« Essayez d’être dans la réalité, pas dans les mythes. » (Lionel Jospin, 24 avril 2002)
Le spectacle de l’antiracisme au détriment de l’anti-paupérisme[i]
L’oligarchie sait leurrer les luttes sociales des « sans-dents ».
Depuis les années 1950, contre le péril rouge socialiste et communiste dans des pays du tiers monde (l’Égypte de Nasser, l’Iran de Mossadegh, l’Afghanistan des années 1970), les États-Unis ont fait monter le péril vert, l’islamisme (le président Dwight Eisenhower recevait déjà une délégation des Frères musulmans le 23 septembre 1953[ii]), avec leurs vassaux saoudiens puis qatari.
En France, lorsqu’après 23 ans de Cinquième République, le programme socialiste a gagné la présidence et l’Assemblée Nationale (mais pas le Sénat, structurellement plus verrouillé à droite), après que Mitterrand ait annoncé au Congrès d’Épinay le 13 juin 1971 : « Celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi [...], avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du Parti Socialiste. »[iii]
Mais l’opposition à sa réalisation a été telle qu’avec le tournant de la « rigueur » de 1983, diverses diversions ont été trouvées par le pouvoir mitterrandien pour persévérer dans son être au pouvoir, en divisant la droite, et en espérant regagner aux élections législatives de 1986 en introduisant la proportionnelle afin que le FN rentre à l’Assemblée Nationale.
Ce fut aussi la propagande pro-capitaliste libérale, dans l’émission Vive la crise !, avec déjà la participation d’Alain Minc (futur soutien d’Emmanuel Macron), sur Antenne 2 le 22 février 1984, où le comédien Yves Montand disait : « La gauche est bien obligée de reprendre des positions sur l’économie qui étaient traditionnellement celles de la droite. L’ennui, c’est qu’elle a perdu trois ans. », et sa conclusion d’un défi et une responsabilisation individualiste de la croissance du chômage, qui plairait à Emmanuel Macron : « C’est vous et vous seul qui trouverez la solution. » ; et le lendemain dans le bien nommé journal Libération, où Serge July écrivit : « Les peuples occidentaux ont vécu dans une sorte de ouate sociale depuis vingt ans. » ; donc, « Il faut transformer les sujets passifs en sujets actifs, faire des citoyens entreprenants. ». Sur la chaîne encore d’État TF1, le 28 février 1986 commença la série d’émissions Ambitions, valorisant le succès capitaliste, avec comme présentateur l’homme d’affaires Bernard Tapie, que l’admiratif Mitterrand lancera en politique auprès de lui après que leur ami publicitaire Jacques Séguéla les ait présentés.
Idéologiquement, ce qui allait importer, ce n’est plus la lutte pour (ou par) les gentils pauvres contre les méchants riches et, mais celle plus évidente moralement des gentils antiracistes contre les méchants racistes[iv].
Comme le résume Michel Onfray dans Le Miroir aux alouettes (Plon, 2016, chapitre 3 : « Anatomie d’un bouc émissaire. Généalogies du Front National »), la progression du Front National, petit parti d’extrême-droite fut fomentée par l’incitation de François Mitterrand à inviter son président dans les médias d’État, faisant passer le FN de 0,5% aux élections municipales de 1983 à 11% aux élections européennes de 1984, après surtout le passage de Jean-Marie Le Pen à la plus importante émission politique télévisée, L’Heure de Vérité, le 13 février 1984. La création d’un épouvantail sera facilitée par l’histrion Jean-Marie Le Pen, personnalité bouffonne facile à diaboliser, c’est-à-dire étymologiquement à diviser : Jean-Marie le Pen est un provocateur que son camarade d’études le cinéaste Claude Chabrol qualifiait de « fout-la-merde magnifique »[v], prompt à se faire remarquer en public.
C’est aussi ainsi que fut créé SOS Racisme par Julien Dray et Harlem Désir (Histoire secrète de SOS Racisme, écrit en 1990 par un des cofondateurs manipulés, Serge Malik). Jacques Attali, conseiller spécial de François Mitterrand, rapporte dans son journal Verbatim. Tome 1. Chronique des années 1981-1986 :
« Lundi 1er avril 1985. Harlem Désir lance « SOS Racisme ». Jean-Louis Bianco [alors secrétaire général de la présidence de la République française] a tout organisé à l'initiative de Jean-Loup Salzmann et Julien Dray. Christophe Riboud[vi] a financé. » (Fayard, 1993, p. 793).
Jean-Louis Bianco, dans Mes années avec Mitterrand (Fayard, 2015, chapitre 16 : « La véritable histoire de SOS Racisme »), montre qu’il s’agissait d’une solution face à « la difficulté du parti socialiste à mobiliser la jeunesse », c’est-à-dire à la faire voter pour lui, but qui sera atteint avec la réélection en 1988 du président avec le slogan de Jacques Séguéla, « Génération Mitterrand », paradoxal pour le gérontocrate septuagénaire. Bianco précise le rôle qu’il a donné au publicitaire devenu conseiller en communication de Mitterrand (puis du président suivant, Jacques Chirac), Jacques Pilhan, créateur du badge de la main jaune. Ce rôle est occulté sur la page Wikipédia « Touche pas à mon pote » qui ne parle que de « Cette main avec ce logo, créés par le journaliste Didier François », qui avait alors vingt-cinq ans[vii].
Le Journal de 20H de la télévision d’État Antenne 2, le 15 juin 1985[viii], diffusa la propagande du succès fulgurant et semblant spontané, en dix mois, d’une bande de jeunes médiatisés, en occultant les vieux de l’ombre qui tiraient les ficelles de leurs marionnettes (ça rappelle le comédien Emmanuel Macron, avec derrière les mêmes Jacques Attali et Pierre Bergé...). la « dénonciation apolitique et morale du racisme et de la valorisation de la jeunesse »[ix] se fait à coups de concerts, comme celui du 15 juin 1985 avec « un budget de 3 millions de francs issu des subventions gouvernementales ».
Plus de trente ans après, il paraît incroyable que le Secrétaire Général du Parti Communiste français Georges Marchais ait discouru en 1980 et 1981 contre l'immigration qui faisait diminuer le salaire des travailleurs : « Il faut stopper l'immigration clandestine et officielle. Il est inadmissible de faire rentrer des nouveaux travailleurs immigrés en France alors que notre pays compte deux millions de chômeurs français et immigrés. », comme un siècle plus tôt le député socialiste Jean Jaurès qui déclarait devant l’Assemblée Nationale que « nous protestons contre l’invasion des ouvriers étrangers qui viennent travailler au rabais » [x].
La convergence de l’intérêt du parti mitterrandien et de la ploutocratie libérale capitaliste a rendu tabou ce discours dans les partis à gauche. Le porteur dominant de ce discours sera désormais le Front national qui attirera ainsi l’électorat le plus populaire.
Dans cette lancée, le successeur en 1994 de Georges Marchais, Robert Hue, autorisa dès 1997 des défilés de mode au siège du PCF[xi], créa en 2009 le Mouvement des Progressistes au nom révélateur[xii], et enfin en toute logique rallia Emmanuel Macron, avec l’ultralibéral Alain Madelin.
Avec cet allié objectif que fut le FN, sera facilitée dès lors l’infamie dominante, la reductio ad hitlerum du parti unique et exclusif des « fascistes » ou « néo-nazis », vichyssois, pétainistes, des colonialistes, sexistes, xénophobes, etc.
Après, on minimisera ou on négligera que :
- Mitterrand faisait fleurir la tombe du maréchal Philippe Pétain de 1984 à 1991 ; qu’il ait été financé par son ami le banquier René Bousquet, qui fut secrétaire général de la police du régime de Vichy, et organisateur de la rafle de juifs au Vélodrome d'Hiver, et que Mitterrand défendit en 1995 en disant à l’écrivain Jean d’Ormesson : « Vous constatez là l’influence puissante et nocive du lobby juif en France. »[xiii]. Ministre de la Justice, Mitterrand avait rédigé et fait adopter en mars 1956 la loi donnant tous pouvoirs judiciaires aux militaires en Algérie, permettant donc la torture, et autorisa l’exécution de nombreuses peines de mort de militants anticolonialistes.
- Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde en 1942, était préfet de police de Paris de De Gaulle de 1958 à 1967, avec en particulier le massacre du 17 octobre 1961 ; puis il fut ministre du Budget de Giscard de 1978 à 1981 ;
- Jean –Marie Le Pen avait voulu s’engager à seize ans dans les Forces Françaises Intérieures[xiv] ;
- Jacques Chirac en 1983 affirmait à propos de fusion RPR-FN à l’élection municipale de Dreux que : « Ceux qui ont fait alliance avec les communistes sont définitivement disqualifiés pour donner des leçons en matière de droit de l'homme et de règles de démocratie. […] Je n'aurais pas du tout été gêné de voter pour la liste RPR-FN au second tour. Cela n'a aucune espèce d'importance d'avoir quatre pèlerins du FN à Dreux comparé aux quatre ministres communistes au conseil des ministres. » ; le 19 juin 1991 il parlait ainsi des voisins d’une famille française : « Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs. » et la décrivait ainsi : « un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50.000 francs de prestations sociales sans naturellement travailler ! Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur [...] » ; ou disait en 1978 : « Pour moi, la femme idéale, c’est la femme corrézienne, celle de l’ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s’assied jamais avec eux et ne parle pas. » ; ne comprenant pas que le président Chirac veuille autoriser l’avortement, il trouvait qu’il y avait des problèmes plus urgents et disait que « Les femmes se sont toujours débrouillées. Elles continueront à se débrouiller. » (Simone Veil : Une Vie, Stock, 2007).
La quadripolarisation actuelle
Pour l’élection présidentielle française de 2017, l’analyse de la quadripolarisation politique par le politologue Thomas Guénolé[xv] est éclairante sur l’existence de deux axes : économique (où sera plus ou moins revendiqué l’anti-paupérisme) et sociétal (où sera plus ou moins revendiqué l’antiracisme), qui produisent quatre positions de base.
Les quatre premiers candidats au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 en France expriment cette quadripolarisation, avec entre 24,01% et 19,58% des votes comptabilisés (loin devant le cinquième, Benoît Hamon, avec 6,36%).
Élection présidentielle française de 2017 |
Valeurs sociétales, morales, "mobilières" |
||
|
Libéralisme, progressisme social, des mœurs ("gauche") |
Conservatisme social des mœurs ("droite") |
|
Valeurs économiques, "immobilières" |
Libéralisme, progressisme économique ("modération", "centrisme") |
Emmanuel Macron (libre-échangistes progressistes : individualistes) Cohérence |
François Fillon (libre-échangistes conservateurs) Déchirure |
Protectionnisme, économique, conservatisme des acquis sociaux, socialisme ("extrémisme") |
Jean-Luc Mélenchon (protectionnistes progressistes : altermondialistes) Déchirure |
Marine Le Pen (protectionnistes conservateurs : nationalistes) Cohérence |
En diagonale, se trouvent les candidats plus opposés.
On constate que le clivage droite-gauche est surtout sociétal (défense des traditions familiales, ethniques ou religieuses, versus défense des libertés des minorités, mariage homosexuel, etc.), et que le clivage entre défenseurs du libéralisme économique sont ceux qui sont qualifiés de centristes, de modérés (par ceux-là mêmes qui ont la puissance de qualifier, les nantis possédant les médias), alors que les défenseurs d’un protectionnisme économique, des acquis sociaux, des services publics, seraient des extrémistes. Parmi les électeurs, il y a surtout une dichotomie entre ceux qui sont au centre des villes et de la société, et ceux qui en sont à la périphérie ou en sont exclus (jusqu’à moins voter, renforçant cette exclusion).
Le résultat du premier tour a mis devant le couple des opposés que le psychanalyste Jacques-Alain Miller dit « cohérents »[xvi], c’est-à-dire défendant à la fois les libéralismes économique (ce qu’il appelle « les valeurs mobilières ») et sociétal (ce qu’il appelle « les valeurs immobilières ») : donc Emmanuel Macron ; et les protectionnismes ou traditionalismes économique et sociétal (Marine le Pen), au détriment de ce qu’il nomme les « déchirés » (11mn30s), Fillon et Mélenchon. La droite a toujours eu cette incohérence, de défendre le capitalisme libéral en croyant conserver les traditions qu’il détruit pourtant peu à peu. La gauche est à l’origine (la Révolution) le capitalisme libéral individualiste cohérent, voulant libéraliser tous les domaines au profit de quelques individus gagnants. C’est par réaction à cette atomisation, la destruction de leur autonomie, de leur cadre de vie par l’industrialisation, que dans les années 1810-1830, les ouvriers se sont révoltés (les luddistes voulant détruire les machines en Angleterre, les canuts dans l’industrie textile à Lyon), et que s’est formé contre l’individualisme le socialisme, qui défendait une société plus solidaire et égalitaire, un protectionnisme économique, la famille. Il faudra attendre plusieurs décennies pour qu’ils puissent rentrer à la gauche de l’Assemblée Nationale.
Le Front National de Jean-Marie Le Pen avait dans les années 1980 un programme proche du candidat François Fillon maintenant : un libéralisme reaganiste-thatchériste en économie, avec un affichage des valeurs catholiques traditionnelles françaises. Avec les ravages de cette politique économique dominant les années 1980, et l’ascension de Marine Le Pen, héritière familiale plus que de convictions, des idées socialistes protectionnistes se sont imposées, avec l’appui qu’elle a trouvé en rencontrant le jeune Florian Philippot, se revendiquant du chevènementisme et du gaullisme social. Face à une dérive qu’ils jugent gauchiste, de vieux compagnons du FN ont souvent préféré soutenir François Fillon, comme par exemple le président de Radio Courtoisie et du Parti National Libéral, le catholique intégriste Henry de Lesquen[xvii], qualifiant le vice-président du FN de « funeste Philippot »[xviii].
Ce qui apparait avec la ligne philippot-mariniste protectionniste, c’est une convergence des populismes (au sens neutre de défense des peuples) contre l’élitisme de Fillon et Macron (les deux candidats préférés de la ploutocratie). Il y a même une rivalité jalouse[xix] de la part de Mélenchon, déprimante selon ses aveux pour lui avec le choc du premier second tour du Front National le 21 avril 2002 : le Front national est devenu le premier parti populaire de France, par cela même qu’il a cristallisé le discours anti-immigrationniste tenu jusqu’à Georges Marchais. Mélenchon se montre toujours admirateur de Mitterrand, pourtant le fossoyeur de ce discours[xx]. La différence est entre un protectionnisme solidaire internationalement, altruiste, xénophile, du côté de la gauche, et d’un protectionnisme égoïste, xénophobe, du côté de Marine Le Pen, celle-ci répétant qu’elle n’est en charge que des Français, seuls à lui confier un mandat.
Conclusion
La campagne du second tour voit toujours la diabolisation opérer, mais de moins en moins efficacement : Mitterrand est mort ; Jean-Marie Le Pen est exclu ; les promesses trahies de l’Union Européenne s’accumulent (prospérité, sécurité, référendum sur le traité européen du 29 mai 2005, désastre grec) ; Jean-Luc Mélenchon n’appelle plus immédiatement à voter contre le Front National qu’il avait désigné auparavant comme l’ennemi fondamental.
Il est de plus en plus difficile pour des socialistes et des communistes d’appeler à voter pour le candidat le plus à gauche. Déjà, si Lutte Ouvrière avec sa candidate présidentielle Arlette Laguiller, avait appelé à voter pour Mitterrand contre la droite à l'élection présidentielle de 1981, elle s’y était refusée à celle de 1988, n’y trouvant pas de différence suffisante, et s’était aussi refusée à appeler à voter contre Jean-Marie Le Pen en 2002.
Dans Le Monde du mercredi 24 avril 2002, dans un article intitulé : « Jospin refuse de donner une consigne sur le « choix difficile du second tour », p. 7), Lionel Jospin, le candidat du PS déchu par le FN, avait refusé à appeler à voter contre Jean-Marie Le Pen. Venu par entrisme trotskiste au Parti Socialiste jusqu’à le diriger, en connaissant donc bien ses arcanes, et connaissant aussi la peine que méritait le président Chirac, il avait affirmé :
« Le choix est difficile. Je ne veux pas peser dans un sens ou dans l'autre. Réfléchissez-y bien. Essayez d'être dans la réalité, pas dans les mythes. »[xxi].
Chacun doit aussi déterminer quel est l’axe le plus important, entre celui traditionnel du paupérisme et de l’anti-paupérisme, et celui moderne du racisme et de l’antiracisme, et où sont les miroirs aux alouettes.
[i] À noter que le mot n’a que 14 occurrences sur le moteur de recherches internet Google, contre 280.000 pour « antiracisme »...
[ii] Wikipédia, article « Frères Musulmans », paragraphe « Interdictions et dissolutions en Égypte », https://fr.wikipedia.org/wiki/Frères_musulmans#Interdictions_et_dissolutions_en_Égypte ; et paragraphe « Des alliances de circonstance qui mènent à des scissions », https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_musulmans#Des_alliances_de_circonstance_qui_m%C3%A8nent_%C3%A0_des_scissions.
[iv] Il y a aussi l’antisexisme qui va lutter contre un écart de salaire de 1,24 fois (qui existe moins dans le secteur public que dans le privé, mais d’autant plus qu’on est dans les hauts salaires du libéralisme), omettant les salaires de milliers de fois entre le patron d’une firme multinationale et ses ouvriers qui ruinent leur santé ; ou va imposer juste une parité sexuelle, amenant plus de femmes en politique alors que les ouvriers en sont de plus en plus évincés. Solveig Godeluck, « L’écart de salaire entre hommes et femmes tarde à se réduire », Les Échos, 7 mars 2017, https://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211856455015-lecart-de-salaire-entre-hommes-et-femmes-tarde-a-se-reduire-2070351.php.
[v] Philippe Lançon : « Après coup. Chabrol joue Le Pen », dans Libération, 11 janvier 1999, http://www.liberation.fr/medias/1999/01/11/apres-coup-chabrol-joue-le-pen_263351.
[vi] Président directeur général de l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP), important actionnaire de Libération et de La Provence (https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Riboud).
[vii] « Touche pas à mon pote », fiche Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Touche_pas_à_mon_pote.
[viii] Journal de 20H d’Antenne 2, le 15 juin 1985, http://www.ina.fr/video/CAB8501497001.
[ix] Foued Nasri : « SOS Racisme : une logique festive qui emprunte à la publicité », L'Humanité, 12 Juin, 2015, http://www.humanite.fr/sos-racisme-une-logique-festive-qui-emprunte-la-publicite-576731.
[x] Porte de Pantin le 27 mars 1980 : https://rutube.ru/video/f48c2b10dafbc700c713c38878b2a828/ ; puis Montigny-lès-Cormeilles le 20 février 1981 : https://rutube.ru/video/b50b23fa4a25ed3f2ce269e5360abcb0/. La vidéo est souvent publiée afin de rappeler le changement fondamental de discours socialo-communiste.
Discours de Jean Jaurès du 17 février 1894 :
« Oui, nous devons protection au petit propriétaire, cultivateur, au métayer obéré, au fermier dans la peine. Et voici pourquoi, au point de vue socialiste, je ne me sens pas gêné de leur accorder une protection.
C’est parce que pour ceux-là, comme je le disais tout à l’heure, la forme même du salaire, c’est le prix du produit, et quand nous leur assurons à ces ouvriers de la démocratie rurale le minimum de salaire que nous réclamons pour la démocratie ouvrière.
Et de même, nous protestons contre l’invasion des ouvriers étrangers qui viennent travailler au rabais.
Et ici, il ne faut pas qu’il y ait de méprise : nous n’entendons nullement, nous qui sommes internationalistes… […] Vous entendez bien que ce n’est pas nous qui voulons éveiller entre les travailleurs manuels des différents pays les animosités d’un chauvinisme jaloux ; non, mais ce que nous ne voulons pas, c’est que le capital international aille chercher la main d’œuvre sur les marchés où elle est le plus avilie, humiliée, dépréciée, pour la jeter sans contrôle et sans réglementation sur le marché français, et pour amener partout dans le monde les salaires au niveau des pays où ils sont au plus bas.
C’est en ce sens, et en ce sens seulement, que nous voulons protéger la main d’œuvre française contre la main d’œuvre étrangère, non pas, je le répète, par un chauvinisme d’esprit, mais pour substituer l’internationale du bien-être à l’internationale de la misère.
[…] je dis que l’allié le plus puissant du socialisme, dans l’ordre intellectuel bien entendu, c’est la doctrine protectionniste. Elle part absolument du même principe : réduite à la plus simple expression, elle affirme le droit et le devoir du gouvernement d’intervenir dans la distribution, dans l’emploi des capitaux ; elle affirme que le gouvernement a pour mission, pour fonction de substituer sa volonté qu’il tient pour la plus éclairée, à la volonté libre des individus. »
(Discours parlementaires. Recueillis et annotés par Edmond Claris. Tome premier, 1912, http://classiques.uqac.ca/classiques/jaures_jean/discours_parlementaires_t1/discours_parl_t1.html).
[xi] Jade Lindgaard : « Prada au PC », Les Inrocks, 09 novembre 2000, http://www.lesinrocks.com/2000/11/09/musique/prada-au-pc-11227556/.
Éric Hacquemand : « Ex-patron du PC, le sénateur Robert Hue tire sa révérence », Le Parisien, 10 mai 2016, http://www.leparisien.fr/politique/ex-patron-du-pc-le-senateur-robert-hue-tire-sa-reverence-10-05-2016-5783365.php.
[xii] Jean-Claude Michéa : Le Complexe d'Orphée : La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès, Climats, 2011.
[xiii] Renaud Dely : « Quand Mitterrand parlait du « lobby juif » », Libération, 27 août 1999, http://www.liberation.fr/france/1999/08/27/quand-mitterrand-parlait-du-lobby-juif_280524.
[xiv] Romain Rosso : « Quand Le Pen voulait rejoindre les FFI », L’Express, 29/03/2007, http://www.lexpress.fr/informations/quand-le-pen-voulait-rejoindre-les-ffi_680693.html.
[xv] Thomas Guénolé : « Vers la quadripolarisation de la vie politique française », 09/01/2017 , http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/09/31001-20170109ARTFIG00262-vers-la-quadripolarisation-de-la-vie-politique-francaise.php.
Jacques Munier : « Fin de la bi-polarité ? », Le Journal des idées, France Culture, 11.01.2017, https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/fin-de-la-bi-polarite.
[xvi] L'Invité des Matins par Guillaume Erner : « Dernières réflexions avant le vote, avec Jacques-Alain Miller », 20.04.2017, 2e partie, https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/dernieres-reflexions-avant-le-vote-avec-jacques-alain, 8mn58s-13mn.
[xvii] Henry de Lesquen : « Retrait de ma candidature en faveur de François Fillon », communiqué du vendredi 3 mars 2017, https://lesquen2017.com/2017/03/03/je-soutiens-francois-fillon-contre-loligarchie-cosmopolite-par-henry-de-lesquen/.
[xviii] Dominique Albertini : « Henry de Lesquen, trop extrême même pour Radio Courtoisie », Libération, 13 juin 2016, http://www.liberation.fr/france/2016/06/13/henry-de-lesquen-trop-extreme-meme-pour-radio-courtoisie_1459064.
[xix] Emmanuel Blanchard, documentariste de Marine Le Pen, la dernière marche ? sur France 3, http://www.france3.fr/emission/marine-le-pen-la-derniere-marche, 16 janvier 2017) a dit sur France 5 le 16 janvier 2017 à C à nous son attachement au peuple. On voit cela aussi dans le documentaire sur Jean-Luc Mélenchon (Gérard Miller, Jean Luc Mélenchon, l'homme qui avançait à contre courant, http://www.france3.fr/emission/jean-luc-melenchon-lhomme-qui-avance-contre-courant, 30 janvier 2017). Il y a une rivalité imitative de la part de Mélenchon contre Marine Le Pen, une jalousie du basculement du peuple des partis Socialiste et Communiste vers le Front National.
[xx] Il n’a pas su égaler la stratégie de Mitterrand qui avait phagocyté le PCF pour gagner. Mélenchon avait une chance unique avec l’élection primaire de gauche de faire l’opération inverse en se présentant comme le candidat unique de l’union de la gauche en récupérant le PS, moyen le plus probable pour empêcher l’élimination au premier tour (presque 26% de voix pour Mélenchon plus Hamon). Il n’a pas eu le courage de tenter ce quitte ou double ; il a aussi étonnamment refusé le dernier débat entre tous les candidats trois jours avant le premier tour, alors qu’il était celui qui était le meilleur débateur.
[xxi] « des pressions de ses proches finiront par le convaincre, le 26 avril, de publier un bref communiqué où, « bien que sans illusion sur le choix » proposé, il réclame aux Français d’« exprimer leur refus de l’extrême droite ». ». Jean-Marie Pottier : « Petit guide de la bonne consigne de vote », 22.04.2012, http://www.slate.fr/story/53501/presidentielle-second-tour-consigne-vote.
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