Gabriel Matzneff, du Capitole à la Roche Tarpéienne
Nous dégustons toujours, à notre corps défendant, les fruits amers de Mai 68, placé sous le signe de la déconstruction tous azimuts.
Face à l’état bourgeois oppresseur et corseté, il s’agissait de jeter bas les institutions et normes surannées empêchant de jouir sans entraves, à savoir la nation et ses valeurs communes, la société coupable dans son ensemble, la famille traditionnelle et ses repères moraux, et, bien sûr, les mœurs jugées dignes d’un autre siècle.
Cette liquidation progressive des structures sociales culmina avec « l’Etat maastrichtien » (l’expression est de Michel Onfray) acté par Mitterrand en 1983, qui ouvrit la voie au capitalisme mondialisé voulant lui aussi au-delà des frontières « jouir sans entraves », affranchi des contraintes des nations souveraines, des frontières et des familles conservatrices.
L’amour, la sexualité étaient entravés par l’héritage vermoulu de la morale bourgeoise, freinant la marche en avant du nouveau monde par ses valeurs jugées rétrogrades et oppressantes. La sexualité devait être libérée des vieilles chaînes, des vieux tabous de l’inceste et de l’attirance pour les enfants, ce que l’on nomme pédophilie ou pédérastie. Souvenons-nous des frasques de Gide et Montherlant. Mais ces derniers n’étaient que des intellectuels en marge de la société, des « immoralistes ».
Après Mai 68, les digues cèdent et des homosexuels militent contre la « société judéo-chrétienne » et moralisatrice, revendiquant le droit à l’amour réciproque des enfants et des adultes. Selon ces derniers, les enfants seraient demandeurs et les priver d’un plaisir nécessaire à leur épanouissement relèverait de la carence éducative. Ainsi pensent des militants homosexuels comme Guy Hocquenghem, journaliste à Libération, et René Schérer, professeur d’université faisant l’apologie de la pédophilie. N’oublions pas Cohn-Bendit qui dans une émission d’Apostrophes, bien avant Gabriel Matzneff, raconte avec alacrité le plaisir d’être caressé par des enfants.
Et décernons au journal Libération la Bistouquette d’Or pour avoir relayé avec constance les pétitions demandant l’indulgence pour des individus ayant commis des actes pédophiles avérés, déjà à l’époque passibles de poursuites judiciaires. Ce journal qui fut la déchetterie du gauchisme triomphant pouvait s’enorgueillir pour la défense des pédophiles de signatures aussi prestigieuses que celles de Sartre, Beauvoir, Sollers, Lang, Kouchner et tant d’autres.
A l’époque, ces pratiques étaient susceptibles de poursuites et pourtant la justice n’a pas agi. Elle en avait la connaissance et, moralement, elle peut être accusée de non-assistance à personne en danger.
Mais les temps ont changé et les pédophiles hier adulés, aujourd’hui rasent les murs. Ils ne paradent plus sur les plateaux de télévision face à un Pivot complaisant. Le pauvre Matzneff, encensé depuis des décennies par une intelligentsia soi-disant éclairée, passe du Capitole à la Roche Tarpéienne et doit maintenant rendre les comptes qu’on a omis de lui demander hier.
S’agissant de ce dernier, les éditions de la Table ronde ainsi que les éditions Gallimard ont annoncé, suite à la parution de l’ouvrage de Vanessa Springora relatant sa relation adolescente avec l’écrivain prédateur, la décision de ne plus commercialiser ses ouvrages.
L’Ange bleu, association de prévention de la pédophilie, vient de délivrer à M. Matzneff une citation directe à comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « apologie de crime » et « provocation à commettre des délits et des crimes », en l’espèce des viols sur mineurs, ce dont l’écrivain se targue dans ses ouvrages.
« Les livres de Gabriel Matzneff et notamment celui intitulé Les moins de 16 ans sont un mode d’emploi pour les pédophiles, justifie Latifa Bennari, la présidente de L’Ange Bleu. J’ai rencontré tellement de pédophiles qui se sont sentis légitimés par les ouvrages de Matzneff ou ceux de Tony Duvert que j’ai voulu saisir la justice. »
Dans un prochain article, j’évoquerai la personnalité de Tony Duvert qui eut son heure de gloire dans les années 70.
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