Éric Ciotti, LE justicier anti-fraude
Aussi vrai que les fraudes pourrissent l’économie de notre pays, on ne peut que louer un nouveau justicier de déclarer la guerre aux resquilleurs.

Parmi les fraudes les plus connues :
- celles des plus nantis qui, assistés d’experts comptables et financiers juridiques copieusement rémunérés, parviennent à minimiser au maximum leurs déclarations de revenus,
- celles de ces industriels qui, après avoir obtenu de substantielles aides de l’État au prétexte d’embauches garanties, se hâtent d’exporter leurs entreprises dans des pays où la main d’œuvre est bon marché,
- celles de ces escrocs qui créent d’éphémères sociétés ‘bidons’ pour extorquer, de différentes manières, des fonds aux organismes sociaux,...
À quelles catégories de ces fraudeurs de haut vol, le sieur Éric Ciotti, Président du Conseil Général des Alpes Maritimes a-t-il l’intention de faire rendre gorge ?
- à ceux qui vont planquer leur fortune en Suisse ?
- aux banquiers qui continuent à jouer avec les capitaux confiés par leurs clients ?
- aux détenteurs de revenus confortables qui trouvent à se loger dans des HLM ?
Que nenni !
Il ne faudrait quand même pas oublier qu’Eric Ciotti est d’obédience UMPiste.
Il ne faudrait pas oublier non plus (même si c’est anecdotique) que la bonne prononciation des lettres « Ci » accolées se prononcent « Ch » en italien.
Et encore moins oublier (ce qui cette fois n’est pas du tout anecdotique) que sous le gouvernement Sarkozy, Éric Ciotti, alors Secrétaire national de l’UMP en charge de la sécurité, s’est illustré en proposant la suppression des allocations familiales pour les parents dont les enfants se rendaient coupables de trop d’absentéisme scolaire, voire faire jeter en prison les parents des jeunes délinquants auteurs de ce crime.
Il me semble que ce monsieur mésestime grandement l’impuissance des parents confrontés à des enfants rebelles ; des adolescents qui, parfois, à treize/quatorze ans, ont atteint leur taille adulte.
Et à ceux qui argueront que ces parents sont responsables qui ont donné une mauvaise éducation à leurs enfants, je rappellerai
- qu’il est facile de juger quand sa propre progéniture ne vous cause aucun souci,
- qu’il est facile d’accuser sans vouloir remarquer que dans une même famille composée de parents et de trois ou quatre enfants, le comportement des enfants éduqués d’une même manière n’est pas toujours forcément identique,
- qu’il n’est pas évident d’éduquer des enfants quand un père peut se retrouver assigné en justice pour avoir fessé un enfant récalcitrant, quand une mère peut se retrouver devant un tribunal pour avoir giflé une fille insolente qui l’insultait.
Par ailleurs, je ne m’étendrai pas sur l’incohérence du sieur Ciotti qui, en août 2010, préconisait une peine de « jusqu'à deux ans de » prison pour les parents des enfants coupables d’absentéisme scolaire pour, en juin 2011, présenter au président Sarkozy tout un arsenal d’initiatives pour remédier au problème des 80 000 peines de prison en attente d’exécution en France.
Pour en revenir à mon propos, il n’est donc pas étonnant qu’Eric Ciotti ait entrepris une lutte éminemment morale en s’attaquant aux vrais fraudeurs, aux vrais responsables du marasme du budget de l’État, à savoir... les allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA).
Éric Ciotti est déjà à l’origine de l’une des premières brigades anti-fraude au RSA laquelle, en un an, aurait remporté un franc succès avec la suspension des droits de plus de 2000 allocataires et plus de 70 dépôts de plainte.
Mais le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes a l’ambition de son noble combat et entend lui donner les moyens nécessaires pour réaliser son objectif : mettre hors d’état de nuire ces salopards de pauvres qui vampirisent le budget de l’État.
Il a donc fort intelligemment conçu la « pénalité administrative » qui consiste tout simplement, comme son nom l’indique, à condamner les auteurs soupçonnés de toucher indûment le Revenu de Solidarité Active d’amendes variant de 303,10 € à 12.124 €.
Et là où le projet est génial c’est que la « pénalité administrative » n’oblige pas à passer par la voie de la justice :
« En clair, cela va nous permettre d’aller plus vite qu’avec l’option des procédures judiciaires.
Globalement, on va privilégier cette solution prévue par la loi, sauf lorsque les fraudes sont trop graves, structurées et organisées. Le but est d’apporter une réponse immédiate, de raccourcir les délais et de lancer un message à tous ceux qui seraient tentés de tricher. Il n’y aura aucune impunité ! » Dixit le concepteur du projet, l’ingénieux Éric Ciotti.
Je suis bien certaine que tous les lecteurs de cet article auront à cœur de le féliciter pour ses brillantes initiatives et, à cet effet, je communique l'adresse où il est possible d’envoyer ses éloges : www.eric-ciotti.com
41 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON