Guaino et la prison
Un automobiliste ivre tue trois personnes, en blesse deux autres dont une grièvement. Guaino est à Canal plus et déclare : « S'il est avéré qu'il conduisait sans permis et en état d'ivresse, et qu'en plus il avait récidivé dans ce domaine, je crois que cet homme est un criminel qui ne devrait jamais sortir de prison de toute sa vie. »
La déclaration de Guaino (Le Monde) pose de graves problèmes qui ne sont que la conséquences médiatico-politico-électoraliste de ce pouvoir. A les écouter nous pourrions croire que leur cerveau a été mis au moule et que chaque événement, chaque fait divers les fait parler comme Pavlov avait réussi à faire saliver un chien.
1 Guaino doit se taire
Cet homme est conseiller de l'Elysée de ce fait il n'est ni élu, ni un citoyen ordinaire. Il a un devoir absolu de réserve. Il n'a aucune légitimité d'élu et ne peut avoir d'opinion personnelle publique car il engage alors le pouvoir comme vérité officielle. Il se doit de la fermer.
2- Guaino détruit l'indépendance de la justice
Comme conseiller du château il est un des membres du pouvoir, de l'exécutif. Il ne peut intervenir publiquement pour donner une opinion directive à la justice qui devrait juger cet homme. La justice avant la condamnation doit examiner les faits, écouter les avocats puis condamner si nécessaire. Il est vrai que son maître avait parlé de coupable outre Atlantique dans l'affaire Clearstream. Pourquoi n'a-t-il pas demandé à la justice de condamner son chef pour atteinte à la présomption d'innocence et à plusieurs années de prison ?
3- Guaino a moralement et juridiquement tort
Par ce jeu de vouloir se montrer à côté des victimes et essayer de ramener au clan sarkozyaque en pleine déperdition - leur stratégie de courir après la Marine Nationale est si catastrophique que Nicolas Sarkozy continue de baisser dans les sondages mais s'effondre au FN et Guéant le suit ou l'entraîne dans sa chute. Cette stratégie les fait perdre et fait perdre la démocratie en renforçant ceux qui en sont les ennemis. - les électeurs qui veulent toujours plus de vengeance et de sang si cela était possible, Guaino ment ou ignore ce qu'est la justice. Cet automobiliste risque dix ans de prison et s'il s'agit de récidive 20. Jamais il ne sera emprisonné à vie. Mais cela pose d'autres problèmes moraux. En France combien y a-t-il de morts sur la route à cause d'alcooliques invétérés ? Va-t-on proposer une nouvelle peine pour ceux-ci ? Par ailleurs cela pose le problème de la hiérarchie des peines. Cet homme coupable de morts, coupable d'avoir conduit en état d'ivresse, est évidemment responsable. Son état alcoolisé et le fait de conduire le mettait dans l'état-même de créer une catastrophe. Il est donc doublement responsable. Cependant entre lui et des assassins violeurs d'enfants il y a une différence. Entre lui et un violent qui tue avec la volonté manifeste de le faire il y a une différence. Il y a une différence entre le risque majeur de tuer en ayant bu et en conduisant et donc la responsabilité de l'acte car on le sait, et la volonté de tuer. La différence est la volonté. En voulant une peine à vie Guaino joue l'indignation politicienne et montre qu'il est incapable de relativiser les actes et de respecter la douleur des victimes. Il y a eu morts, et ce n'est pas que la faute à pas de chance car c'est bien un homme qui conduisait, mais il y a aussi la faute à pas de chance, un mètre à côté et personne n'était tué, or un assassin lui tue et la chance n'a à voir que si c'est une autre victime à la place de soi, mais c'est tout. Ceci pour dire qu'à vouloir toujours le maximum on crée un monde sans nuances, en noir et blanc et où le pire du pire est traité comme le pire, ou le moins pire, en rehaussant le plus bas du niveau au maximum que puisse donner, non la justice, mais la privation de liberté on ne distingue plus rien. Cette façon de faire, de réagir correspond à un raisonnement de reptilien et non de compassion aux victimes. La compassion est de partager la douleur et non d'exacerber la vengeance. La justice, si elle se doit d'être sévère dans de telles circonstances, a les lois pour cela y compris les circonstances aggravantes. Ces lois existent et personne n'a besoin de Guaino pour donner des ordres.
Cette politique du fait divers, aussi tragique soit-il, est non seulement honteux mais d'une injustice totale. Il fait croire ce qui n'est pas possible, il joue de la vengeance en remplacement de la justice, et par défaut il laisse dans l'ombre tous les autres, toutes les autres victimes d'actes identiques qui n'ont pas eu droit à la médiatisation, et elles sont nombreuses très nombreuses. Cette façon faire crée deux doubles mondes : celui des victimes « vues à la télé » et des autres, et celui de la vengeance qui remplace la justice. C'est négatif tant pour les victimes que pour le respect de la loi. Les députés ont décidé que pour ce genre de délit (car ce n'est pas considéré selon leur propre appréciation comme un crime) c'était dix ans de prison. On peut toujours juger que c'est faible pour avoir volé trois vies. Mais la hiérarchie des peines fait qu'il y a des délits et des crimes et des crimes les plus atroces aboutissent à la prison à vie. On ne peut rehausser tous les délits à cette peine finale sinon tout vaut tout. J'ai une question à Guaino, la voici : Les hommes qui ont engagé une action militaire en Libye ont été responsables de nombreux morts. En donnant les ordres d'attaques ils en sont responsables. Parmi les victimes il y a eu des civils, et des « rebelles ». Va-t-on demander la prison à vie à ceux qui ont tiré sur ces innocents et à ceux qui en ont donné l'ordre ? Pour ceux qui le diraient que cette comparaison est absurde je leur répondrai qu'un avion qui part armé est de fait dangereux. S'il se trompe de cible il fait la catastrophe et on parlera de faute à pas de chance, à un dégât collatéral. Il est, quand il se trompe, dans le même état que l'alcoolique au volant de sa voiture. Tous deux sont dangereux et si l'un tire là où il ne faut pas, fait comme l'autre qui dérape là où il ne faut pas. La compassion de Guaino et ses volontés de vengeances iront-elles se déployer pour les victimes civiles des bombardements chirurgicaux ?
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- la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant, l'autre récidiviste
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- l'affaire Servier
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilsation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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