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Échos sur le socialisme

Au-delà de la notion des classes sociales, la définition du socialisme englobe notre société entière. En effet, il nous faut comprendre pourquoi dans le monde moderne, la société n’est plus définie comme dans le 19eme siècle par Marx en Engels. Pour Marx et Engels, le prolétariat est la classe qui n’est pas propriétaire de son outil de travail, le travailleur doit vendre sa force de travail pour survivre. Il est exploité par le capitaliste. Cette classe ouvrière était à l’époque de Marx la grande majorité de la société. Pourtant, aujourd’hui parmi des pays industrialisé n’est qu’une minorité des salariés. Sans qu’elle puisse déstabilisation le système capitaliste et sans qu’elle puisse provoque une dynamique d'affrontement une petite minorité des nantis sans scrupules.

Ce qu'est devenu le prolétariat aujourd'hui et les raisons de la stabilité de la domination des capitalistes, il semble que l'idée qu'avance Marxisme dans le manifeste de communiste offre une approche tout à fait utile : « la bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, c'est-à-dire tous les rapports sociaux. » Aujourd’hui il faut changer les règles du jeu d’une manière différente de celles de l’expérience échouée par les pays communistes depuis Lénine à la dynastie de Kim en Corée du Nord.

La façon dont s'organise la bourgeoisie son système capitaliste et l'exploitation de la société entière, ce n’est plus une classe qui est exploitée mais ce sont la société qui est dominée et son environnement exécrablement exploité par une poignée des multinationales. Le capitalisme de 21eme siècle a changé la façon de celle de 19eme siècle : les entreprises changent en permanence leurs méthodes, et le prolétariat du 19ème siècle en n’a rien en commun avec les salariés d’aujourd’hui.

Cette « révolution constante » du capitalisme se traduit par une recherche continue pour étendre son pouvoir sur l'ensemble de la société : extension territoriale, export des capitaux puis dépendance, du marché mondial à la mondialisation, soumission de la nature au mépris de l'environnement et de la survie de l'espèce humaine, soumission de la conscience humaine « aliénation », sans oublier que la nouvelle raison inattendue par Marx est la tendance de la déprolétarisation des classes sociales.

Il y a des évolutions techniques, technologiques d'augmentation énorme de la productivité, des choix économiques d'externalisation qui créent de la tendance de délocalisation, plus forte qu’une volonté politique qui est en jeu pour que la classe ouvrière au sens marxiste de prolétariat perde sa qualité et quantité révolutionnaire.

La révolution du prolétariat n’est pas le produit mécanique des changements économiques, de l'évolution des processus de production suivie des décisions pratiques pour affermir sa domination politique. En effet, parmi une majorité de salariés dans les pays industrialisés, les travailleurs industriels, du service ou du BTP ne sont qu’une minorité. Aujourd’hui moins d’un emploi sur quatre est ouvrier au sens marxiste. En plus, le nombre de travailleurs diminuera constamment et leur statut social, mode de vie, salaires et apparence de classe est plus amalgamés avec les classes moyennes que le prolétariat défini dans le de 19eme siècle.

Rapide remarques mentionnées montrent que l'affrontement de la classe capitaliste devient un devoir de la société entière et ne pas une seule classe sociale. Par conséquence, chaque changement de l’ordre social doit être appliqué sur une définition juridique de la propriété privée par rapport à la propriété sociale et la démarcation juridiques entre ces deux et le mode de propriété étatique, collectif ou privé.

Le capitalisme est après tout un système économique défini par le droit de la propriété privée dans laquelle les moyens de production n'appartiennent pas à ceux qui les mettent en œuvre. Le capitalisme a commencé par le droit de la propriété des moyens de production et aujourd’hui l'étend sur toute activité productive ou non productive de la société moderne de laquelle gagne la plus-value grâce à l’exploitation directe ou indirecte de l’ensemble de la société.

Le capitalisme aujourd’hui se caractérise par un partage du capital entre plusieurs entreprises. Elles ont une énorme puissance qui peut influencer les décisions politiques de l’Etat. Le profit accompli par l'entreprise a tendance à appauvrir davantage la société. Le capitalisme accumule le capital non seulement par l’exploitation des salariés mais aussi au détriment des ressources naturelles et les les dégâts irrémédiables infligés à l’environnement, il distribue une petite portion de ses plus-values pour la restauration des dégâts qu’il inflige à notre nature.

Le fait que le pouvoir de la société soit de plus en plus puissant, de plus en plus nombreux, crée automatiquement les conditions de l'effondrement du pouvoir du capital, c’est aussi une coordination internationale et définie au niveau du droit de la propriété qui en effet a des poussées légales et réalistes pour un socialisme internationalisé comme un seul ordre établi.

Que cet ordre soit poussé par une chaine de révolutions sociales ou la volonté des états n’a aucune différence. L’importance est que ce nouvel ordre soit internationalisé, adaptif aux droits de l’homme, au pluralisme démocratique et de plus en plus à la justice sociale.

 


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4 réactions à cet article    


  • Le marxisme est une ontologie, et que le capitalisme se globalise et se financiarise est déjà ds Marx mais c’est accessoire (sf pour le crétin gogocho du marxisme SciencePopo benêt)
    Si Marx était contre l’immigration, les revendications salariales, mais pour le libre échange (qui abaisse les salaires) c’est pour pousser la conscience « ontologique » contre le risque de béatitude bobo libidineuse devant le « fétichisme de la marchandise ». C’est ça le marxisme.
     
    « Car ce n’est que comme catégorie universelle de l’être social total que la marchandise peut être comprise dans son essence authentique [ontologique]. Ce n’est que dans ce contexte que la réification surgie du rapport marchand acquiert une signification décisive, tant pour l’évolution objective de la société que pour l’attitude des hommes à son égard, pour la soumission de leur conscience aux formes dans lesquelles cette réification s’exprime... Cette soumission s’accroît encore du fait que plus la rationalisation et la mécanisation du processus de travail augmentent, plus l’activité du travailleur perd son caractère d’activité pour devenir une attitude contemplative »
     
    Lukàcs, Histoire et conscience de classe

     


    • JP94 20 janvier 2017 17:57

      Il est pour le moins paradoxal de citer Marx et de se définir, au sens d’aujourd’hui social-démocrate.


      Ce qui a échoué en tant que modèle socio-économique prétendument alternatif, c’est bien la Sociale-démocratie : de la république de Weimar, si apte à casser la Révolution spartakiste, l’Allemagne n’a pu résister au mouvement vers le fascisme, après une crise économique sans précédent.
      Ce qui a « relevé » l’économie allemande, ce sont les soutiens des banquiers américains pour financer l’avènement du nazisme et le réarmement.
      Pendant le même temps, et après une guerre mondiale à laquelle a succédé une une guerre civile avec intervention de 14 pays , la Russie a construit le socialisme et su éviter la victoire des forces réactionnaires internes ( y compris sociaux -démocrates dans les années 30) et externes ( Japon, Allemagne et isolement par les puissances occidentales).
      Elle s’est industrialisée, a développé les droits des salariés et des salariées, s’est très rapidement alphabétisée ( tandis que la Social démocratie n’a guère changé le statut des colonisées et même les femmes n’ont pas eu le droit de vote après 36 !

      Vous me direz sans doute : et en 90 ? 
      Bien Gorbatchev se définit lui-même comme un Social-démocrate et aucun Russe que je connais ne lui est reconnaissant de quoi que ce soit : au contraire, il a cassé le Socialisme ! Il est exécré en Russie et depuis longtemps.
      Ce qui a cassé le Socialisme, ce n’est pas le Socialisme lui-même , c’est bien un agent ( fût-il interne au pays) qui est étranger au Socialisme.
      En URSS, tous les dirigeants n’étaient pas communistes loin s’en faut, c’était au contraire y compris sous Staline, une lutte incessante d’influences, certaines d’entre elles visant à éradiquer le Socialisme de ce pays. ( Lire Grover Furr, Geoffrey Roberts ..., sur la base d’archives récentes - ouvrages traduits par les éditions Delga)

      Comparons deux exemples : Madagascar fut un pays socialiste. sous Didier Ratsiraka ... social démocrate ( son parti ultra majoritaire , l’AREMA, était social démocrate, mais entretenait des relations amicales avec l’URSS. Madagascar n’était pas riche, mais connaissait la santé gratuite ... Le Socialisme y était critiqué « Socialisme et misère » titrait un livre ( négligeant la période coloniale, sociale-démocrate ou non).
      Bref, on passa au libéralisme, et la misère décupla. Plus de santé gratuite, ... et depuis lors, plus d’éducation, des épidemies, etc ... des famines. Pas sous le Socialisme. Manque d’argent paraît-il ... faudrait savoir si le Capitalisme produit déjà pour se soigner...Pas de livre titrant sur Capitalisme et ultra paupérisation à Madagascar...
      Prenons au contraire, Cuba : socialisme , et santé gratuite, malgré le blocus, un indice de niveau scolaire et de niveau de santé qui est le premier de toute l’Amérique ...

      Donc le Socialisme réussit mais il se développe dans un contexte hostile .

      • CN46400 CN46400 21 janvier 2017 08:49

        « Cette classe ouvrière était à l’époque de Marx la grande majorité de la société. » vous parlez de quelle société ?

        La classe ouvrière (travail manuel) est la partie la plus concentrée, la plus unie du prolétariat mais elle n’est pas tout le prolétariat qui, lui, est une « immense majorité » qui doit, pour vivre, travailler directement ou indirectement pour la bourgeoisie, laquelle est une « infime minorité ».

        « Elles (les multinationales) ont une énorme puissance qui peut influencer les décisions politiques de l’Etat. » le Manifeste (1848) dit plus exactement  : Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qu gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière"

        Les ressources naturelles n’ont pas de valeur intrinsèque, celle-ci dépends de la quantité de force du travail qu’il faut investir pour les extraire....

        Cela montrer l’actualité de Marx....


        • ENZOLIGARK 22 janvier 2017 08:18

          « L ’ ile n ’ est pas un fardeau mais un atout » [ Valls ] ... ; ... « Je n ’ imagine pas la republique sans la Corse *  » [ Hamon ] ... , ...« Les corses doivent voter pou la collectivite unique » [ Montebourg ] ... blablabla ... blablabla ... . ... Votez pour nous ... vous aurez la lumiere ... qui disent tous en coeur la bande de losers ripoublicrates frOncais ... ! . ... Qui sera le candidat pro corse et qui dira : ... la langue maternelle de Napoleon et de Paoli doit etre et devenir officiellement le language de l ’ ILE DE BEAUTE ... ! . ... Tu veux pas apprendre / comprendre ... : ... la sortie c ’ est par la et BYE BYE ... ! . ... Suivant ... . .... A FRANCIA FORA ... LIBERTA PER TUTTI PRIGHJUNERI ... INDIPENDENZA SOLA SOLUZIONE pe a Corsica * ...  

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