Internet et liberté : Copé menaçant ?
Jean-François Copé se déclare favorable à l’organisation d’un débat « sur Internet et la liberté ». Pas de craintes à avoir, car les précédents sont tous rassurants.
Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, est en grande forme. Après la médiatique plaisanterie "décontractée" des Universités d’été de l’UMP échangée en compagnie du jovial Brice Hortefeux (Un - arabe - ça va. C’est quand il y en a plusieurs qu’il y a des problèmes. Ah ! Ah ! Ah !), le patron des députés UMP s’est fendu dimanche d’un désaccord avec Eric Besson, sinistre de l’identité nationale, qui refuse de signer le décret d’application de la loi sur les tests ADN. Copé décontracté, Copé décomplexé et Copé... agité.
DÉBAT SUR INTERNET ET LA LIBERTÉ
En effet, ne tenant visiblement plus en place, le maire de Meaux est réapparu une nouvelle fois, ce matin, sur France 2, pour se déclarer favorable à l’organisation d’un débat "sur Internet et la liberté". C’est que pour Jean-François Copé "on a dit beaucoup de choses sur Brice Hortefeux et du coup on a oublié de dire autre chose sur quelque chose qui pourtant me paraît essentiel aussi, Internet". Et l’affaire semble d’importance car "il faudra qu’un jour ou l’autre, on assume un débat public (...) Cet immense espace qu’est internet, dans lequel on peut finalement diffuser n’importe quelle image, la tronquer dans tous les sens…" Quel dommage, vraiment, que la vidéo en question soit le fruit du travail des journalistes de la chaîne LCP/Public Sénat. C’est navrant.
DES PRÉCÉDENTS "RASSURANTS"
Reste donc à débattre, ou légiférer, "sur Internet et la liberté". Gageons que le sens donné par l’UMP à la notion de liberté est porteuse d’espoir pour l’avenir du net. Les récentes "libertés" offertes aux salariés de travailler le dimanche, d’oeuvrer jusqu’à 70 ans, de mettre la main à la pâte en cas d’arrêt maladie, ne peuvent que nous rassurer quant aux bonnes intentions qui animeraient la majorité présidentielle en cas de "débat". Et nous n’évoquons même pas la loi Hadopi qui garantira bientôt - du moins en théorie - la liberté inaliénable des majors du disque à gaver leurs actionnaires.
Pas de craintes à avoir, donc, de futurs échanges de vues entre les députés UMP de l’Assemblée nationale... et le gouvernement UMP de Nicolas Sarkozy. Une bonne réforme de plus et "les deux Leclerc (Gilles pour Public Sénat et Gérard pour LCP) pourront ainsi chacun à leur tour refuser de diffuser ces images pour des prétextes qui ne seront ni fantaisistes, ni pseudo-moraux". La voilà, la France d’après où tout devient possible.
Peachy Carnehan www.nordenstar.com
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