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Accueil du site > Tribune Libre > Jacques Le Goff et les origines de l’Europe

Jacques Le Goff et les origines de l’Europe

L’Histoire n’est pas une branche très fun à l’école. Apprendre des dates, les faits accomplis par quelques personnages connus, est réducteur du passé humain. Ecolier, je demandais toujours comment vivaient les gens du peuple, ce qu’ils pensaient. Le Moyen-Âge a été à cet égard un modèle de la désinformation officielle.

Un autre regard sur le monde passé

L’historien français Jacques Le Goff, décédé hier, faisait partie des ceux qui ont modifié la manière de rendre compte de l’Histoire des humains. Avec quelques autres il est sorti des chemins officiels où l’on présentait la période médiévale comme une barbarie obscure. Le Goff, Jacques Heers, Virginie Pernoud, Jacques Duby, ont participé à un nouvel angle de lecture du passé. Ils ont montré que cette société médiévale était structurée sur des bases de mutualité et d’ordre. Le seigneur local n’était pas ce potentat ayant droit de vie ou de mort sur ses gens. Il était à la fois protecteur et garant de la justice sur un territoire donné, à une époque peu centralisatrice.

J’ai déjà développé la question du Moyen-Âge, avec de nombreuses références à un autre grand historien novateur, Jacques Heers. Ces historiens comme Jacques Le Goff ne se sont pas contentés d’être des chroniqueurs du passé, rendant compte des dates des grandes batailles et des forces en présence. Ils sont allé chercher des informations concrètes sur la vie des gens. Archives religieuses, chroniques judiciaires, témoignages, archives des transactions de terres ou de bien au sein de la population, éléments artistiques, archéologiques, littéraires, tout ce qui pouvait illustrer la vie au quotidien a été et est encore aujourd’hui recherché, analysé, recoupé, confronté, afin de tenter d’obtenir une image réaliste des modes de vie, des préoccupations, des courants de pensée dans cette vaste période dite du Moyen-Âge.



Légende noire ou époque créative

Ce qui a été dit par les Lumières, comme le droit de cuissage ou l’exagération de l’ampleur de l’Inquisition et de ses procédures, est très largement inventé à des fins politiques. Cette Légende noire visait à faire rejeter l’ordre sociétal en place et qui se terminait avec l’Ancien Régime, et de promouvoir un ordre nouveau, un Homme nouveau. En réalité ce mouvement libéral assurait la promotion économique et politique des riches marchands, premiers bourgeois que la Révolution française a hissé durablement au sommet du pouvoir.

Un nouveau courant de pensée s’établissait, en rupture avec l’acceptation du destin et des limites reconnues par la religion, laquelle religion était au Moyen-Âge un idéal profond et élevé de vie bien plus qu’une simple contrainte. Dieu était le symbole de la limite individuelle, la garantie de l’honnêteté des relations humaines et de leurs fondations. Avec Dieu, mentir est une violence faite à soi-même, à sa propre conscience. Sans Dieu, mentir n’est qu’un préjudice à autrui.

La période qui a suivi la Révolution est d’ailleurs marquée par le désir et l’affirmation d’une toute-puissance humaine, dont la théorie du genre est un avatar moderne. Ce mouvement peut toutefois trouver son origine dans la période où les croyants chrétiens ont été perçus comme co-auteurs de la venue de la justice de Dieu sur Terre. De subissants, ils se sont mis à contribuer à l’oeuvre spirituelle, ce qui est spécifique au christianisme et qui a ouvert la porte à la démocratie.

Jacques Le Goff a participé à dénoncer la Légende noire, à montrer un Moyen-Âge non pas obscurantiste mais lumineux, malgré aussi ses limites. A cette époque les pèlerinages permettaient non seulement une ascèse personnelle mais aussi la rencontre de cultures différentes et le développement d’une dimension européenne consciente. Une époque créative, imaginative, qui a produit des auteurs de renoms. Qui a instauré la trève dans les guerres, a construit les cathédrales, étudié les classiques grecs.

Qui s’est ouverte sur le monde. Qui a imaginé les premières université, valorisé la pensée en tant qu’activité supérieure. Qui a codifié la musique et développé le chant grégorien, a développé l’amour courtois. Qui a connu les grandes foires commerciales et une forme de mondialisation qui, associée avec la progression des technologies et le réchauffement climatique médiéval, a apporté la prospérité à de nombreuses populations.



L’importance du corps

Dans une interview au magazine Le Point en 2011, Jacques Le Goff précise à propos du chant grégorien :

« C'est une musique qui engage le corps, dont vous avez toujours souligné l'importance pour les hommes du Moyen Âge...
Oui, elle participe de la joie du corps. Or l'un des antagonismes fondamentaux du Moyen Âge, c'est justement le rapport au corps, objet de deux sentiments contradictoires : il est humilié, parce qu'il est l'objet du péché d'Adam et Ève, et les moines le mortifient par le jeûne, l'abstinence ou même la flagellation. Mais, en même temps, le christianisme est la seule religion qui considère comme un dogme la résurrection des corps et qui estime que les élus auront un corps glorieux au paradis.

Mais au quotidien, comment vit-on son corps ?
Pour le Moyen Âge, le sens principal, c'est l'oeil. Cela s'explique en partie par la théologie médiévale. Si les cinq sens sont une notion qui nous vient de l'Antiquité, les sociétés postérieures ont donné une importance plus ou moins grande à tel ou tel de ces sens. Pour les théologiens du Moyen Âge, surtout à partir du XIII siècle, Dieu est lumière. C'est donc la vue qui est le sens le plus proche de Dieu. Ce qui n'empêche pas que l'odorat ou le toucher soient très importants. Mais l'oeil, c'est aussi très sensuel ! Le Moyen Âge a été d'ailleurs d'une extrême sensibilité à la couleur. C'est un autre aspect de la recherche de la joie qui caractérise cette époque pleine de rires... »

Le Goff a souligné l’importance du corps au Moyen-Âge, dont l’époque actuelle est redevable. Le résumé de son ouvrage Une histoire du corps au Moyen-Age dit ceci : « Le corps a trop longtemps été oublié par l'histoire et les historiens. Or, il constitue l'une des dynamiques majeures de l'Occident. De l'abstinence des prêtres aux délices du pays de cocagne, du christianisme au paganisme, du rire au don des larmes dont Saint Louis était dépourvu, de la mode vestimentaire aux sports, du célibat à l'amour courtois, d'Héloïse à Abélard jusqu'à Saint François, le corps est le siège d'une tension fondamentale. »

Le Goff est sorti des sentiers battus symbolisés par l’aphorisme réducteur de Marx qui définissait le religion comme « l'opium du peuple ». Pour l’historien on ne peut aborder le fait religieux avec nos lunettes d’aujourd’hui. Il précise par ailleurs que si Moyen-Âge a posé les bases de la conscience collective en termes d’européens ou de chrétienté, le christianisme y a contribué, qui a porté les germes de la laïcité, de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

L’Histoire de notre passé aide à comprendre notre époque, si collée sur elle-même, dotée de si peu de recul, sorte de « modernité effarée » pour citer l’historien, croyant qu’elle a inventé l’humanité avec les Droits humains. La réalité est différente. Jacques Le Goff nous invite à s’en rendre compte par nous-mêmes. Son étude de l’époque médiévale est une somme de connaissances transmises dans de nombreux ouvrages. On ne peut aujourd’hui qu’encourager à lire ou relire Jacques Le Goff.

 

 

Par quoi commencer ? Le choix est vaste et difficile tant l’historien a touché à presque tous les aspects. Quelques pistes :




jacques le goff,histoire,moyen-âge,médiéval,légende noire,foi,religion,christianisme,Refusant la légende " noire " du Moyen Age, comme les rêveries trop idéalisées, il fait revivre l'intense richesse d'une civilisation, marquée par l'Eglise chrétienne. Insistant sur la capacité d'innovation d'une culture qui se disait hostile à toute nouveauté, il n'hésite pas à évoquer de multiples " renaissances ". Ce livre passionnant et très accessible dessine un Moyen Age ignoré, novateur, effrayé par les millénarismes et pourtant largement porté par l'espoir. Jacques Le Goff montre avec un immense talent que l'humanisme n'a pas attendu la Renaissance pour apparaître. Et que l'Europe à venir ne saurait s'inventer en oubliant son passé.


 

 

 

 

 

jacques le goff,histoire,moyen-âge,médiéval,légende noire,foi,religion,christianisme,Il y a un "vilain" Moyen Âge, intolérent, violent, pauvre - et Jacques Le Goff en parle sans détour.
Mais il y a aussi et surtout un "beau" Moyen Âge, et les enfants l'adorent. C'est celui des chevaliers et des tournois, des châteaux forts et des cathédrales, des jongleurs et des troubadours, des foires et des pèlerinages. Le Moyen Âge, c'est aussi la quête du Graal, la légende des chevaliers de la Table ronde, le roman de Tristan et Iseut, Notre Dame de Paris, les anges, les saints, les fées et les monstres, le combat de Carnaval et le Carême...Enfin, c'est au Moyen Âge que naît l'Europe, l'unité de sa culture dans la diversité de ses pays et de ses langues.



jacques le goff,histoire,moyen-âge,médiéval,légende noire,foi,religion,christianisme,« Un autre Moyen Âge c'est un Moyen Âge total qui s'élabore aussi bien à partir des sources littéraires, archéologiques, artistiques, juridiques qu'avec les seuls documents naguère concédés aux médiévistes "purs". C'est la période qui nous permet le mieux de nous saisir dans nos racines et nos ruptures, dans notre modernité effarée, dans notre besoin de comprendre le changement, la transformation qui est le fonds de l'histoire en tant que science et en tant qu'expérience vécue. C'est ce passé primordial où notre identité collective, quête angoissée des sociétés actuelles, a acquis certaines caractéristiques essentielles. »


 

 

 

jacques le goff,histoire,moyen-âge,médiéval,légende noire,foi,religion,christianisme,Le clerc est le descendant d'une lignée originale dans l'Occident urbain du Moyen Age : celle des intellectuels. L'enquête de Jacques Le Goff est une introduction à la sociologie historique de l'intellectuel occidental.

 

 

 

 

 


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17 réactions à cet article    


  • morice morice 2 avril 2014 15:37

    Et voilà : il a encore tout gâché en restant superficiel comme il sait l’être !


    Les thèses de Le Goff ne se résument en rien aux fadaises « Le Goff est sorti des sentiers battus symbolisés par l’aphorisme réducteur de Marx qui définissait le religion comme « l’opium du peuple  », car en fait elles reposent sur l’apport de Marx, justement, poursuivant l’œuvre des historiens des Annales, dont Marc Bloch, fusillé par la Milice après avoir été torturé. Et c’est indéniable,, cet apport ! Ce que dit Le Goff, et qui a totalement échappé à l’auteur, qui n’a rien lu de lui ni rien retenu de lui, visiblement, c’est que les sociétés créent en religion l’image des évolutions d’elles-mêmes. Si un groupe nouveau qui s’appelle la bourgeoisie et qui pratique le prêt usurier condamné par l’Eglise, il faut bien le caser quelque part, sinon ils partent tous en Enfer et l’Eglise ne peut pas reposer uniquement sur la noblesse, dont l’émiettement de la propriété par héritage est la tare congénitale : à la fin il ne restera rien à hériter. Alors l’Eglise invente le Purgatoire, sorte de sas à pêchés, où ceux-ci disparaissent au bout d’un temps... pour permettre aux riches commerçants et aux banquiers qui ont prêté (aux évêques par exemple, choyés par la bourgeoisie naissante) de ne pas être bannis totalement de la société. Et avoir droit au Paradis. La société pré-Moyen Ageuse et en noir et blanc (Enfer OU Paradis) le Moyen Age lu apporte presque la couleur en créant une nuance intermédiaire de gris... En somme, le haut Moyen-Age installe de quoi créer le capitalisme : les grands moulins sont une révolution pré-industrielle car ils produisent beaucoup plus, l’agriculture adoptera de nouvelles techniques (et un peu plus tard les légumineuses à la place de la jachère), l’artisanat se développe et les villes commerçantes fleurissent, notamment textiles ; on utilise des arbres pour une civilisation du bois avant celle du charbon (on a défriché à tour de bras on re-plantera au XVIIIeme ), et en religion le terrain est mûr pour accepter une nouvelle classe d’individus rejetés par une religion stricte des débuts du christianisme. Marx reprendra cette idée non pas en la résumant en « opium du peuple » si réducteur mais en démontrant que la religion est bien création humaine et qu’elle est le parfait reflet de la société à un moment donné de l’histoire. Visiblement, vous ne connaissez pas davantage la pensée marxiste que celle de la Nouvelle Histoire. Voilà et on a même pas évoqué la création des limbes... qui est est encore un autre cas de religion confrontée à l’évolution des sociétés....la preuve, elles n’existent plus officiellement depuis ... 2007. Là le Purgatoire ne marchait plus car les enfants concernés n’étaient pas baptisés : alors on a créé des  « sanctuaires à répit »...

    Cela s’appelle gâcher une pensée majeure de ce siècle, ce que vous venez de faire, le gourou de la plante des pieds.

    • Antoine Diederick 2 avril 2014 18:50

      a Monsieur Morice,

      Sur ce coup, vous êtes plus intéressant qu’avec les histoires des petits navions.

      J’ai l’habitude de croire en Dieu et accessoirement de penser que les pères abbés des grands monastères chrétiens étaient des précurseurs des PDG de nos actuelles multinationales (toutes proportions gardées).
       De saint Benoit à saint Bernard, jurisconsultes , hommes de foi et organisateurs.


    • Antoine Diederick 2 avril 2014 21:10

      depuis, le dérapage est manifeste ...


    • morice morice 2 avril 2014 15:44

      pourquoi l’auteur préfère-t-il citer Heers ?


      voici la réponse :

      L’apport arabe dans la redécouverte de la pensée grecque en Europe : Jacques Heers pensait qu’on surestime largement la contribution des Arabes dans la redécouverte de la philosophie d’Aristote en Occident. Selon lui, « l’enseignement [de la pensée grecque en Occident], celui de la Logique notamment, n’a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités. L’on se servait alors de traductions latines des textes grecs d’origine que les clercs et les érudits de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l’arabe en latin, que l’on attribue généralement à Avicenne et à Averoès sont apparues relativement tard, alors que tous les enseignements étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d’un siècle que la Logique, directement inspirée d’Aristote, était reconnue comme l’un des sept « arts libéraux » du cursus universitaire2 ».

      or en suisse il fait partie d’un parti politique anti-immigrés.

      ce qui l’oppose à LeGoff :

      Malgré une hostilité le plus souvent très vive des Français à l’égard des musulmans, la France a fait du Moyen Age à nos jours des emprunts culturels et humains à l’islam qui ont enrichi et continuent d’enrichir sa vie sociale et intellectuelle.

      • Jacques Le Goff, 2007, Préface, dans Histoire de l’islam et des musulmans en France, paru Albin Michel, 2007, p.13, Ouvrage collectif.

        le citer dans un hommage à Le Goff est donc aussi une honte.

        Quant à « Virginie Pernoud », citée, il doit s’agir de Régine Pernoud.... obligatoirement :



      • Antoine Diederick 2 avril 2014 18:54

        parfois Agoravox me donne envie d’être journaliste.... smiley


      • Antoine Diederick 2 avril 2014 21:15

        a Monsieur Morice,

        ce débat : de l’héritage historique à travers la chrétienté est très français.

        En somme, on s’en fout !

        Le principal, hors anecdotique, est querelle d’historien et de pensée totalisante.
        Ce qui est important, c’est l’héritage et moins le mode de transmission, c’est comme si l’académie jugeait du moyen et non pas de l’usage.


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 avril 2014 16:22

        Nous n’entendront plus sa voix ,certes de plus en plus lente mais portant des réflexions intelligentes et érudites sur son cher moyen-âge lors de ses émissions mensuelles sur France Culture .
        Hier la camarde nous a jouée un sale tour ,pas drôle ,en faisant disparaître un monument français , voir mondial . Reste l’oeuvre .
        Salope de camarde !


        • Richard Schneider Richard Schneider 2 avril 2014 17:26

          @ l’auteur :

          Peut-être avez-vous écrit votre article une peu trop vite : confondre les Duby et les Pernoud, cela la f… mal dans une anlayse - un peu succinte - de l’œuvre de feu Le Goff.
          De plus, vous ne citez pas deux livres majeurs : La naissance du Purgatoire et Saint-Louis. C’est un peu dommage, car il me semble que vous avez assez bien décrit « l’esprit » du grand historien.

          • ZEN ZEN 2 avril 2014 18:13

            N’étant pas historien, c’est Régine Pernoud (et non Virginie, comme dit l’auteur) qui m’a amené aux deux grands que sont Duby et Le Goff.
            Hommage.


            • Antoine Diederick 2 avril 2014 18:56

              ah, le roman historique comme accident littéraire smiley

              quoique, c’est un style utile et plaisant.


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 avril 2014 10:58

              Il y a parfois de bons romans historiques ; exemple « la bataille » de Patrick Rambaud .


            • bakerstreet bakerstreet 3 avril 2014 13:56

              Il existe sans doute des romans historiques vrais, mais parfaitement barbants. 

              Et d’autres qui sont de vrais mensonges, mais captivants. 

              Lequel faut il privilégier, si votre gamin vous demande conseil ?
              Pour moi le choix est fait !. 

              Et l’utilité choisie !

              Attendu que ce roman sera la graine d’enthousiasme qui lu fera ouvrir les yeux, et le rendra curieux de l’histoire, des hommes, du passé.
               
              Tous ces liens impalpables qui feront corps, jusqu’au jour où il retrouvera ce petit roman, poussiéreux, sur une étagère. 
              Quelque chose comme « Invanhoe », mais plus moderne. 
              Quel est le gamin qui lit encore Walter Scott. « Il faut être de son temps ! » Comme disait jean sans terre....
              Il rira de tous ces mensonges, mais regrettera le rêve, l’enfance, dont il a tout de même sauvé l’essentiel, à travers sa passion intacte.

            • cevennevive cevennevive 3 avril 2014 14:51

              Bakerstreet bonjour,


              Vous avez raison !

              Je ne crains pas de passer pour une gourde si je vous dis que c’est le livre « Angélique, marquise des Anges » d’Anne et Serge Golon, qui a suscité ma passion pour l’histoire, lorsque j’étais toute jeune !

              Après, ce furent « les Rois Maudits » et bien d’autres...

              Le roman historique, fût-il approximatif, ouvre l’esprit et donne envie de savoir plus précisément les faits et les implications.

              Bonjour aussi à hommelibre, et merci pour l’article. Le Goff était un « grand ».


            • bakerstreet bakerstreet 2 avril 2014 22:02

              Bravo pour votre article.

              Jacques le goff , et Duby, deux maîtres en histoire, en déclinant ce mot dans les deux sens du terme. Il reste leurs livres, qui continuent à nous parler au présent. Le moyen age reste avec eux furieusement moderne


              • Jaco 3 avril 2014 10:39

                Merci pour cet article très bien écrit.
                En essayant de critiquer auprès de certains amis l’époque moderne en la comparant à certains bons côtés du « moyen âge », j’ai constaté certaines réactions épidermiques propres à l’idéologie des lumières. « l’inquisition, la dictature des curés, une époque de famines... »
                Il faut enlever nos œillères idéologiques et savoir discerner le bon grain de l’ivraie, de notre époque moderne, comme du moyen âge.
                Vous m’avez donné envie de lire Le Goff. Si je croise un de ses livres un jour, je m’y pencherai sûrement.


                • bakerstreet bakerstreet 3 avril 2014 12:55

                  Ne pas oublier non plus Braudel. 

                  Ce qui caractérise les auteurs issus des annales, en même temps qu’un autre courant de compréhension de l’histoire, sortie des carcans nationaux, c’est la qualité de leur écriture, très littéraire, auprès de laquelle certains romanciers modernes qui me tombent des mains, apparaissent totalement desséchés.

                  C’est une sorte de gourmandise qu’ils vous communiquent, à la fois intellectuelle, curieuse, naïve, artistique, et touristique.
                   Ainsi, vous l’apprenez, tout fait corps, tout est lié, les rois thaumaturges et les pouvoirs de madame Tessier, cette voyante extra lucide s’appuyant sur la vanité du vieux monarque Mitterrand. 

                  Jamais plus vous ne verrez les cathédrales, comme avant, mais comme les premières fusées osant affronter le ciel. 

                  Personne ne vous avait dit que le licou, découplant la force des chevaux, et découvert au onzième siècle, avait plus fait pour libérer l’homme, en lui donnant de meilleures récoltes, donc de quoi manger à sa fin, que bien de pauvres conquêtes éphémères.

                  • bakerstreet bakerstreet 3 avril 2014 13:39

                    Homme libre


                    J’ai bien aimé votre article. 
                    Néanmoins, en le relisant, l’accroche me semble contestable, même si elle me semble naturelle : C’est bien en s’opposant à cette vision de l’histoire chronologique que les historiens des annales imposèrent un regard nouveau. 
                    Pourtant, on ne peut que se désoler devant la pauvreté des connaissances historiques de la plupart des gamins.
                    Les enfants ont besoin de balises, de repères. 
                    On retira ensuite les petites roulettes de leur vélo, et ils pourront s’envoler....

                     Peut être a t’on fait des conclusions hâtives sur une certaine conception de l’histoire, qu’on nous a imposé : Naïve, pleine d’images d’Epinal, avec ces gaulois aux casques ailés, Jeanne la pucelle....ect....
                    Mais néanmoins, ce mensonge mythique, nous a structuré, et envie d’en savoir plus. 
                    Est ce que ça ne doit pas être le but de la pédagogie ?

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