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Accueil du site > Tribune Libre > Guadeloupe : la vie au temps de la violence (IV)

Guadeloupe : la vie au temps de la violence (IV)

Pour ce 4ème épisode de la chronique d’une vie quotidienne dans une Guadeloupe en crise, le titre a été un peu modifié. Aujourd’hui, la violence a remplacé les restrictions. La situation se dégrade de jour en jour. L’Etat a beau tenter de rattraper ses bévues du début de crise, le LKP s’est engagé dans une fuite en avant, demandant sans cesse plus, sans qu’on arrive à imaginer où tout ça va bien pouvoir s’arrêter

Vous pouvez lire ci-dessous les trois premiers épisodes de cette chronique, commencée le 29 janvier, 10 jours après le début des grèves :

Du 29 janvier au 7 février
Du 8 au 12 février
Du 13 au 17 février
 

Mardi 7 février après midi

La situation se dégrade. Beaucoup de barrages aujourd’hui, gênant de manière très importante la circulation. Saint Claude est calme, mais les entrées de Basse Terre sont bloquées. Une amie est très inquiète car sa mère arrive de métropole ce soir. Elle sait que l’avion est parti, mais son mari qui doit la récupérer est bloqué à un barrage près de Capesterre. J’apprends le lendemain matin qu’il n’a pas pu atteindre l’aéroport. La maman a réussi à trouver quelqu’un pour l’héberger cette nuit.

Au boulot, l’ambiance est lourde. Jusqu’à présent on évitait d’évoquer la situation sociale avec les collègues guadeloupéens. Aujourd’hui ce sont eux qui l’abordent spontanément. Ils expriment leur exaspération devant la tournure des événements. Leurs mots sont parfois très violents contre le LKP : « si un jour ils ont l’indépendance je vends ma maison et je pars en métropole »… Discours sans doute hâtifs et excessifs… mais qui témoignent du ras-le-bol qui envahit la population guadeloupéenne, surtout celle qui n’est jamais interrogée par les médias…

Mercredi 8 février

Ça y est, Domota a eu son mort ! Un syndicaliste de la CGTG qui s’est fait canarder à un barrage dans un quartier difficile. Le LKP a tout fait pour que ça arrive depuis quelques jours et a agi délibérément pour qu’on en soit là. Je ne connais pas la personnalité de Domota, mais je souhaite qu’il ait suffisamment de lucidité pour porter la responsabilité de cette vie perdue jusqu’à la fin de ses jours. On ne doit pas mourir pour 200 euros. Ça n’en vaut pas la chandelle. Pas plus d’ailleurs qu’on ne détruit l’économie d’un pays ou qu’on attise les antagonismes raciaux comme il le fait depuis 1 mois maintenant.

A la radio à midi, quelques réactions. Domota, figé dans sa rigidité et son discours répétitif : « c’est la faute de l’Etat qui est parti de la table de négociations, il faut appliquer le protocole promis le 8 février ». Pas l’ombre d’une autocritique dans son discours. Celui de certains politiques par contre commence à bouger, Victorien Lurel (président PS du CR) parait sincèrement effondré. C’est un politicien retors, mais pour la première fois on sent une véritable émotion dans sa voix. Il appelle à cesser les blocages et la violence que le LKP utilise depuis le début des troubles. Il reprend presque mot pour mot ce que je pensais ce matin : « on ne doit pas mourir pour 200 euros ». Jacques Gillot (président PS du CG), moins ému, mais qui tient un peu le même discours : on doit négocier, mais négocier ça ne veut pas dire qu’une des parties cède tout et l’autre rien. Tant que le LKP restera arc-bouté sur sa revendication de 200 euros rien n’avancera. Et appeler à utiliser des moyens illégaux pour soutenir sa revendication, c’est la porte ouverte à tous les excès, ce qu’on voit bien aujourd’hui.

La mère de ma collègue a finalement réussi à joindre Basse Terre. Avec un groupe d’autres passagers à la dérive, ils ont loué un petit avion privé dont ils se sont partagé les frais et ont pu atterrir à l’aérodrome de Baillif. Pour la première fois depuis longtemps je n’ai pas passé la journée de travail à Ste Rose comme je le fais d’habitude le mercredi.

Cet après midi, petite balade à Basse Terre. La quasi-totalité des barrages a disparu, sauf devant le conseil général où veille un piquet de grève LKP. Pas trace de forces de l’ordre. La plupart des objets encombrant les rues ont été nettoyés, mais il reste quelques traces sur les côtés. Dans une petite rue, je passe devant trois jeunes, l’un tente de se pencher à la portière de la voiture pour réclamer « làjan » (de l’argent). J’accélère un peu et on en reste là. Ils n’avaient de toute façon pas l’air trop convaincus. Les rues sont désertes, tous les magasins fermés. La ville donne l’impression de s’être réveillée avec la gueule de bois. Si le LKP n’a pas donné formellement l’ordre de lever les barrages, on sent une baisse très nette de la motivation des militants. Beaucoup ont sans doute écouté (et peut-être un peu entendu) Victorien Lurel à midi.

 

 Un barrage de poubelles finit de se consumer à l’entrée de Basse terre. Quelques dizaines de mètres plus loin, je suis interpelé par trois jeunes qui veulent de l’argent.

La dernière blague qui circule par ici : « La Guadeloupe c’est comme Koh Lantah, y a deux tribus : les Tannou et les Patayo » (allusion au slogan du LKP « Gwadloup sé tannou, Gwadloup sé pa ta yo » la Guadeloupe c’est à nous, la Guadeloupe c’est pas à eux) Vivement la réunification… !

Une amie est venue passer l’après midi à la maison. Elle est martiniquaise et noire de peau, son mari breton et blanc comme un cachet d’aspirine. Elle vit tout ça très mal. Elle a l’impression que les gens la regardent de travers parce qu’elle est avec un blanc, et enceinte en plus. Une amie à elle dans la même situation s’est fait traiter de « sale pute »… Son mari est prof. Il est parti passer l’après midi à Basse Terre où dans un local privé il donne des cours à des élèves motivés contactés par Internet. Une collègue m’avait parlé de ça également. Ces cours clandestins paraissent se multiplier au fur et à mesure que le blocage dure et que les gens s’organisent. Ça me rappelle une comptine qui parle de l’école en grec et du catéchisme que les popes donnaient en cachette la nuit aux enfants à l’époque de l’occupation turque.

Fengaraki mou lampro
fegge mou na perpato
na pigaino sto scholio
na matheno grammata
grammata spoudasmata
tou theou ta pragmata.

Ma petite lune brillante
Eclaire mon chemin
Pour que j’aille à l’école
Apprendre les lettres
Les lettres et la littérature
Et les choses de Dieu

 
Jeudi 9 février

Ils ont brûlé l’Orangerie ! Un restaurant de Basse Terre où travaillait comme cuisinier notre jeune voisin. Heureusement pour lui, il avait trouvé un autre emploi depuis quelques semaines… Ses 5 anciens collègues n’ont pas cette chance. La perte du bâtiment par contre est irréparable. On peut toujours reconstruire un magasin de pneus ou un supermarché, mais pas la seule plantation du XVIII° siècle qui avait survécu dans le Sud-Basse Terre.



La terrasse de l’orangerie, un soir de novembre 2008

On ne se déplace quasiment plus, les récits se multiplient d’exactions et de menaces contre des touristes ou même des antillais. Le tarif pour passer un barrage tenu par des jeunes c’est 5 euros. Pour le LKP ça dépend. Des fois ils laissent passer, d’autres fois… Hier sur 13 patients attendus en chimiothérapie dans une clinique de Basse Terre, seuls deux ont pu venir. Les autres n’ont pas franchi les barrages. Dans le journal ce matin, un appel des présidents de commissions médicales des hôpitaux de la Guadeloupe au LKP pour laisser au moins passer les véhicules sanitaires. Pour le moment, pas de réponse de Domota.

Il parait qu’ils nous envoient Bové et Besancenot...Warff. Là au moins on est sûr que ça va calmer les esprits...

Cet après midi, discours de Sarkozy où il lache du lest financièrement et promet des "Etats-Généraux" pour l’Outre-mer. Est-ce que ça sera suffisant pour apaiser les tensions ? Plus le temps passe plus on a l’impression que rien ne permettra un retour à la vie normale, tellement Domota a besoin de cette ambiance de troubles pour exister politiquement...

La suite dans les jours qui viennent
 


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29 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 20 février 2009 10:24

    Pas très sérieux de ramener à Domota tous les malheurs de l’ïle
    Ce n’est pas un ange, mais il est ridicule de le ramener au rôle de tireur de ficelles. IL faudrait faire une analyse de l’histoire des mouvements de résistance dans l’Ïle . Voir les excellents articles de Mediapart sur ce sujet, les jours derniers...
    Y a -t-il un Domota en Martinique... ?
    Comme quoi , on peut vivre sur place et ne pas comprendre ce qui se passe, faute de recul historique et socio-économique. L’anecdote n’éclaire rien
    Je’ l’ai constaté moi-même lors de quelques séjours dans ce "paradis" .C’est avec le recul temporel, les lectures qu’on commence à saisir mieux les enjeux

    "Avec Nicolas Sarkozy, il vaut mieux être un Pitbull qu’un Guadeloupéen. Si un Pitbull te mords en Guadeloupe, le lendemain, Sarkozy fait une loi sur les Pitbull. Alors que nous, cela fait des semaines que nous marchons, et nous n’avons toujours rien obtenu." (E.Domota)

    Willy Angèle, président du Medef-Guadeloupe, estime que le silence du chef de l’État a été « pesant ».


    • Canine Canine 20 février 2009 10:47

      En même temps, les pitbulls, tous ce qu’ils ont obtenu de Sarkozy, c’est une interdiction d’exister, il vaut donc sans doute mieux être Guadeloupéen.


    • italiasempre 20 février 2009 11:22

      Comment va-t-on appeller ça alors ?


    • Illiouchine 20 février 2009 13:02

      Comme je l’indiquais dans mon dernier article, il ne s’agit pas de journalisme d’investigation mais d’une chronique d’humeur, dont le principal intérêt est qu’il s’agit d’une vie vécue et non d’une construction intellectuelle à partir de documents écrits par les autres...

      Mes sources, ce sont mes yeux, mes oreilles, et les médias locaux, dont il est sans doute difficile depuis la Métropole d’imaginer le fonctionnement, qui n’a pas grand chose à voir avec ce qu’on connait là-bas.

      Quand je dis "Domota a eu son mort", je persiste et signe. Vous avez vu l’extrait de Canal 10 dans lequel il menace, mais ça n’est qu’un échantillon de sa réthorique sur le sujet. Depuis un mois, il tente en permanence de placer ce mouvement comme un "revanche" de 1967, mais pour que ça fonctionne, il aurait fallu que la Police intervienne de façon violente et provoque des morts. Manque de chance pour lui c’est de ses propres rangs qu’est venue la balle mortelle. 

      Ça n’empèche pas les medias locaux d’avoir étalé en boucle lundi les accusations d’Alex Lollia accusant les flics d’insultes racistes... Pour le moment, il n’a pas encore déposé de plainte officielle. Pourquoi ? Si il a vraiment été victime de ce qu’il a déclaré à la radio et à la télé locale, c’est parfaitement répréhensible et doit être jugé... Mais il ne l’a pas fait. Pourtant ce qu’il a dit a été considéré par les media locaux comme une vérité et n’a jamais été ni recoupé ni mis en doute par les journalistes de RFO ou de RCI. Dans cle contexte explosif du début de semaine, c’était évident que ça allait faire sortir de leurs gonds des gamins fragiles comme il y en a dans les banlieues de la Guadeloupe. Quand on suit au jour le jour ce qui se passe, qu’on écoute les déclarations des uns et des autres (dont seule une totue petite partie vous parvient) la st’ratégie de Domota sur ce sujet était limpide. Il voulait des morts. Sa seule erreur de casting c’est que la mort n’est pas venue d’où il l’espérait. Ceci dit, sa dernière trouvaille c’est de marteler que "les faits ne sont pas clairs" qu’il veut "une enquète indépendante".. etc.. ça s’appelle un "contre-feu".

      Pour Bové, il est arrivé hier soir et s’est déjà affiché à côté de Domota au journal de 20 h de TF1. Besancenot arrive aujourd’hui, il s’en est suffisamment vanté dans les jours passés. Et je persiste à dire que la Guadeloupe en ce moment n’a pas vraiment besoin qu’on jette de l’huile sur le feu.


    • holmr 21 février 2009 08:09

      D’accord avec toi Zen

      Illiouchine n’a d’ailleurs pas choisi son pseudo au hazard. car il plane littéralement au dessus de la Guadeloupe comme un touristes découvrant la Guadeloupe depuis la vitre de son avion.

      Comme beaucoups de commentateurs métros habitant en guadeloupe (italiasimpliste), ils habitent en Guadeloupe mais n’y vivent pas,trop imbus de leur personne et leur culture franchouillarde.
      Leurs lieux d’échange privilégiés avec les Guadeloupéens sont les caisses des leader price, cora et surtout Destreland qui leurs rappellent les temples de la consommation en métropole.

      Dans l’incendie de l’Orangerie ce qui embête le plus Illiouchine, c’est qu’en fait il ne pourra plus déguster les excellents produits de Guadeloupe, mais cuisinés par un chef métropolitain, gage d’une certaine classe.
      La classe d’Illiouchine n’est certainement pas celle de ceux qui revendiquent les 200 euros de pouvoir d’achat supplémentaire, c’est pourquoi il la dédaigne.

      Sans s’en rendre compte, Illiouchine se focalise égoistement et uniquement sur la revendication concernant la priorité à l’embauche des diplomés guadeloupéens, car Il se sent visé par cette demande du Lkp , il pense que si elle venait à être appliquée, cela remettrai en cause sa propre venue en guadeloupe.
      N’ayant aucune attache véritable avec les guadeloupéens, il a peur et ne comprend rien,il confond tout et pourtant, c’est d’embauche dont il s’agit et non d’emploi existant.
      C’est encore cette peur qui le fait follailler sur Domota (qui n’est en fait que le porte parole du Lkp , un collectif de 49 organisations, faut il le rappeler).

      "Des emplois britanniques pour les travailleurs britanniques".
      Des milliers de travailleurs temporaires britanniques ont fait grève, vendredi 30 janvier, pour protester contre l’embauche par Total(encore eux)d’intérimaires italiens et portugais.Ces travailleurs revendiquaient eux aussi une certaine priorité à l’embauche tout a fait légitime, sont-il pour cela tous raciste ?

      Sous les aspect sybillin d’une soit disant chronique type carte postale qui n’a pas l’air d’y toucher, Illiouchine fait de la désinformation comme la presse française qui est à la botte de Sarkosy et qui vient de partir depuis que le prince s’est exprimé.
      Ce tintin aux Antilles ment par omission notamment en écrivant que Domota a eu son premier mort.
      Il oublie sciemment de préciser que ce sont les gendarmes qui ont mis volontairement le feux aux poudres en interpellant le lundi des militants du Lkp qui était sur des barrages filtrants, sachant très bien que les jeunes répondraient en descendant dans la rue.
      Il a été suggéré par certains journalistes que les émeutiers ont tiré 3 balles perdues sur la fiat uno du syndicaliste assassiné qu’ils auraient pris pour un car de police.

      De mêmes ces anecdotes pour faire plus vrai nous donnent envie de pleurer :

      - La mère de....avec un groupe de passagers à la dérive(de l’avion) ont loué un avion privé.
      Encore une fois ce sont les pauvres touristes qui trinquent, les guadeloupéens qui souffrent n’existent pas, ils sont traités de la même manière que les thailandais lors du tsunami : inexistant.

      Illiouchine,que fait tu en Guadeloupe ?des destrellands, des leader price, des 8 à 8 et des "chinois", il y en a en France.Par contre il n’y a pas de Domota alors.....repart en france, tu y sera plus heureux, mais par contre tu vas peut être risquer de connaitre le même genre de situation parce que les pwofitations existent aussi en France.
      Et ce qui s’y prépare ressemble fort a ce que connait la Guadeloupe...
      Ton passe temps favoris, le syndrome du pousseur de cadie, risque fort d’être perturbé mais cette fois, pas par des "macoutes" , mais par des travailleurs (quel nom tu leur donnera à ceux la ?) qui revendiquent un peu de mieux être.

      Malheureusement le patronat français et la classe politique française toutes tendances confondues, ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs homologues Guadeloupéens.
      Ils vivent dans une bulle, un peu comme toi Illiouchine, et ne comprenne pas ce qui se passe, comme en 67 et 68, c’est pourquoi les gens descendent dans la rue, t’empêchant ainsi d’aller faire tes courses tranquillement à Destreland.
      Ce que tu n’as pas compris Illiouchine,ce n’est pas ta liberté de faire circuler ton caddie que l’on t’a retiré mais que c’est la pièce "Mai 68" qui vient, après 40 ans d’interruption , d’être reprise.La Guadeloupe en constituant la première d’une tournée planétaire qui verra certainement la France comme seconde date....

      Lorsque tu sera là bas,Je te suggère de te construire un buncker et de t’y planquer lorsque ça arrivera.
      Mais surtout,auparavent,(sur l’air de petit papa noèl) n’oubli pas de faire une provision de conserve à leader price et au 8 à 8.
      Afin de ne pas voir ce qui se passe au dehors, dans la vrai vie, tu pourras toujours faire partager à tes amis, sur ton écran plat acheté à Destreland, les films sur l’époque bénie ou tu poussais ton caddie au soleil de la Guadeloupe.( sur l’air d’une chanson de ton chanteur préféré, Michel Sardou, qui chantait le temps beni des .....allez cherche un peu... oui, ça tient à ta manière de vivre comme à une certaine époque,allez :un moment de l’histoire de France qui n’ avait pas que des aspects négatifs.....T’as trouvé ?)





    • Illiouchine 21 février 2009 14:49

      Il me semble que si quelqu’un caricature ici, c’est plutôt vous...

      Vous nous reservez la caricature du méchant métro profiteur et matérialiste qui n’est venu en Gaudeloupe que pour s’en mettre plein les poches sur le dos des pauvres antillais, vivant dans son ghetto et sirotant son whisky en grignotant des fraises au mois de février.

      Faut arrêter un peu le délire et le copier-coller de la propagande LKP

      En ce qui concerne la mort de Jacques Bino, je persiste. Domota est directement responsable de la mort de cet homme. Il savait depuis le premier jour du conflit que la police interviendrait sur les barrages s’il tentait de bloquer les routes. Il a très bien su ne pas aller trop loin jusqu’à ce lundi où, deux jours après avoir annoncé "des morts" sur Canal 10, il a lancé ses hommes sur les routes en toute connaissance de cause et dans le but évident de déclencher des violences. Malgré le comportement particulièrement calme des gendarmes (allez voir dans une queue de manifestation à Paris, vous verrez ce que c’est vraiment des CRS qui chargent !!!), il a exploité le moindre incident pour faire monter la pression. Dans le genre, le "one man show" de Lollia a certainement aussi joué un rôle important et je pense que par ses mensonges cet homme aussi porte une responsabilité dans la mort de Jacques Bino.

      On a bien vu après la mort de Bino la pression redescendre soudain, signe que Domota s’est senti dépassé par ce qu’il avait déclenché et que même si en public il reste campé sur ses positions il a donné à ses troupes des ordres de modération. 

      Quant aux incendies, dont celui de l’orangerie, provoqués par des jeunes incontrôlés, ce sont quasiment tous des établissement qui soit appartiennent à des békés ou des métros, soit (comme le LP de Goyave, ou le 8à8 de Saint Claude) ont bravé les interdictions de fermeture du LKP.

      Je ne peux donc que m’interroger sur la capacité des "jeunes inconrolés" de choisir de manière aussi appropriée leurs cibles.


    • italiasempre 21 février 2009 18:04

      Vous êtes bien patient Illiouchine et vous avez raison, Domota a eu son mort.

      @holr 

      Sans s’en rendre compte, Illiouchine se focalise égoistement et uniquement sur la revendication concernant la priorité à l’embauche des diplomés guadeloupéens, car Il se sent visé par cette demande du Lkp , il pense que si elle venait à être appliquée, cela remettrai en cause sa propre venue en guadeloupe.
      N’ayant aucune attache véritable avec les guadeloupéens, il a peur et ne comprend rien,il confond tout et pourtant, c’est d’embauche dont il s’agit et non d’emploi existant.
      C’est encore cette peur qui le fait follailler sur Domota
      (qui n’est en fait que le porte parole du Lkp , un collectif de 49 organisations, faut il le rappeler).

      "Des emplois britanniques pour les travailleurs britanniques".
      Des milliers de travailleurs temporaires britanniques ont fait grève, vendredi 30 janvier, pour protester contre l’embauche par Total(encore eux)d’intérimaires italiens et portugais.Ces travailleurs revendiquaient eux aussi une certaine priorité à l’embauche tout a fait légitime, sont-il pour cela tous raciste ?


      Faut-il réserver l’emploi aux Guadeloupéens ? Faut-il développer le mot d’ordre « La Guadeloupe aux Guadeloupéens ? ». Autrement dit, une espèce de « préférence régionale » (2). Les indépendantistes corses, à une époque, réclamaient la « corsitude des emplois », eux aussi. Il est curieux de noter que quelques formations politiques qui ont signé ce texte sont les premières à juger « raciste » la notion de préférence nationale, mais jugent légitime la « préférence régionale ».

      Si la République capitulait devant une telle revendication, que pourrait-on répondre aux Bretons, qui, au nom d’une revendication semblable, priveraient tout Guadeloupéen de possibilité d’emploi dans le pays armoricain ? Que pourrait-on répondre aux parisiens, s’ils appliquaient les mêmes principes, contre les Corses ? Avec ce principe, les Guadeloupéens refuseront-ils l’emploi à leurs camarades martiniquais ?

      Mais qui ose dire ça ? ...particulièrement apprécié par la plupart des intervenants-citoyens smiley

      Ps : ...et quelle manipulation grossière de vouloir comparer la grève des travailleurs anglais aux exigences racistes du Kollectif !
      Quant au reste de votre daube anathèmo-victimaire (gros soupir-yeux au ciel ) et bien, on passera outre.


    • foufouille foufouille 20 février 2009 11:50

      combien ca coute de louer un avion prive ?


      • Illiouchine 20 février 2009 12:40

        Comme ils étaient assez nombreux pour partager ça lui est revenu à 84 euros... Le prix d’une chambre d’hôtel par ici


      • foufouille foufouille 20 février 2009 13:28

        pas donne l’hotel ...........
        ni l’avion


      • Illiouchine 20 février 2009 13:39

        La vie est chère ici..

        Vous n’en aviez pas entendu parler ? smiley


      • foufouille foufouille 20 février 2009 15:33

        sauf pour les riches


      • Pierre de Vienne Pierre Gangloff 20 février 2009 12:20

         Vos billets, cela me rappelle les échanges affolés de la France profonde ( et un peu moisie déjà) de la petite bourgeoisie de province pendant mai 68. L’essence, les lingots à planquer, les ennemis rouges de l’intérieur, le fantasme d’une résistance à organiser, mais que fait la police ? 


        • faxtronic faxtronic 20 février 2009 12:25

          Ce qui est sur, c est que suite a ses deux mois de greves, les boites vont fermer en Guadeloupe, et le chomage sera mega massif.


          • Illiouchine 20 février 2009 12:45

            Les estimations ne sont bien sûr que des estimations, mais hier sur la radio locale, j’ai entendu une économiste (une prof de l’Université Antilles-Guyane) évoquer la disparition de 17 000 emplois dans les mois à venir en Guadeloupe (sur 120 000 emplois salariés privés existant actuellement en Guadeloupe, ça représente environ 14%)

            Il est certain que le Tourisme est totalement sinistré et le restera longtemps, les PME, les artisans et petits commerçants vont payer un prix terrible. Ceux qui vont le mieux s’en sortir ce sont la grande distribution et ceux qui tiennent le grand commerce, qui ont les reins solides et vont voir sans doute disparaître sans grand déplaisir un certain nombre de petits concurrents...


          • JahRaph JahRaph 20 février 2009 13:03

            Illiouche, vous semblez ne pas vouloir comprendre ce qui se passe. Vous regrétez l’incendie de la dernière plantation de Basse-Terre. Qu’est-ce qu’elle évoquait, pour vous ?

            Et pour ceux qui l’ont brûlée ?

            Votre amitié avec des noirs et des métisses ne vous donne pas pour autant toutes les clefs de la compréhension de leur problèmes...

            Avec respect,


            • Illiouchine 20 février 2009 13:36

              On peut comprendre ce que ressente les gens sans pour autant l’approuver...

              Pensez vous qu’il aurait fallu raser Auschwitz ?

              L’Orangerie avait cela d’exceptionnel qu’à ma connaissance c’est une des très rares plantations aux Antilles qui avait conservé à la fois la maison du maître et les "cas a neg". Le contraste était saisissant... et sans doute très pédagogique.

              A propos des responsables, il est possible qu’il s’agisse en fait d’un règlement de compte des jeunes de la cité d’à côté, qui s’étaient fait virer deux ou trois fois par le patron parce qu’il essayaient de piquer de l’alcool... Dans les premiers jours du mouvement, elle avait déjà été victime d’une tentative d’incendie qui avait été maîtrisé à temps.

              PS : pas nécessaire d’envoyer trois fois le même message.. smiley


            • toton 20 février 2009 23:09

              @Illouchine

              Que vient faire l’exemple d’Auschwitz dans tout ca ?


              Pourquoi avez vous fait référence à un évènement qui prend son essence dans l’holocauste juif ?
              Les guadeloupéens ne parlent pas comme ca, jamais... Alors je ne comprend pas.
              Vous vous dites Guadeloupéen (quelque soit votre couleur de peau, votre sens politique etc), mais vous débarquez un exemple qui ne semble pas émané de quelqu’un qui vit la-bas ? Pourquoi ?

              Dans un autre post, d’un autre article qui concerne encore la Guadeloupe, mais cette fois-ci d’une autre personne qui n’arrete pas de vomir la Guadeloupe (Je veux parler d’Italia Siempre), elle arrive à nous en placer une sur les talibans. 
              Mais qu’est-ce donc que toutes ces allusions ?
              Quel est le but, quel est le sens ?
              J’ai toute les peines à croire que vous soyez des guadeloupéens de bonne foi car vous cherchez plus à enfoncer la Guadeloupe qu’à chercher des solutions avec elle.
              En fait, vous parlez comme des gens qui avez des interets ailleurs, vraiment... mais je ne crois pas que ce soit dans l’idée d’une Guadeloupe meilleure. Mais bon, j’espère me tromper.

              Le bonjour à Saint-Claude, n’y habitant pas loin


            • Illiouchine 20 février 2009 23:53

              @toton

              @Illouchine

              Que vient faire l’exemple d’Auschwitz dans tout ca ?


              Je réagissais à un commentaire qui justifiait la destruction de l’Orangerie par les mauvais souvenirs que ce genre de monuments peut évoquer chez les guadeloupéens. 

              Je répondais à cet interlocuteur que la mémoire ne passe pas par la destruction des lieux de mémoire, mais au contraire par leur exploitation dans un but pédagogique. C’est ce qui a été fait pour l’holocauste juif en gardant intact le camp d’Auschwitz. Je regrette que les guadeloupéens ne comprennent pas qu’en détruisant leur patrimoine c’est une partie de leur mémoire collective et de leur identité qu’ils détruisent...

              Il fait un temps de chine aujourd’hui à Saint Claude.. smiley


            • toton 21 février 2009 02:07

              En fait, le message que je cherche à vous faire passer ne concernait pas vraiment votre ressenti face à la destruction de ce qui pour vous représente un symbole. Je tenais simplement à vous faire savoir que faire le parallèle encore et encore avec un évènement de l’histoire du passé juif n’était peut-être pas si approprié.

              En m’efforcant de discuter de cet exemple, je puis vous dire que condamner (à votre manière) en faisant un parallèle (tortueux) avec un évènement douloureux de l’histoire juive, ne vous confère pas raison simplement parce cette dernière communauté aurait réagi autrement.
              Ce que je cherche à vous faire comprendre, c’est que l’exemple est malicieux. On nous parle à longueur de journée de dangereux islamistes qui cherchent à nous détruire et de tous les privilèges que l’on perdrait, on nous assène de films Hollywodiens à teneur sensiblement anti-musulmanes, anti-arabes etc, on connait l’histoire de la Shoa sur le bout des doigts ou on feind de la connaitre, parfois on la nie tout simplement, mais on la connait tout de même très bien et maintenant dans un article qui concerne la Guadeloupe et dont vous semblez être un des représentants, vous citez encore en exemple la Shoa.

              De plus, vous brandissez des têtes, condamner des hommes, des actes, sans analyser les choses en profondeur.
              Vous ne nous permettez pas de comprendre, seulement de juger !
              Vous savez, j’ai la conviction que quand on commence à condamner des gens, il faut toujours pousser plus loin ces investigations afin que ces dires ne ressemblent pas à des affirmations gratuites.

              J’ai aimé le ton léger de votre premier article, parce que celui-ci n’avait pas de prétention particulière. Maintenant, celui-là, je n’ai pas réussi à le lire, parce qu’il respirait le parti pris et l’accusation éternel qui collera toujours aux gens de couleur, sans compter les commentaires qui vont avec. Aujourd’hui je me sais raciste parce que l’on sait très bien que le Guadeloupéen est raciste - certains mécontents ont réussi le job - je me sais bête, parce que c’est comme ca, il n’y a plus d’espoir, la couleur a défini ma compréhension, je me sais sanguin, pas sérieux, assisté, laxiste et je sais que je cours à ma perte.
              Mais vous, qui feignez aimer la Guadeloupe (votre description), pourquoi n’approfondissez-vous pas l’histoire juste un peu ? Cette histoire qui nous est commune et qui vous permettra peut-être de dépasser les préjugés que vous portez encore et surtout de vous faire une idée, qui sait, peut-être plus juste de cette ile. Sortez, juste un peu du sentier empirique que vous avez décidé de nous faire emprunter.
              L’union plutôt que l’affrontement, pour une fois, uniquement parce que ces préjugés collent aux gens que vous cotoyez (enfin, peut-être).

              Souhaitant que ces moments sauront faire émaner du bon de nous tous, je vous souhaite de bons articles, même si je sais que je ne lirais pas ce que j’aurais souhaité.

              A bientôt




            • Illiouchine 21 février 2009 14:30

              Je ne peux pas vous dire plus que ce que j’ai dit dans ma réponse à propos de la valeur pédagogique des témoins du passé. J’ai pris l’exemple d’Auschwitz parcequ’il est justement universel et qu’il dépasse largement l’histoire d’une communauté en particulier... Un autre commentaire dans ce fil demande s’il faut brûler le Belem sous prétexte que les marins étaient maltraités au XVIII° siècle ? Des exemples comme ça on peut en trouver beaucoup.

              Et puis arrétez de jouer à Kalimero... J’ai le droit de dire que Domota est un personnage détestable et manipulateur, j’ai le droit de dire que l’UGTG est un syndicat qui a causé beaucoup de mal à la Guadeloupe et qui continue aujourd’hui. Je suis aussi parfaitement conscient que Domota ça n’est pas La Guadeloupe et que tous les guadeloupéens ne sont pas comme lui, même si beaucoup l’adulent. Les pires critiques contre cet homme c’est dans la bouche de mes collègues guadeloupéens que je les ai entendues.

              A propos du ton de mon article, c’est une chronique au jour le jour ; Si le ton a changé depuis le premier épisode, c’est que l’ambiance en Guadeloupe a changé depuis ce moment là. Vous vivez ici aussi apparemment, vous ne pouvez pas ne pas en avoir conscience...


            • toton 21 février 2009 15:33

              Vous trouvez votre combat juste ? ok ! Laissons tomber de toutes facons, je n’entends pas vous donner tort puisque je n’ai pas lu votre article, j’ai dû m’arrêter a quelque chose comme "Ça y est, Domota a eu son mort !".

              J’ai fait mon Caliméro ? Et vous que faites vous quand vous nous pondez une chronique hebdomadaire de vos état d’âmes ?

              Enfin bref, vous faites un parallèle étrange entre les victimes de l’holocauste qui ont voulu gardé Aushwitz ouvert (sous entendu, qui savent faire bien les choses) et le Guadeloupéen qui détruit ses vestiges de l’histoire (oui, bien sûr, on fait tout mal). Je ne voyais pas ce que cela venait faire là, parce qu’encore une fois, ca fait beaucoup quand on en sait peu.

              Je suppose que cet échange va demeurer stérile, aussi je ne vais pas vous déranger plus longtemps.
              Je vous souhaite bonne continuation dans vos exposés hebdomadaires tout en espèrant que vos points de vue futures ne seront pas à ranger dans la categorie "Brainwashing" imposer par ItaliaSiempre et autres.


            • MICHEL GERMAIN jacques Roux 20 février 2009 14:01

              Vous allez très certainement m’éclairer sur quelques unes de ces questions :

              Qui sont majoritairement les chefs d’entreprises en Martinique Guadeloupe ?
              quelle est la proportion d’élèves qui possèdent un ordinateur parmi les blancs, parmi les noirs ?
              Qui est propriétaire d’une maison pouvant la vendre et partir en métropole ? Qui sont ces "ils", dans la bouche de cette même personne, qui pourraient avoir l’indépendence un jour ?

              Et finira t on par nous dire un bon coup les raisons de la colère ? Sinon nous avons du TF1 qui refusa pendant un mois de ne montrer autre chose que des micro trottoirs où l’on montre les gens privés de ceci ou de cela mais jamais les raisons de ceux qui manifestent dans les rues. 

              par ailleurs, oui, il y a toujours des gens qui profitent des soulèvements et qui souvent n’existeraient même pas sans cela. Il en va de même pour les guerres (Pouvoir Israélien, Hamas).
              Oui, également, il y a toujours des gens irréfléchis qui peuvent interdire l’accés aux hôpitaux parcequ’ils ne savent même pas ce qu’est une chimio.
              Oui, en 68, en France, le manque, la trouille, la trahison des syndicats ont provoqué un revirement à droite...sauf dans les esprits.
              Non, la France métropolitaine ne lâchera pas comme ça ce coin géostratégique du monde. 
              j’aurais du mal à me payer un avion (en plus du coût du voyage initial) à 86 €. J’ai 58 ans et ne suis pas chômeur ni en emploi précaire.

              Merci pour vos apports.







              • Malraux Malraux 20 février 2009 16:53

                @jacques Roux

                "Vous allez très certainement m’éclairer sur quelques unes de ces questions :

                Qui sont majoritairement les chefs d’entreprises en Martinique Guadeloupe ?
                quelle est la proportion d’élèves qui possèdent un ordinateur parmi les blancs, parmi les noirs ?
                Qui est propriétaire d’une maison pouvant la vendre et partir en métropole ? Qui sont ces "ils", dans la bouche de cette même personne, qui pourraient avoir l’indépendence un jour ?
                "


                Vous éclairer je ne sais pas. Je peux vous transmettre quelques informations sans que ce soit obligatoirement exhaustif.

                Le très grand commerce est tenu par des blancs-pays et des békés. C’est clair et c’est ce qui fait mal. Ce sont des gens qui avaient à leur disposition des capitaux quand il était temps d’investir et qui ont su construire des empires financiers en utilisant toutes les ficelles et notamment les fonds européens et la défiscalisation. A leur décharge, ils ont aussi créé un très grand dnombre d’emplois salariés dans une île qui ne produit quasiment rien...

                Le commerce intermédiaire et le petit commerce est tenu par des antillais. Ils sont arrivés après et n’ont donc pas pu s’imposer sur des marchés qui étaient déjà largement occupés. Ils ont par contre bien su utiliser la défiscalisation eux aussi.

                Je ne connais pas le pourcentage d’élèves ayant un ordinateur, mais je pense qu’il est peu différent de celui de la Métropole. Internet est ici plus cher, mais largement aussi répandu et les petits guadeloupéens chattent et téléchargent comme partout ailleurs. Il ne faut pas non plus les prendre pour des arriérés...
                Pour exemple, les ventes d’écran plat avant Noel ont été telles que de nombreux magasins se sont trouvés en rupture de stock avant le 25/12

                Les gens propriétaires de leur maison représentent une grande majorité de la population. Comme je le disais dans un autre post, la Guadeloupe n’est pas la Martinique et la propriété foncière est en grande partie aux mains des habitants. Pour reprendre aussi une réflexion faite par m. Villach dans un autre post, il y a bien longtemps qu’il n’y aquasiment plus de cases en bois en Guadeloupe. la plupart des gens vivent dans des maisons en béton, construites pour la plupart après le cycone Hugo en 1989 qui avait dévasté l’île et détruit une bonne partie de l’habitat vétuste et ancien. Ce qui peut choquer un nouvel arrivant c’est le fait que beaucoup de ces maison paraissent ne pas être terminées... Mais quand on sait qu’une maison non terminée ne paie pas les taxes foncières...Il y a par contre un réel problème avec l’habitat social, qui comme partout ailleurs en France est insuffisant par rapport aux besoins.

                Et finira t on par nous dire un bon coup les raisons de la colère ? Sinon nous avons du TF1 qui refusa pendant un mois de ne montrer autre chose que des micro trottoirs où l’on montre les gens privés de ceci ou de cela mais jamais les raisons de ceux qui manifestent dans les rues.

                Vous avez de la chance d’avoir vu ça à la télé parce qu’ici je crois que jamais personne n’est passé sur RFO en disant qu’il n’était pas d’accord avec la grève ...

                Les raisons de la colère : elles viennent bien sûr de loin. Les antillais ont vis à vis des problèmes de couleur de peau une attitude irrationnelle, toujours partagés entre la peur et le respect qu’ils imaginent devoir aux blancs et la colère violente de se sentir inférieur à eux. Le problème de blanc ou pas blanc est encore très compliqué par le fait que la très grande majorité des gens sont métissés et donc qu’ils ont en eux une petite partie qu’ils considèrent comme blanche.

                La "réussite" de ce mouvement social est à mon avis liée à plusieurs facteurs :


                - des éléments objectifs et réels : le détonateur a été la cherté du prix de l’essence au mois de décembre, cherté qui n’avait aucune raison objective de persister avec la baisse du prix du baril et qui a mis au jour l’opacité de la distribution de carburant aux Antilles (rôle de la SARA etc...) ceci dit, ça n’est pas le LKP qui a fait baisser l’essence. Il y a eu début décembre un mouvement très efficace et très court de socio-professionnels qui ont obtenu plus de 30 c de baisse d’un coup (les 5 centimes supplémentaires obtenus par le LKP sont anecdotiques). La cherté des prix dans la grande distribution est considéré aussi comme un détonateur.. Sauf que ça a toujours été comme ça, et maintenant pas plus qu’il y a 20 ans.


                - des éléments psychologiques : dans la lignée de la commémoration officielle de l’esclavage depuis quelques années, un certain nombre de guadeloupéens considèrent qu’ils doivent recevoir compensation pour les souffrances dont ont été victimes leurs ancêtres. Une bonne partie des manifestants sont je pense dans cet état d’esprit.


                - une parfaite organisation du mouvement et une grande habileté de leur leader. L’UGTG était depuis des années discréditée par la violence des mouvements sociaux qu’elle menait et sa revendication d’indépendance qui n’est pas partagée par la majorité de la population. On a donc fait disparaître l’UGTG, rebaptisant LKP un mouvement dont les cadres et les militants sont en très grande majorité originaire de ce syndicat. Depuis le début, Domota manipule ses troupes avec beaucoup de doigté. Il a toujours flirté avec la limite en ayant l’habileté de ne jamais la franchir, relachant toujours la pression juste avant de devenir impopulaire, et la remettant dès que la situation s’était un peu détendue (relisez les 4 chapitres de ma chronique, vous verrez que ça apparait nettement). Il flatte les penchants xénophobes et racistes de ses troupes, toujours à demi mot, par allusions, sans jamais risquer de se retrouver hors la loi (comme l’a fait un le Pen en son temps). Ses discours en français sont d’ailleurs toujours plus softs que ceux qu’il fait en créole...


                j’aurais du mal à me payer un avion (en plus du coût du voyage initial) à 86 €. J’ai 58 ans et ne suis pas chômeur ni en emploi précaire.

                Poour une dame de 75 ans, seule à l’aéroport de Pointe à Pitre, payer 84 euros c’était peut-être mieux que de passer 3 jours couchée sur les banquettes de la salle d’embarquement... A situation exceptionnelle...


              • foufouille foufouille 20 février 2009 17:02

                un avis sans parti pris, c’est sympa


              • Pourquoi ??? 21 février 2009 08:38

                @ Illiouchine : Merci une fois de plus pour votre témoignage. Continuez à nous informer. Les médias ne nous servent qu’une version édulcorée.... Traiter une noire de pute parcequ’elle vit avec un noir, n’est-ce pas pire que les propos tant décriés du vieux béké martiniquais ?

                @ Malraux : je partage entièrement votre analyse.

                Durant toutes les années que j’ai passées en Guadeloupe, l’une des choses frappantes pour moi a été de constater à quel point la référence à l’esclavage était omniprésente et servait de prétexte à tout et à n’importe quoi.
                Rien ne peut excuser l’esclavage, naturellement, mais à ce sujet les Antillais sont totalement manichéens. On nous sert la version pov boug enchaîné et maltraité. Je croyais ça, moi aussi, jusqu’au jour où j’ai lu un ouvrage écrit par un historien, pardon, j’ai oublié son nom, sans lequel il rapportait la pétition d’habitants de Pointe-à-Pitre se plaignant du barouf fait par les esclaves qui faisaient la fête toute la nuit...

                Il se trouve qu’à la même époque, un de mes ancêtres était marin, et que son capitaine avait droit de vie et de mort sur lui. Sa vie était terrible : travail de bagnard, coups de fouet pour un oui ou un non, mauvaise bouffe, maladies... N’ayant pas trouvé trace de son décès, je suppose qu’il a été balancé par-dessus bord sans autre procès...

                J’ai étudié ausi les conditions de vie au bagne de Brest. Le frère de l’un de mes ancètres y a passé 8 ans : 5 pour un vol de pommes-de-terre, et 3 de rab pour tentative d’évasion. Enchaînés par 2, confiés aux bons soins de garde-chiourmes avinés, nourris de pain sec, voués à tous les travaux pénibles, notamment à la construction des quais de l’arsenal... La plus grande partie y mourait.

                Les esclaves, au moins, avaient un prix. Les maître les avaient payés, parfois cher, et la simple logique économique voulait qu’on les garde en état de travailler. Ce qui n’était le cas ni d’un matelot, ni d’un bagnard.

                Que dois-je faire pour venger le passé de mes ancètres ? Brûler le Belem ? Faire sauter l’arsenal ? Débile, n’est-ce pas ?
                C’est pourtant ce que font les Guadeloupéens en brûlant l’Orangerie...


                • fouadraiden fouadraiden 21 février 2009 08:38

                  @Malraux

                   très bon post, réclamer des dédommagements pour enlèvements et servitudes par la France , quelle bonne idée smiley


                   Un jour faudra que l’on monte une pièce tragique où l’Occident sera jugé pour ses crimes contre les hommes.


                  • toton 21 février 2009 15:29

                    Vous trouvez votre combat juste ? ok ! Laissons tomber de toutes facons, je n’entends pas vous donner tort puisque je n’ai pas lu votre article, j’ai dû m’arrêter a quelque chose comme "Ça y est, Domota a eu son mort !".

                    J’ai fait mon Caliméro ? Et vous que faites vous quand vous nous pondez une chronique hebdomadaire de vos état d’âmes ?

                    Enfin bref, vous faites un parallèle étrange entre les victimes de l’holocauste qui ont voulu gardé Aushwitz ouvert (sous entendu, qui savent faire bien les choses) et le Guadeloupéen qui détruit ses vestiges de l’histoire (oui, bien sûr, on fait tout mal). Je ne voyais pas ce que cela venait faire là, parce qu’encore une fois, ca fait beaucoup quand on en sait peu.

                    Je suppose que cet échange va demeurer stérile, aussi je ne vais pas vous déranger plus longtemps.
                    Je vous souhaite bonne continuation dans vos exposés hebdomadaires tout en espèrant que vos points de vue futures ne seront pas à ranger dans la categorie "Brainwashing" imposer par ItaliaSiempre et autres.


                    • envert94 envert94 22 février 2009 09:58

                      http://anti.grande.surfaces.over-blog.com/

                      A quand la baisse de 20% dans les grandes surfaces en métropole ?

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