Généraliser l’open data
Le terme « Open Data » fait assurément partie des derniers « buzz word » à la mode. Pour preuve récente, l’Elysée qui annonce l’ouverture de certaines de ses données. Résultat : mise à disposition sous forme de flux de l’agenda du Présidence, du trafic sur ses serveurs, de l’origine de ses visites, etc. On en attendait plus.
Pourtant le mouvement de l’open data prend de l’ampleur en France. Et le gouvernement n’y est pas étranger (il vient d’ailleurs de publier une circulaire pour favoriser l’ouverture des données publiques). Cela se retranscrit d’ailleurs parfaitement dans la courbe Google Trends ci-dessous (terme : « open data », pays : France).
Il faut dire que depuis l’annonce du portail data.gouv.fr en février 2011, dans le cadre de la mission Etalab, de nombreuses administrations, entreprises publiques (comme la SNCF et la RATP), villes, communautés d’agglomérations (comme le Grand Lyon), collectivités locales ou territoriales (comme la Saône-et-Loire ou les Hauts-de-Seine) ont ouvert certaines de leurs données. La Ville de Paris a lancé sa réflexion dès 2009.
[Lire le dossier Open Data dans le Monde Informatique]
Quel intérêt avec la Démocratie participative ?
Commençons par rappeler ce qu’est l’open data (source Wikipédia) :
Une donnée ouverte est une donnée numérique, d’origine publique ou privée, publiée de manière structurée selon une méthodologie qui garantit son libre accès et sa réutilisation par tous, sans restriction technique, juridique ou financière. L’ouverture des données (en anglais open data) représente à la fois un mouvement, une philosophie d’accès à l’information et une pratique de publication de données librement accessibles et exploitables.
Pour bon nombre de personnes, la Démocratie Élective a vécu et il est temps de passer à une autre forme de démocratie, comme la Démocratie Participative. J’en fais partie.
En même temps, je pense que tout n’est pas à jeter dans la démocratie élective et que certains ajustements permettraient de mieux vivre ensemble. Cela commence, pour moi, par l’ouverture des données à l’ensemble des Citoyens. Dans ma ville par exemple, je peste lorsque j’apprends que des achats d’arts sont organisés sans commission, sans budget parfois. Ou quand une place est rénovée pour une somme rondelle sans qu’on soit en mesure d’accéder à la liste détaillée des marchés et des dépenses afférentes.
La perte de confiance des citoyens (qui se retranscrit notamment par une baisse d’affluence aux élections) envers leurs élus ne peut se résorber qu’à travers une transparence absolue qui passe notamment par l’open data.
Existe-t-il des exemples concluants ?
Oui tout à fait ! La gazette des communes rapportait, par exemple, dans un article publié le 30 mai dernier, l’exemple fascinant d’Oakland aux Etats-Unies. Dans cette ville californienne de 400.000 habitants, quelques citoyens se sont organisés pour récupérer les données publiques budgétaires afin de les mettre en forme de manière ludique.
Ici point de bâton dans les roues, la municipalité a pleinement joué le jeu et a mis à disposition ses experts financiers pour libérer ses données. S’appuyant sur le logiciel OpenSpending, OpenBudgetOakland permet aux citoyens de faire des commentaires quant à la gestion des finances de la ville et ainsi participer à l’élaboration du prochain budget 2013-2015.
Au delà de la notion de transparence, l’open data (financier ici) participe à une mission pédagogique en présentant à tous le coût des actions municipales et en responsabilisant les administrés (« je demande quelque chose mais je sais que cela a un coût et se reportera sur le budget »).
En France, le Baromètre de l’open data (publié en mai 2012) par l’association LiberTIC et Communes.com montre le chemin qu’il reste à faire. En effet, seule 1 région, 4 départements et 14 villes sont engagés dans une démarche d’open data en France (et seul 3% sur le volet Budget).
Une fois de plus, ce sont les élus les principaux réfractaires à l’open data. A la manière du non cumul des mandats, cette position n’est pas prête à calmer les ardeurs des citoyens en recherche de transparence et d’éthique.
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON