@ Illiouchine : Merci une fois de plus pour votre témoignage. Continuez à nous informer. Les médias ne nous servent qu’une version édulcorée.... Traiter une noire de pute parcequ’elle vit avec un noir, n’est-ce pas pire que les propos tant décriés du vieux béké martiniquais ?
@ Malraux : je partage entièrement votre analyse.
Durant toutes les années que j’ai passées en Guadeloupe, l’une des choses frappantes pour moi a été de constater à quel point la référence à l’esclavage était omniprésente et servait de prétexte à tout et à n’importe quoi.
Rien ne peut excuser l’esclavage, naturellement, mais à ce sujet les Antillais sont totalement manichéens. On nous sert la version pov boug enchaîné et maltraité. Je croyais ça, moi aussi, jusqu’au jour où j’ai lu un ouvrage écrit par un historien, pardon, j’ai oublié son nom, sans lequel il rapportait la pétition d’habitants de Pointe-à-Pitre se plaignant du barouf fait par les esclaves qui faisaient la fête toute la nuit...
Il se trouve qu’à la même époque, un de mes ancêtres était marin, et que son capitaine avait droit de vie et de mort sur lui. Sa vie était terrible : travail de bagnard, coups de fouet pour un oui ou un non, mauvaise bouffe, maladies... N’ayant pas trouvé trace de son décès, je suppose qu’il a été balancé par-dessus bord sans autre procès...
J’ai étudié ausi les conditions de vie au bagne de Brest. Le frère de l’un de mes ancètres y a passé 8 ans : 5 pour un vol de pommes-de-terre, et 3 de rab pour tentative d’évasion. Enchaînés par 2, confiés aux bons soins de garde-chiourmes avinés, nourris de pain sec, voués à tous les travaux pénibles, notamment à la construction des quais de l’arsenal... La plus grande partie y mourait.
Les esclaves, au moins, avaient un prix. Les maître les avaient payés, parfois cher, et la simple logique économique voulait qu’on les garde en état de travailler. Ce qui n’était le cas ni d’un matelot, ni d’un bagnard.
Que dois-je faire pour venger le passé de mes ancètres ? Brûler le Belem ? Faire sauter l’arsenal ? Débile, n’est-ce pas ?
C’est pourtant ce que font les Guadeloupéens en brûlant l’Orangerie...