François Bayrou : un vote contre les appareils de parti
A cent jours de l’élection présidentielle, je propose un ralliement de plus pour François Bayrou : celui des électeurs qui ont pris conscience que depuis trente ans nous sommes régis par un clan qui a établi sa domination via les appareils des deux partis dominants, PS et UMP et qui a même intronisé son opposition officielle et diabolisée, le FN.
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Oui, François Bayrou ira au second tour de la présidentielle et le remportera à condition que les électeurs conscients de l’IMPASSE gérée par le PS et l’UMP ne se laissent pas aller au vote protestataire FN, cette mécanique électorale instituée par le fondateur de la Vème République bis, François Mitterand, et savamment entretenue par ses émules. S’ils oublient l’absentéisme, le vote nul et l’abstention qui peuvent certes satisfaire la conscience des uns et des autres mais n’apporteront rien à la situation.
Oui, François Bayrou ira au second tour de la présidentielle et le remportera à condition que les électeurs de tout bord situent exactement l’enjeu de la situation. Car il est évident que personne, pas même Bayrou, ne peut aujourd’hui apporter de quelconques propositions qui tendent vers des solutions. Pour une raison péremptoire : notre système politique est complètement SCLÉROSÉ. Dans ce contexte, la seule chose positive que nous puissions faire est de donner un bon coup de pied dans la fourmilière, en l’occurrence les appareils de partis qui garantissent cette sclérose et en profitent largement. Quelles que soient nos opinions, puisque le principe qui préside aujourd’hui à la situation politique française est celui de la sclérose… unissons-nous pour semer un vent de panique dans le monde politique.
Par contre, en ce qui concerne les élections législatives qui vont suivre, je recommanderais la plus large abstention, à moins que ne se présente une liste (hors F.N.) qui place en première ligne de son programme une révision constitutionnelle pour instituer le scrutin proportionnel. Pas ce que proposent nos élus, à savoir une certaine dose de proportionnalité, et autres combines dont on fera un nouveau pudding. L’instauration d’une Assemblée vraiment représentative au scrutin proportionnel intégral : 40 millions de votants, 200 députés, soit 1 député par 200.000 voix, de quelque couleur qu’ils soient. Aucun ne représentant telle région, telle ville, – ce qui aiderait à débarrasser le pays de son féodalisme électoral – tous représentant la population à travers sa diversité. Ceci demande bien sûr une révision de la constitution. Il faudra y inclure également l’indépendance des Pouvoirs. Le pouvoir exécutif (président) étant lui aussi élu (forcément au scrutin majoritaire), l’Assemblée n’a pas à le renverser. Elle a à représenter la population et à voter les lois. Le président et le gouvernement ont à représenter l’État et à diriger et réglementer selon les lois. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont leurs propres systèmes électoraux, différents mais cohérents. On en pense ce qu’on veut. La France a un système incohérent. Elle évolue de ce fait de plus en plus vers la République bananière ! (1)
Dans le scrutin qui vient, nous avons, semble-t-il 1 chance de mettre un coup d’arrêt à l’évolution de nos institutions. Sans avoir à croire que M. Bayrou apportera des solutions. À tout considérer, il ne sera pas pire qu’un autre… donc en votant pour lui nous ne ferions pas grand mal. Mais sa victoire déclencherait dans les appareils qui nous tiennent en tenaille un VENT DE PANIQUE et de révélations : trahisons, regroupements, retournements de toutes sortes, dont il nous faudrait alors savoir profiter. Je dis nous, car ce serait pour moi le principal mérite de ce vote Bayrou : « nous » rendre partiellement la main qui est aujourd’hui entièrement dans celle des appareils de partis (Autant Hollande que Sarkozy incarnent parfaitement dans leurs personnalités cette nature partisane, ces manœuvres d’appareil.). Comment en profiter, c’est une autre histoire dirait Kipling, portons d’abord Bayrou au second tour – ce sera le plus dur –, élisons-le – fastoche – et, comme au poker, … demandons à voir le dessous des cartes !
Maltagliati
(1) Pour une réflexion de fond sur l’évolution des pouvoirs démocratiques, voyez mon ouvrage Le contrôle du Pouvoir. http://books.google.fr/books?id=cr7gkx4O4HEC&printsec=frontcover&dq=contr%C3%B4le+du+pouvoir&hl=fr&sa=X&ei=rfQPT5CGG4Tu8APC1431Aw&ved=0CDYQ6AEwAA#v=onepage&q=contr%C3%B4le%20du%20pouvoir&f=false
J’ajoute ici qu’à l’occasion de cette révision de la constitution, il faudra penser à intégrer l’indépendance du Pouvoir judiciaire. Son état actuel dans notre fait pays (sa dépendance de l’exécutif) a fait à juste titre classer la France TRÈS BAS dans l’échelle de l’Observatoire des droits de l’homme, non loin des États autoritaires et dictatoriaux.
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