Islamophobie
L’islamophobie, au-delà des palabres inutiles, sauf pour justifier son usage abusif, est un concept qui renferme deux positions nettement différentes et quelque peu contradictoires. Autant que la religiophobie est une liberté de critiquer et même de combattre les croyances pour ce qu’elles comportent comme dogme obscurantiste sans jamais faire un lien direct avec un groupe précis de croyants, autant que l’islamophobie est problématique pour ce qu’elle peut dissimuler comme attitudes ou actes xénophobes envers un groupe précis de croyants : les musulmans.
Généralement, un mot représente un objet de manière universelle tel qu’amour, haine, tristesse, joie, malheur, bonheur... peu importe où l’on se trouve sur terre, tous ces termes ont la même signification. D’autres mots, très peu nombreux, peuvent signifier deux choses complètement différentes. Prenons le mot ‘’souwa’’ dans certaines régions de la Tunisie ce mot désigne la campagne alors qu’au Maroc, il désigne une foufoune. Vous allez me dire où est différence, dans les campagnes on trouve bien des belles prairies ? Le mot islamophobie fait partie de ces mots. Sa signification est à géométrie variable.
Pour un ‘’Arabe’’, un ressortissant des pays arabo-musulmans, où l’Islam est la règle et où aucune autre religion n’existe, le mot religion se confond avec islam y compris dans les insultes :« y a yn dinn… ». En général, l’Arabo-musulman a une connaissance des autres croyances presque nulle ou elle est tout sauf réelle. Pour un individu de ses pays, s’il prend conscience que l’Islam est obscurantiste, discriminatoire, une négation de l’intelligence et composé d’un ensemble d’énormes mensonges, il devient naturellement islamophobe dans le sens qu’il exècre l’Islam, mais pas les musulmans parce que sa mère, son père ses frères et sœur, son amoureuse, ses amis, les gens qu’ils aiment sont tous musulmans. La société en sa totalité est musulmane. Il y vit ou il est obligé d’y vivre. Cela ressemble en tout point à ceux qui ont grandi dans une société capitaliste. Quand ils prennent conscience de l’horreur de tous les maux occasionnés par le capitalisme, ils deviennent anticapitalistes. Mais en aucun cas, ils ne détesteront tous les gens autour d’eux qui vivent en harmonie ou bêtement avec le capitalisme. Ils ne feront pas de leur mère, père, frères et sœur, amis… des ennemis. Pour les ressortissants éclairés et qui vivent dans ces pays, l’usage du mot islamophobie est correct et ne souffre d’aucune faiblesse. Ils ne connaissent pas les autres religions pour les critiquer et encore moins les combattre. Pour eux, islamophobe est équivalent à religiophobe.
Pour ceux qui vivent sur des territoires mono religion qui ressemblent aux pays arabo-musulmans, mais où l’Islam est pratiquement inexistant tels que l’Inde, la Chine, le Japon, certains pays d’Amérique Latine… qui n’ont de l’Islam qu’une connaissance vague et rapportée par les tenants de la religion dominante et par conséquent fausse, ne sont pas en droit d’être islamophobes parce que leur islamophobie n’est pas fondée sur des critiques objectives de l’Islam, mais plutôt sur la haine du musulman décrit par la propagande de leur propre croyance. L’immense majorité des ressortissants hindouistes de l’Inde, bouddhistes de la Thaïlande, les catholiques du Salvador n’ont pas lu les livres sacrés de leur croyance, encore moins le Coran et pour beaucoup d’entre eux ne connaissent même pas le nom du livre de l’Islam. Les islamophobes de ces pays sont des xénophobes conscients puisque leur islamophobie n’est en rien liée à la religiophobie même pas en partie. Elle est l’image parfaite du refus de l’inconnu.
Il ne nous reste plus que le gratin, ceux qui se réclament de l’Occident, des lumières, de l’ouverture de l’esprit, du savoir et de l’universalisme. Les ressortissants européens et particulièrement les Français qui ont colonisé le tiers de la terre. Des croyances, des sectes et des religions en ont vu de l’Asie en passant par le Moyen-Orient, l’Afrique, les Amériques jusqu’à l’Océanie. Ceux-là se divisent en deux groupes :
- Les nationalistes conservateurs hermétiques à tout ce qui vient de l’étranger. Ils sont probablement plus nombreux que ce qui est annoncé. Mais en tout cas, ils représentent plus de 30% de la population. Ceux-là, ils utilisent le mot islamophobie en adéquation avec leur vision ou philosophie, à savoir qu’ils n’aiment ni l’Islam ni les musulmans et en ce sens, ils sont en accord total avec leurs convictions. On ne peut rien leur reprocher en dehors de leur vision suprémaciste et xénophobe assumée. Il va de soi qu’un militant ou même un sympathisant de l’extrême droite est xénophobe et par conséquent islamophobe entre autres tares tel qu’antisémite, raciste (contre les noirs et les jaunes)… Donc, ici, le mot islamophobe est un synonyme de xénophobe.
- Les éclairés, ceux qui sont humanistes et libérés de toutes les croyances néfastes à l’esprit et à l’humain. Ceux-là se divisent aussi en deux groupes distincts.
- Les éclairés vigilants : Ils sont religiophobes. Ils combattent toutes les croyances, tous les obscurantismes. Leur islamophobie est au même titre que leur judéophobie ou christianophobie une conséquence de leur religiophobie et non l’inverse. Leur islamophobie est un élément d’un tout. Sans le tout, l’élément (islamophobie) n’a pas de sens. Tel un corps qui se compose d’un tronc et des membres. Que vaut un membre : un bras ou une jambe seule ? Non seulement qu’ils meurent, mais aussi nous signalent qu’un corps (un concept : religiophobie) est amputé et devenu au moins bancal, inapte/inepte. Pour ces gens, la religiophobie est un tout non décomposable, dès que l’on isole une partie, elle perd son essence. Elle n’est pas une somme progressive d’éléments disparates. Pour ces gens éclairés, l’islamophobie ne peut avoir de sens que dans la religiophobie. Seuls, l’islamophobie, la judéophobie, le christianophobie… annoncent un accident désastreux de la pensée religiophobe.
- Les éclairés manipulés : ils sont aussi religiophobes, sauf qu’ils penchent, par manque de discernement, plus vers le procédé machiavélique de la propagande des nationalistes conservateurs plutôt que vers une analyse structurée et faisant appel à la seule réflexion indépendamment de l’actualité qui n’est que très souvent une création des ennemis de l’humanisme et de l’universalisme. Ils vous répondront que oui, mais les autres religions se sont calmées depuis plus d’un siècle. L’Islam continue à faire du mal. Comme si les autres religions avaient cessé de faire du mal ! C’est ridicule parce que ces gens semblent ne pas regarder audelà de leur nez. Quand on est éclairé, on constate par tous les cheminements logiques et scientifiques que toutes les religions sont fondées foncièrement sur le mal et le mensonge et que par leur simple existence, elles ne peuvent faire autre chose que du mal. Il en découle pour un éclairé humaniste l’obligation d’être religiophobe. Donner de son temps et de son expression à combattre une croyance cela revient forcément à donner de l’air à toutes les autres et par conséquent à œuvrer pour leur bien. Acclamer son islamophobie à longueur de journée revient à mettre la charrue devant les bœufs. Il faut s’en tenir à la seule religiophobie qui englobe tous les obscurantismes et qui justifie toutes les luttes. Ces gens se trouvent involontairement et inconsciemment xénophobes au moins par alliance aux réels xénophobes. En tant qu’éclairé en Europe et particulièrement en France, se déclarer islamophobe, c’est accepter de s’allier avec le diable contre soimême.
Pour lutter contre le fruit de l’arbre empoisonné, il faut déraciner l’arbre en entier, ne pas se contenter de couper une branche !
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