Comment la saga du « Trône de Fer » de George R.R. Martin explique la politique étrangère.

Le Trône de fer A Song of Ice and Fire en version originale est devenue une série HBO, cette saga de dark fantasy écrite par George R. R. Martin, dont le premier volume est paru en 1996 et qui doit en compter sept une fois achevée.
L'histoire de la saga se déroule principalement dans une terre imaginaire du nom de
Westeros, dans un univers médiéval-fantastique. Comme dans toute bonne saga de fantasy, des espèces rares et fantastiques peuplent le continent tel les
dragons ou les
loups-garous .
L'histoire commence avec la mort de la
Main du Roi, lord
Jon Arryn, ce dernier servait et conseillait un Roy qui s’était emparé du trône par la force. Un roi usurpateur chassant et courant les femmes et qui va laisser peu à peu le pouvoir aux conseillers et aux courtisans.
Sur cette terre il existe
Sept Couronnes, unifié par sous une même bannière et dont les épées des royaumes servirent à forger un immense
trône de fer.
Les familles Joffrey, Renly, Stannis, Robb Stark et les Greyjoys sont les familles « royales » sur cette terre et se trouvent être en constante lutte, négligeant un danger dans le Nord, là où le pouvoir du roi s’arrête. Cette frontière est gardée par des hommes, dans ce Nord règnent des êtres mystérieux, des géants, des hommes sauvages et les Autres, d’étranges et mystérieux êtres surnaturels, capables de transformer les humains en zombies glacés.
Mais au-delà de l’histoire fabuleuse, du flamboyant, avec ses histoires d’amours ses belles reines et dragons on nous conte l’histoire de tous les mondes, celui d’une méga-saga géopolitique, relaté par le site
foreign policy.
L’histoire relate notre diplomatie, ses échecs ses réussites, ses coups bas, ses morts et ses folies comme les négociations
nucléaires avec la Corée du Nord. Dans cette saga on verra un maître espion
Varys un homme de l’ombre puissant.
Et comme dans la réalité les peuples ignorent ceux qui se manigancent dans les couloirs des ministères et des agences gouvernementales et comme on l’a vu tous lors des
révélations de Wikileaks sur le monde de la diplomatie secrète, ce qui explique aussi largement le désir des politiques dans le monde de détruire la liberté d’expression existant sur internet.
Commerce et banque
On abordera aussi dans cette saga les banques, et leurs pouvoirs sur le royaume. Il y a un dicton « La Banque de fer aura son dû. " l’Iron Bank
Braavos est la banque principale de
Braavos , très riche,il prête souvent de l'argent à des étrangers, parmi ses clients se trouvait le Roi des
Sept Royaumes.
Cersei Lannister au début du roman, est surprise en compagnie de Jaime son frere jumeau par le jeune
Brandon Stark, précipité dans le vide. Mais ce secret, d'abord découvert par Jon Arryn, la main du roi puis par
Eddard Stark, meilleur ami du roy et
seigneur suzerain du
Nord et qui en homme d’honneur ne verra pas la bassesse et les traitrises de la cours. Cersei prendra le pouvoir à travers son fils le régime decidera d’interrompre ses remboursements à l’Iron Bank de Braavos, manœuvre qui amène les banquiers de Braavos à se rapprocher de ses ennemis.
En réponse à la décision de la Reine Cersei, la Banque commença à refuser le paiement différé des dettes partout dans
les 7 royaumes ainsi que tous les nouveaux prêts et
Noho dimittis a été envoyé par la Banque au
Trône de Fer pour recouvrer la dette. Et n’est-ce pas ce qui se passe en ce moment au Usa et en Europe où les nations sont assujettis à des notes et dans l’obligation d’obéir à des banques.
Contrairement à beaucoup dans sa maison,
Dany n'a jamais hérité de la tendance folle qui a sévi à son père l’ancien roi et son frère
Viserys . Elle montre de la compassion envers ses serviteurs et alliés, tandis que son frère est cruel avec eux. Elle voudra changer le mode de vie de son nouveau peuple les
Dothraki, mais se heurtera comme les Usa en Afghanistan à une économie inexistante et même si une partie du peuple pourrait en avoir le désir, sans autres alternatives, ils ne pourront échapper à un mode de vie peu enclin au respect des droits de la personne.
Guerre technologique
Dans cette tragédie fantastique on abordera aussi les armes technologiques et d’ailleurs
Spencer Ackerman, de Wired, dira que les dragons de Daenerys constituent une «
technologie militaire qui change la donne, ainsi les avantages technologiques aident les leaders dans les affaires intérieures et diplomatiques. Comme on va le voir au Nord,
au-delà du Mur qui protège le royaume des
tribus sauvageonnes et où le fils bâtard de lord Eddard,
Jon Snow est devenu membre de la
Garde de Nuit. Les Autres (c’est-à-dire les diaboliques créatures du Nord qui fabriquent des zombies) ont au départ l’avantage sur les adversaires, car leurs épées sont si froides qu’elles brisent l’acier. Mais Jon Snow va découvrir que l
’obsidienne peut tuer les Autres, tout comme les épées spécialement forgées que possèdent de nombreuses grandes familles de Westeros.

Daenerys quant à elle possède des dragons ce qui, dans ce pays de chariots et de chevaliers en armure, revient à détenir la puissance de l’arme nucléaire. Tant qu’elle est seule à les posséder, elle est l’équivalent des États-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale : la seule puissance vraiment mondiale. Puis, un des dragons prend à la fuite et Dany enferme les deux autres, de peur de les perdre, et du même coup renonce à leur immense pouvoir de dissuasion. La technologie vous confère un avantage, mais seulement si les autres pensent que vous n’hésiterez pas à vous en servir.
Fanatisme religieux
Lord
Stannis Baratheon est l'actuel sire de
Peyredragon et siège au
Conseil restreint de son frère aîné, le roi
Robert, en tant que « maître des navires » Bien que le royaume soit mu par le pragmatisme, et des traditions comme la monarchie héréditaire, on verra naître une sorte de République Islamique d'Iran à Westeros où l’on sacrifie les impies et pousse les alliés à la conversion. Ainsi
Stannis Baratheon se met à baser ses décisions stratégiques en fonction des principes religieux de Lady Mélisandre des
Asshai, une prêtresse de
R'hllor qui a des pouvoirs prophétiques qui lui donne une connaissance partielle des événements futurs. Contrairement à beaucoup d'autres personnes dans
Westeros, Mélisandre a une foi absolue en sa propre interprétation. Elle croit que Stannis est la figure messianique de la prophétie R'hllor appelé
Azor AHAI.
Mercenaires
Les hommes d’État de la saga embaucheront des assassins hautement qualifiés pour éliminer leurs opposants, ou signent des contrats avec les équivalents de
Xe connue sous le nom de
Blackwater Worldwide ou Triple Canopy. Ces forces reflètent le style de commandement de ceux qui les embauchent. Engager un assassin pour tuer Daenerys avant qu’elle ne puisse devenir une prétendante crédible au trône nous révèle un homme brutal, mais pragmatique et prévoyant. Elle fera l’erreur pour accéder à la position qui lui permettra d’instaurer sa vision idéaliste du gouvernement, d’engager à son tour une bande de mercenaires, omettant le fait que ceux-ci ne sont pas motivés par le projet mais par l’argent. Comme la main du Roy
Eddard Stark, elle mettra l’honneur et les idéaux au-dessus de certaines réalités…
Entre réalisme ou l’idéalisme, nul ne peut dire encore qui remportera le Trône de Fer. Il est une chose sur laquelle l’auteur est clair, toutefois : il est périlleux pour un leader de négliger le moindre
aspect de sa politique étrangère, notamment dans le domaine du «
soft power ». Dany, va apprendre que l’on peut temporairement mater une classe dirigeante rebelle au moyen d’affreuses exécutions publiques, mais si l’on n’est pas en mesure de la contenter sur le long terme par un commerce prospère en lieu et place de celui qu’on a proscrit, elle va chercher à vous remplacer.
Les protagonistes vont aussi apprendre comme que les banques se fichent bien de votre puissance militaire, qui est le fruit d’un emprunt et rien au monde ne les dissuadera de vouloir récupérer aux centuples ce qu’ils vous ont prêté et Stannis va apprendre qu’ouvrir les frontières évitera peut être une crise humanitaire, mais à moins d’intégrer ces nouveaux citoyens dans l’identité culturelle existante, les différences peuvent engendrer la violence.
Au final, le jeu du trône consiste en bien plus que d’accéder au trône.