Grippe H1N1 : Margaret Chan et Roselyne Bachelot doivent-elles démissionner ?

Il y a peu, les Français ont pris connaissance de ces quelques cas de caissières, pardon, hôtesses de caisse, licenciées pour avoir utilisé des bons de réduction laissés par les clients. Quel préjudice pour la boîte ? Aucun, ces bons auraient pu très bien être utilisés, entrant dans la comptabilité ordinaire. Si arnaque il y a, le montant est de quelques euros, peut-être quelques dizaines. Par contre, le coût d’une incompétence en matière de gestion de la grippe se chiffre en milliards d’euros. Sans compter les dommages moraux envers les populations affolées par le pandémon H1N1. La question se pose donc. Y a-t-il eu une série d’incompétences dans la gestion de cette grippe que l’on sait maintenant aussi anodine mais que les experts continuent à présenter comme dangereuse, en sélectionnant quelques arguments et chiffres dont l’opinion publique commence à douter sérieusement ? L’une des priorités de ces experts est de ne pas perdre la face. Annoncent-ils des chiffres exacts, présentent-ils la réalité de manière impartiale ? Quelques citoyens n’appliquent pas le principe de précaution mais celui du doute. Ils ne font plus confiance aux experts.
Pas plus tard que le 7 septembre, un invité de l’émission C dans l’air a évoqué explicitement une incompétence des autorités dans la riposte face à cette grippe bénigne. Incompétence dans les mesures administratives de fermeture d’établissement, les données fournies aux médias et surtout, la précipitation dans la production d’un vaccin. Les voix se délient, ainsi que je l’exposais dans mon billet du 7. Marc Gentilini avait pointé un emballement politico-médiatique, sans pour autant désigner une chaîne d’incompétences car ce monsieur était président de la Croix rouge au moment de la grande canicule et, même s’il n’a rien à se reprocher, il ne peut que se sentir en porte-à-faux surtout que les médias, en juges vengeurs, ne se gênent pas pour le titiller sur cette affaire. La canicule de 2003, parlons-en. D’abord, y a-t-il eu faute ou bien un bug de communication. Oui, des vieux sont morts en surnombre et alors ? Ils seraient de toute façon partis l’année suivante. On n’allait pas arrêter un pays pour quelques décès. Disons qu’il y a eu une erreur de communication du gouvernement qui aurait dû jouer la transparence, annonçant dans les médias la situation, afin que les personnes concernées puissent intervenir s’il y avait lieu. Les années suivantes, l’affaire était réglée, un plan canicule a été mis en place. Mais dans cette affaire de grippe, la canicule a bon dos. Est-ce parce que les autorités ont manqué de réactivité dans cette affaire que le cas doive faire jurisprudence morale et justifier une réaction démesurée pour tout problème sanitaire, en l’occurrence pour un banal épisode que cette grippe de 2009 ? Il peut y avoir incompétence en cas de réaction sous dimensionnée ou bien excès de précaution. Hélas, ce satané principe de précaution, édicté par des philosophes moribonds minés par l’esprit animal, sert de paravent à tous les excès bureaucratiques dès lors qu’il faut palier une menace dont le risque n’est pas égal à zéro.
Pas plus la canicule que le principe de précaution ne doit servir d’excuse à l’incompétence. Quand on fait mal son job, on mérite d’être sanctionné si c’est une faute professionnelle et même licencié si cette faute est d’une gravité extrême. Quand on est ministre, si on gère de manière inconséquente une situation, on démissionne ou on est démissionné. C’est ce qui arriva au ministre de la Santé Jean-François Mattéi après la canicule. Si nous étions dans une réelle démocratie, la gestion de la grippe de 2009 devrait faire l’objet d’une commission d’enquête. La réponse du gouvernement, face à cette soi-disant crise sanitaire majeure, mérite d’être jaugée par des parlementaires afin que des sanctions soient prises s’il s’avère qu’une chaîne d’incompétences s’est glissée dans les rouages de l’Etat français. Quant à Margaret Chan, son mandat devrait être révisé s’il s’avère qu’elle a annoncé le niveau 6 de pandémie en cautionnant le bidonnage bureaucratique ayant amené l’OMS à revoir la définition d’une pandémie, tout en s’affolant de quelques cas détectés mais pas significatifs d’une menace réelle. Elle n’était pas obligée d’agir ainsi. S’il s’avère que c’est une faute professionnelle elle doit être débarquée par les gouvernements en usant du principe de Peter. Cette dame aurait-elle agi en toute incompétence ? Il appartient aux responsables politiques de réagir. Mais il y a fort à parier que rien ne bougera. Sauf cas vraiment improbable de fronde citoyenne planétaire. La démocratie est morte. Les citoyens sont moribonds et les opposants décimés par le virus de la précaution. Ils n’ont même plus la force de demander une commission d’enquête. Les gens vivent et pensent comme des porcs. Il est naturel en somme qu’ils soient touchés par la grippe porcine. D’autres gens raisonnent, il est naturel en somme qu’ils songent à demander des explications et des enquêtes. Même s’il n’y a pas eu fraude. Simplement une faute, et l’incompétence en est une. Quand un chauffeur de bus a un accident, il y a bien une enquête et parfois une garde à vue. Pourquoi les élites seraient-elles au-dessus des règles appliquées aux citoyens ?
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