Et la mascarade continue.... encore quatre d’échappés ! (2)
Des djihadistes manipulés sortis de prison ? Pour la deuxième fois ??? Et pas vraiment les seules ! D’autres exemples se sont produits auparavant. Et ailleurs : en Angleterre, dans ce qu’on appelé le Londonistan, et en Algérie également, ou le pouvoir en place est allé loin dans la manipulation médiatique, embarquant la France au passage. Le DRS algérien n’a rien a envier à la CIA, loin de là : logique qu’un jour ces deux-là se croisent... et travaillent ensemble. Aujourd’hui où on commence à enfin savoir un peu mieux ce qui s’est passé à Tibérine, on y resonge : la manipulation et la désinformation vont de pair et sont le propre d’états peu regardants, notamment sur les droits de l’homme. Les prisonniers irakiens qui s’évadent avec la bénédiction des américains sont les mêmes que ceux qui disparaissent du paysage après avoir donné un sérieux coup de main au pouvoir algérien. La manipulation est la même et obtient le même but, celui de renforcer le pouvoir en place.

Et en effet, car le monde étant très petit, notre sanguinaire rencontrait obligatoirement les chefs du "Londonistan" dans un endroit que lui aussi fréquentait : "ce prédicateur de 43 ans est connu dans les milieux islamistes algériens comme étant le principal organisateur des réseaux salafistes algériens à Londres lorsqu’il officiait à la mosquée de Finshbury Park, lieu de regroupement des islamistes algériens dans la capitale britannique. Selon The Guardian, Abou Qotada a proposé un deal aux services secrets anglais pour « contrôler » les activistes algériens contre une immunité et un statut de réfugié politique et afin de prémunir le territoire britannique d’attentats terroristes par les groupes terroristes". Le responsable de la mosquée travaillait pour le MI5 !
Et les liens ont été étroits : "Entre 1996 et 1997, Abou Qotada a eu trois réunions secrètes avec deux officiers du MI5 afin de travailler comme une « taupe » pour les services anglais. Abou Qotada a eu à superviser les activités subversives des islamistes radicaux à Londres, principalement les Algériens du GIA puis du GSPC, afin qu’ils n’envisagent pas une action contre les intérêts britanniques en Algérie ou sur le sol anglais. Ce « deal » a permis aux services du MI5 de connaître la complexité des réseaux islamistes au Londonistan et de suivre l’évolution des courants soit confrériste, soit djihadiste salafiste. Il lui a surtout permis de disparaître une année avant l’entrée en vigueur de la loi antiterroriste britannique, avec la bienveillance de ses protecteurs, et d’être, actuellement, maintenu en détention à la prison de Belmarsh sans qu’aucune charge précise soit retenue contre lui". Tiens, lui aussi est en prison.... après y avoir échappé de peu en 2002. Enfin, c’est un peu plus complexe que ça : libéré le 17 juin 2008 de la prison de Long Lartin...il sera à nouveau arrêté en 2009 lors de l’enlèvement de 4 touristes anglais au Mali.. pour être à nouveau libéré en janvier 2009 ! Un fort mauvais calcul anglais en réalité : le 22 janvier à la frontière entre le Mali et le Niger, un de ses ressortissants, Edwin Dyer est enlevé et... assassiné quand même le 31 mai 2009 alors que l’une des evendications portait justement sur la libération d"Abou Qotada ! Au moment même où on évoque sa libération, un témoignage effarant d’un gamin de 15 ans qui a failli être recruté par ses soins relance la polémique ; c’est bien du lavage de cerveau, la fabrication de kamikazes, et l’auteur est bien le même individu ! Recruter jeune, l’assurance d’avoir un ascendant facile !
Le GSPC avait en effet de bien étranges comportements : le 23 octobre 2004, il diffusait par exemple un appel audio d’Abou Mohamed Al Yamani, (de son vrai nom Imad Abdelwaahed Ahmed Alwane) le chef du moment, évoquant ses liens avec Ben Laden : pratique, voilà les salafistes estampillés Al-Qaida, vite fait bien fait. Or depuis le 12 septembre, l’homme était mort... tué par l’armée algérienne dans une fusillade à Merouana, dans la région de Batna. Tout le monde soupçonne alors comme fabricant du faux message de soutien de Ben Laden l’émir Droukdel Abdelouadoud, alias Abou Moussaab Abdelouadoud désormais . Tout le monde se demande également où Droukdel, qui n’a pas énormément d’influence et aucun charisme, a bien pu trouver ce nouveau nom : il se fait appeler Moussaab Abdelouadoud : ce n’est autre que surnom du grotesque jordanien al-Zarqaoui, qui sera tué plus tard à Bakouba, en juin 2006 : le lien est donc plus que douteux, tant l’on sait que Zarqaoui n’est qu’une marionnette, un truand recruté pour faire la pub à un islamisme de pacotille et sanguinaire. Dans la vidéo diffusée le 11 septembre 2006 c’est le numéro 2 d’Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri en personne qui annonce donc que le GSPC a fait allégeance à Al Qaida et change de nom de mouvement pour devenir le BAQMI (qui devient l’AQMI l’année suivante). Au passage, le second d’Al-Qaida lance un missile médiatique à la France : le Baqmi est désormais selon lui "le bras armé d’Al Qaida pour frapper en France." Pour le pâle djihadiste Droukdel Abdelouadoud, ça ne suffira pas : en mars 2010 il se fait évincer du groupe devenu entre temps celui de l’Aqmi.... des faux messages audio au nom d’Al-Qaida ??? Voilà qui n’est pas sans en rappeler d’autres !
Au sein du GSPC, ça valse en effet... car dans le groupe il a de drôles de zèbres. Qui, un jour disparaissent comme nos évadés de prison irakiens. Ainsi Amari Saïfi, alias Abou Haïdara, alias Abderrezak El-Para, surnommé ainsi car étant un ancien parachutiste, passé par l’école militaire de Biskra ayant rejoint le GIA, un des plus sanguinaires du lot, justement. Une sorte d’ Al-Zarkaoui algérien, avec le même CV : montée en flèche rapide de sa carrière fulgurante avec des événements sanglants faisant la une des journaux, et carrière météoritique au sein du GSPC... La même méthode de publicité, à croire qu’ils partageaient la même agence ! "El-Para » a été notamment accusé d’avoir conduit, le 4 janvier 2003, une attaque contre un convoi militaire qui s’est soldée par la mort de quarante-trois soldats. Il atteindra une certaine notoriété en Europe en 2003 avec la prise en otage dans le Sahara de trente-deux touristes européens (dont seize Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Néerlandais et un Suédois) entre le 22 février et le 23 mars 2003. Certains de ces otages ont été libérés trois mois plus tard, tandis que les autres resteront entre les mains du groupe armé pendant six mois. El-Para aurait obtenu des autorités allemandes une rançon de 4,6 millions d’euros en échange de ces libérations". "Rentable", la taupe sanglante, le djihadiste envoyé par l’état algérien... qu’il convient à un moment de retirer du jeu, car devenu un peu trop voyant. Ou un peu trop reconnu. Or il va lui arriver une drôle d’histoire à cet oiseau rare : le 16 mars 2004, il se fait bêtement par un minuscule "Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad" (MDJT), groupe d’opposition tchadien... qui ne trouve rien de mieux que de le vendre, carrément... à l’Etat algérien. Belle prise, beau prix, suppose-t-on. Jugé le 25 juin 2005, pour terrorisme, l’homme est automatiquement condamné à la prison à vie et son procès expéditif privé de presse. Un jugement qui va devenir sidérant, car donné "par contumance" signifiant que l’homme n’était donc pas sur le territoire algérien !
En résumé, on le condamne, mais comme s’il n’était pas là... sidérant ! Résultat pratique de l’histoire : depuis sa condamnation il est devenu aussi invisible qu’un évadé de geôle irakienne ! Jeter en prison à vie un allié qui a bien servi pendant des années : la encore c’est la même méthode que celle de la CIA : aux Etats-Unis, il y en a qui le sait bien. David Headley, l’homme qui a tant traîné ses guêtres à Mumbaï... même procédé, même technique. Des Lee Harvey Oswald, il en faut toujours. Demain, on va en voir d’autres, justement. Le monde des services secrets en regorge.
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