Est-ce bien raisonnable ?
Est-ce bien raisonnable de sortir dans les rues pour demander du pain, comme il y a deux cent trente trois ans ? N’est-ce pas là une acceptation, une approbation du régime royaliste en place ? N’est-ce pas là, suite à notre histoire depuis deux siècles, une abdication de notre volonté d’émancipation ?
Tirer la manche du gouvernement pour avoir une pièce, et vous voudriez qu’ils nous respectent ? Il y a deux cent trente trois ans, c’est le régime que les bourgeois mirent à bas. Et si aujourd’hui c’était nous ?
Le pouvoir d’achat, est-ce vraiment notre premier pouvoir à récupérer ? Pouvoir être soignés, pouvoir être entendus, pouvoir être instruits, éduqués.. ?
Avant, n’est-ce pas plus important, les institutions de santé à restaurer ? L’Éducation à réinventer ? Notre dignité à faire respecter ?…
Pourquoi toujours réclamer de quoi payer les ersatz à notre équilibre, notre bonheur ? Pourquoi ne pas vouloir, et imposer, les conditions de ceux-ci ?
Plutôt qu’avoir de quoi payer, même en râlant, ne devrions-nous pas transformer la répression routière en sécurité routière, comme cela fut pendant des décennies ? On ne rend pas les gens civiques en les ponctionnant, ou en les réprimant, ici pour des dépassements de vitesse dont la ligne a été décidée bien artificiellement. N’est-ce pas sadique de demander à des gens de respecter des lois iniques ?
Pourquoi accepter payer un contrôle technique, obligatoire pour nos véhicules puisque, en toute logique, personne n’a envie de voir sa voiture déglinguée au point de l’envoyer dans le fossé ? Pourquoi pas un contrôle gratuit et non obligatoire ? Un service public.
Pourquoi payer des dividendes à des feignasses plutôt que payer des services publics faits par des personnes formées et bien payées ? Heureuses de travailler et être utiles et efficaces : quand les gens sont confortables ( anglicisme ) dans leur métier, reconnus dans leurs compétences, bien payés pour pouvoir vivre normalement, ils exécutent leurs tâches, honorent leurs engagements, avec le plaisir d’accomplir leur mission qui donne épanouissement. La mission du service public n’était pas un vain mot quand il était apprécié à sa juste valeur.
Pourquoi payer nos autoroutes plus cher que ce qu’elles coûtent à entretenir, étant entendu qu’il y en a assez vu que nous allons bientôt préférer la terre au goudron ?
La lenteur à la dispersion ? La sédentarité à l’errance ?
Pourquoi rendre fous les facteurs, alors que facteur est le métier de relations et communication par excellence ? Et que la communication et la relation sont les fondements de la vie sociale ? Aussi pourquoi payer si cher le moindre courrier, le moindre colis et leur donner des conditions de travail humiliantes ?
Pourquoi tolérer la fabrication de l’incompétence en lieu et place du savoir, du savoir-faire et de la réalisation de soi ? Pourquoi payer des sommes folles des travaux faits par des entreprises qui ont comme frais principaux la communication de leurs techniques de vente ?
Comment a-t-on pu accepter que des instituteurs soient renvoyés parce qu’ils manifestaient leur refus de « réformes » débiles ?
Comment peut-on accepter toutes les causes et n’y trouver remède que par l’extérieur ? Ceci n’est vrai que pour les causes qui ne sont pas dues à l’Homme. Cet abandon de soi nous pousse en avant dans une accélération effrénée dont on devine bien comment elle finira.
Nous écrivons, nous crions « liberté » partout, tout le temps depuis des siècles ; aujourd’hui est-ce, voyons, parce que la liberté étant la responsabilité, donc la tenue de nos engagements, cela qui fut n’existe plus ? Vous connaissez un politique qui tient ses engagements ? Un garagiste ? Un enseignant, un médecin, un parent ?...
Pourquoi plus personne n’a envie de bosser ? Pourquoi tout le monde prend pour un progrès le revenu universel ? Pourquoi le sens du commun a-t-il disparu au point de n’être même plus un imaginaire ?
Ne devrions-nous pas élaborer un programme, d’urgence ? Et l’imposer ?
Par exemple, commencer par le commencement : l’instruction ; l’instruction est publique, l’éducation est privée, donc se donner les moyens de ne pas abdiquer notre pouvoir d’éducation.
La santé ; elle n’est vue aujourd’hui que comme le remède aux maux imposés par décisions politiques, ronds de jambes faits aux chimistes et autres pharmaciens, réparations de dégâts faits par le mode de vie imposé ; peut-on commencer à lutter contre l’absurde ? Retrouver nos billes et s’y fier ?
On peut aller jusqu’à donner comme exemple la constipation, une véritable plaie de civilisation ; plutôt que vendre ses poudres de perlimpinpin ou ses cachets toxiques, le médecin dans son rôle devrait dire : mais l’humain est fait pour bouger son cul, aussi foin de pruneaux ou autres laxatifs, marchez, montez les escaliers, courez, pédalez, portez, grimpez, mais pas un quart d’heure par jour !! cinq ou six heures par jour !! Vos boulots assis ne servant pas à grand-chose d’autre que vous faire des varices, du gras au bide et une mauvaise digestion.
Les animaux, plutôt que castrer tout le monde et enrichir les vétérinaires, la SPA devrait plutôt passer ses sous à faire des interventions dans les écoles, expliquer ce qu’est un chien, un chat, quels besoins ils ont, etc. les enfants ont bien réussi à éduquer leurs parents question poubelle de plastiques, ils peuvent le faire aussi pour la vie des animaux domestiques : non papa, je ne veux pas un chien, la maîtresse a dit qu’un chien avait besoin de liberté et d’espace, de présence aussi, mais il y a personne à la maison de toute la journée, on n’a pas de cour, ou une cour borgne…
Dans ce domaine l’ignorance est la quasi unique source de souffrance. Pour que tout le monde puisse avoir son chien dans son appartement, on stérilise à tour de bras, on élabore des races tranquilles, on fabrique des objets émouvants… si les mâles étaient mâles, les femelles femelles, si les vétérinaires ne se goinfraient pas sur les opérations asexuantes et le meurtre des nouveaux nés, il y aurait beaucoup moins de volontaires à posséder un chien, un chat : un animal a sa vie, ses instincts, son caractère, c’est pas donné comme tranquille de vivre avec lui en lui fournissant les conditions de son bonheur !
Hélas l’animal domestique est devenu un produit de consommation, au point d’être acheté, abandonné au gré de l’humeur. La réponse de la SPA, c’est : on castre et on fait payer, on invente trois critères de conditions minimum pour le bonheur du chien : ceux qui ne les additionnent pas dégagent.
Plus de pouvoir d’achat permet plus d’achat d’animaux, mais pas plus de conditions de bonheur de ces animaux et de leurs humains !
Pouvoir d’achat pour pouvoir manger de la viande deux fois par jour ? Pourquoi ne pas plutôt expliquer que nos ancêtres n’étaient pas malheureux de n’en manger qu’une fois par semaine, mais fatigués et malades de bien autres choses ?
Pouvoir d’achat pour passer ses fins de semaines à Malte ou ses vacances à Mayotte ? Parce que vous le valez bien ? Parce que les plages sont les lieux préférés des notables en ignominie au pouvoir ? Pouvoir d’achat pour acheter le prochain Itruc qui est si formidable comparé à la dixième génération que je viens d’acquérir ?
Ou bien pouvoir manger bien des produits de la terre riche cultivée par des mains aimantes et sachant faire sans prothèse chimique ? Mais alors il faut que tout le monde en ait, aussi, il ne s’agit plus de pouvoir d’achat mais de culture, d’agriculture, d’apprentissage, de philosophie de vie, d’idéal… d’espaces libérés ça coûte combien tout ça ?
Pourquoi ne pas expliquer... ? à quoi bon.
L’ersatz, l’artifice suffit à mes concitoyens, ils ne voient pas la différence entre l’appât et le gain, n’ont pas d’exigence ni lucidité pour voir le jeu cruel de la démagogie qui masque le mépris du pouvoir par une grossière connivence. Mais surtout mes concitoyens ont l’air d’ignorer que la liberté est sienne et s’exerce quel que soit l’environnement : on peut être ( on est sûrement ) aliéné dans un palais, mais libre dans un camp de concentration : la fin est la mort sans aucun doute mais le chemin qui y mène n’est pas le même.
Comment les humains ont-ils pu vivre leur vie, quand on sait les souffrances traversées : seuls ne souffrent pas les psychotiques : et ils nous gouvernent.
On peut, peut-être, être déjà, prêts à remédier à cela… mais elle est déjà en nous, cette détermination. Dans tous les fils de la pelote qu’il nous faudrait démêler, pour y voir plus clair, y discerner un horizon tangible, il faut d’abord regarder ses pieds et là, où on les met : le nazisme, dans le petit peuple français, en tout cas, a été le repoussoir, l’ignoble, et, de ce fait, tout ce qu’il nous advenait était bon…. Mais aujourd’hui : le peuple allemand qui vota Hitler, était brandi, magnifié, cajolé, flatté et c’est enthousiaste qu’il partait en guerre ! Aujourd’hui, chez nous, le peuple est bafoué, moqué, rabaissé, exploité et il vote quand même pour ses bourreaux… comprend qui peut. Peut-être parce que le lit de la bêtise et de la vénalité a été élagué et élargi au bull !
C’est bon, si tout le monde n’a pas encore compris, cela ne saurait tarder, car les erreurs des fous , c’est l’absence de discernement, d’anticipation et de retenue !!
J’oserais presque une maxime de mon cru, qui ne donne pas de recette, parce que j’exècre les recettes, mais qui pourrait synthétiser nos affaires du moment, un moment long hein !
La richesse n’apporte rien si ce n’est payer des putes au bord d’une piscine chauffée en buvant des cocktails raffinés et morfalant des canapés au caviar ; cela peut payer la maison de maître du village, la propriété d’un ancien comte, la Ferrari rouge que tout le monde remarquera ; sinon rien, ni grandeur spirituelle, ni bonheur intime, ni culture ni intelligence ni créativité qu’elle semble au contraire inhiber. Aussi, comme la richesse est matérielle et que son acquisition ne demande pas de qualités particulières, sauf un culot et un manque de principes moraux s’il ne s’agit pas d’héritage, il faut trouver des compensations : le pouvoir, le pouvoir sur autrui y pourvoie très bien.
Les paternalistes d’antan aimaient à pourvoir leurs subordonnés de quelques faveurs, quelques attentions, tandis que aujourd’hui la grande majorité, perverse et déviante semble avoir besoin de revanche - se donner des défis audacieux sur la surenchère de sadisme imposée – , on appelle ça l’hybris, la démesure : leur vie ne ressemble à rien qu’à un monceau d’artifices, de jeux qu’ils poussent jusqu’à la chute, et tout ce qui souffre, s’agite, s’énerve en face d’eux leur est sources de jouissance.
Certains s’efforcent de leur parler comme s’ils étaient normaux, beaucoup répugnent à voir la réalité, d’autres s’opposent ; et quand un qui a du poids s’oppose, la panique se répand et tout est mis en œuvre pour le juguler.
Tout notre système économique tient sur de l’artifice, tout notre système moral tient sur du vent, chaque mot qui nous sert de clé est un mensonge, chaque but est un leurre et sous cette chape de béton, quelques lurons continuent le chemin de l’humanité, éternel puisque c’est nous qui avons inventé ce mot.
Je vous invite à continuer, on pourrait en faire un volume à distribuer...
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