Etat sécuritaire et populisme compassionnel
Les responsabilités et les réalités dans la mise en place d’un Etat sécuritaire.
Ce texte aurait pu être intitulé « démontage du mensonge sécuritaire » tant l’argument est utilisé pour nous imposer toute forme de répression, de cloisonnement et de lois liberticides.
Et l’argument ne date pas d’hier, mais est aussi vieux que la société capitaliste elle-même. En 1907, La Petite République, journal socialiste disparu en 1914, titrait « L’Insécurité est à la mode, c’est un fait. »
Cet argument fit les beaux jours, mais aussi les gorges chaudes des partis, de la droite « traditionnelle » à la droite xénophobe, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il fut le principal sujet de la propagande des partis nazi, franquiste ou mussolinien avec les conséquences que l’on connaît maintenant.
La principale différence entre ce que ces partis au pouvoir portèrent et ce qui s’applique aujourd’hui n’est uniquement, contrairement à ce que beaucoup pensent, dans le seul niveau de répression porté au nom de cette sécurité.
On le voit en Italie avec le fichage des Rroms instauré par le gouvernement de Berlusconi ou en France par la remise en fonction de ces Camps de Rétention Administratif (CRA) enfermant les "sans-papiers" coupables, puisque pour les gouvernements européens c’est un crime, de vouloir survivre là où ils pensent pouvoir le faire, quand chez eux ce n’est plus possible et que déjà ici cela le devient aussi, et pour chacun.
Non, la vraie différence tiendrait plutôt dans la façon d’imposer une société sécuritaire à la population !
Si les partis ouvertement fascistes imposèrent brutalement leur société par une mise en place immédiate de lois répressives, muselant ainsi immédiatement toute tentative de contestation par des méthodes violentes, aujourd’hui, on a implanté dans chaque esprit le sentiment d’insécurité par une politique sensationnaliste basée sur des images portées par les médias, sur des chiffres truqués, sur des informations ponctuelles emportant l’assentiment "épidermique" de toute la population, la poussant même à croire que la volonté de maintenir un niveau de sécurité, de flicage élevé, voire de l’intensifier, venait non pas des propositions des politiques eux-mêmes, mais étaient l’expression d’un vœu de l’ensemble de la population.
Et chaque moment de notre vie tombe maintenant sous le coup de l’aspect sécuritaire, de la frénésie sécuritaire pour reprendre le titre du livre de Laurent Mucchielli paru dans la collection « la découverte ». Cela va du "populisme pénal" nous faisant accepter l’enfermement d’enfants dans les prisons aux fantasmes technologiques touchant internet, la vidéo-surveillance ou encore la biométrie, en passant par la militarisation du contrôle des quartiers dits sensibles et autrefois appelés "quartiers populaires" tel que prôné par le livre blanc de la défense, ou le bâillonnement de certains courants de pensée par trop contestataires en apposant contre celles et ceux qui s’y réfèrent ou l’inspirent l’étiquette de "terroristes".
Tous, à un moment ou à un autre, nous tombons dans cette frénésie. Qui n’a pas vérifié deux fois la fermeture de sa porte de peur d’être cambriolé ? Qui n’a pas, à la lecture notamment de notre dernier article concernant le flicage du site LePost, pensé qu’il fallait « un peu de contrôle » pour éviter les "dérives pédophiles" ?
Qui n’a pas eu peur d’une agression dans le métro ? Qui n’a pas bondi face à l’agression supposée xénophobe (du moins au départ) de ce jeune juif lors de la fête de la musique ?
Qu’on me comprenne, qu’on nous comprenne, il ne s’agit pas ici de justifier une quelconque violence quand celle-ci est réelle, mais plutôt de relever un état d’esprit qui nous a été imposé par des mensonges et de rétablir certaines réalités, qu’elles soient sociologiques ou comportementales !
Car nombreux sont ceux qui ont une responsabilité, directe ou indirecte, mais généralement bien consciente, dans l’imposition d’un « néolibéralisme autoritaire » sous la pression conjuguée des statistiques tronquées de la délinquance et d’un « populisme pénal » fondant une politique criminelle de l’émotion.
LA RESPONSABILITE DE LA FALSIFICATION DES CHIFFRES
La criminalité présentée, notamment dans les cités, fait état, officiellement, d’une poussée de violence de la part des « jeunes de banlieue ». Pourtant, il est « surprenant » de constater, à la lecture de la revue de « l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille », que les faits criminels (meurtres, viols, braquages à main armée) ne représentent qu’1 % de la délinquance des mineurs constatée par les forces de l’ordre, les 99 % restant des faits constatés étant de toute autre nature et surtout bien moins graves (le fait d’avoir été surpris en train de fumer un joint entre largement en compte dans ces 99 % depuis, justement, l’augmentation de la répression envers ces fumeurs de pétards).
De même, l’image donnée lors des discours politiques d’une prétendue impunité dont bénéficieraient ces jeunes est fausse quand on sait qu’officiellement toujours, 87,2 % des infractions constatées chez ces mineurs donnent lieu à une « réponse pénale » d’après les revues juridiques.
Alors pourquoi axer le discours concernant la criminalité en banlieue uniquement sur ces 1 % si ce n’est pour maintenir cette frénésie sécuritaire ?
Là encore, la présentation partielle de chiffres sortis d’on ne sait quel chapeau et volontairement incomplets, quand encore ils sont vrais, installe ce sentiment d’insécurité permanente.
D’ailleurs, qui, dernièrement, vous aura dit que non seulement la délinquance ne progresse pas sur les chiffres statistiques entre 1992 et 2008, mais qu’elle est même en fort recul par rapport aux chiffres des années 70 ? En sachant quand même que dans ces chiffres sont comptabilisées les arrestations pour défaut de titre de séjour qui sont en forte progression, eux... au moyen de véritables rafles ressemblant fort à d’autres pas tout à fait anciennes, d’appels à la délation, de quadrillage des quartiers, de chasse au faciès...
Et je ne parle pas de l’irréalité qui consiste à maintenir l’image du « gitan voleur » alors que les statistiques prouvent qu’il n’y a pas proportionnellement plus de délinquance dans cette population que dans l’ensemble de la population française, ou, pire encore, d’axer toute une campagne de répression du terrorisme sur des chiffres qui ne représentent strictement rien au niveau national et même au niveau mondial...
LA RESPONSABILITE DU DISCOURS POLITIQUE
Je l’ai suffisamment dit, la seule sécurité qui importe à nos gouvernants, c’est la leur, ou plutôt celle de leurs intérêts, qu’ils soient financiers ou de pouvoir. Nul discours ou mesure répressive n’est d’ailleurs portée à l’encontre de la délinquance financière, bien au contraire, notre président avait même, et c’est dans son programme, l’intention de réduire à néant, comme Berlusconi l’a fait avant lui, les poursuites judiciaires à l’encontre de cette délinquance en faisant passer une loi d’amnistie plus que large alors que, pour le reste de la délinquance, il n’en était absolument pas question !
Et que dire aussi face à cette réelle délinquance qu’est le comportement des patrons responsables de pressions insoutenables envers leurs salariés, les poussant au suicide, responsables de véritable détournement d’argent public quand ils touchent des subventions avant de délocaliser, responsables d’esclavagisme quand ils exploitent à un coût qui ne permet même pas la survie du salarié dans des pays sous-développés ou même en France, responsables de chantage quand ils menacent des grévistes...
Mais revenons-en plutôt au discours sécuritaire tel qu’il est porté... et aux responsabilités de chacun.
Les vrais débuts du "sécuritarisme" axé sur un populisme épidermique datent du milieu des années 70. Mais, longtemps, un vrai débat a secoué les politiques entraînant, sur ce sujet, un clivage qui, même s’il était léger et ne portait pas sur la réalité des faits et la responsabilité réelle de chacun, existait néanmoins entre droite et gauche.
Jusque dans les années 90, la gauche dénonçait ce "sécuritarisme" préférant porter un discours sur les « causes sociales » de la délinquance.
En effet, comment imaginer que toute une partie de la population, celle des cités, subisse un taux de chômage variant entre 22 % dans le meilleur des cas et près de 54 % dans certaines cités parisiennes sans se révolter et chercher ailleurs des moyens de subsistance qu’on leur refuse ?
Mais, encore une fois, si les propos sont logiques et malheureusement vrais, les chiffres, eux, sont loin de correspondre à l’idée que l’on veut donner de ces cités quand on les détaille un peu, sans parler bien entendu des responsabilités de cette situation...
La droite, quant à elle, se maintenait et se maintient toujours dans une politique du « retour à l’ordre » qu’on pourrait plutôt qualifier du « retour sous les ordres ».
Puis la gauche a volontairement estompé ce clivage, parlant même en 97, lors du retour de Jospin et de la « gauche plurielle » au pouvoir, "aux affaires", de « valeurs républicaines » concernant le droit à la sécurité et reprenant le programme de la droite extrême en proclamant que la sécurité n’était « ni de droite ni de gauche », prenant elle aussi à son compte la politique médiatico-populiste et tentant à son tour de surfer sur la vague compassionnelle pour s’attirer un électorat glissant vers l’extrême droite.
La gauche scia ainsi la branche sur laquelle elle était assise en reprenant l’idéologie de la droite et, quand il n’y eut plus de différence dans les propos lors des débats du fait de la surenchère médiatique et de l’instrumentalisation politique des statistiques et des faits-divers, elle entraîna une partie de ses électeurs de "la copie vers l’original", portant un Le Pen "déculpabilisé" et les idées de toute sa clique à claques au cloaque du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Elle offrit ainsi à Chirac un boulevard qui le conduisit "naturellement" et dans un fauteuil vers un second mandat, dit aussi "sursaut républicain", ou vote utile.
En réalité, il s’agissait bien d’une sinistre mascarade visant à préparer soigneusement l’avènement d’une société autoritaire dérive authentique d’une extrême droite bouffonne en une droite extrême et "responsable". On voit ce que ça donne et ce que ça prend !
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Mais il faut croire que l’analyse des faits n’a pas permis une remise en cause de cela puisque la gauche, piégée par le chausse-trappe qu’elle avait feint de tendre à la droite, continue à porter ces mêmes propos sans tenter de se sortir de là en ne reprenant pas le vieux discours plus préventif en façade que répressif.
En refusant de reconnaître son erreur et en continuant à prôner le sécuritarisme lors d’allocutions fortement teintées de populisme compassionnel, de pétainisme féminisé, la gauche, fort habilement, ne fait que le jeu de la droite !
Cette « gauche » en fait ne se différencie nullement de la droite et tient ses intérêts et ceux de ses proches bien en vue, et ce sont les mêmes que pour la droite... Mieux, la gauche ne voulait pas gagner ces élections tant que ne serait pas installée cette société "sécuritarisée" qu’elle appelle aussi de ses vœux (en bonne crypto-stalinienne faussement repentie) sans vouloir en assumer historiquement la responsabilité.
Elle laisse ce boulot à la droite, ce qui lui permet de continuer de s’afficher comme défenderesse des "libertés" qu’elle contribue in fine à écraser.
Quant à la droite, sa politique consiste, puisque la mode est aux logos, à appliquer le C3D.
* Criminalisation : par un renforcement de l’arsenal répressif dans tous les domaines de la vie courante, mais surtout par une évolution de certaines infractions en délits au nom, souvent, de « mesures d’exception » reprenant, là encore justement, ce populisme compassionnel basé sur des réactions épidermiques pour justifier le cloisonnement.
Comment expliquer intelligemment l’interdiction des « rassemblements » dans les cages d’escalier au nom de la lutte anti-terroriste, sinon ? Bref, certains comportements ne portant que peu atteinte à la sécurité de qui que ce soit sont maintenant réprimés pénalement grâce à cette frénésie sécuritaire.
On le voit particulièrement au travers de ce nouvel arsenal législatif visant à réprimer le tabagisme, ce terrorisme intolérable prenant en otages d’honnêtes citoyens, des mères de famille, des enfants au moyen de volutes pernicieuses et indécentes responsables, selon des "experts" en peau de lapins, du cancer de gens "corrects et innocents", les passifs.
Interdiction de fumer dans les administrations ouvertes au public, dans les transports, tout d’abord, puis dans les enceintes de ces transports telles gares, stations de métro, puis dans les lieux publics tels les cafés et restaurants, progressivement (au moyen de zones dites fumeurs, puis brutalement ensuite : dans tous les bars, restos, bureaux de tabac y compris... Mais le clou n’était pas assez enfoncé, on imagina alors le délit de causer trop fort en fumant dehors (on peut être verbalisé jusqu’à 50 mètres d’un bistrot, ça ne suffisait pas, alors cette fois-ci, gare à toi si tu balances ton mégot dans le caniveau : 150 euros d’amende...
Le "tout-sécuritaire" est d’inventer toujours plus de délits à réprimer dans un assentiment toujours de plus en plus consensuel !
* Dramatisation : on déforme le réel, montant en épingle des faits-divers martelés par les médias, mais pourtant insignifiants statistiquement, on ment sciemment sur les chiffres (en 2006, N. Sarkozy annonçait qu’il fallait mettre fin à l’impunité des délits commis par les jeunes de banlieues. On a pourtant vu qu’il n’en était rien !), on appuie sur le sensationnalisme épidermique de certains actes pourtant isolés pour porter des lois de plus en plus répressives et on évoque pour cela des analyses complètement farfelues puisque portant sur des faits invérifiables afin de tenter d’expliquer quel sera l’avenir de notre pays si on ne continue pas dans la voie répressive, se permettant même de se baser sur de fausses statistiques pour étayer ces analyses, remplaçant une réelle analyse par une artificielle indignation populaire préfabriquée.
* Déshumanisation : le « choix rationnel » de ce gouvernement est qu’il suffirait de dissuader par la menace et la sanction pour obtenir une baisse de la criminalité. Or, on voit bien, dans les pays anglo-saxons, qui sont parmi les plus répressifs, que cela ne marche pas !
* Disciplinarisation : par la sanction, la « peur du gendarme omniprésent », la condamnation pénale de toute « déviance » idéologique, on cherche à faire entrer chaque personne dans un moule qui ne lui correspond pas... Le seuil de rupture du moule ou de l’individu dépendant grandement de la différence existant entre la taille du moule et celle de l’idéologie de l’individu...
Aujourd’hui, la droite semble accélérer ce mouvement en basant une grande partie de ses réponses aux questionnements concernant l’utilité de certaines lois sur une nécessaire lutte contre le terrorisme. Je rappelle quand même que le dernier attentat terroriste au sens médiatique du terme commis en France date de 1995, tout comme je rappelle que, malgré le nombre de bombes posées, les indépendantistes corses ne sont pas qualifiés, médiatiquement, de terroristes... tandis que les Basques, les Bretons ou les "autonomes-anarchistes", les faucheurs volontaires, les alters, si...
Mais, encore une fois, ces « réponses » ne sont que celles données à un problème qui, dans la réalité, n’existe pas ! Pas dans les proportions, tout du moins, que l’on voudrait nous faire croire. Par contre, elles permettent la mise en place d’une surveillance de chacun d’entre nous et d’un contrôle total sur nos vies, jusque dans nos pensées, et surtout elles justifient un muselage en règle de chacun d’entre nous.
LA RESPONSABILITÉ DES MEDIAS
J’en ai déjà parlé précédemment. Pour pouvoir appliquer cette politique, il faut pouvoir instaurer ce climat d’insécurité. Et que font les médias, si ce n’est contribuer objectivement à l’instauration de ce climat ?
Chaque fait-divers, surtout le plus sordide, est matraqué continuellement, interprété dans le sens voulu par le pouvoir afin d’aider à la mise en place d’une révolte face à des faits qui sont, je le répète, insignifiants !
Un exemple ? L’affaire Fourniret... Pendant des semaines on nous a parlé continuellement de ce pédophile tueur en série, nous commentant minute après minute son procès, nous montrant sa maison, sa voiture, les endroits où il enlevait... S’ils avaient pu dégotter un étron, on y aurait eu droit avec le sous-entendu qu’il était peut-être cannibale...
Bref, un matraquage en règle ! Et pendant ce temps, avec l’aide de la compassion que chacun a porté aux victimes, avec chaque réaction épidermique, on a fait passer des lois liberticides à tour de bras permettant le maintien en détention sans aucun procès d’un détenu, permettant le flicage permanent de chacun... Rendez-vous compte... 1 homme, sur plus de 60 millions de Français ! Quel exemple de ce que sont les Français, quelle fréquence inacceptable dans la sauvagerie, non ?
Et le pire, c’est que je suis sûr que je vais lire dans les réactions des textes m’expliquant que ça pourrait être ma fille...
Autre exemple ? Tous les ans, pour Noël, nous avons droit au décompte du nombre de voitures brûlées dans les cités sans que personne ne soit choqué qu’on nous présente ces quelques dizaines de voitures plutôt que les centaines de milliers de foyers où des familles font la fête... ou encore ces autres sautant à la corde devant le buffet...
Mais l’image d’une voiture qui brûle correspond plus à l’idée qu’on veut que chacun se fasse des banlieues.
Les médias constituent le maillon, l’axe essentiel de cette politique compassionnelle. On appuie où ça fait mal, on se sert du fait-divers sordide pour justifier de nouvelles mesures répressives. Il aurait été, sans ce matraquage médiatique, impossible de mettre en place la plupart des mesures liberticides qui l’ont été, mais, depuis des années, tous reproduisent le même schéma rabâchant sans cesse les faits-divers.
Et plus c’est bas, plus on nous le pointe du doigt comme pour nous dire : « vous voyez, on en est là ! Rien ne va plus ! » Qu’importe si cela ne correspond à aucune réalité, qu’importe si ce fait-divers, si l’acte forcément « barbare » n’est qu’un cas isolé ! Qu’importe aussi la réalité concrète liée au fait-divers, le principal est que la bassesse du fait divers emporte chacun dans un dégoût profond même si justifié, dans une réaction épidermique, et que le sentiment d’insécurité s’installe !
Les nouveaux médias ne sont pas en reste. L’affaire du jeune juif et le traitement qui en a été fait sur LePost est symptomatique de cela. 17 articles, dont 12 de la rédaction du Post en une semaine ! Qu’est-ce qui imposait un tel matraquage ?
Un suivi de l’info ? Quelle info ? Celle que la majorité de la population a retenu, à savoir une montée de la xénophobie, que notre président reprend ?
Ou l’info réelle qui tendrait à montrer qu’il ne s’agit que d’un règlement de compte entre deux bandes de voyous ?
Chaque fait sordide sert maintenant de justification à la mise en place d’un nouveau cloisonnement. L’aspect sécuritaire portant sur le terrorisme n’est possible à mettre en place que grâce aux évènements du 11-Septembre dont plus personne ne doute qu’ils aient pu être sinon organisés de toutes pièces en prévision de l’invasion de l’Irak, au moins en grand partie comme l’attestent la démonstration de divers trucages grossiers fort justement démontrés par l’association Re-Open quant aux avions sur le Pentagone ou concernant l’effondrement des tours jumelles "les Twin Towers"...
Mais quelle sécurité est-elle liée à la guerre menée par les Etats-Unis en Irak et aux 50 000 victimes iraquiennes, pour ne reprendre que les estimations les plus basses, faites en son nom sous le justificatif ridicule des attentats du 11-Septembre ? 3 000 morts le 11-Septembre aux Etats-Unis d’un côté, au moins 50 000 de l’autre lors de l’attaque d’un pays qui n’avait strictement rien à voir avec ces attentats... rien ne vous choque ?
Et pourtant, grâce aux médias, vous n’avez retenu que les victimes américaines, parce qu’on vous l’a tellement servi que seul ça en est ressorti... Et voici déjà l’état de siège permanent, aux Etats-Unis, mais aussi partout dans le monde.
Et ça me mène directement au dernier point de mon analyse :
LA RESPONSABILITE DE CHACUN D’ENTRE NOUS
En acceptant le sécuritarisme au nom de ce que nous pensons être la seule façon possible de vivre en société, nous faisons le jeu de l’enfermement ! Nous avons là une énorme part de responsabilité en refusant d’ouvrir les yeux et de réfléchir au-delà de nos bas instincts de vengeance instillés copieusement à longueur de journée, dans la presse, les JT et même toutes les émissions dites de divertissement. La police et son corollaire le terrorisme sont ultra-présents sur toutes les chaînes télévisuelles, jour et nuit. Les séries policières sont d’une bêtise affligeante et ne font que véhiculer l’image d’une sécurisation techniquement équipée et sophistiquée du monde... et peu importe l’indigence du scénario toujours identique au canevas de l’intox.
Bien sûr qu’il n’est pas acceptable, tel ou tel meurtre sordide, mais que représente-t-il ? Mérite-t-il la mise en place et la généralisation de lois répressives ? Est-ce un fait répétitif, est-ce une réalité quotidienne qui mérite autant d’attention ?
Si vous avez répondu non à ces questions en y apposant le fait-divers de votre choix, vous comprendrez alors ce que nous avons dit... Sinon, c’est que vous êtes prêt pour une société orwelliene et pour sa police de la pensée, pour ses réécritures historiques constantes et pour la mise en place de centaines de milliers de lois, une par fait-divers... Et d’inventer le fait-divers conforme à ces lois mêmes, le cas échéant !
Une société répressive à l’extrême n’est pas une sécurité pour l’ensemble de la population. Les Allemands étaient-ils en sécurité sous le régime nazi ? Les Russes vivaient-ils bien sous le règne de Stalline ?
Les Chinois, enfin la majorité d’entre eux, pas les quelques parvenus qu’on vous montre, sont-ils plus en sécurité que nous ?
Et pourtant, nous touchons là l’exemple même d’une société axée sur la sécurité que chacun en définitive par sa complaisance mérite !
Ici, nous avons déjà accepté une grande partie de l’enfermement en tolérant les lois liberticides, mais aussi en les réclamant. Il n’y a qu’à voir comment certains réclament à corps et à cris la censure et s’offusquent lorsque nous en demandons l’abolition !
Mais y aurait-il réellement plus de pédophiles sur LePost, IndyMedia, Betapolitique, le 69-3, sans censure ?
Il semblerait (et c’est même un fait avéré, d’ailleurs) que la pédophilie s’opérerait aux trois quarts dans le milieu familial ! Et entre nous, nous ne sommes pas convaincus que LePost, IndyMedia, Betapolitique, le 69-3, soient les sites qui attirent le plus les pédophiles...
Quant aux nazillons en herbe, ils sont déjà présents, mais la société qu’ils veulent, justement, c’est celle de la censure, de l’enfermement idéologique ! La meilleure façon de lutter contre eux est-elle de leur donner ce qu’ils souhaitent ?
Les questions à se poser sont nombreuses, mais ne pas se les poser, laisser l’aspect bestial répondre à notre place en laissant de côté notre cerveau lorsqu’un fait-divers nous est présenté, afin de réclamer plus de vengeance et de haine sans chercher à comprendre, c’est accepter d’être conduit en troupeau vers l’abattoir, c’est finalement au mieux se mettre bien au chaud pour le prochain hiver avec toute cette laine sur le dos, mais qui sait si l’année suivante vous ne serez pas vous aussi tondus et empalés pour être servi au méchoui ?
Par Joshuadu34, Edith R, Stéphane K
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