Si Arthur Balfour ministre des affaires étrangères d'Angleterre avait admis l'idée de ce "foyer", les Anglais lâchement, laisseront l'ONU décider du partage de la Palestine.
Les sionistes pour plaider leur cause, demanderont "une terre pour un peuple sans terre, sur une terre sans peuple". Ce que l'ONU leur accordera en 1947, après avoir scindé la Palestine en deux : un territoire pour "les juifs" et un autre pour "les arabes" ; premier piège pour les Palestiniens dont les sionistes nient l'existence en tant que peuple, pour ne retenir dans la résolution que "peuple juif" et "peuple arabe" ; qui deviendra très vite "peuple arabo-musulman". Des notions vagues qui ouvrent les portes à toutes les manipulations de toutes sortes, dont celle de justifier le renvoi des Palestiniens chez leurs "frères arabes".
Les Palestiniens s'estimant lésés, refusent ce qu'ils considèrent être une grande injustice ; et rejettent l'idée que l'Occident répare à peu de frais à leur dépens, les conséquences de sa lâcheté vis-à-vis d'Hitler. Et leurs ennuis ont commencé depuis : une dispute pour une coexistence avec les juifs, au début du conflit avec les sionistes ; très vite devenue un conflit de rejet des juifs par les Palestiniens ; puis de rejet des Palestiniens par les Israéliens.
Les sionistes messianiques vont pousser plus loin ce rejet jusqu'à planifier l'expulsion des Palestiniens de leurs territoires que le Likoud sous la houlette de Netanyahu va concrétiser par étapes : en les chassant de leurs terres, en les poussant à l'exil et en massacrant ceux qui résistent, toujours sous prétexte d'éradiquer le "terrorisme".
Le projet du Likoud étant la restauration du grand Israël biblique dans un Etat pour juifs uniquement, en renvoyant les Palestiniens chez leurs "frères arabes", faisant d'Israël un Etat apartheid. Projet théorisé par Netanyahu dont il sera le stratège et le metteur en scène.
Or le drame des Palestiniens est leur manque de leader sérieux issu de leur peuple, les laissant à la merci de leaders "arabes" adeptes du panarabisme (Nasser) ou du panislamisme (Frères musulmans et Khomeiny) ; les deux confortant la dialectique sioniste de "peuple arabe" que les médias occidentaux vont retenir pour lui faire plus d'écho dans le monde.
Ce monde arabe étant une construction idéologique qui ne correspond à rien. C'est une abstraction qui nie les réalités culturelles, les mémoires collectives et historiques comme disait Mohamed Arkoun. Vocable réducteur, réduisant des peuples, des ethnies, des cultures qui les composent à un "peuple arabe" homogène caractérisé par sa religion musulmane, pour justifier son pendant, de "peuple juif".
A l'époque, le seul dirigeant "arabe" raisonnable et clairvoyant
était Habib Bourguiba, qui conseillait aux Palestiniens d'accepter la décision de l'ONU et de négocier les frontières que les sionistes habilement n'avaient pas fixées, parce qu'ils avaient un programme secret d'extension du territoire qui leur avait été accordé avec le projet de prendre les territoires accordés aux Palestiniens et de les en chasser.
Malheureusement pour les Palestiniens, ils lui ont préféré Gamel Abdel leader du panarabisme, auréolé par son fait d'arme d'avoir nationalisé le canal de Suez en tenant tête aux empires coloniaux anglais et français ; et qui se rêvait chef d'un monde arabe, incluant la Palestine ; instrumentalisant déjà la "cause palestinienne", pour ce faire.
Après
la guerre des 6 jours, le Raïs a perdu son aura et les Palestiniens ont perdu une grande partie du
territoire que leur avait attribué l'ONU en 1947 pour se retrouver avec de nouvelles frontières, celles désormais de 1967.
Après l'échec du panarabisme avec Nasser, les Palestiniens se tournent vers le panislamisme, pour reconquérir leurs territoires occupés. Yasser Arafat demandera même son aide à Khomeiny, champion de la révolution islamiste iranienne.
Mal leur a pris. Une nouvelle erreur stratégique qui va leur couter de nouvelles colonisations israéliennes et probablement la perte de tous leurs territoires au profit d'Israël.
La priorité des Frères musulmans du Hamas étant d'islamiser les Palestiniens, pour mieux les dominer avant même de chercher à reconquérir la Palestine, vont répandre
le wahhabisme, plongeant les Palestiniens dans l'obscurantisme de cette idéologie mortifère. Quand ils
arrivent au pouvoir en 2006, Netanyahu qui cherche à marginaliser l'OLP depuis les accords d'Oslo et mettre fin à tout accord de paix, va les soutenir et les financer car ils font partie de sa stratégie pour reconstituer le grand Israël biblique, comme il aimait rappeler.
Yasser Arafat, ex-Frère musulman et son mouvement de libération le "Fatah", avaient pratiqué le terrorisme au début de leur lutte pour l'indépendance de la Palestine. Le terrorisme se révélant être une impasse, Yasser Arafat change son fusil d'épaule. Il admet désormais la diplomatie et parvient avec
Yitzhak Rabin aux accords d'Oslo, bien qu'ils soient au détriment des Palestiniens puisqu'il concède 72 % de la Palestine aux Israéliens.
Mais les sionistes du Likoud ainsi que le Hamas, cette branche armée des Frères musulmans, les rejettent !
Le programme secret expansionniste du Likoud va se mettre alors en place petit à petit, à la faveur des ripostes anti-palestiniennes, ces escarmouches appelées "
intifadha", à la faveur desquelles Israël va imposer une présence militaire en Cisjordanie au prétexte d'assurer sa sécurité et neutraliser le terrorisme. Autrement dit, pour neutraliser toute résistance de la part des Palestiniens et procéder par petite touche à la colonisation de la Cisjordanie.
La politique de colonisation des territoires occupés va prendre son essor avec Benjamin Netanyahu en passe de réaliser son rêve du grand Israël, puisque le monde Occidental ferme les yeux et se désintéresse désormais de la cause palestinienne.
Netanyahu va jusqu'à instrumentaliser le Hamas soutenu et financé par le Qatar, pour diviser les Palestiniens et marginaliser
l'OLP pour mettre en échec toute tentative de paix avec les Palestiniens.
Jusqu'à ce que les Frères musulmans du Hamas commettent
l'irréparable le 7 octobre 2023.
Et rappellent ainsi au souvenir de l'Occident à l'amnésie coupable, la cause palestinienne toujours non résolue :
Des réfugiés toujours dans l'attente de rentrer chez eux comme le leur promettait l'ONU, maintenus dans des camps provisoires, devenus des prisons à ciel ouvert ; un peuple sous perfusion d'aides subventionnées par l'UE et le Qatar pour l'essentiel, mais toujours dans l'attente d'un règlement politique de la cause israélo-palestinienne, avec la création de leur Etat libre et indépendant.
Un peuple victime collatérale du nazisme mais aussi du panarabisme et du panislamisme, deux idéologies qui ont totalement échoué à l'aider à récupérer ses territoires, le Hamas étant même soutenu par les islamistes iraniens qui veulent exporter leur révolution islamiste au monde dit "arabe".