J’aurais voulu être un trader (mais j’ai voulu faire mon numéro)
Finalement j’aurais dû faire banquier ou trader. N’ayant dans ce domaine aucune compétence particulière, j’avais toutes mes chances.
J’aurais dû faire trader !
Finalement j’aurais dû faire banquier ou trader. N’ayant dans ce domaine aucune compétence particulière, j’avais toutes mes chances. J’aurais fait mes placements, mes prévisions, lancé mes ordres de ventes ou d’achats en consultant l’horoscope du matin dans l’un de ces magazines quelconque où l’on compte plus de pubs que d’articles.
A mes clients, j’aurais justifié mes choix par de grandes déclarations dithyrambiques, mêlant langage technique incompréhensible aux communs des mortels et incantations magiques tirées de l’une des nombreuses théories économiques créées par l’un de ces nombreux fameux experts qui posent sur les plateaux télés des regards condescendants sur le public et sur le téléspectateur derrière son écran, forcément ébloui par tant de sagesse, de connaissances, de prophéties justes, pleines de promesses de lendemains qui chantent et surtout sans appel.
J’aurais excellé dans ce domaine, puisqu’en tant qu’artiste, raté sans doute, je « prophétise ». Pour ne pas trop vous ennuyer avec ça et rallonger cet article, mais dans le cas où vous prendriez deux minutes de votre temps, voici des liens pour lire, voir et écouter, mes anciennes visions d’un futur qui se conjugue au présent :
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« Dernier arrêt », écrit en 1995, mis en musique en 1998 pour le groupe Alicante (pas de maquettes, malheureusement) ;
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« Le Loup entre dans la danse », écrit en 1997, mis en vidéo en 2005 ;
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« Les Parfums de ton corps », écrit en 1997, mis en musique en 2006 ;
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« La Vie est là », écrit en 1995 et devenu « Tombera du fil » en 2006. Première version musicale en 2000 et deuxième en 2006.
Il y en a d’autres, mais je ne suis pas là pour faire ma promo. Je reprends le fil de l’article.
Oui, j’aurais fait un bon trader, puisque j’aurais joué à la bourse comme on joue à la roulette en utilisant la méthode de la « martingale ». Je joue noir. Si je perds, je double la mise, et double s’il le faut jusqu’au gain. Quand je gagne, je change de couleur et recommence.
Au final donc, j’aurais gagné, jusqu’au jour où, à force de doubler les mises, je serais arrivé au plafond et perdu quand même sur le dernier coup. Mais, là encore, cela n’aurait aucune importance. Entre-temps, je me serais fortement enrichi personnellement. Et les Etats, incapables de laisser s’effondrer ce système et en mettre un meilleur en place, mutualiseraient mes pertes. Des états incapables de prendre de véritables sanctions contre moi, car leurs dirigeants sont encore convaincus et parti prenant à titre personnel, du bien-fondé de ces théories économiques qui les ont menés au bord, ou plus loin sans doute, du gouffre.
Oui aucune importance car ou tout s’effondre, mais moi je suis à l’abri financièrement, contrairement à tous ces milliards d’imbéciles qui ont préféré être dans les classes moyennes, les petits épargnants, les prolétaires, les travailleurs, les chômeurs, les esclaves du système. Ou tout repart, avec de soi-disant nouvelles règles, de la moralisation, peut-être même des législations que je contournerais dès que j’en aurais trouvé les moyens. Alors je continuerais mon numéro de voyance. Je continuerais à m’enrichir et enrichir quelques beaux salauds au passage et finirais à nouveau par ruiner les Etats et les téléspectateurs éblouis par mes visions à géométrie variable. Ils réinvestiront dans le même système, qui aura peut-être changé de nom et d’habits, qui a ruiné leurs pères, ruiné leurs grands-pères, amené au pouvoir des Mussolini, des Hitler, des Staline. Aucune importance, la guerre, c’est bon pour les affaires.
TerPacific
PS : en bref :
on nous parle de dérive du capitalisme financier malsain opposé au capitalisme industriel qui serait sain, lui.
Pourtant, à la tête des ces deux capitalismes, qui n’en sont qu’un, ce sont les mêmes personnes, les mêmes fonds d’investissements, les mêmes personnes siégeant aux conseils d’administration.
Pourtant, les banques qui financent sont les mêmes, soit par l’intermédiaire de filiales, ou de prises de participations et donc de sièges de décisions dans les conseils d’administration.
Pourtant, les assurances qui couvrent les risques (mais pas trop) sont les mêmes et pour les mêmes raisons que précédemment.
Pourtant les pigeons sont les mêmes, les classes moyennes, les petits épargnants, les prolétaires, les travailleurs, les chômeurs, les esclaves.
rePS : il existe aussi de solutions, en voici parmi d’autres.
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