Eloge de ceux qui ne partent pas...
En ces temps de grandes migrations où les vacanciers se précipitent sur les routes pour fuir leur lieu d'habitation, rejoignant souvent les rivages du sud, j'ose faire l'éloge de ceux qui ne partent pas...
Comment peut-on éprouver du plaisir à se retrouver entassés sur des plages inondées de soleil ? Car souvent les touristes se rendent sur les mêmes lieux bondés de monde... Le surtourisme fait des ravages dans de nombreux lieux...
Si le tourisme de masse a un impact positif sur le développement économique des territoires, il a aussi des effets néfastes sur l'environnement et les populations locales. À l’échelle de la France, c’est 80% de l’activité touristique qui se concentre sur 20% du territoire.
Venise, Barcelone, Rome, Paris, Amsterdam, des villes qui suffoquent sous le flot des touristes...
Pollution de l'eau, des sols, destruction des écosystèmes, le surtourisme est une catastrophe...
Ainsi, les calanques de Marseille sont menacées depuis plusieurs années par l'érosion, fragilisées par le piétinement de milliers de visiteurs quotidiens. Depuis 2022, un système de réservation gratuite limite l'accès aux criques de Sugiton à 400 visiteurs par jour, au lieu de 2 500 auparavant en haute saison.
Pourquoi ne pas rester pour découvrir sa ville, ses alentours, un jardin, un parc et toutes ses merveilles ?
Les arbres, les plantes, les oiseaux, les paysages qui nous entourent méritent notre attention et notre émerveillement...
Comme l'écrit si bien Elise Rousseau dans son ouvrage Sur le chemin des oiseaux, "pour nous, humains, ne pas s'en aller, être sédentaires, c'est également connaître en profondeur la vérité d'un lieu, son intimité jour après jour, nouer des liens de toute une vie, avec les autres, avec les arbres, les murets, les paysages, toujours les mêmes mais toujours changeants... Il n'y a pas que le nomadisme, il n'y a pas que les voyageurs qui puissent faire rêver. Nous avons aussi besoin parfois de nous ancrer, et nous avons besoin de ceux qui sont profondément enracinés. On taxe souvent les sédentaires de pantouflards, de casaniers, mais s'ils étaient simplement assez sages pour ne pas avoir besoin de fuir leur quotidien ?
S'ils savaient se contenter de leurs rêves intérieurs, des courts voyages et des petites aventures qu'offre la vie ordinaire ?
La sédentarité bien pensée, n'est-ce pas être assez bien chez soi, assez heureux, et assez plein de cette vie toute proche pour n'avoir pas besoin d'aller chercher ailleurs ce qui, pense-t-on, nous comblera ? D'un point de vue écologique, nous avons de toute façon intérêt à redécouvrir les vertus de la sédentarité, tant les voyages en avion sont devenus dommageables à notre environnement."
Alors, bien sûr, il y a aussi ceux qui vivent dans de grands ensembles bétonnés et qui n'ont pas les moyens de partir : il faudrait que soient aménagés pour eux des lieux où la nature leur soit accessible, avec des arbres, des fleurs, des oiseaux, des plans d'eau... Il faut revoir et repenser l'environnement de ces grands ensembles, afin de les rendre plus vivables...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/07/eloge-de-ceux-qui-ne-partent-pas.html
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