Espionnage américain : besoin d’un internet français
L’on ne peut que s’étonner de l’étonnement de nos dirigeants face à l’ampleur de l’espionnage américain en Europe. L’on sait depuis de nombreuses années que la NSA intercepte avec l’aide des grandes entreprises américaines de l’internet les communications du monde entier (son budget est supérieur à celui de la CIA ! Et elle emploierait 38 000 personnes contre 21 000 pour la CIA).
C’est donc faire preuve d’un angélisme certain que de croire que le portable d’Angéla Merkel était épargné. Alors même que des négociations commerciales transatlantiques importantes sont en cours.
Mais cela doit amener néanmoins à se poser les bonnes questions : tout d’abord comment éviter que nos concitoyens, nos entreprises, nos administrations et notre armée ne soient de véritables passoires ?
Car, nous aussi nous espionnons nos alliés, mais ces derniers ne font pas semblant de ne pas le savoir et prennent les mesures adéquates.
A cet égard, le fonctionnement de l’internet pose de vraies questions car il facilite grandement la tâche des Etats-Unis et pourrait en cas de conflits d’intérêt croissant devenir un moyen de pression sur nous.
Ainsi, l’organisme qui décide des adresses IP internet et de son fonctionnement en dernier ressort est de loi californienne : l’ICANN. C’est lui qui en dernier ressort autorise la création de sites en .com, .fr etc… Même si les 13 serveurs maîtres ne sont plus tous physiquement présents sur le territoire américain.
Toutes les demandes des autres nations pour faire évoluer ce système ces 15 dernières années ont échoués. Tant et si bien qu’en 2006, les chinois ont pris le taureau par les cornes et ont décidé de faire sécession en créant leur « propre internet ».
Il est vrai que les chinois en profitent aussi pour établir une stricte censure sur l’internet de leur pays, mais le principe de fonctionnement reste valable dans un cadre démocratique : les serveurs maîtres sont en Chine, les adresses internet des sites sont décidées en Chine.
C’est techniquement parlant le meilleur moyen de se soustraire à ce qui fut créé initialement sous le nom d’ArpaNet (l’ARPA était dans les années 70 le département de recherche de l’armée américaine).
Un tel système permettrait à notre pays de sécuriser (en partie) ses communications et de ne pas avoir à craindre des dénis de services (des blocages d’internet qui seraient affreusement gênant, notamment pour les banques) en cas de « divergences » avec les Etats-Unis.
Un tel système devrait bien sûr être sous le contrôle de la CNIL pour éviter toute dérive du gouvernement ou des grandes entreprises d’internet.
Les cris d’orfraies poussés par nos dirigeants sont attendrissants, mais ce dont ont besoin nos concitoyens ce sont des mesures pratiques, techniquement fiables, et qui permettent non seulement de limiter l’espionnage, mais aussi de sécuriser l’accès à internet, car ne l’oublions pas :
Pas d’internet = pas de carte bancaires ou pas de transmission téléphoniques etc…, nous avons donc un besoin vital de sécuriser et de rendre indépendant notre propre système !
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