Grand débat … : bravo !!!
Grand débat … : bravo !!!
Le grand débat national initié par le pouvoir à la suite de la manifestation du sentiment de « ras le bol » que l’on sait, ne souffre que d’une critique.
On peut en effet regretter qu’il n’ait pas été organisé dans les bistrots. Car si beaucoup s’y rendent pour parler pour se faire plaisir – sans avoir à devoir écrire quoi que ce soit comme dans le grand débat- , l’estaminet présente l’avantage de donner l’occasion de boire un bon coup à l’abri du regard désapprobateur des épouses. Et les cafetiers auraient pu améliorer la compétitivité de leur affaires, c’est à dire gonfler leur revenus, sans que les contribuables aient à payer le salaire de la présidente de la grande commission.
Cette réserve mise à part, on ne peut que saluer la perspicacité des astucieux organisateurs.
Puisque ces derniers ont eu l’intelligence de ne pas mettre en discussion la question de savoir s’il fallait cesser d’appliquer les règles dont l’effet est (et l’objet était) de créer la situation.
Car il est bien certain que l’obligation faite aux Etats d’emprunter aux banques privées et aux marchés financiers assure de belles rentrées à ces professionnels. Et que l’argument de limiter la dette, puisqu’ « on » a fait en sorte qu’il y en ait une (dette découlant de l’interdiction d’emprunter à la banque centrale) génère, outre la vente de biens de l’Etat, la suppression de fonctionnaires et de services publics. Ces derniers pouvant ainsi être bradés et générer des revenus aux heureux acquéreurs. Comme il est bien certain que la libre – c’est à dire sans opposition ou contrôle des organes de l’Etat— circulation des capitaux permet à ceux qui ont des capitaux à faire circuler (notamment pour les faire fructifier par la seule spéculation) d’échapper à l’impôt français. Comme la libre circulation des personnes permet d’engager des employés étrangers à moindre coût. Comme il est aussi certain que l’existence d’une monnaie unique, a l’avantage de faire faire des économies sur les opérations de change et, faute de possibilité de dévaluer pour mieux vendre, a l’heureux effet d’imposer aux salariés la baisse de leurs salaires et de leurs ressources complémentaires.
Sans compter que de telles réflexions auraient nécessairement débouché sur la découverte de la part prise par certains dirigeants de premier plan dans l’installation et le fonctionnement du système. Avec, nécessairement des conséquences désagréables (pour leur carrière, leur réputation ou leur porte monnaie) pour ces derniers et pour ceux, qui, dans leur sillage ont profité sous des formes et à des degrés divers, du fonctionnement de la mécanique.
Bravo.
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
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