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Accueil du site > Tribune Libre > Ecologie : les mentalités évoluent lentement mais sûrement

Ecologie : les mentalités évoluent lentement mais sûrement

Imperceptiblement, l'opinion publique évolue sur les questions environnementales. Je voudrais ici en montrer quelques preuves et mesurer aussi le chemin qu'il nous reste à faire si nous voulons que nos sociétés construisent des réponses appropriées aux défis qui nous attendent.

Premier constat : le débat d'opinion autour du réchauffement climatique. Qui se souvient encore des tirs nourris de la presse de Rupert Murdoch sur le GIEC, les rumeurs et les allégations sur les "manipulations" du réchauffement climatique ? Qui garde, comme un livre de chevet précieux, l'ouvrage d'un ancien ministre consacré à "l'imposture climatique" ? Probablement personne, tellement le réchauffement climatique est devenu, aujourd'hui, une évidence qui ne se discute plus ! Or, il ne s'est écoulé seulement qu'un an depuis ce débat ! Le flux médiatique s'écoule avec fracas et convulsions mais il ne reste que les certitudes, le reste ayant sombré dans le tumulte du flot des informations qui nous assaillent. 

Deuxième constat : Les éditorialistes les plus classiques ont toujours fait preuve de scepticisme envers l'écologie. Or, tout doucement, ils commencent à mettre, dans leur propos, des pincées d'écologie politique, à dose homéopathique pour l'instant. J'en veux pour preuve l'éditorial de Laurent Joffrin dans le NouvelObs du 18 août. Il écrit : Tout cela débouche sur un modèle de développement différent : équité sociale, maîtrise de la finance, promotion de l'industrie et de la technologie sous contrainte écologique, .....

Joffrin faisant la promotion de l'écologie, voilà qui est nouveau ! Il est intéressant de noter d'ailleurs que l'écologie est , chez lui, une contrainte. C'est tout le problème avec nos élites médiatiques, elles voit l'écologie comme un coût et des emmerdements : les éoliennes coûtent chers (quatre fois plus chers que leur équivalent nucléaire paraît-il), la rénovation énergétique des bâtiments va nous coûter 500 milliards, ...

Quelle drôle de manière de penser ! Faisons un peu d'anachronisme : au début du XXéme siècle, le débat portait sur l'automobile et le chemin de fer, faut-il développer l'un ou l'autre ? Ecoutons ce chroniqueur imaginaire, pro-chemin de fer, qui écrirait vers 1920 : "La généralisation de l'automobile dans notre pays va causer sa ruine. Pensez à toutes ces routes goudronnées que nous allons devoir installer sur l'ensemble de la Nation ! Et le coût d'achat de ces automobiles, l'avez-vous calculé ? Pour ma part, je l'estime à 200 milliards de francs. Cela va engraisser nos capitaines d'industrie Renault et Peugeot mais va ruiner la France !"

Or, nous savons que c'est le contraire qui s'est passé : le développement de l'automobile a été, au contraire, pour notre pays, un formidable moyen de faire de la croissance et de la richesse, de créer des emplois et une dynamique économique qui a perduré tant que le pétrole était vendu à un prix très avantageux.

L'écologie est, en réalité, aujourd'hui le seul moyen de relancer l'économie, de créer des emplois nombreux et viables. Elle va jouer demain le même rôle que l'automobile hier : être le moteur d'une économie construite autour de la durabilité.

Quand on nous dit que les éoliennes coûtent plus chers qu'une centrale nucléaire, on oublie simplement que les premières vont créer des dizaines de milliers d'emplois alors que la centrale, de par sa dangerosité même, ne va en créer que très peu.

 Nos élites, médiatique, politique et économique, ont besoin de comprendre que l'écologie est une richesse et non une contrainte. Nous pourrons avancer quand ils la considéreront comme la "nouvelle frontière" économique qui va permettre à l'économie de repartir.


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9 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 22 août 2011 11:13

    Oh le réchauffement climatique est une supercherie, comme la démocratie, la liberté ou l’égalité

    AH BON, il n’y a de réchauffement que dans les cerveaux. XD

    IL y a peut être un changement climatique, et il y en aura un autre qui s’appelle refroidissement climatique XD

    OUH C’est génial dit tu es payé pour être aussi imbécile ?


    • Kalki Kalki 22 août 2011 11:15

      A l’avenir on ne fondera rien sur des mensonges : vous êtes prevenu


    • Mich K Mich K 22 août 2011 12:37

      Excellent dessin, tellement vrai !!! smiley

      @ l’auteur : Plutôt d’accord avec le fond, mais ce qui me déplait c’est cette idée de « relancer l’économie », toujours la même obsession...

      Pour moi, l’urgence n’est pas de relancer, mais de refonder l’économie et notre modèle !
      Comment ralentir l’économie sans la casse sociale qui va avec les recession, ça c’est la question centrale !!! smiley

      Tant qu’on restera sur les indicateurs actuels, point de salut, même avec des mentalités plus sensibles aux questions d’environnement...
      On continuera à exploiter à vitesses accélérée les ressources et les hommes pour RELANCER l’emploi, la consommation et le pouvoir d’achat...
      Tant qu’on en sera là, c’est qu’on aura rien compris, et on continuera à foncer dans le mur... smiley


      • Rcoutouly Rcoutouly 22 août 2011 13:13

        Merci pour ce message,
        je suis d’accord avec votre critique sur l’idée de relance : je me suis exprimé de manière un pue approximative sur ce point.
        Il ne s’agit pas de faire les mêmes « conneries » qu’avant mais la mise en place d’une économie et d’une société durable permettra de relancer le contrat entre les individus et la société. C’est dans ce sens là que j’emploie le mot de relance.
        Au plaisir de vous lire,


      • perlseb 22 août 2011 16:25

        Je ne suis même pas sûr à vous lire que les mentatilés évoluent favorablement en faveur de l’écologie.

        Oui, pour ceux qui raisonnent argent, l’écologie est à la mode (aliments bio, produits verts) et permet de faire plus de profits donc plus de croissance. Mais l’écologie ne s’adapte pas à notre société. Elle ne peut pas être greffée dessus. On ne peut pas évoluer lentement vers l’écologie, il y a une cassure profonde qu’elle entraine, si l’on raisonne bien, qui remet en cause totalement les fondements de notre société.

        Premièrement le travail : la plupart des gens ont besoin d’un salaire pour vivre. Nos politiques misent d’alleurs sans arrêt sur la croissance pour résorber le chômage. Une société écologique chercherait au contraire à minimiser le travail. Moins il y a d’agitation, moins il y a de dépenses, plus il y a d’économie. La voiture était, en ce sens, une aberration écologique. Moins de travail dans une société différente, ne signifierait pas mourrir par absence de revenu ou vivre moins bien. On peut imaginer un système de planification individuelle où chacun « commande » ce qu’il veut avoir et que l’on organise le travail en conséquence. Mais, contrairement à notre société, le but serait de fabriquer des choses durables et garanties systématiquement à vie (tout le contraire de notre obsolescence programmée, nécessaire au travail du plus grand nombre).

        Deuxèmement, la recherche du profit : dans un système capitaliste, les actionnaires veulent tout faire pour rentabiliser leur capital au maximum. Cela conduit à l’obsolescence programmée et à une diminution graduelle mais constante de la qualité de tout ce que nous pouvons acheter. Prenons un exemple avec l’alimentation : le capitalisme favorise naturellement l’agriculteur ou l’éleveur le plus voyou : celui qui va produire la plus grande quantité pour un meilleur coût (quitte à faire de la merde qu’il ne mange pas lui). Après, certains diront « oui, mais il y a l’agriculture bio ». Mais, on rentre dans la filière de la mode légalisée avec ses contraintes scrupuleuses (et pas toujours sensées) à respecter. De l’agriculture industrielle de merde, on va évoluer vers une agriculture industrielle de paperasse avec la corruption qui va avec : ceux qui contrôleront les fermes bio toucheront de l’argent en dessous de la table pour donner le label bio à des grosses fermes qui ne respectent absolument pas les contraintes bio.

        Quelque part, lorsque l’on produit en gros (voire très gros) et que l’on vend sa production à des gens que l’on ne connait pas du tout, les hommes ont tendance à fabriquer de la merde pour gagner plus (c’est plus rapide et moins coûteux de faire de la merde).

        Le système généralise l’arnaque et ceux qui auront la meilleure qualité de vie demain seront ceux qui auront leur propre potager et qui feront de l’autoconstruction de choses robustes. Les autres mangeront des produits toxiques et travailleront toute leur vie pour remplacer ce qui a été conçu pour se détruire rapidement. Dans ce système inepte, ceux qui sont écolos dans l’âme sont obligés de se retirer du système, il n’y a pas d’autre alternative.

        Mais vous pouvez croire, avec l’espoir d’un idiot, que l’on va créer tout un tas de lois qui vont réussir à se greffer sur ce système déjà complexe, et que miraculeusement, elles vont avoir l’effet escompté : tout le monde va produire de la qualité ! La seule chose que vous aurez créé, ce sont des emplois improductifs (contrôleurs) très fortement tentés par la corruption mais qui consommeront pourtant beaucoup de ressources pour effectuer leurs contrôles (chouette ! le PIB va augmenter gràce à ces nouvelles légilisations !, vive la croissance et la « richesse » économique).

        Le capitalisme conduit à l’arnaque et à la paperasse-corruption fatalement nécessaire pour essayer de contrer l’arnaque.


        • JC (Exether) 23 août 2011 08:41

          J’aimerais bien que vous ayez raison, mais je n’ai personnellement pas l’impression que les mentalités changent. Beaucoup sont conscients des problèmes, mais ne font strictement aucun efforts et n’ont pas envie de faire le moindre ’sacrifice’. Quant aux politiques pour le moment, on ne voit rien venir de concret, beaucoup de bla bla et c’est tout, ça serait trop dommage de pénaliser nos belles entreprises. J’en veut pour preuve les primes à la casse en faveur de l’industrie automobile.


          • Gargantua 23 août 2011 10:29

            Merci pour votre article, votre dessin montre bien que de plus en plus de gens devienne sensible au fait que ce cette croissance vers l’infinie à laissez nôtre planète dans un sale état.
            Les différentes catastrophes de ses dernières décennies ont été largement médiatisés, et ils ont crées un impacts dans les consciences collectives de malaises qui est en train de devenir de plus en plus grandissants. 
            La notion de pollution n’est plus une notion abstraite, et que ses effets tous le monde en ressent maintenant les conséquences, et de moins en moins les personnes ne peuvent se dirent cela ne concernent pas, nous sonnes tous confrontez à une nature dégradé, au bord de l’asphyxie, en péril et se sentiment est en train devenir de plus en plus fort pour certain qui ont intégrés le concept de décroissance inévitable dans un proche avenir qui a comme corolaire un retour vers une dépendance plus forte de son environnant naturel local.

            Nous sonnes à la charnière, qui est que peut d’hommes politique ont franchies réellement le rubicond de l’écologie, que la plus part des industries polluantes rechignent à une éthique écologique, la preuve est le scandale qui est en train d’éclaté au grand jour des exportations des déchet toxique dans les pays du tiers monde, et vous avez de plus en plus la masse populaire qui devient sensiblement aux problèmes des poli pollution et devienne sensible peu à peu à l’écologie.

            L’écologie deviendra véritablement populaire quand elle saura à la portée des bourses les plus modestes, et ne sera plus de ce fait un produit de luxe. 


            • BisonHeureux BisonHeureux 23 août 2011 11:34

              La transition écologique de l’économie est la seule solution !
              Eva Joly incarne cette révolution des moeurs et de la société dont nous avons tant besoin !
              Il y a urgence !
              Hasta la libertad
              Salut et fraternité

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