« Il ne faut pas confondre météo et climat ! »
A l’époque bénie où la science n'avait pas pris la place de la religion mais où l’on parlait français (chacun a les nostalgies qu’il veut, et la mienne est que nous ayons quitté l’ère de la Civilisation pour entrer dans celle des technolâtres), Flaubert avait rédigé un excellent « dictionnaire des idées reçues » (ouvrage où, selon l’auteur, il devait être impossible de détecter le vrai du faux) et qui donnait la définition suivante de « temps » (que l'on utilisant car l'on ne savait pas, alors, qu’il existait une « météo » et un « climat » qu’il fallait distinguer, sous peine de passer pour un imbécile et subir les pires avanies) : « Éternel sujet de conversation. Cause universelle des maladies. Toujours s’en plaindre. »
Les échotiers modernes me font irrémédiablement penser à Flaubert. Ils sont sans cesse en train de se plaindre du temps qu’il fait. Mais leurs plaintes sont des sortes de lamentos mâtinés à la sauce pop-rock. Elles bénéficient du préjugé le plus élevé qu’il se peut dans notre société : le « scientifique ». Demandez l’avis de deux-cent-cinquante quidam et affirmez que c’est la vérité, on vous traitera de « complotiste » ; publiez le même avis et faites suivre le nom des signataires de titres ronflant « Phd » en ceci, Master en cela et vous passerez pour un homme sérieux, quand bien même vous énonceriez la même ânerie, dans le genre : si nous continuons à vivre ainsi, nous serons tous morts dans cinquante ans. C’est assez exactement ce qui se passe avec l’officine dénommée « GIEC » (qui n’est aucunement scientifique mais gouvernementale ainsi que l’exprime l’acronyme dont elle s’est affublée et qui en dit long sur son indépendance). Nous nous abstiendrons ici de mettre en lumière les prophéties nostradamesques que contiennent ses rapports et qui ne se réaliseront qu’aux yeux de ceux qui savent en lire la langue (de la même manière que les quatrains du célèbre docteur provençal ayant vécu au XVIème siècle).
Comme le temps est capricieux cet été et qu’il ne cadre pas avec les prédictions, voici énoncé l’aphorisme (qui remplace les quatrains du bon docteur) qui est censé détruire la réalité que vivent les Français : « il ne faut pas confondre météo et climat ». En quoi je suis d’accord : il ne faut pas confondre un diminutif et un nom commun ; pour le reste, je me pâme d’aise devant une telle bêtise. Une pâmoison toute flaubertesque. Et qui me fait penser au mot célèbre de Pierre Dac : « les prévisions sont difficiles surtout lorsqu’elles portent sur l’avenir ».
Vous ouvrez vos volets ce matin de fin juillet dans le sud-ouest et il fait 12 degrés en une période censée caniculaire (du latin caniculus : petit chien, et qui correspond à la période où le soleil passe dans la constellation du petit chien, période la plus chaude de l’année dans nos contrées) et vous vous dites : « bigre, quel été pourri ! » Que nenni ! Vous confondez « climat » et « météo » ! Car de la même manière qu’une hirondelle ne fait pas le printemps selon l’expression populaire : un été pourri ne signifie pas que le changement climatique n’est pas en cours. D’ailleurs, et en dépit des évidences vécues par les vacanciers en juillet, le mois de juillet 2023 est le plus chaud de l’histoire de l’humanité selon l’ONU : voilà des gens bien renseignés ! (Quant à moi, je prétends qu’il s’agit du mois d’août de l’an de grâce 1 050 827 987 avant l’avènement de Jésus-Christ, durant la période dite du « milliard ennuyeux », car je trouve le nom amusant et je défie quiconque de me produire un relevé de températures de Météo France qui me prouverait que j’ai tort).
Le GIEC vous le dit, l’ONU vous le dit, et les factchekeurs le prouvent (grace au GIEC et à l'ONU) : vous vous trompez quand vous vous dites « il fait froid ce matin » ! Vous écoutez vos sens, vous avez tort de regarder votre chair de poule, il faut croire ce que le « consensus scientifique » vous narre. D’ailleurs depuis la période COVID, nous savons que le temple de la « science » est là pour nous dire la Vérité et même l’imposer aux récalcitrants par la force s’il le faut. Tant que vous n’avez pas pris un bâton au fond du nez, planté par un illustre inconnu et que vous n’avez pas versé une larme, vous ne pouvez pas savoir si vous êtes malade : c’est cela la science. On vous a torturé et on vous a fait avouer, à votre corps défendant, être malade suivant la lecture qu’en fait la science (procédé aussi fiable que les prêtes pratiquant les aruspices). Périsse l’humanité plutôt que la croyance en la science !
Pour le temps, c’est pareil : il fait froid au mois de juillet ? C’est bien la preuve que le temps change ! La Science vous expliquera que ce froid viendrait en fait du réchauffement : c’est un refroidissement temporaire lié au fait que le réchauffement fait fondre la glace des pôles, ce qui entraîne, un refroidissement passager. « Le froid c’est le chaud » et surtout prenez garde à vos sens. Ne croyez pas vos yeux mais vos applications, lesquelles vous annoncent 36 degrés, tout en vous disant qu’il ne fera que 32 degrés, mais que votre ressenti sera de 40 degrés, même si finalement, vous apprenez par un « tweet » qu’il fera 60 degrés mais au niveau du sol. C’est comme quand on vous prend la température : elle varie selon qu’on vous met le thermomètre dans la bouche, sous les aisselles ou dans les fesses (gare à l’ordre tout de même…).
Quant à ouvrir une page du grand grimoire de l’histoire pour savoir ce qu’ont vécu nos ancêtres, ce n’est pas une idée qui est venue à ces gens-là. Et tant mieux, car ils y auraient vu des choses apocalyptiques ! Que la Méditerranée gelait sous Louis XIV, qu’on cultivait de la vigne en Europe du nord au XIIème siècle ; que l’apogée de l’Empire romain a correspondu à ce que les scientifiques nomment l’« OCR » (ou Optimum Climatique Romain) et où les températures paraissaient, à tout le moins et pour autant qu’on puisse l’évaluer, de l’ordre de celle que l’on connaît aujourd’hui dans notre époque apocalyptique ; que les grandes chaleurs de 1911 tuèrent pas moins de 300 000 personnes rien qu’en France, sans que cela soulève des cris d’orfraies et des prédictions millénaristes telles que celles vociférées par la secte climatique actuelle. Et encore, ce ne sont que quelques exemples de mémoire. A titre personnel, je me souviens de registre d’archives (datant du XVIIIème siècle) où l’on faisait des processions inimaginables aujourd’hui (avec enfants promenés sur des croix) afin d’implorer le Seigneur de faire couler la pluie sur les contrées du Sud ravagées par la sécheresse qui n’en finissait pas. Et ce ne sont là que quelques exemples.
Il serait donc tout à fait humble de conclure, avec Socrate, qu’il « faut savoir qu’on ne sait pas », mais l’humilité n’est pas dans l’air du temps. Je laisse chacun méditer sur la définition du mot vieillard proposée par le truculent Flaubert toujours dans son dictionnaire : « À propos d’une inondation, d’un orage, etc., les vieillards du pays ne se rappellent jamais en avoir vu un semblable. »
Ce dont il est nécessaire de conclure que nous vivons dans un pays de vieillards (appelées « personnes âgées » dans le patois moderne qui sert à nous comprendre, à peu près) lesquels nous serinent à longueur de journée qu’il n’a jamais fait aussi chaud, aussi sec ou aussi froid, venteux, nuageux, etc., de toute l’histoire de l’humanité. Il faut bien meubler le temps quand on doit pérorer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et dans ces cas, le mieux est encore… de parler du temps qu’il fait.
Nous ne devrions prendre ces prophètes de l’Apocalypse au sérieux que lorsqu'ils nommeront la racine du Mal : soit le mode de production techno-capitaliste qui détruit la Terre et la pille ; et quand, au lieu de prendre l’avion à tout bout de champs, et sillonner la Terre en tous sens pour y jouer les Saint Jean Bouche d’Or, afin d'entonner l’oraison funèbre de la Terre, ils suivront, tel Saül, leur chemin de Damas et se convertiront à la décroissance réelle (qui consiste à sortir de la société de totalitarisme technico-capitaliste). Le tout après avoir mis le feu à leur laboratoire de recherche pivots du mal qu'ils dénoncent naturellement.
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