France, oh ma France très belle !
La France, ce n’est pas un gros mot
Pour bien de nos contemporains, en particulier les jeunes, la culture française est quasiment inconnue. Et quand elle ne l’est pas, il est presque indécent de dire qu’on l’aime : on risque en effet de passer pour un suppôt du nationalisme, un rétrograde ou encore un citoyen manquant particulièrement d’ouverture à l’heure de la mondialisation et de la nécessaire mixité culturelle.
Affirmer son amour pour la France, c’est ringard : « aujourd’hui, mon bon monsieur, c’est l’heure de l’Europe et du monde ! La citoyenneté, il faut désormais l’envisager comme mondiale ! Aujourd’hui, c’est citoyens du monde que nous sommes ! »
Il est vrai que les programmes d’histoire et d’instruction civique sont passés et passent encore par là : l’idéologie y est omni-présente. Il faut donc reconnaître à nos chères têtes blondes des circonstances atténuantes, mais, pour leurs parents par contre, une responsabilité, plus ou moins importante cependant, dans le désamour ou le désintérêt de l’histoire et de la culture françaises.
Il est vrai aussi que la majorité de nos responsables politiques, par idéologie ou par crainte, ne parlent plus de la France en tant que culture. Non, ils nous parlent de démocratie, de république, de droits de l’homme et du citoyen…mais jamais ou presque de cette réalité historique et charnelle qu’est la France, sauf pour en rappeler les heures sombres et/ou à faire coïncider la nation française aux principes hérités de la révolution et de la philosophie des lumières, et uniquement à ceux-là.
Parmi ceux qui en parlent autrement, la nostalgie des temps anciens ( de mon temps…) ou les discours réducteurs ( la France aux français ) l’emportent bien souvent.
Plutôt que de vouloir rendre la France aux français ou regretter le temps passé, il vaut mille fois mieux leur montrer combien leur culture est aimable. Pour la majorité d’entre eux, ils ne la connaissent pas. Comment peut-on aimer si on ne connaît pas ?
Ce qu’il nous faut vraiment retrouver, promouvoir, encourager et vivre, c’est une attitude et un comportement d’amoureux ! Les vrais amoureux ne sont ni transis, ni nostalgiques du temps passé, ni peureux. Les vrais amoureux sont brûlants, tournés vers l’avenir, soucieux du bonheur des autres, confiants et conscients ! Les vrais amoureux donnent avant même de recevoir ! Les vrais amoureux combattent, y compris contre eux-mêmes, pour que le beau et le bien l’emportent sur le laid et le mal, en acceptant d’en payer le prix !
« Donner quelque chose à aimer aux français, et d’abords leur donner à aimer la France, de façon à ce que, telle qu’elle est, elle puisse être aimée avec toute l’âme » écrivait Simone WEILL dans l’enracinement, présentant cette proposition d’amour comme remède politique.
Et si c’était cela le seul projet politique qui tienne : donner quelque chose à aimer avec toute l’âme, ce quelque chose étant cette communauté de destin, fière de son héritage. Avec à l’esprit et au cœur un seul désir : transmettre cet héritage enrichi de sa propre participation à l’œuvre collective et qui soit tendue vers le bien et le beau, quoiqu’il puisse en coûter et dans l’humble mais combien belle reconnaissance des bienfaits reçus.
Nous ne sommes tous que des héritiers mille fois redevables : il nous appartient donc d’apporter notre pierre à l’édifice et ne pas se comporter en goujats ! L’héritage culturel de la France est immense. Il est là, à notre portée ! Non pas pour seulement s’en nourrir mais pour en nourrir nos contemporains qui attendent !
Apprendre à voir pour goûter et faire goûter, c’est là une démarche éminemment civilisatrice et salutaire pour tous. Ayant récemment rencontré quelques jeunes pour leur présenter cette démarche, nous avons eu l’occasion de mesurer leur enthousiasme.
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