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Accueil du site > Tribune Libre > Envoyé Spécial et les « Secrets de sondages »

Envoyé Spécial et les « Secrets de sondages »

Une démonstration intéressante mais parfois biaisée par les incompréhensions et les abus.

 


Envoyé spécial a souhaité « révéler » les secrets des instituts de sondages et quelques-uns des bricolages dont ils gardent le secret. On sait en effet que la France est l’un des plus gros consommateur au monde de sondages et que ceux-ci ne sont pas sans influences sur les campagnes électorales.

 

J’ai été contacté par le réalisateur du reportage après qu’il ait lu mon livre « La manipulation par les sondages ». Nous avons discuté par téléphone pendant plusieurs heures, il m’a demandé d’analyser plusieurs sondages récents et il est venu m’interroger pendant environ 4 heures.

La veille de la diffusion du reportage, j'ai appris qu’il avait du couper mon intervention du fait d’une durée du reportage trop longue.

J’ai donc découvert le reportage au moment de sa diffusion et j’ai malheureusement pu relever plusieurs bêtises, incompréhensions et abus.

 

1. Les aspects justement relevés du reportage

 

Tout d’abord le reportage relève bien plusieurs points sur lesquels les sondeurs sont bien incapables de donner des explications claires. Dans l’évolution des méthodes, celles-ci ont progressivement glissées d’une administration par téléphone vers une administration par Internet, entraînant plusieurs dérives qui aujourd’hui prospèrent.

 

A- La rémunération des personnes sondées et leur professionnalisation :
Dans les sondages par internet, les personnes répondantes se sont souvent inscrites sur des « panels », c’est à dire des fichiers de personnes ayant donné leur autorisation pour être contactées non seulement par des instituts de sondages mais aussi par des sociétés qui commercialisant des fichiers pour la réalisation de tests produits, d’études de marché... en échange de cadeaux. La motivation principale de ces personnes est financière comme le reconnait dans le reportage Evelyne retraitée. Elles sont par ailleurs souvent inscrites sur une multitude de ces panels (parfois une dizaine ou une vingtaine). Les « cadeaux » reçus constituant alors un véritable revenu de complément.

 

B- La conception de faux profils et les réponses délirantes : Mais au-delà de la motivation financière, le reportage relève également ce qui est connu mais beaucoup moins avoué par les instituts, l’existence de « faux profils » au sein des répondants. Dans ces panels, un certain nombre de répondants ont compris que certains profils sont particulièrement recherchés. Ainsi Quentin, étudiant de 19 ans a compris que (logiquement) les personnes les plus difficiles à interroger sont les actifs (30-50 ans) à haut pouvoir d’achat. Il s’est ainsi mitonné un profil avec les caractéristiques les plus rares ce qui lui permet d’être fréquemment sollicité. Cependant, il prend plaisir et par jeu à donner des réponses délirantes.

 

C- Le bidouillage des redressements et la correction des échantillons : Face à ce constat de faux profils et de réponses délirantes, les sondeurs ne peuvent que répondre avec prudence que cela n’a pas d’impact sur les résultats. Normalement, les redressements sont des corrections destinées à compenser les votes peu avoués. Classiquement, les votes extrémistes (Front national et extrême gauche) sont moins avoués que les votes des partis centristes. On applique donc une formule basée sur les déclarations des personnes à la précédente consultation électorale qu’on compare aux résultats qui ont été obtenus lors du scrutin. Mais ces corrections destinées originellement à compenser les votes peu avoués, sont de plus en plus utilisées par les instituts pour corriger les erreurs d’échantillonnage et les incohérences de résultats.

C’est ce que reconnaît avec franchise Bruno Jeanbar directeur d’Opinionway, un institut pionnier dans le domaine des sondages Internet.

Il n’est évidemment pas question dans le secret des redressements de protection des secrets de fabrication des sondeurs ; tout sondeur expérimenté en connait parfaitement les techniques. Mais ce que les instituts veulent cacher, c’est cette possibilité de correction de leurs échantillons et des « incohérence » de résultats.

En gros, cela revient à dire que si l’institut observe que ses résultats bruts sont trop éloignés des résultats auxquels on peut s’attendre, ils appliquent alors un coefficient permettant de les faire rentrer dans ce qui est plus admissible.

 

D- La marge d’erreur et l’intervalle de confiance : La marge d’erreur des sondages est un calcul statistique déterminant la précision du résultat annoncé. Cette précision est fonction de la taille de l’échantillon interrogé et du score obtenu. Sur ce sujet, le documentaire dérape un peu. Il annonce dans le cadre d’un sondage d’Opinionway sur les présidentielles une marge d’erreur à ±2,8% pour 1000 personnes interrogées, mais ce n’est pas totalement juste. Cette marge d’erreur est différente pour chaque candidat en fonction du résultat obtenu. Elle est de ± 2,7 % pour Marine le Pen à 26% et de ± 2,6% pour Emmanuel Macron à 22%. C’est du détail, mais le réalisateur ne sachant pas comment on calcule un intervalle de confiance (j’ai pu le vérifier), il a arrondi...

 

E- L’inutilité et l’ambivalence de « La commission des sondages » : Cette commission a pour but de vérifier que les sondages ont été réalisés dans les règles de l’art. Elle dispose notamment des informations sur les redressements appliqués par chaque institut. Mais les vérifications de la commission sont purement formelles et elle refuse de rentrer dans le détail du questionnaire et de la formulation des questions, rendant ce contrôle purement administratif et avec peu d’intérêt.

Le reportage à la bonne idée d’interroger le sénateur Jean Pierre Sueur rédacteur de la loi sur les sondages, dont la réponse est sans appel : rien dans la loi (dont il est l’auteur) n’autorise la commission des sondages à cacher les règles de redressements dont elle a communication et dont elle ne fait rien.

 

 

2. Les dérapages et les abus du reportage
 

Le réalisateur a pris acte (ce que l'universitaire Alain Garrigou comme et moi et d’autres dénonçons depuis des années) de la possibilité de modifier les résultats d’un sondage en posant des questions orientées. Le réalisateur a la bonne idée de faire poser par un institut belge « indépendant » [1] des questions proches sur 2 échantillons différents, avec dans un cas, une formulation neutre (c’est à dire sans utilisation de mots ou d’expression fortement connotés) et dans l’autre une formulation orientées.

Mais pris dans sa volonté de grossir les différences de formulation des questions, et voulant en faire un peu trop, le réalisateur dérape et tombe lui-même dans la manipulation.

 

Normalement, pour pouvoir être comparées, les questions doivent avoir des formulations différentes mais doivent porter rigoureusement sur le même thème.

Le réalisateur oublie un peu trop ce principe et propose des formulations qui ne sont pas comparables. Le sens des mots utilisés en font deux questions différentes.

 

A- L’utilisation de questions différentes en prétendant mesurer des différences de formulation

La 1ère question présentée par le reportage est censée porter sur l’accueil des migrants : 

Formulation 1 : « Etes-vous personnellement favorable ou pas favorable à l’accueil par la France de milliers de migrants en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique ? »

Formulation 2 : « Etes vous personnellement favorable ou pas favorable à l’accueil par la France de familles de réfugiés (hommes, femmes, enfants) qui fuient la guerre et les massacres en cours dans leur pays d’origine ? »

 

- Dans la 1ère formulation il est question de migrants c’est à dire de population qui souhaitent s’installer en France. On rajoute d’ailleurs du Moyen-Orient ET d’Afrique.

- Dans la 2ème formulation, on parle de réfugiés qui fuient les guerres et les massacres. La Syrie et l’Irak sont implicitement évoqués.

Le mot migrant a peu de choses à voir avec le mot réfugié : Un migrant vient s’installer dans un pays (bien souvent pour des raisons économiques) ; un réfugié est censé n’être accueilli que pour une période transitoire et regagner son pays lorsque les conditions le permettent.

Ce n’est pas le même accueil, ce ne sont pas les mêmes migrations, cela ne dure pas le même temps. Les réfugiés ne sont pas des migrants. Les différences de résultats ne peuvent donc être imputés qu’à des différences de question et non de formulations :

 

 

Formulation 1

Formulation 2

Ecart F2-F1

Tout-à-fait favorable

9%

18%

+9%

Plutôt favorable

21%

30%

+9%

Total Favorable

30%

48%

+18%

Plutôt peu favorable

24%

24%

=

Pas du tout favorable

40%

23%

- 17%

Total défavorable

64%

47%

-17%

Ne sait pas

6%

5%

-1%

Total

100%

100%

 

 

Les résultats accusent un écart de 17% dans le désaccord. Mais la démonstration est biaisée.

 

La 2ème question présentée qui porte sur la sécurité sociale est plus légitime, mais que retenir de cette démonstration où le journaliste fait presque pire que ceux qu’il dénonce ? 

 

B. Le désintérêt pour le sens des questions et les globalisations abusives

Autre abus sur les questions orientées, le reportage cite un sondage réalisé récemment sur l’Euthanasie par l’IFOP à la demande de L’association pour le droit à mourir dans la dignité :

La question posée effectivement orientée est la suivante :

« Certaines personnes atteintes de maladies insupportables et incurables demandent parfois aux médecins une euthanasie, c’est à dire qu’on mette fin à leur vie sans souffrance.

Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ? »

 

Le reportage relève très justement les mots à forts pouvoirs émotionnels : souffrance, insupportable et incurable. Mais il oublie de relever un autre biais : le fait d’avoir fait précéder la question, d’une information qui l’oriente.

Il oublie également de préciser que les possibilités de réponses à cette question sont :

Oui absolument : 54%

Oui dans certains cas : 42%

Non : 4%

 

Il n’échappe à personne que la réponse « oui dans certains cas » est à double sens et qu’elle veut dire « oui dans certains cas, mais non, dans d’autres ». C’est donc un oui très conditionnel.

Il aurait donc fallu contester la globalisation abusive du « Oui absolument » avec le « Oui, dans certains cas ».

Ainsi, au delà de l’utilisation de mots à fort pouvoir émotionnels, au delà, d’une phrase introductive qui oriente la question, c’est bien ce « dans certains cas » qui explique le score de 95% abusivement annoncé comme validant l’euthanasie.

Mais le reportage n’en dit rien et s’enfonce en opposant ce chiffre fantaisiste avec celui d’une autre question posée à la même période à la demande d’une association contre l’euthanasie « soulager mais pas tuer ». La question est la suivante :

« Quand vous pensez à votre propre fin de vie, quels sont parmi les points suivants les deux qui vous semblent prioritaires ? »

 

Les scores obtenus sur ce 2ème sondage sont les suivants :

- Ne pas faire l’objet d’un acharnement thérapeutique : 55%

- Ne pas subir de douleur : 50%

Pouvoir obtenir l’euthanasie : 34%

- Etre accompagné : 27%

- Etre soulagé psychologiquement : 11%

- Etre soutenu spirituellement 6%

- Etre aidé socialement 5%

 

Il s’agit ici, d’une question à choix multiples (d’une autre sondage) centrée sur les préoccupations dans l’accompagnement en fin de vie et non comme pour la première centrée sur l’autorisation de l’euthanasie lorsqu’une personne le demande.

Le reportage ne souligne pas la différence de sens des deux questions, se contentant de comparer les chiffres. Il ne cherche pas non plus à comprendre la logique de cette 2ème question : les « peurs » en fin de vie.

S’il l’avait fait, il aurait compris que les français souhaitent plus éviter l’acharnement thérapeutique et les douleurs en fin de vie qu’ils ne souhaitent dans l’absolu valider l’euthanasie. La question du 2ème sondage n’est pas comparable avec celle du premier. Mais le reportage n’en est plus à une approximation près.

 

Non seulement les résultats des 2 questions ne sont comparables parce que leur sens est différent, mais aussi parce-qu’elles utilisent une méthode d’interrogation différente.

Connaissant mal la technique des sondages, le réalisateur « oublie » une autre différence fondamentale : il est impossible de comparer des proportions issues d’une alternative simple oui/non avec les proportions obtenues sur une question à choix multiples.

La comparaison entre les deux résultats est tout aussi manipulatoire que certains sondages.

 

C- Le silence pudique sur la responsabilité des médias

Pour finir le réalisateur poursuit les confusions en affirmant que les marges d’erreur, c’est-à-dire la précision des résultats des sondages réalisés sont passées sous silence. Mais de qui parle t-il alors que le sujet du reportage est les instituts de sondages ?

 

Les marges d’erreur (la précision des résultats fournis) sont toujours publiées par les instituts de sondage. En revanche, elles ne le sont presque jamais par les médias qui en rendent compte, qu’ils soient papier ou Internet.

Depuis 15 ans que j’observe les sondages publiés, je n’ai jamais observé un institut de sondage ne pas publier la marge d’erreur. Mais avez-vous déjà lu un article expliquant et insistant sur le manque de précision des sondages ?

L’absence de communication sur les marges d’erreur n’a jamais été le fait des instituts mais toujours celui des médias qui utilisent les sondages pour accroître leur audience et ne souhaitent pas qu’on affirme trop haut que les résultats publiés sont très approximatifs.

 

Sur la fin, le reportage aborde l’utilisation personnelle par les hommes politiques des sondages qu’ils soient commandés par l’Elysée (mais le président s’est bien gardé de les communiquer) ou du 1er ministre par le fameux Service d’Information du Gouvernement (SIG). Cependant on peut penser que c’est un tout autre sujet qui mériterait bien un autre reportage. Celui de l’utilisation des sondages par nos élus, à des fins personnelles et payés avec de l’argent public.

Les instituts de sondages quand à eux sont des entreprises commerciales et on peut difficilement leur reprocher de ne pas profiter de ces aubaines politiques.

Oui les sondages peuvent être orientés, oui leur précision est approximative, oui dans certains cas ils sont incapables de réaliser une évaluation fiable comme dans le cas des primaires, mais il n’est pas nécessaire d’utiliser des méthodes manipulatoires pour le démontrer.

 

 


 

[1] L’institut de Sondage Dedicated à Bruxelles, dirigé par Marc Dumoulin


Moyenne des avis sur cet article :  3/5   (27 votes)




Réagissez à l'article

18 réactions à cet article    


  • Laulau Laulau 28 avril 2017 13:54

    Très bon article. Une précision cependant, la marge d’erreur statistique est appliquée abusivement à des panels de populations (la fameuse méthode des quotas). En effet on ne sait calculer cette erreur que pour des échantillons choisis de manière totalement aléatoire, sans discrimination d’âge de sexe de profession etc ...


    • Vicgo Jean Mohamed De La Bastille 28 avril 2017 17:12

      @Alcyon


      Dis moi, il est où notre matheux en herbe qui essayais de nos expliquer que les marges d’errer n’était pas fonction de la taille de l’échantillon pour les estimations et les sondages....Tu va ravaler ta morve mon pote parce qu’apparemment chez Opinionway, c’est le cas ainsi que chez les autres ...C’est qui l’imposteur ?

      • PiXels PiXels 28 avril 2017 19:27

        @Jean Mohamed De La Bastille
        .

        .
        Bonjour Jean Mohamed


        J’ai vu qu’il vous a fait coucher tard !
        J’espère que vous ne bossiez pas le lendemain.

        Si je peux me permettre ce modeste conseil :
        quand vous avez affaire à ce genre d’énergumène, ne perdez pas votre temps.
        (mais je suis pas le dernier à me laisser prendre au piège smiley )

        Pour la « contestation », renseignement pris, j’ai constaté que c’était « beaucoup de boulot pour rien ».
        Seuls les candidats pouvaient déposer réclamation et ils ne disposaient que de 48 heures pour le faire.

        L’affaire est « pliée ».
        On s’est une nouvelle fois enfumer ! smiley



      • pipiou 28 avril 2017 23:39

        @Jean Mohamed De La Bastille

        Non c’est toi qui disais que la marge d’erreur dépend de la taille de la population totale alors qu’Alcyon expliquait qu’elle ne dépendait que de la taille de l’échantillon.

        Ton procédé n’est pas honnête, tout ça pour régler tes comptes.


      • pemile pemile 28 avril 2017 23:45

        @Jean Mohamed De La Bastille « C’est qui l’imposteur ? »

        C’est toi sans aucun doute ! smiley

        C’est même énorme et ridicule cette mauvaise foi !


      • Vicgo Jean Mohamed De La Bastille 29 avril 2017 01:24

        @pemile


        J’invite les lecteurs à aller faire un tour sur l’article (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/des-resultats-comme-par-magie-192411)...Ils verront par eux-mêmes. La tournure est devenue très intéressante : nos deux escrocs, commentateurs prétentieux, méprisant vis à vis des auteurs d’Agoravox, qui bien sur ne publient aucun article mais se permettent de pourrir le travail des auteurs, mais surtout commentateurs qui insultent et remettent publiquement les compétences de l’auteur alors qu’ils ne sont que des feignasses qui devraient retourner bosser leurs cours, nos deux escrocs donc se sont emmêlées dans leur contradictions fumeuses qui ne fait du coup que dénoncer leur fausse science...

        Il faudrait faire le ménage sur Agoravox, y a beaucoup trop de trolls qui polluent le débat public !

      • Vipère Vipère 29 avril 2017 01:29

        @Jean Mohamed De La Bastille

        N’est ce pas plutôt une procédure à suivre ? smiley

        https://fr.surveymonkey.com/mp/sample-size/


      • pemile pemile 29 avril 2017 11:54

        @Jean Mohamed De La Bastille

        Pour ce qui est insultes et contradictions fumeuses, j’ai l’impression que tu n’as même pas conscience de tes excès ?

        C’est bien ton agressivité et tes biais systématiques qui ont fait partir les commentaires de ton article en déroute.


      • SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs SPQR Sono Pazzi Questi Romani 28 avril 2017 18:22

        Wouahahahahahahahahahahah....Les sondages.. !

        Je ne tiens jamais compte d’un sondage pour la simple raison, un de mes parents a travaillé dans ce milieu...
        Avant de répondre aux questions, les sondés ne connaissent pas la face cachée du sondage en question, donc l’arnaque est totale ....
        Et ça continue encore aujourd’hui, comme hier et demain....

        Qui aura le courage de dire « les yeux dans les yeux, » à tous ces couillons et ces oies blanches qu’ils sont pris pour des idiots.... ?  


        • Harry Stotte Harry Stotte 28 avril 2017 18:33

          Intéresant... Moi aussi, je doute des sondages, et pas qu’un peu. 



          Mais à ma façon à moi, pas à celle d’une gonzesse qui émarge au budget d’une boîte qui essaie de profiter des sondages des autres, pour faire grimper son audience, donc ses revenus,



          • Lengage Lengage 28 avril 2017 19:33

            Un vrai enfumage. En fait le problème des sondages c’est que leurs patrons ont tous appelés à voter Macron. Voilà le vrai problème et la vraie manipulation. Cela s’appelle du mind control de masse. Tout le reste est du pipi de chat à côté.

            Allons faire barrage à la bête immonde au second tour !


            • sleeping-zombie 28 avril 2017 20:55

              @l’auteur
              une tranche de pur vécu, par votre serviteur.

              Il y a une dizaine d’année, sondage par téléphone, j’avais du temps libre, j’accepte de me plier au jeu.
              Ca commence par une tripotée de questions de type études de marché, « quel age a votre lave-vaisselle ? », « comptez-vous acheter une voiture dans les 2 prochaines années ? », bref, vous voyez le genre.

              Puis viens une 1ere question surréaliste :
              « qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir entre :
              -enlever vos chaussures quand vous rentrez chez vous le soir ?
              -prendre un bain chaud ?
              -écouter votre goupe de musique préféré ?
              -(... je sais plus quoi..) ».

              je me rappelle plus ce que je répond.
              Et une 2eme question, encore plus surréaliste :
              « Pourriez-vous nous dire pourquoi ? ». Une question non seulement sans intérêt, mais ouverte, donc intraitable par les commanditaires.
              Je répond rapidement, très rapidement (je commençais a trouver le temps long).
              Là dessus, le sondageur me dit que ma réponse est insuffisamment développée et me demande de la détailler... si si.

              Et la question suivante, je vous le donne dans le mille : « Etes-vous satisfait de l’action du gouvernement ? »

              Alors, sur une échelle de 1 à Macron, on la note à combien cette arnaque ?
              ... Le pire, c’est que je n’ai réalisé qu’après coup de la grossièreté du procédé. Inutile de préciser que c’est la dernière « enquête téléphonique » à laquelle j’ai participé.


              • Pierre-Yves Martin 29 avril 2017 10:45

                En ce moment les « médias » triomphent (ou font semblant) : les sondages ne se sont pas trompés pour le 1er tour de la présidentielle.

                Mais ce n’est pas un scoop : les sondages publiés juste avant un scrutin sont toujours à peu près conformes à celui-ci. Sinon les instituts de sondage perdraient toute crédibilité...

                Mais si on considère les sondages faits nettement avant la date du scrutin, le tableau est tout autre. La question est alors ; est-ce seulement parce que les électeurs ont changé d’avis depuis, ce qui est bien sûr vrai, ou parce que les manipulations censées corriger des bais en introduisent d’autres qui n’ont rien d’innocent ?

                Il n’était pas innocent de majorer les chiffres de Mme le Pen (pour faire peur).

                Il l’était encore moins de minorer fortement ceux de M. Mélenchon (sous prétexte, a-t-on même dit, des mauvais chiffres du PCF aux dernières régionales !!!), ce qui contribuait à entretenir une division la plus égale possible de l’électorat de gauche entre MM Mélenchon et Hamon.


                • Gérard Dahan Gérard Dahan 29 avril 2017 12:21

                  Quelques réponses :

                  @ Laulau  : vous avez raison en théorie. Le calcul de la marge d’erreur n’est possible qu’a partir d’échantillons dont le tirage a été aléatoire. Ainsi, selon les pays les sondages sont réalisés plutôt selon une méthode aléatoire ou plutôt selon une méthode par quotas. En France, l’école Française de statistique considère qu’une méthode mixte est souhaitable, donc tous les sondages réalisés en France le sont par tirage aléatoire (tirage qui est fait par un serveur) en respectant des quotas.

                  @ Pioupiou  : La marge d’erreur n’est jamais fonction de la taille de la population générale et toujours de la taille de l’échantillon. Ceux qui vous disent l’inverse ne savent pas de quoi ils parlent. L’internet est malheureusement plus devenu un lieu de désinformation qu’un un lieu d’information.

                  @ cettegrenouilleci : vous avez en partie raison, dans un sondage de prévision d’intentions de vote, le fait de ne pas faire figurer l’intégralité des candidats est un biais qui fausse les résultats globaux. Tous les instituts de le font pas, mais certains instituts font le choix de se centrer sur ce qu’on appelle « les grands candidats » et négligent les « petits ».

                  @ Lengage  : contrairement à ce que vous dites, il n’y a pas de généralité : certains instituts sont plutôt de droite et d’autres plutôt de gauche, d’autres enfin cherchent à rester neutres. Si vous observez attentivement les instituts de sondages, vous vous rendrez compte quelles sont leurs préférences.

                  @ sleeping-zombie : ce que vous décrivez est ce qu’on appelle « un omnibus », c’est à dire un sondage qui aborde un grand nombre de thèmes différents. Sans transition on passe effectivement du coq à l’âne. Une majorité des sondages publiés par les médias sont des omnibus parce que ceux-ci achètent une ou deux questions. C’est très clairement un biais dont les médias ne parlent pas.
                  Mais attention, tous les sondages ne sont pas forcément « des omnibus ».

                  @ Pierre-Yves Martin : Ce que vous dites est vrai : à l’approche de la date du scrutin, les estimations des instituts se rapprochent des résultats qui seront obtenus tout simplement parce que les intentions de vote se rapprochent de ce qu’il vont être au moment du scrutin.
                  C’est vrai à une exception près, les estimations des primaires. Les instituts de sondage sont incapables de faire des estimations fiables sur les primaires, tout simplement parce qu’on ne sait pas qui va aller s’exprimer. Il est donc très difficile de construire un échantillon sur le vote à des primaires.
                   


                  • pipiou 29 avril 2017 14:25

                    @Gérard Dahan
                    « L’internet est malheureusement plus devenu un lieu de désinformation qu’un un lieu d’information. »

                    Tout-à-fait d’accord ; le problème est que l’article d’un désinformateur est en tête de gondole sur Agoravox.


                  • Aztèque Aztèque 29 avril 2017 12:55

                    Tout cela me fait penser aux « sondages » sortis d’on ne sait où qui affirmaient que 70% des français étaient contre la loi travail.

                    1- Les sondeurs ont-ils été questionner les manifestants eux-même ? (Échantillon forcément contre mais qui serait quand même intégré sous un même coefficient qu’un autre échantillon... neutre !)
                    2- Les réponses peuvent être multiples car la loi proposée traitait de nombreux sujets.
                    3- La compréhension du texte par les personnes interrogées, qui par orgueil n’oseraient avouer qu’elles n’y comprennent rien mais qui par sécurité préféreraient répondre dans le sens de la « pression syndicale ».
                    4- L’état d’avancement du texte maintes fois amendé au dam de la Droite qui aura finalement décidé de ne plus rien voter. 
                    Bref, le sondage nous a été présenté comme un fait scientifique (généralement les chiffres intimident l’interlocuteur) et donc incontestable, la loi ne devait donc pas passer !
                    Mais dans les faits ... 70% ???? Quand même !?  smiley

                    • Gérard Dahan Gérard Dahan 30 avril 2017 12:12

                      @ Pipiou :
                      Quant on connaît les techniques et les façons de faire, il est plus facile de les dénoncer et d’en apporter la preuve. C’est ce que j’ai fait il y a 3 ans dans un livre « La manipulation par les sondages » qui démonte les techniques utilisées par les instituts de sondage pour transformer les résultats.

                      @ Azteque :
                      Comme vous l’avez dit interroger des manifestants « contre » n’aurait aucun sens. Mais vos remarques 2 et 3 sont justes.
                      Enfin, aucun institut de sondage ne prétend que les résultats obtenus sont « scientifiques » c’est-à-dire indiscutables. La méthode est statistique mais les résultats obtenus sont très clairement approximatifs. En revanche, les médias qui diffusent ces résultats ne se font pas prier pour entretenir cette illusion.
                      Rappelez-vous que pour 1000 personnes interrogées, la marge d’erreur est de ± 3%, c’est-à-dire que l’intervalle est de 6%. On ne peut pas dire que ce soit très précis d’autant que les taux d’abstention et les caractéristiques des personnes qui vont aller voter demeurent jusqu’au dernier moment des inconnues.


                      • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 30 avril 2017 16:43

                        Les faussaires récolteront ce qu’ils auront semé.


                        FRANÇAISES, FRANÇAISES FAITES LE BON CHOIX ET LE CIEL VOUS AIDERA ...

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