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Accueil du site > Tribune Libre > Et Cuba survécut au picoïl !!

Et Cuba survécut au picoïl !!

L'époque qui a suivi la chute de l'Union Soviétique est connue à Cuba comme la Période Spéciale. Cuba perdit 80% de ses marchés d'exportation et ses importations chutèrent de 80%. Le PNB chuta de plus d'un tiers. Les transports furent paralysés, plus de 50% des importations de pétrole furent supprimer. La faim fit son apparition. Le poids des cubains s'est abaissé de 10 kg par personne en dix ans. Il devint indispensable de revoir de fond en comble une économie cubaine qui était pétro-dépendante et se lancer dans un autre style d'économie qui par la force des choses était plus soucieuse de l'écologie. Mais pour que cette transformation radicale de l'économie avec toutes ces privations, soit une réussite, il était évident qu'il fallait un soutien inconditionnel d'un peuple en ses dirigeants et son modèle. Je vous laisse imaginer le nombre de révolutions qu'il y auraient eu Europe si cela s'était passé avec à sa tête des dirigeants tels que Sarkozy, Hollande, Cameron, Rajoy ou Renzy.

Dans cette nouvelle révolution mais verte cette fois ci, il a fallu introduire l'agriculture au cœur des villes. Avant, Cuba n'avait jamais été auto-suffisant mais après cette révolution, il n'y avait quasiment plus besoin d'importer. Les cubains ont remplacé leurs machines agricoles par la traction animale qui a le gros avantage de ne pas tasser les sols et donc de favoriser la vie microbienne. Plutôt que faire des grande saignée dans la foret pour y répandre la monoculture, Cuba utilise aussi la combinaison de culture pour éviter les pesticides et la sécheresse. Quant à la redistribution des terres, la règle était simple est bonne pour tout le monde. La terre soit on la cultive personnellement soit on la divise en petit lot pour producteurs. D'ailleurs 50 % des terres sont gérés par de petits producteurs. On estime aujourd'hui que 50% des légumes consommés à la Havane sont produits à l'intérieur de la ville, contre 90% dans les autres villes et villages. Depuis la transition, Cuba consomme désormais 21 fois moins de pesticides. Depuis 1995, la viande est rare et les légumes sont en abondance. Le régime des Cubains est devenu sain, pauvre en matières grasses, pratiquement végétarien. Leur mode de vie, ponctué de marches à pied et de parcours à vélo, est aussi plus sain.

La plupart de l'électricité à Cuba était généré à partir du pétrole importé, et les pénuries ont donc touché pratiquement l'ensemble de la population sur l'île. Pendant des années, les coupures de courant étaient imposées plusieurs fois par semaine. Dans un pays aussi chaud, vivre sans ventilateur ou climatiseur est pénible. Ce fut une véritable famine énergétique. Les gens attendait 3 heures les bus puis en arrivant au travail il n'y avait plus de courant, ils ne pouvaient donc pas travailler. Le gouvernement importa donc 1 million de bicyclettes de chine et en fabriqua autant, il les distribuèrent à la population et les convainquirent de s'en servir alors que ce n'est pas un pays qui avait cette culture de transport. Sans argent, le pays ne pouvait investir dans l'énergie éolienne ou solaire à grande échelle. Le pays a donc préféré se tourner vers les économies d'énergie et la mise en place de petites structures d'énergies renouvelables. Du coup aux États-Unis, 1 MW permettent d'alimenter 1000 foyers contre 100 fois plus à Cuba.

Pour couronner le tout en 1992 sous l'administration Clinton l'embargo qui datait de 30 ans a été amplifié : tout bateau accostant à Cuba ne pouvait pas mouiller dans un port états-unien les 6 mois qui suivirent. Ils ont vraiment essayé d'étouffer Cuba, notamment en empêchant Cuba de pouvoir se financer. Du coup l'inflation était galopante. Le rationnement était de vigueur. Mais malgré ceci Cuba a toujours permis aux gens de se soigner gratuitement.

Cette expérience cubaine doit être regardé avec beaucoup d'attention car les autres peuples du monde la connaîtront de la même façon. Si eux l'ont connu de manière artificielle du fait de l'embargo politique des états unis et du prix du marché global, nous, nous la connaîtrons pour des raisons structurelles. Faut-il s'inquiéter ou au contraire se réjouir que cette matière première s'épuise ? Une partie de la réponse se trouve dans l’expérience cubaine. Et peut-être que le capitalisme qui était né avec la bourgeoisie et donc avec les villes (bourg), mourra avec elles. Tandis que le socialisme (le vrai) lui amènera le dépassement de la contradiction entre les villes et les campagnes, tel que l'exemple cubain nous l'a montré.


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15 réactions à cet article    


  • Alren Alren 27 décembre 2016 18:14

    Ce sont les gens du monde entier qui devront à l’image des Cubains être solidaires pour gagner la course de vitesse contre l’extinction de l’espèce.
    Bien sûr cette course est perdue d’avance avec le capitalisme qui exalte au contraire le chacun pour soin le gaspillage, l’obsolescence et la panne programmées avec au bout du compte une fatale pollution tous azimuts.


    • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 14:43

      @Alren,

       Très juste. Nous vivons au dessus de nos moyens.
       Le jour du dépassement est de plus en plus tôt à l’échelle d’un an.
       La philosophie du numérique que je connais très bien, est la même : faire plus avec moins.
       Donc, ce n’est pas la manière cubaine qui est la seule dans cette économie du replis.
       


    • CN46400 CN46400 28 décembre 2016 08:16

      Cette expérience, imposée par les USA, aux cubains, est effectivement riche d’enseignement pour tous les peuples, mais il faut remarquer que la sortie réelle des pb fût l’arrivée au pouvoir au Vénézuela de Chavez qui a permis le retour à une situation correcte.

       Autre aspect est la chute des cours mondiaux du sucre qui a conduit les cubains a réduire significativement les surfaces de la canne (2/3) et de distribuer des lots (75ha) à ceux qui qui sont disposés à les travailler (usufruit et non propriété) pour produire d’autres produits.


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 14:28

        @CN46400,

         L’arrivée au pouvoir au Vénézuela de Chavez qui a permis le retour à une situation correcte et qui n’existe plus avec son poulain, Nicolas Maduro.
         Allez-vous aussi mettre les USA comme responsables uniques ?
         Non, il ne faut pas rigoler, les copies d’un original ne sont jamais ce qu’on pourrait penser.
         L’intelligence ne se transmet pas de père en fils, pourquoi se transmettrait-elle à un poulain pour refaire la même histoire ?
         L’avenir va au progrès et pas au cinéma muet en noir et blanc, puisque la 3D a pris plus de place..
         


      • CN46400 CN46400 28 décembre 2016 16:24

        @L’enfoiré

        Que je sache le pétrole vénézuelien arrive toujours à Cuba, qui, en retour, prend en charge la santé publique au Vénézuela...La variation des cours du pétrole ne change rien à cette situation, sinon que les indices sanitaires du Vénézuela approchent maintenant ceux de Cuba.


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 16:33

        @CN46400,

         Ben oui. Je n’ai pas dit le contraire. Cela ne répond pas au problème actuel.


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 16:39

        ... du Vénézuela.
        (oubli d’ajouter)


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 16:41

        Mais vous allez peut-être dire que ce qu’écrit le Monde est des balivernes


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 16:53

        @CN46400,

         Ce que vous oubliez, suis-je tenté de dire, c’est la versatilité des populations.
         On vénère un jour et on décapite le lendemain comme Robespierre du temps de la révolution française.


      • Ouallonsnous ? 29 décembre 2016 10:02

        @L’enfoiré

        « Mais vous allez peut-être dire que ce qu’écrit le Monde est des balivernes »

        Il faut être aveugle pour ne pas s’en apercevoir !


      • Ouallonsnous ? 29 décembre 2016 10:08

        @L’enfoiré

         Ce que vous oubliez, suis-je tenté de dire, c’est la versatilité des populations.

        Surtout quand cette versatilite est alimentée en sous main par ceux qui sont opposés au peuple !


      • L'enfoiré L’enfoiré 28 décembre 2016 14:21

        Les obligations font toujours loi de vie.
        On pourrait traduire cela par « Quand il n’y en a plus, il y en a toujours encore, mais plus les mêmes ».
        Il y a des gens qui se suffisent d’un minimum et pour eux, c’est tant mieux.
        Ils survivront toujours puisqu’ils se sont adaptés.
        D’autres que l’on appelle les dissidents du système, iront ailleurs quand ils le peuvent pour voir si l’herbe n’y est pas plus verte.
        Enfin, ils iront parfois au péril de leur vie.
        Mais le monde est pluriel. Ses ressortissants naissent au petit bonheur la chance ou de malchance.
        Dans n’importe quel régime, la dissidence n’est jamais la bienvenue.
        Ce qui relie tous les Cubains et les peuples : la musique.
        Dans laquelle tout passe sans qu’aucun dirigeant n’ose y apporter une note contraire.
        A Cuba, c’est la salsa. https://www.youtube.com/watch?v=M5A3KO7—C0
        Comme l’ouvrier disait du temps des Soviets : « on fait semblant de me payer. Je fais semblant de travailler, mais je danse ».
        L’espoir fait toujours vivre, l’attente fait mourir.
        Survivre n’est pas vivre.
        Pourquoi faut-il toujours un gouvernement autoritaire pour que les gens comprennent où est le bonheur ?
        Chercher pas docteur les raisons de son malheur, ailleurs.
        Son bonheur ou son malheur est en nous.
        Viva un cubalibre ou un cocktail mojita.... smiley


        • julius 1ER 28 décembre 2016 16:23

          Pour couronner le tout en 1992 sous l’administration Clinton l’embargo qui datait de 30 ans a été amplifié : tout bateau accostant à Cuba ne pouvait pas mouiller dans un port états-unien les 6 mois qui suivirent.


          @l’auteur,

          Merci pour l’info, c’est vrai que les soit-disant Démocrates US n’en sont pas à leur premières turpitudes !!!
          Quand aux cohortes de crétins qui parlent de Cuba comme n’étant qu’une simple dictature, je n’en ai encore vu aucun répondre sur le fait qu’un embargo n’’est ni plus ni moins qu’un assassinat économique avant que d’être un assassinat politique et idéologique !!!!!!!!!!!!

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