Etam, le hijab interdit et les petites culottes de la discorde
Ce fait divers est finalement assez cocasse. Oumaima, une étudiante musulmane pratiquante portant le hijab, se présente à la boutique Etam de Montpellier pour demander un job de vendeuse. Cette enseigne vend essentiellement... de la lingerie fine pour les dames (!) Autrement dit, elle s'adresse plutôt à une clientèle occidentale branchée, libertaire et peu soucieuse de morale divine. Oumeina se fait, en juste conséquence, rambarrée par le patron du magasin, qui lui demande de se présenter non voilée (c'est la moindre des choses en principe) et d'expliciter les raisons qui la poussent à déposer son CV chez lui, quelques jours après la "journée de la femme" où les violences communautaires à l'encontre du sexe faible ont été abordées.
Si on suit la démarche d'Oumaima, un végétarien pourrait postuler à un poste de garçon-boucher et un allergique aux pollens à celui de fleuriste. De sa part, c'est soit de la provocation, soit de l'abrutissement. Elle a utilisé les réseaux sociaux pour narrer sa mésaventure, et dénoncer le "racisme" qu'elle a encaissé chez Etam.
La France n'étant plus depuis belle lurette une nation de citoyens courageux, le directeur général d'Etam a présenté ses excuses à la demoiselle et mis à pied son franchisé. Comme à l'accoutumée dans l'hexagone, c'est le brave type lucide et couillu qui est sanctionné, et la fausse victime glorifiée. Que cherche au juste à prouver Cédric Taravella, PDG d'une enseigne de marchands de petites culottes ? Que le "racisme" n'a pas sa place chez lui ? Quel racisme, puisqu'il s'agit ici d'une tenue inadaptée au poste à pourvoir, et que l'origine ethnique de la "victime" n'est pas mentionnée ? A-t-il peur des représailles de la part des "frères" d'Oumaima, et de voir quelques-uns de ses magasins partir en fumée ? Cherche-t-il à plaire aux ligues de vertus anti-racistes ?
On attend d'ailleurs avec impatience les réactions outrées des amies de la cause féminine, des militants de la laicité, des femen et autres Caroline Fourest qui n'ont pas encore fait part de leur indignation face à l'injustice vécue par notre vendeur en chef qui n'a fait que rappeler les règles du "vivre-ensemble" à la demoiselle, en oubliant sans doute que ce terme n'avait plus aucun sens dans une société consumériste comme la notre.
Si Etam fait partie de cette société du profit et du mercantilisme, la vente de lingerie sexy contribue à la libération de la femme. Les partisans de la morale peuvent s'en indigner, mais l'évolution des tenues féminines vont dans le sens de l'histoire. Revenir à des modes médiévales orientales, ce n'est pas l'esprit de l'occident moderne.
Baisser sa (petite) culotte face à la violence des extrêmistes de certaines communautés, qui allient brutalité et domination des femmes, en plus de contester les usages de la république, cela ne promet rien de bon pour l'avenir. Pour rappel, il y a vingt ans c'était la gauche populaire qui contestait dans les établissements scolaires l'islamisation des consciences et des pratiques. Aujourd'hui, c'est devenu un repoussoir pour le RN et les sectes d'ultra-droite. Cherchez l'erreur, ou plutôt le manque de courage intellectuel...
Comme pour Décathlon et son "hijab de course", il est très simple de dénoncer l'injustice vécue par notre marchand de soutien-gorges mis à pied, en boycottant les enseignes Etam. Que les dames qui se reconnaissent dans les valeurs émancipatives de l'Europe aillent faire leurs courses ailleurs. Après tout, Si Cédric Taravella veut se mettre à la mode orientale, c'est son droit, mais qu'il évite la confusion des genres. On ne peut mélanger obscutantisme et émancipation.
Source de l'article : https://actu.orange.fr/societe/fait-divers/etam-accusee-de-discrimination-contre-une-femme-voilee-la-responsable-d-un-magasin-mise-a-pied-magic-CNT000001dK9oB.html
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