Gladiator 2 : pari réussi pour Ridley Scott
En cette période de disette cinématographique, où nos salles obscures subissent quantité de navets nombrilistes, sans intérêt et conformistes, les oeuvres grand spectacle telles que Les trois mousquétaires et Le comte de Monte Cristo nous ont permis de retourner vers le 7ème art.
Cerise sur le gâteau, ces deux fresques étaient produites en France, où le cinéma d'aventure historique est devenu rare. Notons la bonne surprise du mois dernier avec Monsieur Aznavour, visionné dans un cinéma de campagne par curiosité, et qui m'a fait passer un très bon moment.
De passage à Paris, je me suis offert une après-midi "écran géant" à l'UGC des Halles pour la suite de Gladiator, l'incontournable opus de Ridley Scott, sans doute le meilleur réalisateur de sa génération de mon point de vue. J'ai aimé son Napoléon, ses Alien hormis le dernier volet très caricatural. Le prix d'une place de cinéma (20 francs quand j'étais étudiant, 8 euros aujourd'hui en cinéma de province, 15 euros dans les multiplexes !) incite à la réflexion avant de s'engager. Avec Gladiator, on s'attend à une avalanche d'effets spéciaux et une reconstitution de la Rome antique qui compensent un éventuel scénario défaillant.
2h30 dans une salle bondée, j'avais réservé une place sur internet heureusement. Toujours cette marée de publicités avant le début puis en avant pour les aventures de Hanno, prisonnier de guerre berbère vendu comme gladiateur à un riche notable. Pascal Mescal égale Russell Crowe dans le rôle du protagoniste, Denzel Washington étonne agréablement dans celui de l'ambitieux maitre des gladiateurs.
Une bataille spectaculaire en hors d'oeuvre (la prise d'une cité berbère par l'armée romaine), des combats dans l'arêne à couper le souffle, des intrigues, des rebondissements, quelques surprises. Je ne vous en dirai pas plus.
Ridley Scott a réussi son pari, mais son film n'échappe pas au wokisme ambiant. Les deux empereurs sont LGBT, Le notable romain est numide (ce qui était peut-être possible dans la diversité de l'empire romain), les romains sont des méchants colonialistes, cruels et exploiteurs, qui n'accordent la citoyenneté qu'à quelques uns (ça ne vous rappelle rien ?)... Surtout, il n'y a aucune réalité historique, les deux empereurs sont anachroniques (Caracalla et Geta), tout comme la révolte populaire et la révolution à la fin du film. Signalons d'ailleurs que Caracalla n'était probablement pas un blond aux yeux bleus efféminé comme l'acteur du film, puisque le vrai empereur était un général berbère. D'autres anachronismes sont à signaler : on ne lisait pas de quotidiens dans les buvettes romaines...
Retenons les bons côtés, le côté divertissant de ce film où le courage, le don de soi, l'honneur et le civisme sont mis en avant. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais son visionnage ne laisse pas indifférent, par ses effets spéciaux derniers cris et la superbe reconstitution de Rome et Ostie au IIIème siècle après JC. Notons aussi une réflexion sur la tyrannie en politique... Allez voir Gladiator 2 et faites vous votre propre idée, loin des critiques de ces professionnels qu'un film n'intéresse que s'il montre leur vision du monde. En attendant peut-être un troisème volet...
Trailer du film :
Naevius Suturius Macro : notable et homme politique romain (préfet du prétoire) , 1er siècle après JC
Source d'inspiration pour un Gladiator 3 "les origines" ?
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