’être si l’entière place ne leur avait été largement laissée par des modes de vie devenus fous.

Dès la maternité, les petits d’homme ne sont-ils pas sevrés aux marques si généreusement offertes de lait artificielles, facilités gracieusement proposées aux mamans incitées à abandonner leur responsabilité de mère et la façon toute naturelle de nourrir leur enfant.
Modernité qui les oblige encore à abandonner leur trésor en d’autres mains forcément moins attentives, inévitablement moins généreuses, tristement plus inhumaines.
C’est de cela dont le bien-être dépend en tout premier, c’est du plus profond du cœur, la corne d’Amalthée est le soin, le soin est l’amour, l’amour est au bord des lèvres, c’est de vouloir le meilleur pour son enfant qui lui apportera le meilleur.
Qui ne comprend pas que le premier et le dernier besoin de l’enfant, homme en devenir, est sa mère.

 

Qui ignore que l’enfant élevé sous la mère a tous ses besoins satisfaits et que celui en carence, a tous ses besoins refoulés. A partir de là se déroule le fil d’Ariane, quel temps pour l’éducation, quel temps pour subvenir aux structures qui vont le bâtir, à ses nourritures terrestres ?
Bien sûr tous ne seront pas touchés mais aucun ne sera épargné.

Les parents compensent par des palliatifs l’attention qu’ils ne prodiguent plus à la chair de leur chair.
De là, l’horloge se dérègle, on ne cessera dès lors et dès l’ore, de vouloir la remettre à l’heure.

Et les charognards ne manqueront pas de hanter les décombres.

 

Le commerce de notre bien prend bien assise sur des prétextes dont le marché a bien compris l’utilité, Quelle entreprise se passerait-elle aujourd’hui de sa vertu écologique, de son sésame développement durable, de son label paix dans le monde ?
De la même manière, le «  projet pédagogique  » est le nouvel l’hameçon pour attirer les gros poissons.
D’où l’importance de bien choisir son régime.


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14 réactions à cet article    


  • antonio 5 janvier 2012 17:43

    Je comprends votre colère...
    Ajoutez à cela la « collectivisation » croissante des enfants, dès le plus jeune âge, sous prétexte qu’il faut les « socialiser » répètent les parents formatés , trop contents de les « jeter » dans les haltes-garderies, les accueils-jeunesse du mercredi,etc...
    L’école pour beaucoup est d’ailleurs devenue une « garderie » gratuite : il n’est que d’entendre les cris d’orfraie qu’ils poussent dès qu’il y a un jour de grève...Eh bien sûr, on va me rétorquer : « Mais les parents travaillent  ! » Il en est certes qui n’ont pas le choix mais combien d’autres
    pourraient se débrouiller pour voir un peu plus leurs enfants ? Et s’en occuper ! Mais il est tellement plus facile, quand ils sont à la maison, de leur coller entre les mains, une console de jeux : alors là, tranquillité assurée : le gamin complètement scotché devant l’écran , sourd au monde extérieur, ne risque pas de se « socialiser » avec son environnement familial ...ce qui compte, c’est qu’il « foute une paix royale » aux adultes !
    Eh bien sûr, on va me traiter de « ringard », de « passéiste »...allons, il faut être « moderne »,
     « évolué » !
    Ce sont ces mêmes parents si « modernes » qui vont critiquer le professeur parce que le chéri ne réussit pas ( et pourtant les programmes sont devenus très « light ».)
    Parents consommateurs, enfants consommateurs, tout est bien dans le meilleur des mondes de la consommation possible !


    • lebreton 5 janvier 2012 18:16

      L’escroc a deux balle va faire bientot faillite en europe sans son régime on ne va pas tarder a crever la dalle ce ve etre le regime des camps ( ducon)


      • mick_038 mick_038 6 janvier 2012 10:03

        Bonjour.

        « par sa douceur toute maternelle telle qu’elle est inscrite dans ses gènes »
        Aïe ! Non !
        C’est une idée reçue, de même que celle de l’instinct maternelle. Ce sont des choses que vous connaissez car votre mère et vos parents vous les ont transmis et enseignés.
        Rien de grave, j’y ai cru moi aussi.
        Jusqu’à ce que je rencontre la mère de ma fille, et que je tombe de haut..
        Celle-ci n’a jamais ses parents biologiques, a été éduqué par des gens depuis l’âge de 4 ans. La normalité veut qu’on les appelle des parents mais dans son cas ce sont plutôt des satyres.
        Mon ex a deux filles, la plus grande venant d’une union précédente, où le père a déserté, et une avec moi. Nous sommes séparés aujourd’hui, et j’élève seul ma fille (5 ans).
        Je n’ai jamais réellement su si sa mère l’aime. Je ne saurais le dire. J’en doute. C’est une des premières fois où j’assistais à cela, une mère qui ne donne pas d’amour, et qui ne protège pas son enfant. Je ne compte plus les fois où en rentrant du taf j’ai du amener la petite d’urgence à l’hosto : occlusion, empoisonnement, traumatisme... une des principales raisons de la rupture. Ça m’a perturbé : j’ai toujours pensé, toujours cru qu’une mère ne pouvait que bien s’occuper de son enfant, ne pouvait que l’aimer. Ce n’est pas le cas. Et ma fille ne comprend pas très bien non plus. Le manque d’amour, d’affection est flagrant. Ma fille ne demande que de l’amour, de l’attention, et des calins et des jeux de la part de sa mère. Elle n’a rien de tout ça. Au contraire, si elle demande un calin à sa mère, elle se fait jeter avec force, voir se fait punir si elle le lui fait par surprise.
        La grande est aussi passée par là, et est aujourd’hui élevé par les mêmes satyres. Elle a 10 ans. C’est un monolhyte : froide, distante, très calculatrice, dénuée de toute émotion, de tout amour envers sa mère comme envers sa soeur, envers tout le monde, égocentrique, aucun ami. Ça fait mal de les voir évoluer comme ça.
        Par exemple, les deux weekend dans le mois où elles doivent se voir toutes les trois, la grande trouve toujours un prétexte pour ne pas venir chez sa mère : elle est malade, elle doit sortir, elle a un anniversaire prévu, etc... Et ça arrange sa mère, elle ne s’en cache pas, car elle peut annuler, et sortir en boite, en apéro, en after, en me laissant ma fille. Non, elle ne s’en cache pas, elle me le dit ouvertement.
        Du coup, les deux soeurs se voit une fois tous les 45 jours, voir tous les 2 mois. Et pourtant nous habitons dans la même ville.
        D’autres comportements aussi m’ont choqué : par exemple pour noël, elle a fait des cadeaux somptueux à ses amies et leurs enfants (Xbox, wii, PS3, etc...) et pour ma fille, 2 cadeaux à 10€ max chacun.....
        J’ai longtemps, très longtemps été choqué par ce comportement, cette attitude. Je ne comprenais pas, je n’arrivais pas expliquer. Mais il me fallait des réponses. Pour moi. Pour ma fille et pour son avenir.
        Alors j’ai rencontré des adoptés, des assoc d’enfants adoptés, qui sont aujourd’hui des adultes, j’ai posé des questions et j’ai écouté leur témoignages. Et ce fut dur, éprouvant, poignant, j’ai pleuré pas mal de fois, et j’ai eu mes réponses.
        La première est qu’il y a un très profond et très secret malaise en france au sujet de l’adoption, et que c’est visiblement tabou. Plus du tiers des femmes adoptées que j’ai rencontré ont été abusées sexuellement par la famille adoptive, à plusieurs reprises. Et plus des 3/4 ont subis des traumatismes psychologiques graves, liés en grande partie à la carence de l’amour maternel et paternel, que les parents adoptifs n’ont su leur apporter. Souvent au contraire, elles ont subi des brimades et humiliations intolérables, qui ferait hurler n’importe quel parent. Et aujourd’hui, leur vie adulte est le reflet de ce qu’elles ont vécu pendant leur enfance. Elles ont beaucoup de difficultés à donner de l’amour et de l’affection à leurs enfants, pour celles qui en ont eu, et leurs enfants en souffrent. J’avoue qu’écouter tous ces témoignages fût une épreuve franchement éprouvante, déprimante.
        Mais aujourd’hui j’ai les réponses, je comprends, même si ça fait mal, le comportement de sa mère, ainsi que de sa soeur, et j’arrive mieux à la protéger, à lui expliquer, avec des mots simples.
        Enfin tout ça pour dire que l’amour maternel, paternel ou fraternel n’est pas inscrit dans nos gènes, et encore moins chose acquise. Nous l’éprouvons et le donnons car nos parents nous l’ont appris, nous l’ont eu aussi donné. Mais si les parents ne font pas cet apprentissage, il n’y a rien en nous qui ne viendra le déclencher au moment utile.


        • antonio 6 janvier 2012 11:26

          Témoignage poignant...et vous « levez un beau lièvre » : le tabou de l’adoption....


        • mick_038 mick_038 6 janvier 2012 12:13

          Merci Antonio.
          Je ne connaissais pas les problèmes de l’adoption, en france, avant de rencontrer la mère de ma fille.
          Quand je m’y suis intéressé, les témoignages que j’ai écouté m’ont vraiment effrayé, glacé le sang. C’est ahurissant.
          Sur la centaine de femmes adopté que j’ai rencontré, en majorité des africaines, amérique du sud et vietnam, plus de la moitié ont fugué à l’âge de 14 ans - 15 ans, pour finir en foyer... Et visiblement chaque foyer a son pervers attitré.
          Et, à vu de nez 40% ont développé à la majorité des troubles bipolaires, et ont une influence gravement néfaste sur leurs enfants, qui eux aussi peuvent développer plus tard ce genre de trouble.
          Les autorités, les associations d’aide à l’enfance, et autres associations semblables font preuve d’un mystérieux et troublant silence sur tous ces problèmes liés à l’adoption, et ce malgré les sollicitations d’enfants adoptés, d’adultes, de prof, ....
          Lorsqu’un problème survient, dans 90% des cas la famille adoptive est déresponsabilisée, et tous les problèmes existants et à venir sont mis sur le dos de l’enfant, « pas stable », « agité », « hyper actif », bref, on l’accuse un peu de tous les maux, et surtout, surtout, les adopteurs n’y sont absolument pour rien, on ne les met surtout pas en cause... Étrange comme attitude de la part des autorités. Alors qu’au vu des chiffres, il y a bel et bien un malaise. Et vu la simplicité de l’adoption dans notre pays, forcément, même les satyres peuvent adopter.
          Une demande d’adoption, une petite visite chez une espèce de médiateur, pendant deux ans on héberge plusieurs fois l’enfant pendant de longues durées, et si tout se passe bien, c’est l’adoption simple. Et pour l’adoption pleinière, quelques attestations de personnes aux choix des adopteurs (donc qui vont forcément dire du bien), une situation stable, un petit passage au tribunal et l’affaire est pliée.... Aucun examen psychologique, psychiatrique, rien. Que dalle !
          Mes ex-beau parents ont adopté 4 enfants dont 3 sont aujourd’hui adultes, et dont 2 présentent des troubles bipolaires. A l’âge de 23 ans, la belle mère a été diagnostiqué psychopathe autoritaire et névrosé. Et pourtant ils ont pu adopté 4 gosses, dont une récemment, c-à-d il y a moins de 7 ans, et il y a 2 ans la soeur de ma fille. Et ce malgré le fait que mon ex ait été diagnostique bipolaire, et que sa soeur adoptive fasse de fréquent séjour en psychiatrie à cause de ses crises d’angoisse, lié au comportement abusif, autoritaire, névrosé et violent de sa mère, et à la non réaction du père....
          Il y a un énorme tabou sur l’adoption en france, et tout est fait pour le maintenir...


        • Morgane Lafée 10 janvier 2012 17:23

          Vos témoignages m’ont beaucoup troublée, je l’avoue. Je ne remets absolument pas en question la véracité de ce que vous dites, mais j’aimerais comprendre parce que j’ai entendu dire, au contraire, que l’adoption était très compliquée en France.
          J’ai aussi entendu dire que dès l’instant où un enfant adopté s’attachait à ses parents adoptifs, la DDASS s’empressait de le retirer pour l’empêcher de développer une vraie relation. De même, la DDASS s’attache à séparer les frères et sœurs qui ont perdu leurs parents.
          Enfin bref, le dénominateur commun dans tout ça, c’est le mépris total de la vie affective des orphelins...


        • antonio 6 janvier 2012 13:09

          C’est vrai que la plupart du temps, les parents adoptants sont présentés comme admirables,
          forcément généreux ( et je ne doute pas qu’il y en ait parmi eux )..
          Cependant, il y a sans doute beaucoup à dire sur le devenir de ces enfants adoptés originaires d’autres continents.

          Lors du tremblement de terre de Haïti, j’ai été assez écoeurée par « l’unanimisme
          compassionnel » autour des parents qui attendaient impatiemment « leur enfant » ; je ne suis pas sûre que leur générosité, à ces parents-là, soit si grande : il s’agit surtout d’avoir un enfant « à eux » que l’on peut exhiber à loisir, sous les regards forcément admiratifs des connaissances et amis.
          Dans ma région, une petite Eudeline a été adoptée ( au moins deux articles dans le journal local )..Les parents voulaient d’ailleurs la débaptiser en lui donnant le prénom de Lou-Anne,
          ( ce qui intérieurement me faisait hurler : déjà dépossédée de sa Terre, de sa famille, on voulait lui voler le seul lien qui la rattachait à ses origines )---fort heureusement, les parents ont depuis décidé de lui laisser son premier prénom...
          J’ai vu, à Paris, à la terrasse d’un café, une mère adoptante (âgée d’au moins 45 ans) d un petit garçon noir de 5 ans environ ; tout occupée à discuter avec un couple d’amis, elle lui prêtait , pour le moins, une attention distraite, accueillant chacun des « cadaux qu’il venait lui faire, (feuilles ou cailloux) avec le même sourire » forcément gentil mais, au fond, profondément indifférent...
          J’ai deux collègues qui, ne pouvant avoir d’enfants, ont adopté des enfants originaires d’Afrique : des collègues dont je ne peux mettre en doute les qualités de coeur, les ayant vues à l’oeuvre dans leur enseignement...ces enfants, par la suite, ont eu de gros problèmes...
          J’ai eu des parents d’élèves adoptants : leur fille ne réussissait pas très bien ; ils mettaient cela sur le compte de ses origines ( par exemple, dans ces pays-là, l’indolence est naturelle...)
          J’ai eu à côtoyer un jeune homme adopté à l’âge de 3 ans aux Philippines ( milieu très aisé de la famille qui faisait cela par conviction sincère puisque ,ayant trois enfants biologiques à elle, elle avait voulu faire profiter trois enfants venus d’autres continents de son aisance et de sa culture.) En côtoyant ce jeune homme, j’ai toujours eu la sensation qu’il avait « un grand trou noir » dans le coeur, jeune homme certes charmant mais non exempt de problèmes psychologiques...
          Ce ne sont que quelques exemples, à ma petite échelle.

          Cependant, je me demande si, au lieu de « s’approprier » à vie un petit être venu d’ailleurs, il ne vaudrait pas mieux l’aider à rester sur sa terre natale en lui allouant une allocation qui lui permette ainsi qu’à sa famille de manger à sa faim et d’aller à l’école : je sais que des associations existent dans ce but mais j’ignore si leur action est toujours bénéfique.

          Je sais que le problème de l’adoption est extrêmement complexe et je ne prétends pas le résoudre en quelques lignes ...j’apporte juste quelques éclairages qui ne sont pas à négliger.

          Je me demande cependant si, au lieu de s’approprier pour la vie un petit être venu d’ailleurs, il ne serait pas plus généreux de le laisser sur sa terre d’origine en lui fournissant régulièrement une aide financière pour que lui et sa famille mangent à sa faim et qu’il puisse aller à l’école ; je sais que de telles associations existent mais j’ignore si les résultats sont toujours bénéfiques.


          • mick_038 mick_038 6 janvier 2012 13:45

            Hélas Antonio, mille fois hélas, vous avez mille fois raisons, et vous confirmez tout à fait ce que j’ai ressenti lors de mes démarches, de mes rencontres...
            J’ai notamment apprécié ce passage : « il s’agit surtout d’avoir un enfant » à eux " que l’on peut exhiber à loisir, sous les regards forcément admiratifs des connaissances et amis."
            C’est exactement ce que j’ai ressenti aussi. Une démarche totalement égoïste. Il n’est plus question de faire un enfant ensemble avec tout ce que cela représente, mais plutôt de s’en acheter un, dont on choisit la couleur, l’origine, le sexe. Je choque volontairement.
            Chez mes beaux-parents, j’ai fini par appeler ça le syndrome de la poupée...
            Merci pour votre témoignage.


          • antonio 6 janvier 2012 16:26

            @ mick 038,

            Merci à vous de votre témoignage  ; vous avez entamé un courageux parcours ( tenter de comprendre « l’incompréhensible »). Je vous envoie tous mes encouragements.
            Cordialement.


          • mick_038 mick_038 7 janvier 2012 14:45

            Merci Antonio !


          • Morgane Lafée 10 janvier 2012 19:09

            Alors si je lis entre les lignes, en gros vous reprochez à tous les parents adoptants que vous connaissez de ne pas être parfaits... Mais croyez-vous que les parents tout court, à savoir qui mettent au monde des enfants et les élèvent par la suite, sont parfaits ?
            Figurez-vous qu’il y a beaucoup de gens qui ont été élevés par leurs parents biologiques, dans des familles a priori équilibrées, et qui ont eux aussi développé des tas de problèmes psychologiques. Croyez-vous que les violences, physiques ou psychologiques, n’existent pas dans les familles classiques ?

            Ce n’est pas seulement l’adoption qui est un terrain complexe, mais tout simplement la relation entre parents et enfants. Et cela inclut les parents adoptants, évidemment.
            Ensuite, qu’il y ait des choses spécifiques dans le vécu des enfants adoptés, c’est une chose. Je ne vais pas m’aventurer à dire lesquelles car je n’ai pas vécu cette situation. Mais vous savez, dans toutes les familles, il y a des problèmes. Par exemple, les secrets de famille font des ravages, ce n’est pas une nouveauté.

            Par ailleurs, j’ai quelques réflexions à faire sur les anecdotes que vous citez :

            "J’ai vu, à Paris, à la terrasse d’un café, une mère adoptante (âgée d’au moins 45 ans) d un petit garçon noir de 5 ans environ ; tout occupée à discuter avec un couple d’amis, elle lui prêtait , pour le moins, une attention distraite, accueillant chacun des " cadaux qu’il venait lui faire, (feuilles ou cailloux) avec le même sourire " forcément gentil mais, au fond, profondément indifférent...« 

            Alors là c’est le ponpon ! De quel droit jugez-vous cette femme et sa relation avec son fils sans les connaître ?
            J’imagine que vous faites partie des gens qui considèrent qu’une »bonne mère« est une mère dont l’attention est centrée à 100% et à chaque instant sur son enfant ! Du coup, comme vous avez pris celle-là à un moment où elle discutait avec des amis, vous en avez tout naturellement déduit qu’elle n’était pas une bonne mère.
            Plusieurs questions me viennent à l’esprit à partir de cette anecdote tout simplement révoltante :

            - Déjà, est-il humainement possible d’être attentif à 100% à son enfant, biologique ou adopté, à chaque instant ? C’est pas parce qu’on est mère qu’on n’est plus un être humain qui a besoin de discuter de temps à autres avec ses amis. C’est quoi ce discours culpabilisant ?

            - Deuxième question : est-ce que c’est sain, une mère qui est à 100% attentive à son enfant en permanence ? Je comprends quand c’est un bébé, mais quand c’est un enfant de 5 ans, non ce n’est pas sain. A 5 ans, un enfant a déjà son univers. Pour ma part, c’est l’âge où j’ai commencé à inventer des personnages et à écrire leurs histoires.
            Au risque de vous choquer, j’affirme qu’il est essentiel pour un enfant de comprendre qu’il y a des moments où ses parents sont occupés et que, dans ce cas, il doit s’occuper tout seul. Il est bien entendu indispensable que les parents et les enfants communiquent, partagent des activités, jouent ensemble et tout, mais il est également vital que l’enfant apprenne à faire face à l’ennui : ça lui permet de développer ses ressources personnelles, son imaginaire, tout cela en vue de devenir un jour un adulte, tout simplement. Parce que l’éducation, c’est aussi ça : apprendre à l’enfant à devenir un jour un adulte indépendant. Ce genre de situation que vous décrivez fait partie de ces petites choses, de ces petits riens qui permettront un jour à l’enfant de prendre son envol pour devenir un être responsable et autonome.
            Au passage, je ne connais pas cette mère et son petit de 5 ans, mais s’il venait lui apporter des »cadeaux« , ça laisse plutôt présager d’une bonne relation puisqu’il avait manifestement envie de lui faire part de ses découvertes.

            Suite de citation :
             »J’ai deux collègues qui, ne pouvant avoir d’enfants, ont adopté des enfants originaires d’Afrique : des collègues dont je ne peux mettre en doute les qualités de coeur, les ayant vues à l’oeuvre dans leur enseignement...ces enfants, par la suite, ont eu de gros problèmes...« 

            Déjà, votre regard sur vos collègues n’est pas des plus bienveillants : vous ne mettez pas en doute leurs qualités de coeur mais vous vous permettez quand même de les juger en tant que parents, de leur accorder un traitement spécial en quelque sorte, tout ça parce qu’ils ont adopté. Vous partez du principe que c’est parce que l’enfant est adopté qu’il a ces problèmes, mais qu’en savez-vous ? Que connaissez-vous des liens qui unissent les membres de cette famille ? Si vous voulez que votre interlocuteur valide le lien de cause à effet que vous pointez, faut développer un peu plus votre argumentation.

            Mais ce qui me révolte le plus dans votre intervention, c’est ça :
             »Cependant, je me demande si, au lieu de « s’approprier » à vie un petit être venu d’ailleurs, il ne vaudrait pas mieux l’aider à rester sur sa terre natale en lui allouant une allocation qui lui permette ainsi qu’à sa famille de manger à sa faim et d’aller à l’école : je sais que des associations existent dans ce but mais j’ignore si leur action est toujours bénéfique.« 

            Vous savez l’impression que ça me donne, quand je lis les termes de »petit être venu d’ailleurs« et »terre natale«  ? Ça me donne l’impression que vous parlez d’un animal !!! Je traduis : qui sommes-nous pour mettre les animaux de la jungle dans des zoos plutôt que de les laisser dans leur environnement naturel ?
            M’enfin bon, on parle d’adopter et d’élever des enfants, là, pas de mettre un singe en captivité !
            Que vous soyez critiques quant à la manière dont se fait le processus d’adoption, je le comprends très bien et je suis prête à vous suivre là-dessus. Mais vous ne pouvez pas prendre de haut tous les parents adoptant et balayer d’un revers de main toute la démarche, avec tout l’investissement humain qu’elle requiert dès lors que la sincérité est au rendez-vous.

            Quant à la solution de l’allocation, elle fonctionne si les parents biologiques s’occupent vraiment de leurs enfants. Mais si celui-ci se retrouve abandonné, vous pensez que c’est humain de se contenter de lui allouer une somme d’argent ? Je trouve cette solution très froide. A part bien sûr si l’enfant atterrit dans un orphelinat idyllique comme on en voit dans les dessins-animés (quoique pas dans tous, j’ai vu récemment la série »Hinamizawa : Le Village Maudit" et ce qu’on y montre des orphelinats japonais des années 60 est assez terrifiant).

            Sinon, on est d’accord qu’il faut favoriser la construction d’écoles dans les pays pauvres, notamment en Afrique où il faut absolument que les filles accèdent à l’instruction. C’est une urgence mais ça ne se fera pas en un jour. En attendant, l’adoption n’est pas une mauvaise idée pour les orphelins, plutôt que de les laisser se faire revendre par un oncle ou une tante à un réseau de prostitution...


          • Morgane Lafée 10 janvier 2012 19:35

            @ mick :

            Vous parlez du commun des mortels ou des célébrités qui exhibent leurs enfants sur les tapis rouges comme des accessoires de mode ? Non parce que, adopter un enfant, ça demande également un sacré investissement à tous les niveaux. Humain, notamment. Tout le monde n’a pas à disposition une horde de domestiques comme Brad Pitt et Angelina Jolie. Et encore, je ne me permets pas de présumer de leur attachement à leurs enfants adoptés car après tout, je ne les connais pas personnellement, la réalité étant souvent beaucoup plus complexe qu’on le croit.

            Autre chose : vous pensez que faire des enfants, « avec tout ce que cela représente » pour vous citer, n’est jamais motivé par des raisons égoïstes ? J’ai plutôt l’impression que c’est TOUJOURS motivé par des raisons égoïstes, mais que l’expérience de la parentalité dépasse complètement ces motivations.

            En tout cas, avec le regard que les gens comme vous - personnes ô combien conscientes des vraies bonnes raisons pour lesquelles il faut fonder une famille - portent sur ces parents et ces familles adoptives, on comprend pourquoi les enfants adoptés se font chahuter à l’école.
            On comprend aussi qu’il faut un certain courage pour adopter, ne serait-ce que pour faire face au regard des autres.


          • orianeborja orianeborja 6 janvier 2012 13:54

            Cette interrogation était une boutade, vous le comprenez en lisant la suite.

            Du reste, la discrimination incriminée existe cependant bien puisque le sport est une matière du Baccalauréat, même s’il y a plusieurs critères qui entrent en jeu, je doute que l’on puisse affirmer qu’une personne en surpoids ne soit pas gênée.

            Il y a dans tous les cas, une discrimination naturelle évidente entre chaque constitution, entant que gymnaste, je sais l’amélioration que pouvait constituer le fait de perdre quelques kilos.
            De même, les dispositions intellectuelles et au travail sont hautement discriminantes, l’examen est discriminant par principe, ne parlons même pas du concours, ou encore de la vie.

            Bref, quelques tartufferies au programme, mais je suis d’accord sur le principe odieux ici mis en cause. 


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 janvier 2012 13:53

            avec la méthode Dukan j’ ai perdu 20 k , on m’ a fait miroiter la méthode Ducon mon pénis s’ est allongé de 20 cm ....


            Pas mal !

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