Faut-il voter UPR ?
Pour les eurosceptiques et les partisans d’une sortie de l’UE, le vote en faveur de l’UPR devrait tomber sous le sens. Pourtant, le parti de François Asselineau plafonne à 1 ou 2 % des intentions de vote aux Européennes, après un score particulièrement faible à la présidentielle. Analysons les raisons de ce paradoxe, avant de répondre à cette fameuse question : faut-il voter UPR ?
1) La sortie de l’UE, une nécessité démocratique, sociale et écologique
Dans son discours à l’Assemblée nationale de 1957, le socialiste et ancien premier ministre Pierre Mendès France justifiait son opposition au traité de Rome, qui marquera le début de la construction européenne, en ces termes :
Nous ne pouvons pas nous laisser dépouiller de notre liberté de décision dans des matières qui touchent d’aussi près notre conception même du progrès et de la justice sociale. (...) L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale. » Pierre Mendès France, discours de 1957 à l’Assemblée nationale.
L’Histoire lui a donné raison. Comme chacun le sait, les traités européens ne sont pas démocratiques. En plus d’organiser la hausse des inégalités sociales et d’interdire toute politique écologique d’envergure, ils ont transféré la souveraineté des peuples vers une technostructure transnationale qui impose le néolibéralisme. Nous avons développé ces points dans un argumentaire complet (à retrouver ici).
En admettant que vous soyez, à minima, convaincu de la nécessité de sortir du cadre des traités européens (comme 20 % des Français), le vote pour l’UPR semblerait justifié. Seul parti à proposer de sortir de l’euro et de l’UE à l’aide de l’article 50, François Asselineau représenterait la voie la plus sûre pour mener à bien cette étape nécessaire au rétablissement de la souveraineté populaire, autrement dit de la démocratie.
Pourtant, l’UPR peine à rassembler le camp « eurosceptique », malgré une base militante indéniablement active. Nous allons chercher à éclairer ce paradoxe avant de revenir sur le bien-fondé du frexit, et de la façon de le défendre politiquement.
2) Présidentielle 2017 : quel bilan pour l’UPR ?
On s’attendait à ce qu’un candidat qui place le Frexit au centre de son programme récolte un score honorable, au moins supérieur aux candidatures de Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou ou Jean Lassalle.
Pourtant, avec 0,92 % des suffrages exprimés et 332 500 voix, le résultat de François Asselineau ne peut être qualifié autrement que comme un échec.
Ce dernier l’explique par un boycott médiatique avant le dépôt de ses signatures, puis la campagne de dénigrement dont il fut l’objet ensuite, taxé de vulgaire complotiste, afin de discréditer son message.
Il est vrai que François Asselineau partait avec un désavantage conséquent : inconnu du grand public au-delà de Paris (où ses affiches sont omniprésentes), il ne disposait pas de la renommée propre aux candidats installés. Et contrairement à NDA ou Jean Lassalle, il n’exerce aucun mandat d’élu, et n’a donc pas de constituants susceptibles de former un socle électoral. Autrement dit, le faible score d’Asselineau s’expliquerait par le fait que son message n’ait pas été suffisamment relayé.
Deux indicateurs permettent de mettre en doute cette explication.
Premièrement, le nombre de voix obtenues par minutes de temps de parole, compilé par l’hebdomadaire Marianne à partir des données du CSA, place Asselineau en huitième position sur onze candidats, derrière Jean Lassalle, NDA et Philippe Poutou !
https://infogram.com/melenchon-le-plus-convaincant-1g0n2o5lxx3jp4y
Ensuite, lorsque les médias ne vous offrent pas suffisamment de temps d’antenne gratuit, l’alternative est de dépenser de l’argent pour atteindre les électeurs. François Asselineau disposait du 7e budget sur onze campagnes. Pourtant, le ratio euro dépensé/voix obtenues le classe de nouveau huitième, devant Hamon, Cheminade et Nathalie Arthaud. Il affiche un score de 3,72 euros par voix, soit plus du double de Jean-Luc Mélenchon (1,55 euro/voix), le triple de NDA (1,05 euro/voix) et loin derrière Philippe Poutou (1,94 euro/voix).
François Asselineau disposait d’une très forte présence sur les réseaux sociaux. Sa chaîne YouTube cumulait plusieurs millions de vues, prouesse érigée en argument par le président de l’UPR pour justifier le sérieux de sa candidature. Avec plus de vingt-cinq mille militants, il disposait également d’une force de frappe conséquente sur le terrain, dont l’ordre de grandeur serait comparable aux deux grands partis historiques. Et comme Philippe Poutou, Asselineau fit le « buzz » suite au débat télévisé du premier tour, grâce à sa fameuse pique contre Macron « vous, vous êtes d’accord avec tout le monde ». Le site UPR.fr, enfin, serait le site politique le plus consulté de France à en croire le bandeau présent en bas de page.
Pourtant, l’UPR termine derrière Jean Lassalle.
La conjonction de toutes ces données nous oriente vers une conclusion évidente : le faible score de François Asselineau ne s’expliquerait pas par la faible visibilité de son message politique, mais pointe vers la faiblesse du message lui-même, ou du messager. En clair, le problème n’est pas que personne n’a entendu parler de l’UPR, mais qu’Asselineau ne convainc pas grand monde.
Le ratio inouï de militant par électeurs (et d’abonnés aux réseaux sociaux par voix obtenues) va dans ce sens, et semble indiquer un curieux fonctionnement en circuit fermé.
Un déficit de notoriété, ou de crédibilité ?
Nous reviendrons largement sur le fond du message politique, mais commençons par nous intéresser à la forme.
Les militants UPR que nous avons pu interroger justifient la confiance qu’ils portent à leur président par son curriculum vitae. HEC et l’ENA, inspecteur des finances, ancien membre de cabinet ministériel qui aime mettre en avant des anecdotes liées à ses multiples voyages aux côtés de dirigeants politiques, le fait qu’il ait renoncé à une voie supposée (1) toute tracée pour aller parcourir les campagnes en donnant des conférences de quatre heures devant des petites salles parfois peu remplies serait un gage de compétence et d’intégrité (bien qu’il continue de toucher son très confortable salaire de haut fonctionnaire, de son propre aveu). Il s’agit d’arguments curieux, puisque pratiquement tous les politiques ont fait de grandes écoles, fréquenté les cabinets ministériels, voyagé à travers le monde et mouillé le maillot en tractant sur les marchés, animant des débats publics et se faisant claquer d’innombrables portes au nez.
À ce titre, il est intéressant de noter ce que François Asselineau a omis de faire pour se construire une notoriété et une crédibilité susceptibles de convaincre au-delà du premier cercle militant.
La première impasse, incompréhensible aux yeux de l’observateur extérieur, c’est l’absence de publication du moindre livre. Avec une base militante si motivée, plus de vingt mille adhérents et plus de deux cent mille voix aux Européennes de 2014, Asselineau n’aurait eu aucun problème à trouver un éditeur. Le sujet de la sortie de l’euro et de la critique de l’UE est très loin d’être tabou : d’innombrables auteurs l’ont traité et ont pu faire la promotion de leur ouvrage sur les antennes les plus convoitées, matinale de FranceInter comprise (on citera Frédéric Lordon, Emmanuel Todd, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Généreux, David Cayla, Jacques Nikonoff, Coralie Delaume...).
Dans la catégorie « politique », quelques dizaines de milliers d’exemplaires vendus suffisent à vous propulser parmi les meilleures ventes. Un livre d’Asselineau publié avant la présidentielle l’aurait placé en tête de gondoles de toutes les librairies du pays, aux côtés des autres livres politique comme le fameux « Révolution » de Macron. Cela aurait permis aux militants de mettre l’ouvrage au pied du sapin familial et obligé les journalistes à s’intéresser de plus près au personnage.
La seconde, c’est le refus de participer à des évènements « populaires » ou « médiatiques » (manifestation, grèves, militantisme) qui permettent de travailler son argumentaire, de rencontrer les électeurs, de soutenir certaines causes et de se faire connaître des organisations militantes. C’est le béaba de la politique : si les médias ne viennent pas à vous, à vous d’aller vers les médias.
Or c’est précisément ce déficit de notoriété et de crédibilité, pourtant facilement corrigible, qui expliquerait l’échec de 2017.
Dans ce même registre, on peut s’interroger sur la stratégie de communication désastreuse du candidat.
Un problème de communication ?
" Mon parcours professionnel m’a amené dans les allées du pouvoir. J’ai pu accompagner, en tant que haut fonctionnaire, François Mitterrand ou Jacques Chirac dans des rencontres avec les plus grands chefs d’États de la planète. Ce que j’ai découvert à cette occasion, c’est un secret assez bien gardé, c’est que les dirigeants français n’ont plus les manettes". Première intervention de François Asselineau lors du débat du premier tour sur BFMTV.
Les codes de communication employés par François Asselineau, qui propose de révéler des vérités cachées, fonctionnent bien sur internet pour se constituer une base de fidèles avides de ses « analyses » (si originales qu’on les retrouvera aisément dans les colonnes d’innombrables médias indépendants en général, et du Monde diplomatique en particulier). Mais dans un débat télévisé où ses principaux opposants ont tous pratiqué les allées du pouvoir, sont pour la moitié d’anciens ministres ayant rencontré les grands de ce monde, et pour certains, dénoncent depuis des années la perte de souveraineté liée à l’Union européenne, ces codes de communication deviennent ridicules. Le fait que d’innombrables livres et heures d’émissions ont été consacrés à ce « secret assez bien gardé » qui se trouve au cœur de l’angle éditorial de nombreux médias « mainstream » et constitue la raison d’être de plusieurs partis politiques décrédibilise Asselineau. 55 % des Français n’ont pas attendu la création de l’UPR (en 2007) pour voter non au traité constitutionnel de 2005, précisément parce qu’ils avaient compris ce fameux « secret ».
Asselineau mobilise les effets d’autorité et empreinte au champ lexical et aux méthodes du complotisme pour impressionner son auditoire sur internet et fédérer des militants, mais dans un contexte de campagne électorale et de débat télévisé, ces méthodes s’avèrent désastreuses : elles lui attirent des accusations de complotisme (injustifiées) et le poussent au ridicule. Le président de l’UPR aime répéter qu’il est « le seul à dire que... », ce qui confère à ses militants l’impression qu’il serait une source d’information et d’analyse unique, mais laisse de marbre les citoyens politisés qui arrivent par eux-mêmes aux conclusions d’Asselineau, lorsqu’ils ne les trouvent pas dans l’inépuisable sphère intellectuelle issue de la gauche radicale et de l’activisme.
De même, l’énumération précise des articles des traités permet d’impressionner l’internaute et de justifier un discours politique axé sur la raison et la logique juridique pure, mais devient vite sujette à la moquerie sur les plateaux audiovisuels où l’aptitude d’un candidat à faire passer son message en quelques phrases est bien plus déterminante que le numéro des articles juridiques sur lequel s’appuie ledit message.
La stratégie de victimisation face au traitement médiatique de l’UPR, qu’on retrouve dans tous les partis politiques, doit provoquer des éclats de rires jaunes chez Lutte ouvrière (trois fois plus de voix aux Européennes de 2014 et privée de débats aux Européennes de 2017). Tandis que la tendance d’Asselineau à accuser tous les autres partis d’être des menteurs, alors qu’il ment avec un remarquable aplomb lui-même lorsqu’il prétend être le seul à dénoncer l’impossibilité de modifier les traités européens, explique peut-être le rejet qu’il inspire chez de nombreux électeurs pourtant en accord avec lui sur le fond.
Ainsi, on serait tenté d’expliquer la faiblesse du score de l’UPR à la présidentielle par la faiblesse du messager, qui reste bloqué dans une stratégie de communication efficace pour gagner des abonnés YouTube, mais pas des électeurs. À moins que le problème ne se situe davantage au niveau du message lui même ?
3) Le programme de l’UPR : au-delà de la forme, un problème de fond ?
Il serait inutile de nier que le Frexit fait peur aux électeurs. Peur pour leur épargne, leur emploi, leur pouvoir d’achat, leur retraite. Or François Asselineau n’a eu de cesse de minimiser l’impact négatif d’une telle décision. Usant de l’argument bien connu, mais totalement absurde, selon lequel 165 nations vivent très bien en dehors de l’UE, il balaye d’un revers sémantique le coût d’un frexit en citant la bonne santé de l’économie suisse, ou de la Grande-Bretagne post-Brexit.
Sortir d’un train en marche ne garantit pas que la chute soit indolore, quand bien même les personnes qui sont sur le quai se portent à merveille.
Revenons donc un instant sur le cas de la Grande-Bretagne, car il sert souvent de test de Rorschach à n’importe quel politique voulant montrer la folie ou la pertinence d’une sortie de l’UE.
Dans un article extrêmement pointu, le journaliste économique et eurosceptique Romaric Godin analyse les effets du Brexit sur l’économie britannique. Il évoque les signes positifs : un taux de chômage en dessous des 4 % et l’absence du moindre signe de catastrophe annoncé par les défenseurs du « remain ». Et puis il y a le reste : un taux de croissance qui a décroché de 3 points depuis 2016, pour tomber en dessous de la moyenne européenne, 6 millions de travailleurs pauvres, la stagnation des salaires, une chute de 3.5 % du prix de l’immobilier depuis 2017, une baisse significative des investissements et une dévaluation de la livre sterling qui a significativement impacté le pouvoir d’achat des bas revenus.
Romaric Godin y voit l’aggravation de tendances présentes avant le vote pour le Brexit, qu’il explique par la politique austéritaire menée depuis 2015 au Royaume-Uni. Mais il souligne également que le Brexit n’a pas encore eu lieu, et que rien ne garantit l’absence de graves difficultés post-Brexit. Enfin, il faut souligner le fait que la Grande-Bretagne possède sa propre monnaie, ce qui la protège du risque financier.
Sans tomber dans le catastrophisme, il ne faut pas nier les effets d’une sortie de l’euro et du marché commun.
Dans le cas de la France, les économistes pro-frexit parlent d’une dévaluation subie de 30 %. Frédéric Lordon évoque « au moins deux ans de récession » et décrit la sortie comme « tout sauf une promenade de santé » (2). David Cayla, lui aussi partisan d’une sortie, explique que « si la France devait sortir de l’euro, cela entraînerait des conséquences cataclysmiques qui feraient sans aucun doute disparaître l’ensemble de l’édifice européen » (3). Dans son programme présidentiel, l’UPR évoque une dévaluation volontaire de 10 % pour corriger le déficit de compétitivité. On a envie de rire devant le caractère hors sol d’une telle proposition, comme si aucun facteur externe n’allait dévaluer le nouveau franc.
Autrement dit, François Asselineau n’est pas crédible lorsqu’il minimise les effets d’un Frexit. Lui qui n’a de cesse d’accuser ses opposants de mentir aux électeurs tombe dans le même travers.
On comprend parfaitement qu’évoquer le cout réel d’un frexit risquerait d’être contre-productif du point de vue électoral, mais prétendre que tout se passera sans la moindre encombre nuit à la crédibilité générale du message, en particulier lorsqu’on se pose comme le seul candidat qui « dit la vérité aux Français ».
La question des effets du Frexit dépend des mesures d’accompagnement que les dirigeants français seront prêts à mettre en œuvre. Et sur ce point, les trois heures de visionnages de la conférence « le jour d’après » laisseront l’électeur perplexe. Si Asselineau anticipe très bien les négociations juridiques à mener et mentionne le risque d’attaque spéculative sur la dette, il évoque avec une désinvolture consternante la nécessité de rétablir un contrôle des capitaux, avant de nous décrire minutieusement l’esthétique des futurs billets du nouveau Franc. À ce stade de la conférence, on est obligé de prendre tout cela pour une vaste farce.
Car qui dit « contrôle des capitaux » dit « panique des marchés ». Et surtout, une fois qu’on a garanti le fait que rien ne sort du territoire, on est certain que plus grand-chose ne rentrera non plus. L’économiste David Cayla ajoute un autre risque : "on ne peut pas « juste » interdire les mouvements de capitaux, car cela entraînerait l’impossibilité de procéder à des paiements à l’étranger. » (4). Trois de ses confrères expliquent dans les pages du Monde diplomatique que cette décision remettra radicalement en cause notre mode de consommation, avant de détailler les outils techniques à mettre en place pour minimiser les effets négatifs.
À ce titre, il faut absolument lire l’étude menée par ces trois économistes partisans d’une sortie de l’euro, qui se penchent sur le scénario d’un bras de fer avec les marchés financiers. Si le point de départ n’est pas le frexit (mais une attaque des marchés financiers sur la dette française suite à la victoire d’un parti eurosceptique et antilibéral), les conséquences sont les mêmes (y compris la sortie de l’euro !). De nombreuses mesures techniques sont détaillées, mais pour résumer, voici les grandes lignes du scénario dessiné :
- Les marchés financiers attaquent la dette française, les grandes fortunes cherchent à s’exiler fiscalement, les investissements s’effondrent, mettant en péril la balance de paiement de la France et la soutenabilité de la dette
- Pour faire face, le gouvernement rétablit un contrôle partiel des capitaux (qui accentue les attaques spéculatives)
- Il propose ensuite un moratoire sur la dette, avec un audit citoyen, ce qui aggrave la panique des marchés et expose les acteurs privés détenteurs de dette française à un dépôt de bilan.
- À ce stade, le rapport de force entre les marchés financiers et l’État s’est inversé, car c’est désormais les banques et assurances qui sont menacées de faillite, car incapables de se refinancer sur le marché interbancaire ni de se débarrasser des créances françaises.
- La faillite des banques françaises oblige à nationaliser les banques
- Pour garantir l’épargne des Français, continuer de financer l’économie et payer les fonctionnaires, le gouvernement fait appel à la banque de France qui rachète les titres de dettes, éponge les bilans des institutions financières et finance l’État : à ce stade, on est donc sorti de l’euro (sans passer par l’article 50, notez) puisque la France crée sa propre monnaie indépendamment de la BCE.
- Puisque les capitaux ne sortent plus, ils ne rentrent pas non plus. On fait donc appel à l’épargne des Français pour financer l’économie, à l’aide d’obligations non négociables (sur le modèle utilisé en 2009 par la Californie) et à la Banque de France. Les auteurs décrivent d’autres mesures techniques pour permettre à l’économie réelle de continuer de tourner.
- Cet argent doit permettre de mener des politiques sociales susceptibles de conserver l’adhésion des Français (hausse du SMIC, des pensions de retraite, renforcement des services publics, gratuité des transports…) avant de poursuivre les efforts de transition.
Le scénario mentionne également la nécessité de renoncer à notre mode de consommation et de modifier en profondeur nos systèmes de production, conséquence de la sortie de l’euro, de la dévaluation du franc et de la perte d’accès ou limitation à certains marchés (et biens d’importations).
Pour les auteurs, il s’agit d’un scénario désirable, car il permettrait la mise en place d’une refonte des institutions politiques, un regain de souveraineté du peuple, une meilleure redistribution des richesses et la mise en place d’un mode de vie compatible avec l’environnement. En d’autres termes, ce scénario permet d’appliquer le programme écologique et social défendu par la gauche « radicale ».
On comprend que pour mener à bien un frexit, il faut être prêt à mener l’entreprise jusqu’au bout, au risque de capituler face aux marchés et de renoncer à la sortie. Rappelons une fois de plus que le Brexit ne saurait constituer un exemple, car la Grande-Bretagne n’a pas à craindre les marchés financiers (elle contrôle sa monnaie et ne peut donc pas faire défaut, par définition).
François Asselineau est-il prêt à suivre un tel scénario ? L’autre option, celle d’un frexit dit « de droite », qui chercherait avant tout à protéger les intérêts de la classe dirigeante, des détenteurs de capitaux et des 10 % les plus fortunés de France, paraît moins réaliste (il conduirait à renoncer à la sortie de l’Euro), mais plus aisée à mettre en œuvre.
Ce qui amène à se poser la question suivante : de quel frexit Asselineau est-il le nom ?
4) Frexit de gauche ou frexit de droite ?
Être d’accord avec un programme politique ne saurait suffire à voter pour son représentant, encore faut-il lui faire confiance pour le mener à bien.
François Asselineau pose la sortie de l’UE comme condition préalable à l’application de son programme (inspiré des « Jours heureux » du CNR, que l’économiste Bernard Friot qualifie avec admiration de prémices à un système communiste).
On doit donc se poser la question de la volonté du président de l’UPR à mettre en place un programme par nature anti-capitaliste. Car qu’on le veuille ou non, sortir de l’euro exige de s’émanciper des marchés financiers et du principe de libre-échange, au moins temporairement. Et donc de se fâcher avec une classe sociale bien identifiable, bourgeoise, et détentrice des capitaux.
Asselineau a-t-il la fibre anti-capitaliste ? Serait-il un marxiste qui s’ignore ? On peut se permettre d’en douter.
Il y a son parcours politique d’abord. Proche du RPR, candidat à la mairie de Paris aux côtés de Jean Tiberi en 2001, il soutient Nicolas Sarkozy en 2007 avant de cofonder le RPF avec Charles Pasqua (dont il était le directeur de cabinet au conseil régional des Hauts-de-Seine) et le royaliste Philippe de Villiers. Cet historique le place à la droite de la droite.
Mais tout le monde change et évolue. Ce qui n’a pas changé par contre, c’est les conceptions défendues par Asselineau.
Sa conférence sur l’Histoire de France, remplie d’inexactitudes et d’anachronismes, dessine un roman national essentialiste, aux antipodes d’une lecture matérialiste. Proche de la vision d’un Éric Zemmour, sa conception de l’histoire à de quoi rendre fou n’importe quel spécialiste (à ce titre, le débunkage du blogueur Histony, titulaire d’un doctorat en Histoire, vaut le détour). Elle nous confirme surtout le manque de culture politique d’un homme qui prétend s’attaquer au bras armé du néolibéralisme européen.
Ainsi, la critique de l’UE dont est porteur François Asselineau laisse perplexe. La remise en cause du système capitaliste (ou néolibéral) est trop souvent absente du discours de François Asselineau, qui se prétend « au-dessus du clivage gauche-droite », comme Emmanuel Macron (sic).
Pour Asselineau, l’UE est d’abord la courroie de transmission de l’impérialisme américain. C’est vrai à une certaine échelle, mais ce n’est pas le cœur du problème. On voit bien que sur de nombreux sujets, l’UE permet de s’affranchir (un peu) de la domination américaine, qui s’exerce plus à travers l’extra-territorialité du dollar, les interdépendances économiques des grandes entreprises, les intérêts mutuels réels ou fantasmés et la fascination des élites européennes pour l’oncle Sam. Et inversement, les États-Unis sont parfois des alliés objectifs des forces s’opposant à Bruxelles (lire à ce propos, Conversation entre adultes, de Yanis Varoufakis).
Si les USA ont su exploiter à leur avantage la construction européenne, cette dernière n’a pas été mise en place pour servir les intérêts américains, mais pour empêcher l’expérience socialiste de s’imposer à l’Europe de l’Ouest (en réponse au fameux programme du CNR et à la demande du patronat européen). (5)
La lecture du discours de Pierre Mendès France cité en début d’article est particulièrement claire : le marché commun et la libre circulation des capitaux devaient, par la mise en concurrences des États et leur mise sous tutelle des marchés financiers, empêcher la poursuite de la logique communiste contenue dans le programme du CNR.
Ainsi, l’acte unique de 1986 ouvrait la fameuse « parenthèse libérale » du parti socialiste, confirmant le « tournant de la rigueur » entrepris par Mitterrand trois ans plus tôt.
Mais ce sont encore les européistes qui en parlent le mieux :
« Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure » – Alain Madelin, discours à Chalon-sur-Saône, 4 septembre 1992
Tandis qu’on pouvait lire dans Le Figaro :
« De la libération des prix à la flexibilité du marché du travail en passant par la fiscalité, c’est à notre engagement européen, et à lui seul, que nous devons autant de réformes successives, que nous n’aurions pas su, ou pas pu mener nous-mêmes. (…) Là où la fiscalité pénalise l’économie, la concurrence intraeuropéenne exercera une pression telle que nos futurs gouvernements devront renoncer à quelques aberrations qui alimentent d’importantes sorties de capitaux. Citons en trois : l’ISF, l’impôt sur les bénéfices des entreprises et les tranches supérieures de l’impôt sur le revenu » – Yves Messarovitch, journaliste au Figaro, citant Bernard Arnault à propos du traité de Maastricht.
En clair, les traités européens servent de courroie de transmission au néolibéralisme, en organisant un transfert de souveraineté du peuple vers des élites technocratiques défendant les intérêts de leur classe.
Asselineau préfère voir l’impérialisme américain là où il s’agit d’abord d’une mécanique de lutte des classes qui aboutit à la constitutionnalisation d’un système économique (libéral) dans le but de l’imposer de force aux peuples européens. On ne saurait réduire la construction européenne à ce simple processus, mais c’est bien celui-ci qui est à l’origine du traité de Rome et de toutes les étapes qui ont suivi.
Ainsi, proposer de sortir de l’UE sans remettre en question le système socio-économique qu’elle défend présente peu d’intérêt, et risque de déboucher sur une situation où les mêmes travers seront reproduits à une échelle nationale. Asselineau dénonce souvent les effets de la politique néolibérale découlant des traités, mais défend son attachement au capitalisme fordien des trente glorieuses, qui fut pourtant le résultat d’une lutte des classes acharnée, menée essentiellement à la sortie de la guerre par le parti communiste et la CGT. Payer la facture d’un frexit pour se retrouver dans un système capitaliste franco-français paraitra à certains électeurs sans grand intérêt. La Suisse et la Norvège sont hors de l’UE, mais n’en demeurent pas moins intégrées au système néolibéral.
S’il s’agit de redonner au peuple sa pleine souveraineté, le carcan européen ne représente qu’un nœud de la camisole. À celui-ci s’ajoutent les institutions peu démocratiques de la Ve république (qui permettent à Emmanuel Macron de gouverner avec un socle électoral réel de 10.5 % et une opinion favorable abyssale) et la main mise des marchés financiers et du capital privé sur l’économie. Sur ses deux aspects, l’UPR se fait bien discret. Il soutient la logique de la Ve république et ne brille pas par sa critique du capitalisme financier.
Ainsi, M. Asselineau a tendance à prendre les problèmes à l’envers. Par exemple, ce ne sont pas les GOPE qui imposent le néolibéralisme en France, mais le néolibéralisme qui utilise les GOPE pour imposer ses réformes. Nos dirigeants ne sont pas victimes de la Commission, mais complices volontaires.
Contrairement à ce que laisse entendre l’UPR, il existe de nombreux moyens de s’affranchir des règles imposées par Bruxelles sans sortir de l’UE. Donnons quelques exemples :
- L’Allemagne a violé les règles budgétaires du temps des réformes Schröder, et viole désormais les directives du « six pack » en matière d’excédents commerciaux.
- La BCE a interprété son mandat avec une grande largesse pendant la crise des dettes souveraines, créant de la monnaie pour soutenir l’économie contre ses prérogatives supposées.
- Emmanuel Macron a augmenté le déficit budgétaire (de 2.8 % à 3.3 %) pour apaiser le mouvement des Gilets jaunes, alors qu’un rétablissement de l’ISF et la suppression de sa flat tax lui auraient permis de se conformer aux objectifs de réduction de déficit.
- Le Portugal et l’Italie ont négocié avec Bruxelles des exceptions en matière de politique économique et budgétaire
- L’Allemagne ne privatise aucun de ses actifs stratégiques, contrairement à la France qui cherche à vendre les barrages hydrauliques, démanteler EDF et brader les aéroports de Paris
- On attend toujours la hausse de la TVA préconisée par le GOPE de 2016.
Le fait que l’Italie de Salvini ait dû renoncer à son budget sous la pression de la Commission et des marchés financiers, alors que Macron explosait la limite des 3 % impunément, s’explique par la différence des rapports de force politique d’une part, et le fait que les marchés financiers voient d’un œil clément la politique néolibérale du Français et négativement l’idée de revenu universel défendu par le M5S italien.
Si on voulait être taquin, on rappellerait également le fait que les traités européens ont été modifiés avec succès à de nombreuses reprises (et à l’unanimité !) : Maastricht, le traité de Lisbonne de 2007, le pacte budgétaire de 2011 et les « six packs » et « two packs » de 2013. Face au Brexit, l’UE a négocié d’une seule voix contre la Grande-Bretagne. Le point commun de ces décisions prises à l’unanimité ? Elles vont dans le sens du néolibéralisme et sont imposées par le rapport de force politique, souvent via le leadership allemand.
Asselineau a du mal à intégrer le rôle des marchés financiers et des rapports de force politique dans sa critique de l’UE, qui se focalise sur les aspects juridiques et exagère l’importance du rôle des États-Unis. Cela le pousse à confondre parfois les causes et les conséquences, ce qui se comprend très bien à la lecture de son parcours et à la lumière de ses positions réactionnaires.
"Je me réjouis de l’élection de Donald Trump. Je pense que rien n’eût été pire que l’élection de Madame Clinton. Tout le monde sait qu’elle avait des problèmes psychiatriques et médicaux, et surtout qu’elle est corrompue jusqu’à la moelle". François Asselineau le 9 novembre 2016.
5) Le frexit par l’article 50, bonne ou mauvaise stratégie de sortie ?
Le fait que François Asselineau passe à côté de l’essence de la construction européenne ne veut pas dire que le Frexit par l’article 50 soit une mauvaise idée.
Certains seront tentés de voter UPR en pensant qu’il vaut mieux sortir de l’UE d’abord et discuter après, plutôt que de se battre pour définir le comment et pour faire quoi avant de déclencher la procédure de sortie.
Cependant, nous pensons que le recours à l’article 50 est une mauvaise stratégie de sortie, pour trois raisons.
D’abord, comme le montre l’exemple du Brexit, cette voie est loin de garantir la réussite d’un projet de sortie. Certes, les Anglais ont voté « leave » sans avoir de majorité politique pour mener le Brexit, mais l’incapacité de réconcilier les brexiters de droite et ceux de gauche explique en partie les difficultés rencontrées. Le feuilleton des négociations menées par un gouvernement britannique incapable de déterminer le type de rupture qu’il souhaitait obtenir avec des Européens déterminés à faire échouer le Brexit en imposant des conditions inacceptables a provoqué une crise politique qui met en péril le respect du vote. Sans mandat politique clair pour mener un type de Frexit défini à l’avance, dont le prix à payer et les bénéfices escomptés seraient clairement expliqués aux électeurs, la France connaîtrait les mêmes écueils, aggravés par le problème de la sortie de l’euro et les attaques spéculatives des marchés financiers. En clair, face aux difficultés politico-économiques du frexit, le risque d’abandonner la procédure de sortie après avoir déclenché l’article 50 ne doit pas être négligé.
Ensuite, le recours à l’article 50 sans sommation équivaut à une forme de capitulation face à l’Allemagne et sa zone d’influence. Comme on le sait, la BCE et Berlin se sont déjà préparés au scénario d’une sortie volontaire de l’Allemagne si son leadership venait à être contesté, pour mettre en place une zone mark étendue à son hinterland (le groupe de Visegrad + les pays du nord de l’Europe), laissant la France en charge du « club med ». Du point de vue géopolitique, cette approche « brutale » pourrait avoir des conséquences désastreuses et rendre la France dépendante de nouvelles puissances.
Enfin, la recours à l’article 50 à l’issue d’une présidentielle semble peu réaliste du point de vue électoral. Convaincre une majorité de Français de la nécessité d’une sortie de l’UE, avec toutes les difficultés que cela représente, ne sera pas chose facile. Dans le meilleur des cas, cela prendra beaucoup de temps, dont nous ne disposons pas compte tenu de l’urgence climatique, écologique, sociale et démocratique. Asselineau ne pointe pas à 1 % seulement à cause de l’hostilité supposée des médias ou de sa communication désastreuse, mais aussi parce qu’une large majorité de Français reste attachée à l’idéal européen, ou a peur des conséquences d’une sortie brutale. Plutôt que de chercher à convaincre une majorité des électeurs des vertus de l’article 50 en minimisant à outrance les conséquences d’une telle décision, il serait plus efficace de les amener pas à pas vers la conclusion du bien-fondé de la sortie, aux termes d’un processus politique qui débuterait par la remise en cause de certaines dispositions des traités (l’austérité budgétaire et certaines obligations liées à la concurrence par exemple) qui permettrait de fédérer l’opinion en menant une politique de retour à l’emploi, de hausse du pouvoir d’achat et de transition écologique, jusqu’à épuiser les limites de cette démarche. C’est la fameuse stratégie du plan A/plan B de la France Insoumise.
Si le but recherché est de parvenir à une sortie de l’UE et de l’euro, le recours à l’article 50 est la pire voie à suivre. En plus d’être électoralement irréaliste et politiquement difficile à mener, ce processus (car il s’agit bien d’un processus) tend à mettre la charrue avant les bœufs : on commence par décréter la sortie puis on tente de la mettre en place en pariant sur la bonne volonté des autres pays membres (et des marchés financiers). Il s’agit d’une stratégie d’une naïveté confondante qui ignore totalement les réalités politiques pour se focaliser uniquement sur des considérations juridiques qui ne pèseront pas grand-chose face au poids des structures économiques et sociales.
Les cyniques préfèreront un scénario de rupture avec les marchés financiers, dont une des conséquences logiques sera l’implosion de l’euro et de l’UE, comme nous l’avons décrit plus haut. Cette approche a le mérite de mettre le peuple français devant le fait accompli : entre la banqueroute généralisée et la sortie de l’euro et de l’UE, le choix sera vite fait. Mais l’approche peut sembler manipulatrice et antidémocratique (un peu comme le fait de minimaliser les conséquences du recours à l’article 50 ?).
Plus intelligent, l’option de l’enclenchement d’un processus type plan A/plan B, dont la seule issue possible sera la sortie de l’UE et de l’euro (ou le renoncement à toute politique progressiste) a le mérite de respecter le choix des Français et de les convaincre pas à pas de la justesse et de la nécessité de la sortie.
Par exemple, il suffirait de renoncer au CICE et aux baisses d’impôts d’Emmanuel Macron (ISF, Flat tax) pour débloquer quarante milliards d’euros annuels, qui permettraient de mettre en place un emploi garanti (inspiré du job guarantee proposé par le Labor britannique et le parti démocrate américain) susceptible d’employer les 3 millions de chômeurs non indemnisés en les payant au SMIC et à temps complet, ce qui résoudrait également le problème des retraites et de la sécurité sociale. Pour ne pas les payer simplement à nettoyer les espaces publics et prendre soin du littoral, on financerait par du déficit un investissement dans la transition écologique susceptible d’employer cette masse de travailleurs à des tâches plus valorisantes et créatrices de richesses (isolation thermique, soins aux personnes, services publics...). Cette politique de retour massif à l’emploi, combinée à une hausse du SMIC progressive, une réforme de l’impôt sur le revenu et de la lutte contre l’évasion fiscale recevrait le soutien massif de la population, rendant les hypothétiques sanctions de la Commission européenne injustifiées aux yeux des électeurs. Plus les marchés financiers et Bruxelles chercheront à s’opposer à cette politique, plus l’adhésion du peuple à une sortie des traités sera forte. L’article 50 et la sortie seront alors l’aboutissement d’un processus, et non le début.
Conclusion :
François Asselineau et l’UPR peuvent paraitre comme une entreprise politique frauduleuse, qui s’appuie sur une lecture complotiste de la construction européenne et essentialiste de l’histoire pour arriver aux conclusions défendues par la gauche radicale depuis 1957 : la remise en cause de la construction européenne.
Passant à côté des considérations socio-économiques et de la grille de lecture matérialiste, Asselineau confond parfois les causes et les effets, et arrive logiquement à vendre un Frexit comme une fin plutôt qu’un moyen, un processus quasi indolore et essentiellement juridique là où tous les économistes favorables à la sortie de l’euro parlent d’un projet nécessaire, mais « cataclysmique ».
Ainsi, l’approche de l’UPR, pertinente sur de nombreux points, tourne au ridicule lorsqu’elle est prise dans sa globalité. Si on ajoute ses nombreuses digressions folkloriques (6) ou caricaturales, on parvient à expliquer le paradoxe suivant : l’UPR possède la troisième base militante du pays en nombre d’adhérents à jours de leurs cotisations, et le plus faible ratio d’électeur par militant.
Cette critique nous semble néanmoins très sévère. Plutôt que de remettre en cause la sincérité de l’engagement politique de François Asselineau et des militants de l’UPR, on serait tenté d’y voir les conséquences logiques d’une sensibilité politique conservatrice et très ancrée à droite chez le premier, et une faible culture politique chez les seconds, mais qui évoluent peu à peu et s’adaptent au contact des critiques.
Cela n’empêche pas l’UPR de faire fausse route quant à la méthode qu’il propose pour sortir de l’UE, et quant aux motifs qu’il avance pour justifier de payer le coût significatif d’une telle entreprise nécessaire, mais pas suffisante.
***
Notes :
- En réalité, le parcours politique d’Asselineau l’avait conduit à s’isoler progressivement, après avoir perdu son poste dans les cabinets ministériels sous Sarkozy pour finalement rejoindre temporairement le comité de direction de l’éphémère RPF. Quant à sa carrière de haut fonctionnaire, le journaliste au Figaro Yvan Stefanovitch le décrit dans un livre comme un « haut fonctionnaire fantôme ». En clair, il semblerait qu’Asselineau n’avait pas grand-chose à perdre à fonder un parti politique, et tout à y gagner. cf. sa fiche Wikipédia.
- Lire Frédéric Lordon, La malfaçon, souveraineté et monnaie européenne, dont voici un résumé.
- Interview au site Le vent se lève : https://lvsl.fr/un-peuple-qui-souhaite-recouvrer-sa-souverainete-doit-proceder-a-une-rupture-franche-avec-lue-entretien-avec-coralie-delaume-et-david-cayla
- Indem 3.
- Nous renvoyons le lecteur à notre article « Faut-il brûler les traités européens » et à la page de Wikipédia sur l’Union européenne, entre autres.
- Par exemple, le fait que M. Asselineau se fasse appeler « Président » et se comporte comme un chef d’État, donnant des « allocutions », qu’il se présente à l’émission politique de France 2 avec des menottes, ou grille deux minutes de son précieux temps d’antenne à la matinale de RTL pour contester les sondages, qui ne le pointe pas à 1 %, mais 1,4 % voir 1,8 %.
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