EHPAD de la Croix-Rouge : halte aux maltraitances sur personnes vulnérables !
« Bonne nuit, ma vieille, et ne t’avise pas à faire au lit ! ». Le lendemain matin : « ça sent mauvais chez vous ! Vous parents ne vous pas appris la propreté ! Vous pourrez dire ça à votre sœur ! ».
C’était avant-hier soir ! Il était 22 h 30, quand la vieille fut reconduite dans sa chambre, pour y être couchée toute habillée, après être restée presque 4 heures dans le couloir.
L’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) en question ? Un établissement de la Croix-Rouge situé dans une ville huppée de l’Ile de France.
La vieille ? Une résidente de 92,5 ans, aveugle depuis sa naissance et privée de l’usage de ses membres. Mais, bien qu’handicapée, elle a toujours sa tête en parfait état de fonctionnement. Elle connaît encore toutes ses tables de multiplications et des poèmes par cœur. Elle sait toujours quel jour nous sommes et connaît les principales informations nationales et internationales. Son niveau intellectuel rend sûrement jalouse la quasi-totalité des aides-soignant(e)s de son EHPAD… sûrement très peu diplômé(e)s comme cela arrive souvent dans ses métiers peu attrayants, mal payés et en sous-effectif structurel.
La sœur ? Ma compagne depuis 1973. Médecin, elle s’est toujours inquiétée pour sa sœur handicapée. Depuis la mort de leur mère, en 1999, elle l’a prise en charge, totalement. Il y a 3 ans, nous avons pris de décision, douloureuse, de la placer dans un EHPAD très proche de chez nous, afin de lui rendre visite au moins 3 fois par semaine – promesse encore tenue aujourd’hui. Au courant des maltraitances dans beaucoup d’autres EHPAD, le nom de la Croix-Rouge nous est apparu rassurant. Reconnue d’utilité publique, nous pensions que les valeurs de cette institution étaient des valeurs extrêmement humaines, et donc, que la sœur de ma compagne y serait bien traitée. Qu’elle y aurait une fin de vie respectable, tranquille… et digne d’une personne humaine.
Que nenni ! Cet établissement de la Croix-Rouge est comme tous les EHPAD qui font couramment la Une des médias.
Pourtant, les premiers jours furent chaleureux. Nous pensions avoir fait le bon choix ! Elle aussi était contente, heureuse. Mais, la deuxième semaine, ma compagne l’a trouvée totalement affalée dans son fauteuil, tel un légume. Sa langue avait presque doublé de volume. Elle sortait à l’extérieur de sa bouche. Le médecin de l’EHPAD lui avait prescrit des médicaments pour la calmer, ou plutôt l’assommer. Le médicament était un neuroleptique. Le fameux et tant décrié Haldol. Sa molécule, fortement dosée, vous transforme en légume. Mais aussi, faisant grossir la langue, elle coupe l’envie de manger et de boire. Ainsi, au bout de quelques mois, voire de quelques trimestres, la personne « soignée » finit par mourir. C’est ainsi que la presque totalité des résident(e)s en HEPAD meurt dans les 24 mois suivants leur admission (phénomène connu de tous les personnels soignants).
Au courant de cette maltraitance médicamenteuse, ma compagne a fait arrêter ce traitement mortifère.
Alors, n’ayant plus un légume humain à s’occuper, les personnels aides-soignant(e)s sont passés aux maltraitances physiques et psychologiques :
- Des claques sur la tête, dans le couloir… quand il n’y a pas de témoin,
- Des toilettes non faites,
- Des allégations du type : « ne faites pas votre d’aveugle. Moi, vous ne m’aurez pas ! »
- Etc.
Mais, malgré plusieurs rencontres de ma compagne avec la direction, en 3 ans - toujours devant témoins (2 personnels de l’HEPAD) - les maltraitances reprennent toujours quelques jours après.
Que faire ?
Faut-il porter plainte pour maltraitance sur personne adulte vulnérable, au risque – hors celui de l’article 434-3 du Code pénal - d’enclencher des représailles encore plus sournoises ?
Faut-il la changer d’HEPAD ? Oui, mais quel HEPAD ? Tous les mêmes !
Faut-il avertir les médias ? Le sujet a été traité plusieurs fois et rien n’a changé !
Faut-il, en désespoir de cause, les autoriser à reprendre le traitement de l’Haldol tueur ? Et ainsi, un peu comme l’esprit de la loi Léonetti le permet, la sœur de ma compagne sera transformée en légume, et, se nourrissant et buvant donc de moins en moins, décédera… en quelques mois !
Membre récent de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), je ne serai pas contre, pour autant que l’agonie ne dure pas plus de quelques minutes. Où en suis-je arrivé… pour vouloir stopper ces maltraitances ignominieuses ! Je rappelle, à cet égard, qu’avec la loi Léonetti, l’agonie non douloureuse dure quand même plusieurs jours, grâce à un sédatif lent et non létal. Personne ne trouve à redire à propos de ce type d’euthanasie passive où l’on meurt de faim et de soif sans pouvoir s’exprimer, naturellement ! Nous considérons, nous à l’ADMD, que cette loi est tout à fait hypocrite. !
Que faire, in fine ?
Aujourd’hui ce papier ! En espérant qu’il soit lu, repris et transmis de nombreuses fois. Merci d’avance, pour celles et ceux hébergés dans tous les HEPAD de France.
Crédit photo : Croix-Rouge Wikipédia
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