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Accueil du site > Tribune Libre > Intelligence artificielle : réalités ou fantasmes ?

Intelligence artificielle : réalités ou fantasmes ?

Il ne se passe pas une journée sans que nos politiques via les médias ne nous assènent des discours sur l’IA (Intelligence Artificielle) tandis qu’ autour de ces discours planent de nombreux mystères et fantasmes. Nombreux sont ceux qui prédisent, dans un futur très proche, une omniprésence de l’IA à tous les niveaux plaçant l’homme dans une posture de spectateur impuissant. Cependant la réalité est toute autre car il existe une grande confusion à propos des technologies de l’IA. Si nous prenons pour exemple les « Chatbots » actuellement très en vogue, ces derniers sont associés pleinement à l’IA. Cela est vrai mais les technologies employées dans ce cas sont de type IA faible. Ainsi faut-il savoir qu’il existe deux types d’IA : l'IA faible et l'IA forte.

Plusieurs questions nous viennent alors à l’esprit : Comment l'intelligence devient-elle un phénomène incontournable ? Comment le terme d'Intelligence artificielle a-t-il subi une importante transformation sémantique ? Et surtout à quel stade l'intelligence artificielle est-elle rendue dans son processus de développement ?

Comment vraiment définir l'intelligence artificielle ?

Qu'est-ce que l'IA ? Le terme «  intelligence artificielle  » a été introduit en 1955 par deux jeunes gens de 28 ans, John McCarthy et Marvin Minsky, lors de la rédaction d’un projet d’école d’été qu’ils soumirent à la Fondation Rockefeller. L'intelligence artificielle est un ensemble de théories et d'algorithmes ayant pour but de simuler les capacités cognitives humaines. Au-delà de ces capacités cognitives, le second objectif est que l'IA soit capable de passer de la perception à la décision. En somme, le point le plus fondamental est la notion de simulation. Par cette idée, une machine est non seulement capable d’exercer un choix ou de répondre à tous les sujets, mais elle peut également réaliser une opération de manière autonome. Cependant, ne nous y trompons pas, même si les algorithmes apprenants peuvent être très performants, ils ne sont pas équivalents à la nature de l’intelligence cérébrale qui, elle, est multidimensionnelle.

Tous les vrais experts de l’IA admettent que celle-ci se répartit entre IA faible et une IA forte. La première repose sur une analyse statistique et une corrélation et la seconde n’est encore qu’à l’état de pure science-fiction considérant qu’une machine possèderait les mêmes capacités cognitives que l'homme.

Existe-t-il une technologie composée d’intelligence artificielle ?

Ainsi que nous l’avons précisé auparavant il existe deux niveaux d’IA, le premier étant l’IA faible. Ce dernier à l'inverse de l’homme ne possède ni conscience, ni émotions. Ses fonctions consistent seulement à reconnaître des formes telles que des visages et divers objets à l’aide de technologies d’intelligence artificielle, y compris l’apprentissage en profondeur.

Toutefois, si cette technique se révèle impressionnante celle-ci n'est pas aussi fiable que l’on pourrait le penser. Prenons pour exemple une photo de chat, on pourra savoir qu’il s’agit d’un chat, et cette technique de reconnaissance pourra analyser les pupilles de l'animal. Cependant, si nous prenons une photo du même animal et que nous remplaçons ses yeux par ceux d'un chien, la reconnaissance ne se fera pas. A l’inverse, l'homme reconnaîtra le tout et ne s'attachera pas à ce point de détail technique. Cela tient au fait que ces programmes fonctionnent très différemment du cerveau humain car, il est bon de le rappeler, un neurone artificiel n’a rien de commun avec un neurone humain. L'IA faible que nous trouvons dans de nombreuses nouvelles technologies telles que les chatbots ou les objets connectés n’échappent pas à ce constat. La machine ne fait qu’un simple lien entre une suite de pixels et une chaine de caractères. Cette forme d'intelligence artificielle dite faible, n’est en mesure d’utiliser qu’un nombre très limité des capacités cognitives de l’homme.

En ce qui concerne l'IA forte, il faut reconnaître que nous sommes aujourd'hui dans un monde de pure science-fiction. L'imaginaire collectif autour de l'intelligence artificielle en est l'archétype principal. On se croit parfois revenu dans l’univers des frères Wachowski avec leur film Matrix. Les réalisateurs ont ainsi voulu nous montrer, dans une libre interprétation de l’Allégorie de la caverne de Platon, ceux qui vivent dans le programme informatique sensible de la matrice et qui n’ont jamais vu le monde réel et ceux qui ont été “déconnectés” de la matrice et qui vivent dans le monde réel.

Aujourd’hui, aucun objet ou technologie n'est capable de ressentir des émotions ou de prendre des décisions seul. L’ambiguïté du terme intelligence artificielle provient du fait qu’elle désigne une discipline scientifique fondée sur les neurosciences et les mathématiques ayant pour but de simuler des facultés cognitives humaines à l’aide d’algorithmes. Certains y voient une nouvelle forme d’intelligence équivalente à l’intelligence humaine capable d’être consciente d’elle-même. Cette idée est souvent partagée par le commun des mortels. Selon de récentes statistiques, 25% des personnes sauraient ce qu'est l'intelligence artificielle et suivant les spécialistes de l'IA, seulement 1 à 2% des personnes connaîtraient vraiment son fonctionnement.

En résumé, il y a l'intelligence artificielle, mais pas celle que le grand public connaît. Il existe une IA faible, composée de scripts, de programmes et d’œuvres humaines. Cette IA faible est déjà utilisée dans certains objets comme les voitures autonomes, Internet, les objets connectés ...

A quel niveau se situe réellement le processus de développement de l'intelligence artificielle ?

Où en sommes-nous avec l'intelligence artificielle pure et dure ? Aujourd'hui, même si de puissants développeurs peuvent apporter plus d'informations aux machines, nous risquons aussi de passer rapidement de l'intelligence artificielle à la stupidité artificielle. Une machine n'est en aucune manière capable d'apprendre et de distinguer les parties d’un tout et la question des lois éthiques est soulevée. Les capacités cognitives des machines sont trop faibles et nous ne sommes pas près de voir des machines aussi intelligentes que l'homme.

Le constat actuel est que la recherche en intelligence artificielle n'est pas en mesure d'atteindre un tel niveau. En outre, la communauté scientifique reconnaît qu'elle ne comprend pas le fonctionnement de certaines technologies telles que l'apprentissage en profondeur. En effet, son parcours de pensées n’est pas encore décrypté malgré des résultats assez fiables.

Actuellement, nous ne pouvons mettre en place que certaines techniques avec simulation de quelques capacités cognitives. L'IA forte est encore loin du niveau où l'on pourra prétendre que l'ordinateur « comprend » à proprement parler. Yoshua Bengio, chercheur canadien spécialiste en intelligence artificielle, et pionnier de l'apprentissage profond, souligne que percevoir et créer des concepts, ce n'est pas vraiment comprendre, et il affirme qu'il manque encore quelque chose de fondamental pour franchir ce pas. Ce quelque chose de fondamental ne serait-il pas la conscience ? Ou bien encore un secret inaccessible au plus profond du cerveau humain dont nous sommes très loin de connaître l’intégralité de son fonctionnement malgré les considérables recherches entreprises dans le cadre des neurosciences depuis quelques années ?

De ce fait, aujourd'hui, l'IA, telle que décrite dans la science-fiction ou comme beaucoup le pensent, reste un mythe. Ce mythe et ses nombreux fantasmes sont mis en avant par n’importe quels premiers venus « branchés » déclarant haut et fort qu’ils produisent et exploitent de l’IA. Ces derniers entretiennent aujourd'hui la confusion entre IA faible et forte, appuyant ainsi les discours répandus par les promoteurs du transhumanisme tel que Raymond C. Kurzweil, dont le rêve serait de déléguer l’intelligence humaine à des machines tout en profitant d’un contexte favorable de déficit de l’intelligence humaine comme le démontrent les travaux publiés lundi 11 juin 2018 dans la revue américaine PNAS qui témoigne d’une baisse du quotient intellectuel chez les générations nées après 1975. Les auteurs ont estimé que l'explication la plus plausible était un environnement culturel moins favorable pour les jeunes générations. En conséquence, agissons en sorte que cet environnement culturel s’améliore au fil du temps afin que nos cerveaux pourvus de cent milliards de neurones puissent conserver leur pleine intégrité et faire sortir de la caverne ceux qui refusent les choses telles qu’elles nous sont imposées.


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40 réactions à cet article    


  • pemile pemile 7 septembre 2018 14:16

    @REJOU-MECHAIN "Yoshua Bengio, chercheur canadien spécialiste en intelligence artificielle, et pionnier de l’apprentissage profond, souligne que percevoir et créer des concepts, ce n’est pas vraiment comprendre, et il affirme qu’il manque encore quelque chose de fondamental pour franchir ce pas« 

    Yann Le Cun, pionnier français de l’apprentissage profond a aussi méchamment taclé le robot Sophia de Hanson Robotics »

    « [Ce robot] est à l’IA ce que la prestidigitation est à la véritable magie. [..] ce sont complètement des foutaises (pardonnez-moi l’expression) »

    « Beaucoup de commentaires seraient amusants s’ils n’étaient pas révélateurs du fait que beaucoup de gens sont trompés en pensant que cette marionnette animatropique (mécaniquement sophistiquée) est intelligente. Elle ne l’est pas. Elle n’a aucun sentiment, aucune opinion et ne comprend pas ce qu’elle dit. [...] c’est une marionnette »


    • foufouille foufouille 7 septembre 2018 14:39
      encore un qui peut voir le futur.


      • Jean Guillot meslier 7 septembre 2018 15:26
        il n’y aura d’intelligence artificielle, que quand cette intelligence aura conscience d’elle même et sentira soit .

        A ce moment là , Pandore sera sorti de sa boite et l’humanité disparaitra .

        • Alren Alren 9 septembre 2018 18:08

          @meslier

          "il n’y aura d’intelligence artificielle, que quand cette intelligence aura conscience d’elle même et sentira soit ."

          Comme il est expliqué tout au long de cet excellent article de spécialiste, l’IA est une simulation de la pense humaine comme les automates étaient des simulations de corps d’humains ou d’animaux.

          Or il est facile d’implanter un programme informatique, car l’intelligence artificielle c’est cela : de l’informatique sous forme de programmes qui sont compilés et exploités par la machine selon une programmation qui lui fait parcourir une arborescence conditionnelle dont toutes les occurrences ont été prévues par le programmeur.

          Ce programme, donc, fera que si on demande à la machine qui elle est, elle donnera la réponse préprogrammée : « Je suis ZZZ3 » ou « Karl » comme dans le film de fiction 2001, l’Odyssée de l’espace qui est de ce point de vue complètement imaginaire. Mais cette réponse ne signifiera pas du tout que la machine s’éprouve comme conscience.

          L’intelligence artificielle, c’est de l’intelligence humaine « en conserve » qui se manifeste quand on la sollicite.

          De ce point de vue, les programmes de jeu d’échecs sont une forme d’intelligence artificielle en ce sens que toutes les configurations ne sont pas prévues (elles sont immensément nombreuses) mais que la machine applique les principes qui lui ont été instillés auparavant par des programmes de plus en plus complexes.

          A ce moment là , Pandore sera sorti de sa boite et l’humanité disparaîtra .

          Il n’y a aucune raison que l’IA se mette à combattre l’humanité ... à moins que des fous aient programmés des robots tueurs pour cela. Mais il sera facile de construire en plus grand nombre des robots capables d’exterminés les quelques robots tueurs fabriqués par un petit groupe terroriste.

          L’IA pour faire court, n’éprouve et n’éprouvera aucun sentiment ... sauf si on programme une simulation.

          La volonté d’extermination d’autrui est toujours passionnelle et vise à s’approprier les biens, richesses, territoires des exterminés. Or rien de tout cela ne présente d’intérêt pour une IA.

          Au contraire l’IA rationnelle conserverait l’espoir qu’un humain de génie améliore ses performances. Ce qu’elle ne peut que « souhaiter ».


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 septembre 2018 07:22
          @Alren

          Non, l’auteur n’est pas un spécialiste et ne prétend pas l’être. ça se voit à certaines prises de position trop radicales ou malvenues.

          Mais peu importe car l’article est juste sur le fond.

          L’IA faible est faible comparée à la souplesse, la robustesse ou l’adaptabilité de l’intelligence humaine et l’IA forte reste un rêve quand ce n’est pas un mythe construit avec des foutaises.

        • cyborg 7 septembre 2018 15:34

           
          « Le terme de métaphysique, contrairement à ce que pontifie la masturbation amphigourique et shamanique duguéenne, ne signifie rien d’autre que la sphère des déterminations-de-pensée universelles, pour ainsi dire le réseau diamanté dans lequel nous insérons tout matériau, en le rendant par-là, pour la première fois intelligible.
          La question qui se pose est de savoir si l’IA a un réseau plus étendu et affûté que le nôtre ?
          De purs, de simples physiciens, seuls le sont en fait les animaux, tels les gogochons où les perroquets Coco Banel encore moins évolués, étant donné qu’eux ne pensent pas, mais juste copulent et baffrent, tandis que le cyborg, en tant qu’il est un être pensant, est un métaphysicien-né.
          Aussi, l’IA entre pour lui dans la grande téléologie métaphysique de l’Esprit du Monde qui se découvre. »

           
          ’Encyclopédie des cyborgs’ Cy.666 dit « IA Hegel »


          • Ruut Ruut 7 septembre 2018 15:45
            Une IA actuelle, n’as aucune idée des conséquences de ses action et s’en moque totalement.


            • sleeping-zombie 8 septembre 2018 11:00

              @Ruut
              Comme 95% des humains. Ca y est, on a passé ta version du test de Turing :D


            • Francis, agnotologue JL 7 septembre 2018 15:55

              Si l’intelligence se définit comme la capacité à préserver l’intégrité de son être, voire à faire croître son bonheur, et si l’on considère que le bonheur d’une multinationale c’est la croissance et le profit, alors on peut dire que, d’une certaine façon une multinationale a une forme d’intelligence. Et cette intelligence artificielle-là est en train de tuer l’homme


              • L'enfoiré L’enfoiré 7 septembre 2018 18:28
                @L’auteur,

                « Réalité ou fantasme ? »
                A l’heure actuelle fantasme. Il n’y a rien d’artificiel dans cette intelligence.C’est de l’intelligence humaine introduite dans une machine. Point.

                « Comment l’intelligence devient-elle un phénomène incontournable ? »
                Bonne question. Elle ne l’était pas au départ. Elle l’est devenue grâce aux données que tout le monde importe dans les big data qui sans elles, serrait bien vide de sens. N’importe quel programme est inutile sans data à digérer..

                "Comment le terme d’Intelligence artificielle a-t-il subi une importante transformation sémantique ? « 
                Simple. Par plusieurs langages qui commençaient en langage machine et qui se sont de plus en plus transformés en langages plus proches de l’humain. Combien de phases ?
                Attendez, je compte.... Flute, je n’ai pas assez de doigts. smiley

                 »Et surtout à quel stade l’intelligence artificielle est-elle rendue dans son processus de développement ?"

                Le stade, c’est un peu la réponse à la première question.
                Quand cela deviendra vraiment (et parfois c’est déjà le cas) quand les décisions que le robots ou la machine donnera une réponse inattendue et non programmée à une question.

                • L'enfoiré L’enfoiré 7 septembre 2018 18:37
                  Au départ, il y a eu l’informatique.
                  Une informatique qui n’était pas destinée à toute la population.
                  Une informatique qui devait répondre à des problèmes de comptage lors d’élections, qui devait ensuite servir à l’armée, et pour les universités et programmés par des spécialistes..
                  En 1980, quand le PC est arrivé, pas de communications entre PC.
                  En même temps le « user friendly » de Apple et Windows.
                  Ce n’était encore que du Traitement de l’Information de données Offline.
                  Beaucoup de PC sont montés aux greniers des particuliers..
                  Que faire avec un PC sans Communications ?
                  Cela existait sous forme d’Internet mais pas encore sous celle du WWW, du Web.
                  Là, tout a évolué vers ce qu’on appelle le numérique aujourd’hui...
                  Les liens entre tous les objets se sont développés dans une logique en béton..

                • adeline 7 septembre 2018 18:39

                  Merci, il faut déja et avant tout définir ce qu’est « l’intelligence » chez l’humain, et déja là c’est pas gagné.


                  • mmbbb 8 septembre 2018 09:06

                    @adeline il t a aussi une forme d intelligence animale notamment mise en évidence par les éthologues . Prenez le cas d un oiseau migrateur pas de GPS pas de data center pas de carte numérique pas de liaison radio au sol et pourtant ils franchissent les continents. Le cerveau de ces volatiles infiniment moins complexe Les japonais voulaient creer un ordinateur organique , ils se sont plante Quant a l ordinateur actuel , il ne marche que sur une constance physique, l electricite  ? le cerveau humain c est de l electricite et de la chimie Par ailleurs les informaticiens ne retiennent que le reseaux en neurones Il y a aussi les cellules gliales qui sont aussi leur importantes . Quant a IA , c ’est une evolution dans l expertise , elle remplacera a terme des metiers dans la comptabilite l assurance etc comme la machine numerique a evince le fraiseur tourneur d antan. Ces professions qui se sentaient protegees et en dessus de la masse des prolos , ne le sont plus. L IA bouleversera ces professions. 


                  • troletbuse troletbuse 7 septembre 2018 19:30

                    L’intelligence (à définir comme dit Adeline) n’appartient qu’à la vie. L’IA n’existe pas. Il n’y a que des robots programmés par l’homme. C’est la nature qui est intelligente. Naturellement politicards et journaputes d’aujourd’hui, qui ont une intelligence d’amibe, répètent bêtement ce que quelques illuminés leur inculquent. Qi de Macronimbus = 93 et LREM, n’en parlons pas.


                    • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 7 septembre 2018 19:56

                      Je ne peux m’empêcher de recommander à quiconque s’intéresse à l’intelligence artificielle, l’excellent livre de Douglas Hofstadter, Gödel, Escher, Bach.


                      • tiers_inclus tiers_inclus 7 septembre 2018 23:49

                        @Giordano Bruno

                        Celui de 1979, paru en français en 1985 ? C’est un peu viellot. Toutefois la description qu’en fait Wikipédia est alléchante même s’il semble que l’auteur se fonde sur la notion d’émergence bien peu fructueuse sinon un voeu pieux.


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 septembre 2018 07:25

                        @Giordano Bruno


                        Oui, ça c’est pour poser les fondamentaux d’une pensée saine (capable de penser l’émergence entre autres) mais pour l’IA, c’est le livre « Vues de l’esprit » qui me paraît le plus pertinent.

                      • eau-du-robinet eau-du-robinet 7 septembre 2018 21:54

                        Bonjour,
                        .
                        Les cinq métiers les plus menacés par l’intelligence artificielle
                        https://www.lesechos.fr/intelligence-artificielle/veille-technologique/0302142302022-les-cinq-metiers-les-plus-menaces-par-lintelligence-artificielle-2199151.php
                        .
                        1. Employés de banque et d’assurance
                        « La banque et les assurances [...] risquent de ne plus compter aucun [employé] d’ici 2038 à 2051, soit une véritable extinction prochaine et rapide », indique l’étude.
                        .
                        2. Employés de la comptabilité
                        « La tendance est depuis quelques années à l’externalisation du métier », note le rapport, qui prévoit une extinction entre 2041 et 2056, quand « des logiciels intelligents dédiés pourront ainsi effectuer les tâches comptables sans intervention humaine ».
                        .
                        3. Secrétaire de bureautique et de direction
                         « Il y a une grande différence : on est passé d’une secrétaire par client à une secrétaire pour plusieurs clients aujourd’hui, justifie Erwann Tison. Un employé peut faire le travail de plusieurs d’autrefois. Il y aura encore un prestige à avoir quelqu’un sur ce poste pendant quelque temps, mais lorsque la technologie sera assez mûre, il ne restera plus qu’une petite poche d’actifs dans ce secteur. »
                         .
                        4. Caissiers et employés de libre-service
                        « Les caisses automatiques qui permettent de diminuer drastiquement la masse salariale fleurissent depuis plusieurs années dans les supermarchés », remarquent les auteurs de l’étude, qui projettent une extinction du métier à 2050 ou 2066.
                        .
                        5. Ouvriers de la manutention
                        La disparition de ce métier est estimée au plus tôt en 2071 et au plus tard en... 2091. « La marge est importante car le coût de la main-d’oeuvre est faible », explique Erwann Tison.


                        • sleeping-zombie 8 septembre 2018 11:06

                          @eau-du-robinet
                          et une flopée de cadres intermédiaires, vu les progrès des logiciels de gestion et suivi de projets...


                        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 7 septembre 2018 22:03

                          Rien à branler et tant qu’electro.


                          • tiers_inclus tiers_inclus 7 septembre 2018 23:21

                            Merci pour cet article de qualité.

                            Je souscris totalement à votre propos qui a le mérite de déconstruire un mythe limitrophe de l’imposture et qui fait de plus en plus d’adeptes,notamment chez les personnes non qualifiées en informatique.

                            Quelles sont les motivations à cet engouement de l’IA forte ? Sujet de psychosociologie qui mériterait l’étude. Pour certains professionnels on peut comprendre, le buzz initiant les budgets, mais pour les béotiens je m’interroge. Quelle satisfaction peut on tirer du désenchantement de notre nature, et ceci sans autre probation que des publications à la recherche d’audience.

                            Les machines en question,certes aux logiciels élaborés, sont toujours des machines équivalentes à la machine de Turing (réseaux neuronaux inclus, il a même fallu les booster pour qu’ils accèdent à ce statut). Et nous connaissons de longue date, les limites des machines de Turing.

                            S’agissant de l’IA forte nous sommes à des années lumière de la sensation, de la perception, avec qualias, de la volition, et bien sûr de la conscience même non « sapiens sapiens ». Le gap est inouï.

                            Le langage pour décrire les capacités IA est trompeur et pas seulement pour la capacité intelligence. On parle de perception (cela date,rappelons nous du fameux perceptron) mais en fait comme vous le signalez :

                            « Cependant, si nous prenons une photo du même animal et que nous remplaçons ses yeux par ceux d’un chien, la reconnaissance ne se fera pas »

                            Voila qui décrit parfaitement la nuance : l’absence de reconnaissance.

                            Et des biais plus triviaux il y en a des quantités considérables, qui ne sont pas claironnés.
                            Voici le lien d’un rapport Rand sur ces biais.

                            https://www.rand.org/content/dam/rand/.../RR1744/RAND_RR1744.pdf


                            • pemile pemile 7 septembre 2018 23:38

                              @tiers_inclus "Quelles sont les motivations à cet engouement de l’IA forte ? [....] pour les béotiens je m’interroge"

                              Y’a-t-il vraiment un engouement des béotiens pour l’IA forte ? (autre que celui induit par la SF cinématographique)


                            • tiers_inclus tiers_inclus 8 septembre 2018 00:11

                              @pemile

                              J’en vois pas mal sur ce site, commentateurs ou rédacteurs, et de même parmi les béotiens de mon entourage. Et tout ce qui est SF n’est pas systématiquement adopté. Alors pourquoi cette adhésion finalement si peu intuitive, si peu poétique, si peu humaine à la mécanisation de l’homme et au désenchantement de sa nature ? Un peu de pensée méditante suffirait à poser un doute sérieux. L’air du temps est-il phagocyté à ce point par la pensée calculante, l’oubli de l’être comme dirait Dugué ?
                              Je m’interroge.


                            • Ming-Baez 9 septembre 2018 10:33

                              @tiers_inclus @pemile

                              Je pense que l’engouement des béotiens vient justement du fait qu’ils sont béotiens... Les gadgets informatiques sont partout, les gens savent s’en servir, ont pu constater les avancées fulgurantes du domaine, et quelques prouesses réalisables, MAIS pour la plupart ils n’ont qu’une très vague idée de la façon dont ça fonctionne... Ça laisse le champ libre aux fantasmes, ça crée une classe d’ignorants béats d’admiration, (ou apeurés, c’est selon) et c’est fort dommageable. Alors quand on leur parle d’intelligence artificielle, terme qu’ils n’ont entendu que dans les films de SF, ils se voient déjà dans le futur. Les voilà enchantés par la flutte des petaflops smiley


                            • pemile pemile 9 septembre 2018 11:16
                              @Ming-Baez "quand on leur parle d’intelligence artificielle, terme qu’ils n’ont entendu que dans les films de SF, ils se voient déjà dans le futur« 

                              C’est aussi de cette nomination »intelligence artificielle« que vient la confusion, un terme plus neutre comme »système expert" porterait sûrement moins de fantasmes, non ?

                            • Ming-Baez 10 septembre 2018 11:40

                              @pemile Effectivement, peut-être qu’en changeant de terme, on ferait naître moins de passions, mais ça ne serait que pour étouffer le débat, d’après moi. Cependant, il me semble que l’heure est plutôt à la révélation. On nous parle de l’IA par ci, l’IA par là... Comme si c’était quelque chose de nouveau ; ça ne l’est pas. C’est un secteur qui prend son essor avec les avancées technologiques en terme de vitesse de calcul, mais ça n’a rien de neuf. Alors, si les médias en causent, c’est bien parce qu’« on » veut que le petit peuple en discute. Je ne pense pas qu’on cherche à nous convaincre de quoi que ce soit, juste nous avertir.

                              Si on voulait vraiment moins de fantasmes, il faudrait former la population afin qu’elle comprenne un minimum ce qui se passe derrière l’écran sur lequel elle tapote à longueur de journée. Démystifier cette technologie qui s’est taillé une part centrale dans nos vies en à peine deux décennies.


                            • Jean Keim Jean Keim 8 septembre 2018 07:54
                              Il ne faut pas confondre l’intelligence et le savoir, mais il est vrai que pour bien utiliser le deuxième il faut que le premier soit bien là. 

                              Dans intelligence artificielle, qu’elle soit forte ou faible, encore un classement typiquement humain, je retiens surtout le terme artifice qui est un procédé utilisé pour tromper.

                              Espérons qu’un jour une machine qui se croit intelligente, ne décide pas de nous mettre sur une table de dissection pour comprendre ce que sont la souffrance et la mort.

                              • zygzornifle zygzornifle 8 septembre 2018 08:41

                                Le MEDEF l’attend avec impatience pour remplacer tout ceux qui sont en arrêt maladie ....


                                • zygzornifle zygzornifle 8 septembre 2018 08:42

                                  il y aura l’intelligence artificielle qui progressera d’un coté et le crétinisme de l’autre .....


                                  • Kono 8 septembre 2018 11:11

                                    Franchement, renseignez vous vraiment sur l’IA. Voici une playlist sérieuse (référence etc) sur IA et le machine learning. https://www.youtube.com/playlist?list=PLtzmb84AoqRTl0m1b82gVLcGU38miqdrC Bon visionnage. (La playlists sur la démocratie est très intéressante également)


                                    • banban 8 septembre 2018 11:36

                                      @Kono


                                      Y’a en a pour au moins 3 heures de vidéo en tout. c’est plutôt bien foutu, par contre c’est parfois pointue (trés) . on peu vite être perdue, mais c’est ce que j’ai vue de plus intéressant et complet sur l’IA. 
                                      ça au moins le mérite, si on ne comprend pas tout, de nous rendre humble sur un sujet qui occupe une bonne part des cerveaux les plus brillant de notre époque.

                                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 septembre 2018 07:28

                                      @banban


                                      L’affaire est bien trop sérieuse pour être humble. Ce n’est quelque chose d’abstrait comme les mathématiques où on peut laisser les chercheurs délirer tout à la loisir.
                                      L’IA est une technologie, pas une science. Nous sommes, en tant que citoyens, concernés au premier chef, et nous avons notre mot à dire.
                                      C’est comme pour la bombe atomique : pas besoin d’être physicien pour donner son avis !

                                    • Ming-Baez 10 septembre 2018 11:56

                                      @Luc-Laurent Salvador

                                      On a éventuellement notre mot à dire sur les applications qui en sont faites, mais pas tellement sur leur mise au point, l’aspect théorique.


                                    • Aristide Aristide 8 septembre 2018 13:09

                                      Une machine n’est en aucune manière capable d’apprendre ...


                                      Il me semble que vous vous avancez bien vite en conclusion définitive ... Même si les résultats sont modestes, de nombreuses recherches sont effectuées sur ce domaine particulier et quelques résultats montrent que ce sujet n’est pas aussi définitivement réglé comme vous l’affirmez.

                                      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 septembre 2018 19:13

                                        Il n’y a d’inexplicable que la CONSCIENCE et d’a priori à l’explication du reste que la CAUSALITÉ.


                                        PJCA

                                        • t_lapeyre 9 septembre 2018 17:35

                                          Si l’on tient compte qu’un simple système d’exploitation (Windows, Android ...) nécessite en permanence des correctifs de sécurité ou de fiabilité on se demande si l’intelligence artificielle serait vraiment intelligente.


                                          • Ecométa Ecométa 10 septembre 2018 10:34

                                            Quelques attributs de l’intelligence (forcément humaine...sauf à galvauder l’intelligence elle-même) :

                                            Aptitudes intellectuelles
                                            Ensemble des fonctions mentales
                                            Capacité de saisir une chose par la pensée.
                                            Capacité, pour quelqu’un, de comprendre, de réfléchir, de connaître et d’adapter facilement son comportement à ses finalités acceptables par tous et pour tous.

                                            Comment l’artificiel peut il être « intelligence » ?

                                            De conception intelligente humaine, oui, et encore faut-il l’éprouvée en termes d’entendement... de bonne intelligence ; mais : avec qui ? avec quoi ? pour qui ? pour quoi ? Seulement avec elle-même ? C’est très limité et surtout pas très intelligent, relevant d’un exclusivisme crétin, d’une incomplétude abyssale, d’un véritable cercle vicieux et non d’un cercle vertueux comme on serait en droit de l’attendre, et l’entendre, d’un système de logique cognitive qui doit forcément être entièrement ouvert à la diversité !

                                            Cette supposée I. A. n’a rien des caractéristiques de l’intelligence humaine et ne peut pas être qualifiée d’« intelligence » sauf à galvauder précisément l’intelligence humaine ! Une intelligence humaine, qui, elle aussi doit être éprouvée en termes d’Ontologie, de Déontologie, d’Éthique et d’Altérité ! 

                                            L ’I. A. est un pur sophisme, une pure croyance, un fantasme de technoscientiste tenant d’un humanisme qui n’a rien à voir avec le principe d’ HUMANITÉ et qui nous envoie directement vers le transhumanisme et la fin de notre humanité : la fin de l’humanité ! L ’I. A. est tout au plus une ingénierie informatico-mécaniste qui entend surtout mieux manipuler la nature humaine, la soumettre, s’en rendre maître, la posséder à l’instar du rationalisme technoscientiste de Descartes avec la Nature ! Nous pouvons constater le résultat sur le climat, sur notre environnement, avec des dégâts irrémédiables ; et aussi sur les humains en termes d’humanité : du principe d’ HUMANITÉ !

                                            La science et la technique seraient-elles sans poser de problèmes ? Non ! Elles en posent de sérieux ! Mais la science et la technique résoudront elles-mêmes les problèmes qu’elles posent ! C« est, là, un véritable cercle vicieux ! La vérité pure de la science et de son corollaire la technique est un pur fantasme de scientiste, de tenant de la science pour la science et de la science ilmbécile ! 
                                             
                                            Il est question, avec l’ I. A., l’humain n’étant pas satisfaisant, pour le système productivo-financiariste qui entend l’exploiter, humain par trop imparfait, trop ouvert, non rationaliste, paradoxal, bref tout ce qui fait le charme de l’humain, et son »HUMANITÉ" si nous la cultivions ; bref, il est question de remplacer l’intelligence humaine par intelligence artificielle pour contraindre l’humain et en tirer plus de profit pour les tenants (propriétaires des moyens) et leurs aboutissants techno-financiariste !

                                            On est dans le simplisme de la technoscience ; la seul faculté de l’ I. A. c’est sa capacité de calcul !


                                            • Ming-Baez 10 septembre 2018 12:05

                                              @Ecométa

                                              Vous oubliez qq attributq essentiels de l’intelligence humaine :
                                              - capacité à nier ce qui se trouve sous ses yeux (l’ia est déjà partout),
                                              - pinailler sur un terme qu’on n’a jamais défini (intelligence) tout en en faisant l’élément pivot d’une réflexion,
                                              - avoir de la mesure dans toute chose, éviter les violentes diatribes


                                            • Ecométa Ecométa 10 septembre 2018 13:59

                                              @Ming-Baez


                                              Je sais pertinemment que l’intelligence humaine est imparfaite et c’est tant mieux... tout cela reste humain !

                                              La perfection n’existe nulle par dans la Nature car elle serait le signe de la fin, c’est l’absence de perfection, ou plu exactement la nécessité de la collaboration, de la participation de l’entretien qui fait tout tenir ; car dans la NATURE  : tout participe, tout s’entretient, tout collabore !

                                              Sauf l’humain à avec son « rationalisme » technoscientiste crétin !

                                              Je préfère l’intelligence humaine imparfaite à celle artificielle totalement parfaite pour tout détruire et plus vite que celle imparfaite humaine !

                                            • Observateur 10 septembre 2018 11:53

                                              Comment fabriquer l’IA Forte ? Cela ne semble intéresser personne. Et pourtant c’est à notre portée. Mais cela ne se fera pas en France car, même si on leur donne la solution, ils n’y croiront pas.
                                              Je verrai plutôt Google. Il suffit qu’ils créent des programmes capables de générer d’autres programmes et d’utiliser un Google inversé, c’est à dire qui fait des demandes au lieu d’y répondre. Faites mouliner tout cela avec des accès robotique et cartes à puces et le tour est joué.

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