Heureux comme un immortel en France ( pamphlet )
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH150/academie-francaise_scalewidth_460-5c61e.jpg)
Finkielkraut à l'académie française obligé de se torturer les méninges et de secouer son chiffon à poussière pour rendre un hommage appuyé à Félicien Marceau, né Louis Carette, dont il hérite du siège, on peut voir cela comme une espièglerie de l'histoire ou y trouver un sentiment de continuité idéologique : le flacon reste le même et seul a changé de nature le fiel qu'il contient .
Félicien Marceau est un écrivain belge condamné à 15 ans de prison en Belgique pour faits de collaboration au terme d'un procès expéditif mais il n'en mit pas moins sa plume au service de l'Allemagne nazie ( ce qui est moins le cas de Céline, aujourd'hui encore poursuivi par la vindicte des âmes pures )
Il avait trouvé asile en France apparemment moins sévère dont il obtint finalement la nationalité.
En l'occurrence, Louis Carette n'aurait eu aucune raison de se retourner dans sa tombe ( pour peu qu'il n'eût pas tiré les leçons de son passé tumultueux ) car le ci-devant Finkielkraut, converti au nationalisme d'exclusion a donné suffisamment de gages de son inlassable zèle obsessionnel à pourchasser les intrus au teint bistre ou bronzé qui font le malheur de l'identité française..
Les quelques ouvrages que j'ai lus de ce que la rumeur médiatique nomme un philosophe ( mais au fond pourquoi pas ? tout le monde peut en revendiquer la qualité dès lors qu'il soumet son environnement à la question comme on aurait dit au Moyen-âge ) ne me laissent pas du point de vue littéraire un souvenir impérissable mais il faut cependant lui reconnaître de jargonner avec une belle constance sur un même thème lancinant : plus français que lui, tu meurs
Selon toutes les apparences, l'Académie de langue et littérature française devient un peu une manière de légion d'honneur octroyée à des célébrités médiatiques pour peu qu'elles aient commis l'un ou l'autre opuscule...
Pourtant je me sens quelque légitimité citoyenne à porter un jugement sur un signe des temps : les fausses valeurs font du chiffre d'édition car au fond l'important n'est plus de bien dire les choses mais de dire avec un mépris contenu ce que veut entendre la multitude vile ( comme l'a si bien définie un réprouvé de son temps Charles Baudelaire )
Les fleurs du bien, la grande peur des bien-pensants que révulse le soupçon de complaisance avec les ennemis de la nation, ont évacué dans les poubelles du conformisme les fleurs du mal portées par les malfaisants, ces derniers humanistes accrochés à leur valeurs qui piquent du nez vers les abysses.
Bon vent tout de même à Finkiekraut chez les immortels, ce plus court chemin pour passer du radotage à l'immobilité créatrice.
Tellement immortels d'ailleurs ces sociétaires qu'il y a parmi eux quelques vénérables qui sont déjà sortis du souvenir de leurs concitoyens, ingrats peut-être mais si oublieux de leurs titres de gloire.
Au moins pourront-ils déclamer à l’unisson leurs lamentations perpétuelles, ataviques, qui marquent leur ADN de pleurnichards institutionnalisés.
Et on te récrimine par ci et on te revendique par là, on te geint comme un écorché vif pour faire pleurer Madeleine dans les chaumières ( mais Madeleine n'en a cure trop occupée à boucler ses fins de mois ), personne ne nous aime, c'est assez vrai ! Le vulgum pecus les ignore ( mais ceux qui comptent font assaut de vaseline ), la corne d'abondance des déplorations, et des jérémiades éculées n'est pas près de se tarir, on avancera ses pions, on continuera à se faire la courte échelle.
Un million de personnes ( dont des centaines de milliers de Misérables ) à l'enterrement de Victor Hugo, voilà qui vous pose un siècle...mais où sont les neiges d'antan ?
A quand un fauteuil pour l’ineffable BHL, autre gloire de la société du spectacle maraboutant les plus hauts sommets de l’état pour expérimenter les théories économiques de Schumpeter en politique : la destruction créatrice de l'état libyen et de son Léviathan pour faire refleurir un jour mais bof ! qu'est ce qu'un jour en regard de l'éternité ? les fleurs de la liberté.
Ah mais oui, j’oubliais !
Ils aiment la France, à la manière de Zemmour, un autre futur impétrant ? qui assène avec style des contre-vérités agréables à entendre, ils aiment la France peut-être pas tellement pour elle-même mais parce qu'elle leur renvoie une image de leur vanité.
Certains dans ce vénérable cénacle aiment sans doute la France comme le paysan aime sa charrue, parce qu'elle sert leurs intérêts.
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