Dans l’affaire
Stoffel, en effet, ce qu’on a pu voir, c’est qu’un des contractants qui avait osé mettre les pieds dans le plat et réussi à faire tomber le Lieutenant
Colonel Ronald W. Hirtle, de l’US Air Force et le
Colonel Anthony B. Bell, a lui aussi
fini liquidé, en 2004, juste après s’être fait voler le contrat du siècle, celui des chars de Saddam Hussein à remettre à neuf... son véhicule criblé de balles après avoir été déposer devant les enquêteurs du Congrès, qu’il avait averti des manipulations en très haut lieu, il n’aura pas pu voir
la parade des
chars T-55 ou T-72 repeints à neuf et inutiles... dans des combats de rue. Certains même, neufs, venus spécialement de..
.Slovénie. Commentaire d’un bloggeur :
"Yes, I know the fuel tanks can be tossed. In an urban environment, though, I’d be more than a little concerned about the whole thing. Unless they need them for long patrols, I’d suggest not using them. Holy crap !"
Le 11 juin 2008, épilogue de l’histoire décrite hier de la colonelle
Levonda Joey Selph. Dans l’indifférence journalistique générale, on apprenait qu’elle allait plaider coupable pour son procès, mais on apprenait aussi par la même occasion l’ampleur de ses détournements. "
Retired United Stated Army colonel Levonda Selph has pleaded guilty to accepting bribes for Iraq warehouse contracts she traded to an unnamed firm in Kuwait. Levonda Joey Selph pleaded guilty to conspiracy and bribery Tuesday, June 10, 2008, to trading Iraq contracts for money and other gifts, such as paid a vacation to Thailand worth $5,000". Un voyage en Thaïlande plutôt rémunérateur pour Selph :
"In exchange for its generous gifts to the former colonel, the unnamed firm received $12 million in contracts to operate Iraq’s Defense Department warehouses." Miracle du système judiciaire américain, nul part, dans ce qu’on a reproché à Selph n’apparaissait de trafic d’ armes : résultat, 33 mois de prison, après un accord
passé avec le tribunal. Ce qui fait qu’à la mis octobre 2008 la dame était déjà sortie, étant été depuis arrêtée et emprisonnée. "
Under terms of a plea agreement, Selph could receive up to 33 months in jail. She promised to repay the government $9,000 and to cooperate in an ongoing investigation. Prosecutors said Selph was a lieutenant colonel at Camp Victory in Iraq in 2004 and 2005 when she led a committee that awarded the warehouse contracts. The Justice Department said she will be free until her sentencing October 14 but will not be allowed to leave the country." Ce qui est fort peu cher payé semble-t-il et bien hypocrite. Pays de voleurs ou de coquins, au choix. Aucune allusion aux armes envolées... et pas une non plus sur cette étrange annonce du Washington Post : avant son procès, en 2007, la dame s’était offerte une petite maison à Fairfax à l’adresse de Fair Briar Lane, 12761. Un dénommé Rodney G. Leffler venait de lui vendre sa maison pour... $415,000 dollars ! S’offrir une maison à presque 1/2 million de dollars, alors qu’elle était encore en prison ? Mais avec quel argent ? Une opération qui s’avère aujourd’hui... perdante : la maison est à nouveau en vente, mais à
275 000 dollars seulement ! Détail amusant : le vendeur travaillait dans la jurisprudence, au sein du State and Federal Civil and Criminal Litigation...
Renseignements pris, la firme incriminée s’appellait bien Lee Dynamics International et c’était bien celle qu’avait déjà désigné le New-York Times il y a deux ans déjà. Le 15 mars 2008,
un article monumental du Kipp Report la désignait nommément comme étant au milieu d’une vague de suicides consécutifs à la découverte de trafics à Bagdad. Parmi ceux-ci, celui de la major Gloria D. Davis, 47 ans, qui s’était tirée une balle dans la tête le 12 décembre 2006. Un suicide peu convaincant
pour beaucoup. Davis était une des rares femmes de couleu
r d’origine fort modeste a avoir accédé à un tel rang dans l’armée. L’épidémie de suicides de 2006 semblait bien liée à une vaste
action de "nettoyage" de personnes compromises en Irak. C’est fou ce qu’il y eu cette année-là comme décès de militaires, tués dans d’autres circonstances que le combat. Davantage qu’au combat même ! Le système Bush traîne un nombre incalculable de casseroles de ce type. Huit années de suicides ? Dont une
majeure partie de femmes ?
C’était bien Davis, en effet, qui semblait être à l’origine de la disparition des stocks d’armes, dont on avait retrouvé la trace un peu partout : "
There is evidence that some of the missing 110,000 AK-47 assault rifles and 80,000 pistols, including Austrian-made 9mm Glock automatic pistols, ended up in the hands of anti-US insurgents and sectarian death squads that have killed thousands of Iraqis." Ou étaient donc passés ces fameux pistolets ? On en avait retrouvé en.. Turquie, sur le sol, lors de la vague d’attentats qui avait secoué le
pays en 2006 : "Some of the missing guns - estimates range from dozens to hundreds - have been found in Turkey, Iraq’s northern neighbor and a key US ally. NATO-member Turkey has complained that some of these weapons, traced by their serial numbers, have been captured from militant separatists of the Kurdistan Workers Party (PKK), which has bases in northern Iraq and has links to Iraq’s Kurds, who are also important US allies." Tout le monde s’en doutait, de cette provenance, y compris le Colonel Daniel Williams , qui le dira clairement dès octobre 2007 à l’inspecteur Claude Kicklighter dépêché spécialement sur place :
"I do suppose that it is possible for weapons that we provided to the Iraq Security Forces may have ended up in the wrong hands”. Des témoins sur place sont là aussi pour le confirmer : "
In Fallujah, for a long time the heart of a Sunni rebellion that was retaken by American forces in 2004, “the Glock became the official weapon of the Islamic Army in Iraq,” a Sunni insurgent group, Yasser said" précise Hervé Bar, de l’AFP. Tout le monde était donc au courant de la fuite éperdue des pistolets de modèle Glock. La Lune, on savait où elle était dans le ciel. Pour Williams, pourtant c’était bien... lumineux :
“It is possible that some (interior ministry) leaders may be involved in illegal activities of some kind but I also believe that they are gambling against the odds of not getting caught, arrested, tried, and convicted,” dit-il, accusant nommément le gouvernement en place d’organiser la fraude. A défaut de mouiller sa hiérarchie... A ce stade d’implication, et au regard du volume écoulé, en effet, difficile de croire que la tête même de l’armée américaine n’était pas au courant !
En 2007, c’est devenu de notoriété publique, tout le monde en a un sur lui, de Glock :
"There are literally dozens of stories of Glock pistols being recovered from insurgents, terrorists, and militiamen. They have been captured in cordon-and-search operations, in targeted raids, in weapons caches, and of course, from the dead and wounded in violent confrontations. American soldiers have them, as do civilian contractors from many nations in many lines of work. Ordinary Iraqi civilans (men and women ) buy them to protect their families as well. Glock are quite likely the most ubiquious handgun in Iraq, carried officially or unofficially by those on all sides, and those on no side at all". On ne peut être plus clair : il y en avait partout. Au marché noir de Bagdad ou de Kirkuk, cette année là, le tarif, pour le pistolet-roi, c’est 900 dollars :
"Glock pistols were also easy to find. One young Iraqi man, Rebwar Mustafa, showed a Glock 19 he had bought at the bazaar in Kirkuk last year for $900. Five of his friends have bought identical models, he said". Les Glocks sont partout, mais aucune enquête n’est en cours pour en chercher l’origine. Chez les mercenaires d
e Triple Canopy, groupe de mercenaire
s voisin de Blackwater, la tenue consiste en une
"Krinkov", la fameuse AK-47 de Ben Laden, un Glock...un gilet pare-balles et...
l’indispensable casquette. Les seuls à posséder
des numéros sur leur Kalachnikov datant de 1961, fraîchement débarquée du Kosovo ??? Chez eux, ce ne sont pas les
Kalach’ qui manquent... ça, ou les étagères pleines de...
Glocks.
Des Glocks, des Kalachnikovs... et des balles, beaucoup de balles. Si le New-York Times découvre aujourd’hui, photos à l’appui, que les balles sont bien chinoises et proviennent du dépôt de Gerdec, c’est parce que ces journalistes sont du genre tenace et savent gérer des dossiers à plusieurs années d’intervalle. Ils ne sont pas non plus embedded, façon Fox, c’est à dire qu’ils n sont pas au service d’une propagande. Car à tout bien faire, des preuves similaires, on en avait déjà eues. Dans
TheTension, un blog patriotique servant plutôt le pouvoir en place, un reportage datant du 9 septembre 2006 montrait déjà cette filière. Lors d’un
e saisie, puis d’une
autre, faite lors d’un raid à Tafaria, et encore d’une autre à Adhamiyah, le 31 août, dans une mosquée, le sergent de première classe Albert Sleek, du premier batailllon, du 17 eme Regiment d’infanterie, de la "172 eme Stryker Brigade Combat Team", tenait déjà dans ses mains ce genre d
e munition. Même culot, même sigle en 3 lettres courtes qui semblaient bien chinoises. Des photos prises par un militaire de l’Air Force, le Tech. Sgt. Adrian Cadiz . Des balles enfouies dans le sol et fort corrodées. Or les approvisionnements de Victor Bout n’avaient pas attendu l’arrivée de Diveroli pour se faire : Gerdec "fuyait" depuis 2003, l’année même de l’arrivée de l’aide de L’Otan. Sur le même blog, des venues
de Taji, l’énorme dépôt de stockage de Bagdad. La simple analyse des photos, à l’époque aurait déjà mené à Gerdec.
Des enquêtes qui échouent, donc, sauf celles d’Amnesty, qui dès 2004 avaient décelé d’étranges mouvements d’avions, ceux de
Victor Bout, partis de Bosnie, direction au départ... l’Irak.
"A year ago, Amnesty International issued a report that examined a shipment in 2004 of some 25,000 AK-47s from an American base in Bosnia to Iraq. The weapons (ordered by the U.S. military) were supposed to arrive in Baghdad on four planes licensed to a Moldovan air cargo firm named Aerocom". Sacré Victor ! "But Amnesty International’s Colby Goodman said it appears the planes never landed in Iraq. When we talked to the air-traffic controllers in Iraq there was no scheduled landing slot for Aerocom at all," Goodman said." Arrivés, ou pas, et surtout pas enregistrés comme débarquant des armes.... sans numéros aucun sur les caisses ou dedans."Blank".
"Goodman considered that maybe the planes did arrive but weren’t recorded". Descendant d’avions bien connus pourtant : "
And we also realized that Aerocom was on one of the U.N. lists of air-cargo companies that had violated the U.N. arms embargo on Liberia and Sierra Leone in 2002." Le monde est décidément bien petit... au pays des trafiquants.
L’Irak était de facto leur terrain de jeux idéal dès 2003
: un pays ravagé, un gouvernement inapte et inepte, aucune loi existante, pas de police pour contrôler quoi que ce soit, des profits maximums sans crainte d’une quelconque taxe, pas d’impôts : tout simplement le paradis, pour les trafiquants ! "
Private arms brokers claim the situation in Iraq - chaos, poor coordination, multiple government agencies, poor record-keeping and high staff turnover rates - heightens the possibility that "things" can "get lost or confused". However, private contractors have been unable or unwilling to supply documents relating to the flights that could certify whether the cargo aircraft arrived at their intended destination." Pas de papiers ! un maître mot : "Blank" ! On avait déjà pourtant noté à l’époque cette organisation parallèle, ou semi-officielle, le Pentagone étant impliqué :
"The Pentagon commissioned the US security firms Taos and CACI, known for their involvement in the Abu Ghraib prison controversy in Iraq, to orchestrate the arms purchases and shipments. They, in turn, subcontracted to a welter of firms, brokers and shippers, involving businesses based in Britain, Switzerland, Croatia, Moldova and Bosnia". Des achats officiels sans papiers du même nom...
Amnesty donnant même les dates des transferts
: "the weapons and ammunition were "reportedly shipped - clandestinely and without public oversight - to Iraq by a chain of private brokers and transport contractors under the auspices of the US Department of Defense between July 31, 2004, and June 31, 2005". Il y a bien implication au plus haut lieu pour arriver à de tels transferts : les aérodromes ne sont pas des parkings de supermarché. Le 1 er juin 2005, l’Illyushin 76 TD d’Aerocom immatriculé
ER-IBE survole Zagreb, et se fait même tirer
le portrait par un spotteur. Le 27 février 2003, il avait été aperçu à
Ostende, un des fiefs, on le sait, de Victor Bout. Aerocom était connu aussi sous le nom de Jet Line, (toutes deux ayant des numéros de téléphone ukrainiens similaires) volait aussi souvent pour KBR, sous le nom d’emprunt d’Air Mero. Le 26 mai 2005 la fédération aérienne iraquienne (Iraqi CAA) retirait son agrément à JetLine et Aerocom, suivi d’Air Mero, licencié au Koweit. Plus d’agrément ? Pas grave : le lendemain même Bout inventait un autre nom de société, avec... les mêmes appareils !
Les livreurs de l’armée US, avec ces bien étranges contractants... dont des koweitiens :
"Taos was founded in 1989 by a former U.S. intelligence official in Madison, Alabama, to traffic Soviet weapons systems after the fall of the Berlin Wall". Taos avait en effet au départ était fondé par un ancien militaire américain. Aujourd’hui encore, le siège de la société jouxte toujours une base militaire US, celle de Hunstville, dans l’Alabama :
"Taos Industries, the biggest corporate supplier of small arms to Iraq since the invasion in 2003, was founded by David Hogan shortly after he retired from the military in 1989. Hogan had been chief of foreign intelligence for the U.S. Army Missile Command at the Redstone Arsenal in Huntsville, Alabama. The company is run out of the Putnam Industrial Park in Madison, about a mile from the military base". Mieux encore : l’un des deux fis du fondateur a servi en même temps dans la réserve en Irak alors qu’il dirigeait en même temps l’entreprise juste héritée de son père !
"Craig Hogan became president of Taos, and ran the company while serving as a battalion commander in the U.S. Army reserves for the 314th Press Camp Headquarters. He was deployed to Iraq in the first two years of invasion and occupation". C’était juste avant de décéder avec son frère dans un terrible
accident d’avion en 2005, à bord de leur Cessna T206H
N2467X.
Taos a été racheté en 2006 par
Agility, une firme du Koweit... intitulée au dépar
t "Warehousing Corporation". En mai 2003, la firme se signalait en devenant le fournisseur exclusif de l’armée US en Irak pour la nourriture (Halliburton se chargeant de la préparation des repas) : "
In May 2003 PWC won its first major U.S. military contract. The multibillion dollar annual deal, Prime Vendor Subsistence, supplies all the food eaten on U.S. military bases in the region – more than half-a-million meals a day for the 150,000 troops and a similar number of contractors. (Halliburton/KBR cooks and serves the food, but does not provide the ingredients)". Puis elle obtint deux autres contrats mirifiques, semble-t-il en "no bid" (sans appel d’offre) : la gestion des deux plus gros dépôts militaires en Irak :
"The next major contract that PWC won was an August 2004 deal for $130 million to manage two of the biggest supply depots for the U.S. military in Iraq : the Abu Ghraib and Umm Qasr warehouses, near Baghdad and Basra respectively". Juteux contrat, dont même même
l’ambassade de France au Koweit a fait part. Aujourd’hui, Agility continue à squatter l’armée américaine en obtenant des contrats tels que celui des
dépôts d’essence de Guam, un contrat de 32 millions de dollars sur 5 ans.
Des dépôts d’armes ou de matériel gérés pourtant d’une façon disons assez... particulière :
"An October 2006 report by the U.S. Special Inspector General to Iraq calculates that serial numbers were logged for only 2.7 percent of the 370,000 infantry weapons supplied to the Iraqi security forces under U.S. government contracts. In many cases, contractors delivering arms imports did not turn in the obligatory official inspection reports, known as DD-250s, substituting instead “Adequate for Payment” paperwork". Moins de 3% du matériel sous le regard de Taos-Agility avait une étiquette ou une traçabilité !!! En mai 2008, un rapport du Pentagone précisait un peu plus l’étendue des dégats 1,4 milliard de valeur de matériel ne possédait aucune documentation et n’était répertorié nul part :
"The report “estimated that the Army made $1.4 billion in commercial payments that lacked the minimum documentation for a valid payment, such as properly prepared receiving reports, invoices, and certified vouchers. We also estimated that the Army made an additional $6.3 billion of commercial payments that met the 27 criteria for payment but did not comply with other statutory and regulatory requirements. These other requirements included taxpayer identification numbers, contact information, and payment terms.” Il y a pour un milliard et demi de matériel militaire non identifié dans ses dépôts, et aujourd’hui l’armée américaine s’étonne de trouver ses propres armes tuant ses propres soldats ? Au total 6,3 milliards de dollars de biens d’équipement ne possédent aucun papier d’achat ni de vente valables ? De qui se moque-t-on ? Les américains, réputés si protectionnistes et si paperassiers pour leurs échanges commerciaux habituels ? Des américains obnubilés par le Homeland Security incapables de gérer leurs dépôts de munitions ? Le laissant gérer par des Koweitiens, la terre d’accueil... d’
Halliburton ? Scandaleux, oui !
Cela, sans oublier les disparitions d’argent :
"Between April 2003 and June 2004, $12 billion in U.S. currency — much of it belonging to the Iraqi people — was shipped from the Federal Reserve to Baghdad, where it was dispensed by the Coalition Provisional Authority. Some of the cash went to pay for projects and keep ministries afloat, but, incredibly, at least $9 billion has gone missing, unaccounted for, in a frenzy of mismanagement and greed. Following a trail that leads from a safe in one of Saddam’s palaces to a house near San Diego, to a P.O. box in the Bahamas, the authors discover just how little anyone cared about how the money was handled."
Il n’y a pas : il y a bien eu pendant huit années détournements intensifs et revente probable, sinon avérée, d’armes à l’adversaire. Demain, je vous propose d’approfondir un peu plus la question, si vous le voulez bien.