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Accueil du site > Tribune Libre > Etats-Unis : l’âne est un éléphant

Etats-Unis : l’âne est un éléphant

Ubu n’est pas mort, il a émigré de l’autre côté de l’Atlantique.

Eh ben dis donc ! Le landerneau du net, scandalisé par la nouvelle, vient d‘apprendre que Nelson Mandela figurait toujours sur la liste des terroristes interdits de séjour aux Etats-Unis !

Et ce n’est pas un oubli : le Nobel Prize soi-même et les autres dirigeants de l’ANC étaient autorisés à se présenter dans le bâtiment de l’ONU à New York City, mais pas au-delà.

Il ne s’agit pas non plus d’un simple oukase nixonien, reaganien ou bushiste : ni Jimmy Carter ni Bill Clinton n’ont changé quoi que ce soit à l’interdiction de séjour frappant les ennemis de l’apartheid, ni le Congrès quelle que fût sa couleur politique. En somme, lorsqu’un combattant de la liberté et l’organisation qu’il représente se retrouvent listés au chapitre « terrorisme » pour avoir osé s’opposer - par les armes même pas toujours - à un pouvoir inique, c’est pour la vie ou presque, car on se demande ce qu’il en aurait été si Mandela était décédé plus précocement ?

Vous visualisez des funérailles nationales en Afrique du Sud en présence du président des Etats-Unis venu se recueillir devant le catafalque du « terroriste » ?
A ce point de fanatisme bureaucratique, ça devient pathétique.

On peut d’ailleurs se demander à bon droit si Morgan Tsvangirai, qui s’est permis de tenir tête à Mugabe, quoique ouvertement soutenu par Washington n’est pas lui-même inscrit sur la liste rouge ?

Non, me direz-vous, c’est le contraire : c’est Mugabe qui est persona non grata, non pas pour le bon motif, parce qu’il est un dictateur sans scrupules, ce dont l’Amérique s’accommode fort bien quand cela sert ses intérêts, mais pour le mauvais, à savoir qu’il combattit les fascistes rodhésiens de Ian Smith, qui n’avaient rien à envier à leurs amis Afrikaners.

L’embarrassant pour la diplomatie états-unienne, c’est que l’annonce de la prochaine réhabilitation de Nelson Mandela intervient au moment même où le New Yorker révèle que les services secrets de l’Oncle Sam ont pris depuis au moins 2006 l’habitude d’intervenir régulièrement sur le territoire iranien depuis leurs bases irakiennes afin d’y repérer sur le terrain des cibles potentielles et, plus grave, d’y enlever certains membres des pasdarans - la milice soutenant le régime théocratique - afin d’obtenir des renseignements sur le dispositif nucléaire ou militaire du pays par des moyens qu’on préfère ne pas envisager.

Vous imaginez des pasdarans installés au Mexique ou au Canada menant des incursions au Texas ou dans le Montana pour y enlever des agents du FBI ? L’Iran serait dans les heures qui suivent transformé en vapeur d’eau légèrement radioactive sous les applaudissements du « monde libre ». C’est vrai, quoi, il convient de faire respecter la souveraineté des Etats sur leur territoire !

Et ces combines douteuses ne sont pas que de l’administration Bush-Cheney pur jus : cela fait un an et demi que le Sénat et la Chambre des représentants ont viré démocrate pour au final soutenir une politique qui n’a rien à envier à celle que défendait le précédent Congrès républicain.

Ces deux nouveaux épisodes ne font que conforter ce qu’on soupçonne depuis longtemps : l’Amérique est une démocratie religieuse, culturelle, médiatique et surtout commerciale, mais pour ce qui en est du politique - et ce n’est pas un hasard si une majorité d’Américains s’en soucient peu -, ce n’est qu’un fantôme de démocratie où un parti unique au service des lobbies financiers, industriels et militaires comme des différentes « agences » bureaucratiques et policières en miroir de l’ex-KGB, trompe les benêts de citoyens en portant deux noms symbolisés par l’obstination de l’âne et la robustesse de l’éléphant*.

Un Barack Obama, aussi imprévu et atypique soit-il dans ce paysage figé depuis des décennies grâce aux bénéfices secondaires ** de la guerre froide puis de l’islamo-terrorisme, en admettant qu’il soit élu, pourra-t-il ou voudra-t-il insuffler quelques changements, aussi bien pour la crédibilité du discours démocratique à destination domestique ou extérieure, que pour l’honneur des Etats-Unis ?

*il ne s’agit pas de l’explication originale de cette double symbolique.
** tiré du vocabulaire psychanalytique : manière de profiter après coup d’une situation a priori désagréable.


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24 réactions à cet article    


  • armand armand 30 juin 2008 10:35

    Article plein de verve, mais à mon sens caricatural.

    Libre à vous de mettre sur le même plan la théocratie iranienne, venue au pouvoir par le renversement sanglant du gouvernement légitime, et qui s’est distingué par de multiples assassinats d’opposants partout dans le monde (la France en sait quelque chose), un régime intérieur répressif, et la démocratie imparfaite (comme elles le sont toutes) que sont les U.S.A.

    Mais là où votre raisonnement cloche, c’est que les pasdarans, eux aussi, montent des opérations secrètes en Irak destinées à déstabiliser les forces de la coalition. Ce qui n’a rien de scandaleux bien sûr, mais qui relativise tout - les coups bas sont donnés de part et d’autre, et c’est bien normal.

    Quant à la mesure frappant Mandela, il existe dans tous les pays du monde des mesures caduques qui n’ont jamais été officiellement retirées. Jusqu’à récemment, les catholiques anglais, par exemple, étaient frappés de mesures discriminatoires qu’on avait oublié de retirer depuis cent ans.

     


    • Mathias Delfe Mathias Delfe 30 juin 2008 11:10

      Vous avez la mémoire courte ou sélective : les khomeinistes n’ont pas renversé une démocratie, mais la dictature de Reza Shah Pahlavi (lui-même parvenu au pouvoir en renversant le gouvernement, légitime celui-là, de Mossadegh) soutenue par les USA.

      Que cette révolution ait substitué un système répressif à un autre est incontestable, qu’il soit pire ou meilleur mérite discussion, mais c’est un autre problème.

      Pour le reste, je conviens volontiers avec vous que l’appareil militaro-policier iranien ne se soucie guère du respect des frontières (en particulier avec l’Irak), mais c’est précisément là qu’un pays supposé démocratique comme les USA devrait faire la différence au lieu de se comporter de la même façon que les séides d’une dictature.

      Enfin, la loi bannissant Mandela du territoire américain n’est justement pas « oubliée ». Il n’a toujours pas le droit de se rendre ailleurs qu’au siège de l’ONU, sauf intervention de Condy Rice elle-même, et au coup par coup (et il n’est pas le seul, des centaines –voire des milliers- de militants, d’intellectuels et d’artistes, de gauche pour l’essentiel, se trouvent dans la même situation).

      Qu’une telle situation ait pu perdurer aussi longtemps illustre assez bien la soumission du pouvoir politique à une bureaucratie policière, paranoïaque par fonction, finalement très proche de ses homologues "communistes".

       


    • Traroth Traroth 30 juin 2008 11:16

      Que vous le vouliez ou non, les deux pays *sont* sur le même plan, parce que la question est de savoir si l’Iran est ou non un pays souverain, ce qui veut dire que ce sont ses habitants qui décident de son destin.

      En Irak, les Etats-Unis se sont arrogés le droit de décider de ce destin à la place des habitants : On voit ce qu’il en est advenu...

      Je pense qu’on peut poser un axiome de manière assez définitive : tout pays qui intervient, militairement ou non, dans les affaires intérieures d’un autre pays, le fait dans son propre intérêt et non dans l’intérêt de ce pays.

      Je ne connais pas de contre-exemple...


    • Traroth Traroth 30 juin 2008 11:21

      @armand : concernant Mandela, vous tireriez profit à *lire* l’article, avant de le commenter. Ce que dit l’auteur, c’est qu’il ne s’agit *justement pas* d’un oubli malencontreux.


    • armand armand 30 juin 2008 11:31

      Merci de votre réponse.

      D’après vous seules les démocraties sont légitimes ? Bien peu de pays le sont, alors. La forme de gouvernement impériale de l’Iran existait depuis Cyrus - je pense que cela suffit pour en faire un régime légitime. Et guère plus irrationnel que la théocratie actuelle dont les dirigeants du moment attendent sérieusement le retour de l’Imam Caché. Et j’ai du mal à accepter comme légitime un régime qui fait subir à la moitié de la population l’oppression sexuelle, et qui inflige des chatiments moyenâgeux pour tout comportement sexuel non encadré.

      De même, l’Iran khomeiniste s’est allègrement assis sur toute la légalité internationale en prenant en otage des diplomates, assassinant des opposants à l’étranger. Vous allez me répondre que la légalité internationale vue par les USA est également... à géométrie variable !

      Pour rejoindre traroth - effectivement, aucun pays n’intervient par altruisme. Dans les faits, l’Iran et les U.S.A. ont un comportement analogue.

      Cela dit, contrairement à vous, il me semble qu’il est plus facile de changer de politique aux U.S.A. par le biais des élections, qu’en Iran.

       


    • armand armand 30 juin 2008 11:33

      Traroth :

      Pas si sûr. Je persiste à penser qu’il s’agit d’un anachronisme.


    • Mathias Delfe Mathias Delfe 30 juin 2008 11:53

      Vous avez une conception toute personnelle de la légitimité, mais passons, ce n’est pas l’objet du débat.

      "Cela dit, contrairement à vous, il me semble qu’il est plus facile de changer de politique aux U.S.A. par le biais des élections, qu’en Iran".

      C’est bien la question posée dans l’article : dans un système politique à parti unique de facto si ce n’est de jure, les élections peuvent-elles entretenir autre chose que la fiction de la démocratie ?

      On verra bien si Obama est élu (ce qui n’est pas acquis), mais en ce qui me concerne j’ai bien peur que son premier souci consiste à ne s’aliéner personne de puissant.

       


    • Walid Haïdar 30 juin 2008 12:42

       A mon avis, notre rôle n’est pas de s’interroger sur ce point, mais d’agir.

      Si l’on pense qu’Obama aura pour soucis premier de ne s’aliéner aucun élément puissant, alors formons un élément puissant.

      L’action en ce sens, c’est tout simplement de tenter de faire prendre conscience au pouvoir que le mensonge, la dissimulation ne sont pas viables et sont contre productifs, car nous sommes en des temps où beaucoup trop de gens ont accès à une information très peu contrôlée.

      Quelle puissance plus forte que les peuples informés et conscients d’eux-même ?

      Je n’ai pas une imagination débordante, et en premier lieu je pense à une pétition géante, mondiale, pour dire à O’bama qu’il est venu le temps de libérer l’Amérique de ses forces réactionnaires, conservatrices, et prédatrices, et que cette libération sera une force énorme pour l’Amérique elle-même. que c’est la seule alternative à la fin tragique de l’empire Américain, après laquelle le monde entier pourrait subir des influences bien moins louables que celle des idéaux de liberté amricains.

      (mon propos est un peu lourdingue, mais j’ai pas le temps de faire mieux, désolé).


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 1er juillet 2008 02:40

      @ l’Auteur : 91% des lecteurs approuvent cet article. J’en fais partie. Je ne commente plus sur la politique américaine, car j’ai dit à satiété tout le mal que j’en pensais ; je n’en trouve pas moins intérerssante cette nouvelle facette de sa perversité que vous nous décrivez ici.

      J’entrevois les meandres que va suivre la politique USA pour poursuvre sa domination. D’autres aussi, sur ce site et ailleurs. Soyons conscients que les mois sont sans doute comptés avant qu’il ne devienne bien difficile d’en parler. Préparons des solutions de rechange.

      Apprivoisons aussi l’idée que seule une union entre la Russie et l’Europe pourra crée une troisieme force entre les USA et la Chine et garantir la paix au cours des prochaines décennies,

      Pierre JC Allard



    • Francis, agnotologue JL 1er juillet 2008 08:03

      Bonjour PJCA, ne croyez-vous pas que le jour où l’Europe ne sera plus vassale des US, ils nous feront la guerre ? Aujourd’hui, l’essence à la pompe suit le cours du pétrole en dollars, alors que son prix en euros ne bouge pas. Quelles preuves faudra-t-il pour que l’on ne puisse plus cacher que la construction européenne n’est qu’un instrument au service de l’impérialisme anglosaxon ?


    • Walid Haïdar 30 juin 2008 12:33

       Armand, bonjour.

      Toujours heureux de pouvoir discuter avec vous, car vous êtes souvent d’un avis très différent du mien.

      Je n’ai ici pas plussé vos commentaires cependant, parceque je trouve que vous faites une résistance pas très cohérente, et devriez reconnaître plus de raison à vos interlocuteurs (à mon avis biensûr).

      D’abord pour cadrer mon point de vue, je vous dirais que quels que soient les travers de la démocratie américaine, (et je m’aperçois de plus en plus qu’ils sont énormes), je préfère le régime démocratique Américain au régime théocratique Iranien. La condition faite aux femmes en rajoute une énorme couche.

      Mais les inerties induites par les travers du régime américain, surconditionné par les forces de l’argent, de la vente d’armes, du pétrole...me laissent douter que faire évoluer la donne étasuinienne soit vraiment plus facile que de faire évoluer la donne Iranienne. Même les élections sont truquées (dans une ceratine mesure biensûr) aux états-unis, aussi invraissemblable que cela puisse paraître.

      Mais les états-unis sont un état de droit fondé sur des valeurs qui me sont bien plus chères que les valeurs sur lesquelles est fondé le droit Iranien. D’où ma préférence.

      Maintenant concernant les incohérences de votre argumentation :

      Vous dites que le régime du shah était légitime parceque dans la lignée des régimes qui ont faits l’Iran depuis Cyrus.

      Juste après vous dites "Et j’ai du mal à accepter comme légitime un régime qui fait subir à la moitié de la population l’oppression sexuelle, et qui inflige des chatiments moyenâgeux pour tout comportement sexuel non encadré."

      Donc dans le premier cas vous basez la légitimité sur le respect d’une tradition historique, dans l’autre vous la basez sur le respect d’une certaine moitié de la population. Le régime du Shah était relativement libéral sur ce point, mais n’en respectait pas plus l’ensemble de la population. Il n’y a pas que sur le plan de la liberté sexuelle qu’on peut respecter une population.

      La légitimité, à mon sens, c’est effectivement, tout simplement le respect de la volonté populaire. Et en ce sens, il est légitime de la part de l’extérieur de donner les moyens à cette population de se soulever contre un régime qui est rejeté par le ppeuple, mais il est illégitime de la part de l’extérieur de renverser des régimes au moyens d’une intervention directe (cf Irak) ou par le biais de forces internes qui ne sont pas représentatives de la volonté populaire (cf Iran).

      Si on se situe sur le plan du respect d’une continuité historique du type de régime pour baser la légitimité d’un régime, toute modification radicale de régime est illégitime (on rétabli la monarcie en France ?), et on ne peut s’opposer sélectivement à certains états de faits au sein de ces régimes en continuité. Par exemple, on ne eut s’opposer à la condition des femmes tout en ne faisant cas de la concentration des pouvoirs dans les mains d’une seule famille. Pour vous c’est peut-être pas grave qu’un seul homme concentre les pouvoirs, pour moi c’est aussi grave que d’opprimer la moitié de la population, parceque ça revient à priver toute la population de participer activement aux choix qui vont guider l’avenir de leur pays, c’est à dire le leur, en somme, la priver d’une liberté fondemmentale.

      Concernant l’interdiction faite à Mandela de parcourir librement les states, qui serait un oubli, d’après les faits exposés ici, j’ai plutôt tendance à penser que ce n’est pas oubli.

      Je pense Armand que vous pouriez quand même vous interroger sur votre répartition des gentils et des méchants. Pour moi, les states (et l’occident en général), ce ne sont pas des gentils du tout. Ce sont des méchants. Ce qu’ils ont fait en Afrique, en Amérique latine et ailleurs me suffisent pour tirer ce jugement. De même si c’était l’orient qui était dans la position dominante, ça aurait probablement été l’orient les méchants (avec des conséquences peut-être pire, qui sait ?). 

      Le corollaire de la constante "dans l’histoire chaque puissance agit selon ses intérêts", c’est tout simplement "les puissances dominantes oppressent les puissances plus faibles".

      Mais moi je pense que ça peut changer, parceque même si l’occident a oppressé le reste du monde, il a cela de particulier qu’en son sein se sont développé des idées et des idéaux qui pourront donner les fruits exquis de la solidarité entre les peuples, lorsque la souveraineté leur sera rendue, au détriment des forces de l’argent, dirigées au gré des bourasques de l’avidité.

      Oui, je crois que l’abondance et la communication instantanée entre les peuples, sous les auspices des idéaux de liberté, est une opportunité pour la paix dans le monde.


      • Echo Echo 30 juin 2008 12:46

        ""Mais moi je pense que ça peut changer, parce que même si l’occident a oppressé le reste du monde, il a cela de particulier qu’en son sein se sont développé des idées et des idéaux qui pourront donner les fruits exquis de la solidarité entre les peuples, lorsque la souveraineté leur sera rendue, au détriment des forces de l’argent, dirigées au gré des bourasques de l’avidité.""

        Et bien, heureusement qu’il nous reste cette certitude.

        En tous cas, vous faites bien de le rappeler a tous ceux qui ne revent que d’un Occident super-predateur.

         


      • Jimd Jimd 30 juin 2008 12:41

        tres tres caricatural. et reducteur.

        L’amerique ce n’est pas que le cote international.

        la democratie locale amreicaine est extremement plus forte et developee, vivante que chez nous et nous aurions beaucoup a apprendre de cela.

        Vous parlez d’un parti unique qu service de la finance.., mais nous avons aussi nos enarques formates a gauche comme a droite, tous anciens des meme ecoles.


        • Mathias Delfe Mathias Delfe 30 juin 2008 13:11

          En l’occurrence, la démocratie locale, tellement-plus-dynamique-que-la-nôtre, on s’en fiche. Quant au caractère oligarchique de notre propre nomenklatura, quoique là aussi hors contexte, ce n’est pas moi qui prétend le contraire.


        • Jimd Jimd 30 juin 2008 13:35

          ok.... comme vous fesiez reference a la democratie ou la non democratie americaine je pensais utile d’elargir un peu en rappelant que l’amerique est autre chose que ce que nous en voyons dans les medias.

          mais si on s’en fiche... d’accord.

          je ne pense pas que la note sur nos elites soit hors contexte. vous pointez le ’parti unique’ americain et l’absence de democratie... on peut en dire de meme chez nous, parti unique car formatage des individus...

          mais bon, je pense que je suis definitivement hors sujet a vos yeux. tant pis.

          A bientot.

           


        • Jimd Jimd 30 juin 2008 13:48

          et puis... merci pour l’accent circonflexe <tellement-plus-dynamique-que-la-nô tre>
          ne possedant pas d’accent sur mon clavier (UK et non US smiley) il m’etait impossible de rendre cette tonalite superieure que je vous avez su retranscrire !



        • Mathias Delfe Mathias Delfe 30 juin 2008 14:15

          Aucune malveillance de ma part, j’ai moi-même oublié le « s » à « prétend(s) ». Tous ceux qui pratiquent le net se font piéger, y compris les profs scrogneugneus : ce n’est qu’une fois la note éditée qu’on s’aperçoit des fautes qu’on a faites (quand certains correcteurs bien intentionnés ne vous en rajoutent pas, comme par exemple dans l’article qui nous occupe : « …si une majorité d’Américains s’en soucient peu… ». Le sujet, c’est la majorité, coco, et donc soucie s’écrit au singulier, pas au pluriel ; même si la syllepse de nombre est acceptable, je ne l’avais pas souhaitée).

          Néanmoins certaines interventions en deviennent illisibles à force de cumuler fautes d’orthographe et de syntaxe.

          Bon, on est encore hors sujet, là.




        • Muadib 30 juin 2008 15:54

          Prendre comme exemple le fait que Mandela est encore sur la liste américaine des terroristes pour mettre en exergue les pratiques douteuses des Etats-Unis me semble inopportun.

          Tout porte à croire que c’est l’inertie administrative et le jemenfoutisme qui est à la base de cette relique.
          Il suffit de constater que la situation va être réglé d’ici le 18 juillet. ( Le sénat a déjà adopté la loi, il ne reste plus que la Maison Blanche.)

          Pour le reste, je plussoye fortement. Mais tient tout de même à relativiser...Bafouer la souveraineté nationale d’un pays n’est pas exclusivement made in USA. L’ensemble des pays ont des hommes en gris qui sont toujours à la limite de la légalité voire dans l’illégalité la plus totale.
          Cela vaut pour la Chine et son espionnage industriel, pour l’Iran et son ingérence en Irak, pour la France au Tchad, pour l’Angola au Congo, ect...
          On vise les Etats-Unis parce qu’ils ont le plus de moyens et sont les plus voyants...mais la manière de faire n’est pas propre à ce pays.

          Il faut tout de même garder en mémoire qu’il y a une large différence entre des opérations secrètes menées par un état démocratique et celles menées par un état qui ne l’est pas. ( Il s’agit, bien entendu, de la possibilité du contrôle de ces opérations par le législatif.)


          • ASINUS 30 juin 2008 22:51

            On vise les Etats-Unis parce qu’ils ont le plus de moyens et sont les plus voyants


            yo muabdib ; le paradoxe serait a mon sens que celui qui a le plus de moyens commet ici les
            conneries les plus monumentale , n importe quel manuel redigé par des connaisseurs
            "britanniques" aurait indiqué aux USA qu instaurer un modele democratique type occidental
            leur vaudrait l intauration d une republique islamique chiite. Leur volonté interventioniste
            en Iran ne fait que renforcer le clan conservateur , renvoyant " les moderés" au silence et permettant
            une repression interne ;Jai bien conscience que pour qui subit ce genre de theocratie le distingo
            conservateur/moderé peux sembler subtil , las dans les négociations internationnalle il devient
            majeur.Par ailleurs comme la signalé un autre intervenant la Perse n est pas un nouveau né
            dans la region " cela vaut aussi pour la Turquie" c est bien beau de lancer perpetuellement nos criteres
            democratique occidentaux a la tete d etats seculaire il faudrait parfois integrer d autres criteres plus
            appropries avec la vision que ces etat ont d’ eux meme


            • Muadib 1er juillet 2008 00:52

              Paradoxal, pas vraiment.

              Une grosse machine fait des gros ratés.

              Puis il faudrait tout de même ramener leurs conneries au nombre d’opérations qu’ils mènent. Ils doivent quand même pas tout rater.

              Fin que les Etats Unis n’aient jamais compris le Moyen Orient, c’est pas nouveau vu le parti pris évident qu’ils ont.


            • armand armand 1er juillet 2008 09:40

              Walid,
              Passionnant débat que celui qui porte sur la ’légitimité’.

              On peut d’abord faire la distinction entre ’régime’ et ’nation’. L’Iran est bien évidemment une grande nation - et ce depuis la nuit des temps. La France et la Russie idem. En revanche, on peut juger illégitime un régime né de la violence, répressif à plusieurs titres - dans son mépris affiché pour la démocratie et son oppression envers les moinorités, les femmes, les comportements jugés déviants. etc. Or, la démocratie ne se résume pas à la loi du plus grand nombre, exprimé par le suffrage (principe du référendum) mais comporte aussi, nécessairement, le respect des différences, des minorités, des opinions minoritaires.

              En cela je ne vois pas de contradiction dans ma défense du régime impérial - le châh était assorti d’une assemblée élue, rien n’empêchait une évolution plus douce vers la monarchie constitutionnelle. Et qui pourrait nier que parmi les régimes les plus démocratiques figurent plusieurs monarchies constitutionnelles.

              Maintenant, je veux bien admettre qu’avec le temps le régime iranien actuel pourrait évoluer vers une forme plus avveptable. Mais j’ai bien peur que ce mariage de la carpe et du lapin qu’est le principe du velayat-i-faqih, ou pimauté du clergé sur le politique, conceptualisé par des penseurs comme Ali Shariati’ en mixant la révolution et l’Islam soit difficilement modifiable. Tout comme feu le régime soviétique. Il eût mieux valu rétablir le Califat, c’est-à-dire une instance spirituelle centrale, légitimant par en-haut les différents régimes politiques de chaque pays.

              Ce que je reconnais aux monarchies c’est leur continuité, leur façon d’incarner les traditions et la mémoire historique de la nation. J’assume parfaitement une position ’contre-révolutionnaire’ - c’est-à dire que les révolutions, le plus souvent, n’ont apporté que destruction et massacres. Comme pour l’invasion de l’Irak, sous prétexte d’instaurer un monde meilleur (ou bien d’asseoir les intérêts d’un pays ou d’une classe !) on détruit un édifice sans se préoccuper de ceux qui périront sous les décombres.

              Pour moi le régime français de la Terreur n’était pas plus légitime que ne l’est le régime khomeiniste, ou celui des bolcheviks. La République française s’est légitimée à travers près d’un siècle de restaurations, de compromis, de modifications. La Vème République est un régime d’inspiration monarchiste qui donne un pouvoir politique excessif au chef d’Etat sous prétexte qu’il a été élu.


              • ASINUS 1er juillet 2008 15:50

                "Pour moi le régime français de la Terreur n’était pas plus légitime "

                Allons Armand , ne me dites pas que vous ne savez pas que la seule légitimité
                d une rebellion ou d une revolution...

                c est de gagner .


                Thermidor ça n est rien d autres qu une mise en demeure
                tout retour en arriere est impossible y comprit jusque dans symbolique
                s accrochant mordicus au drapeau blanc le Comte de Chambort perdra toute chance de voir s instaurer
                une monarchie constitutionnelle " je sais vous admirez l Hispanique".A contrario les bolcheviks on bien compris eux qui faisant "table rase du passé" ont eradiqué la dynastie mais reutilisé sa symbolique,
                militaire " garde" et autre tradition y comprit le salut de l autorité aux armées " bonjour soldats ect.....
                reste que la violence d etat des regimes revolutionnaires est a la hauteur des perils quils encourent
                puis je vous rappeler que les contrerevolutionnaires français se sont appuyés sur les couronnes
                ennemies hereditaire de la France ,
                les gardes blancs russes ne manquant guere de soutiens etrangers
                eux aussi 

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