Dupont-Aignan, Carl Lang, Chevènement, Mélenchon, Montebourg et Cie
Je viens de tomber sur une vidéo de l’intervention du Nicolas Dupont-Aignan à Libourne le 13 octobre. Il y discute de la fameuse « union des patriotes », à savoir, en gros, de tous ceux qui dirent « non » au diktat de Bruxelles en 2005, symbolisé par le Traité Constitutionnel Européen.
Cette Union est obligatoire assure-t-il. Essentiel même. Sinon, la France est foutue renchérit-il, avec raison. Si tous ceux qui sont attachés à l’indépendance de la France, à sa liberté vis-à-vis de l’Union Européenne et de ses commissaires, ainsi que des Marchés et de ses traders, si tous ces « patriotes », conscients ou non, s’unissaient autour d’un candidat, la France serait sauvée. Cette union, qui représenterait une grande majorité de Français, pourrait passer devant tous les autres partis du système lors des élections. Sur ce discours de bon sens, nous sommes d’accord.
C’est après que ça se corse. Pour s’unir, il faut se réunir, et l’on se réunit qu’autour de quelqu’un. De qui alors ? Dupont-Aignan répond : « moi ». « Moi, Moi, et reMoi », et tant pis s’il ne décolle pas dans les sondages. Il doit se dire que le Général de Gaulle, avant que le vent ne se levât pour lui en 58, ne pesait pas grand-chose, lui-non plus, dans les sondages ni dans les élections. Dupont-Aignan pense qu’il a un destin, que c’est un grand homme, qu’il pourra réunion une grande majorité de Français sur sa candidature, comme l’avait fait en son temps le Général, celui auquel le patron de Débout la République se réfère sans arrêt. Oui sauf que De Gaulle était De Gaulle, et que Dupont-Aignan est Dupont-Aignan. Quel est le sens de cette lapalissade ? Eh bien, elle signifie que le deuxième ne possède pas le quart du tiers de la moitié du charisme du premier, ni le prestige, ni l’envergure. Dupont-Aignan fait penser à un enfant qui, se prenant un peu trop pour Superman, s’imagine que, lui aussi, peut voler.
Autour de qui, alors, ces « patriotes » devraient s’unir ? De Marine Le Pen, évidemment, et ce pour deux raisons très simples, qui se suffisent chacune à elle-même. Premièrement, parce que Marine et son parti furent les premiers à avoir fait le constat qui se révèle être vrai aujourd’hui, tant sur la mondialisation, sur l’UE, l’euro, que l’immigration et l’insécurité. Normalement, on se range derrière le candidat qui eut raison en premier. Deuxièmement, parce que Marine est celle qui est créditée du plus gros score dans les sondages. Normalement, on se range derrière le candidat le plus fort. Point barre, inutile de tergiverser.
Mais non, tous ces « patriotes » méconnaissent le principe premier du patriotisme, celui de l’abnégation, celui de l’esprit de sacrifice, celui qui commande aux individus de savoir s’oublier un peu eux-mêmes parfois, notamment lorsque la patrie est en danger.
Carl Lang, frustré et vexé, est prêt à tout pour soutirer à Marine le maximum de point à l’élection présidentielle de 2012. Prêt à tout, même à se faire aider par l’UMP, pourtant les ennemis jurés. Quelle est belle l’abnégation patriotique !
Chevènement, lui, ne sait plus trop ce qu’il fait. Il soutint Ségolène Royal en 2007 à côté de Bernard Henri-Lévy, et il croit être le seul crédible pour incarner en 2012 le patriotisme républicain. Bien sûr, ça va de soi.
Quant à Mélenchon et Montebourg, peut-être sincères dans leur volonté d’affranchir la France du pouvoir pernicieux des Marchés, ils refusent toutes accointances avec Marine, trop bornés comme ils sont par l’enfumage de gauche. Marine serait d’extrêeeme-drooite et eux seraient de gôôôche. Difficile de faire plus bête et plus dépassé. Horresco referens !
C’est donc le bal des égos, grossier, caricatural, complétement mal à propos en un temps de crise, de situation tragique, de catastrophe imminente, en des temps où la France dépérit et risque de perdre sa liberté et son essence même.
A la guerre, une maxime veut « qu’il faut marcher au canon », c’est-à-dire que les régiments, les divisions, les corps d’armées, doivent vite se réunir au moment crucial, celui de la bataille. C’est ainsi que Desaix fit gagner aux Français la bataille de Marengo. C’est ainsi que Grouchy fit perdre aux Français la bataille de Waterloo.
L’élection de 2012 est cruciale. Il faut que tous ceux qui se revendiquent, peu ou prou du patriotisme, puissent faire fi des petites différences, vieilles rancunes et querelles d’egos, pour se réunir sur ce qui est le plus important : libérer la France de l’Union Européenne telle qu’elle est actuellement, et des Marchés financiers. Pour le reste, on verra. Si ça peut rassurer les querelleurs et les vétilleux, qu’ils se disent qu’ils auront tout le loisir de s’opposer entre eux après, mais seulement une fois que la France sera sauvé, indépendante et souveraine.
Point barre, inutile de tergiverser.
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