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Accueil du site > Tribune Libre > Jahana et Poonam, victimes indiennes de la haine des femmes

Jahana et Poonam, victimes indiennes de la haine des femmes

En Inde, en l'espace d'une semaine, deux femmes ont été assassinées dans l'indifférence la plus totale des médias occidentaux. Il est vrai qu'au pays de Gandhi, rien n'est plus ordinaire que le féminicide.

Lorsque son corps mutilé a été retrouvé le 31 aout dernier, dans un buisson, près d'une voie rapide dans l'Etat du Bengale-Occidental, Jahana Khatoon portait un salwar rose et sur ses jambes étaient inscrits des numéros de téléphone.

L'un de ces numéros permit aux agents de police de remonter à un jeune homme résidant à Bombay. Celui-ci leur révéla qu’il était en couple avec Jahana malgré l'opposition de la famille de la jeune fille. Ils s'étaient alors enfuis avant que le père de Jahana réussisse à persuader sa fille de mettre un terme à la relation.

Les agents apprirent également que Jahana avait été emmenée par son père et son frère à Calcutta où ils travaillaient comme chauffeurs. Durant son interrogatoire, le père de Jahana avoua avoir tué sa fille afin de l'empêcher, dit-il, de déshonorer sa famille musulmane en épousant un homme de confession hindouiste. Alors que son fils conduisait, il avait étranglé Jahana avec une corde avant de la jeter sur le bord de la route et de lui fracasser le crâne à coup de pierre.

Quelques jours avant sa mort, alors qu'elle se trouvait chez sa tante pour un mariage, Jahana, mû par un funeste pressentiment, avait inscrit au henné sur ses jambes des numéros de téléphone, dont celui de l'homme qu'elle aimait.

Selon les statistiques des Nations unies, près de 1000 crimes d'honneur sont commis chaque année en Inde. En 2011, la Cour suprême indienne a décidé que les auteurs de tels crimes encourraient désormais la peine de mort.

Une semaine après l'assassinat de Jahana, le corps carbonisé d'une jeune fille de 20 ans a été retrouvé à Kareli, un village de l'Uttar Pradesh. Lorsqu'elle a été brulée vive par son mari et ses parents, Poonam Singh était enceinte de cinq mois.

Dans sa plainte, Anuj, le frère de Poonam, rapporta que sa sœur était régulièrement torturée par son mari et sa « belle-famille ». Après que Poonam se soit mariée en février dernier, leur père avait donné de l’argent et des articles ménagers en guise de dot. La belle-famille de Poonam souhaitait obtenir en plus un vélo et exerçait sur elle une pression constante. Anuj expliqua que ses parents, n'ayant pas les moyens d'acheter un nouveau vélo, les supplièrent de renoncer à leur demande ; sans succès.

Le 7 septembre dernier, un voisin prévint Anuj que sa sœur avait été brulée vive. La veille du drame, Poonam, en larmes, avait appelé son frère après avoir été longuement battue par son mari et ses parents.

Si elle est pénalisée depuis 1961 en vertu du « Dowry Prohibition Act  », la dote tient toujours lieu de pratique universelle en Inde et s’exerce à l'échelle de toutes les castes et classes sociales. Plusieurs milliers de "crimes de dote" sont recensés chaque année.

En Inde, depuis trois générations, on estime que plus de 50 millions de femmes ont été éliminées en raison d’une violence qui les cible à tous les stades de leur développement et de leur vie. Aux crimes d'honneur et crimes de dot s'ajoutent, le foeticide féminin, les infanticides des petites filles, la mortalité maternelle due aux avortements subis pour se débarrasser des filles et les suicides féminins.

Selon une étude récente publiée dans la revue scientifique The Lancet public health, 37 % des femmes qui se suicident dans le monde vivent en Inde.


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14 réactions à cet article    


  • Étirév 28 septembre 2018 15:07

    La Femme et l’évolution religieuse de l’Inde.

    La vie primitive aux Indes comme partout, représente le premier âge de l’humanité, l’enfance, l’adolescence, la première jeunesse.

    Les enfants de cette grande famille humaine pratiquaient l’agriculture, ils avaient de nombreux troupeaux qu’ils faisaient paître dans de vastes plaines. C’était la grande vie, simple et naturelle. C’est là, sous un beau climat, au milieu d’une splendide végétation que se déroulèrent les premières scènes du drame humain.

    On vit en s’aimant, la discorde n’est pas née. Les hommes sont des frères.

    Ce qui commande, c’est la Loi éternelle qui avait appris que l’« Esprit » naît chez la Dêva (la Femme), pendant qu’elle avance dans son évolution. C’est pour cela que son nom signifie « Lumière ».

    C’est pour expliquer les lois de la Nature, aperçues spontanément par l’Esprit de la Dêva, que fut composé le grand livre sacré de l’Inde, le Véda.
    Aussi, c’est aux Indes que la réaction contre la Femme commença. C’est là que pour la première fois on osa déclarer qu’elle ne doit jamais faire sa volonté, mais celle de l’homme. Loi barbare, venant contraster avec le mot sublime de l’homme jeune qui avait dit à la Femme divine : « Que ta volonté soit faite et non la mienne  ». Cela jeta l’Indienne dans un océan de douleur.
    Ce siècle renferme d’importants événements. Dans tous les pays à la fois un ferment de révolte s’était produit et avait amené un changement profond dans le régime social et dans la religion. Partout, la caste sacerdotale s’emparait du pouvoir, le prêtre se dressait en face de la prêtresse et prétendait diriger le culte à sa place. Il érigeait des temples à de nouveaux dieux et dans ses temples enseignait un dogme sacrilège ou bouffon, qui n’était souvent qu’une altération grossière de la science primitive qu’il ne comprenait plus et à laquelle il mêlait toutes les fantaisies de son imagination, créant ainsi le surnaturel par un besoin d’exagération qui naît dans les cerveaux mal équilibrés.
    L’histoire nous montre les phases diverses que traverse « l’erreur » à travers les cultes nouveaux ; on peut la suivre de siècle en siècle, car, à partir du VIème siècle, l’histoire est ouverte et un grand nombre d’auteurs sont venus tour à tour y inscrire les fastes du régime masculin, sous ses deux formes : sociale et religieuse.
    Ce siècle est une date fatale dans l’humanité. C’est le point de départ de la plus grande révolution qui se soit produite dans le monde, le premier pas vers l’abîme. Cette date marque l’ère de mensonge, de crime qui durera si longtemps et qui laissera dans les cerveaux humains une tare ineffaçable. Dès ce moment, le sombre esprit du mal va régner sur la terre. L’homme, en supprimant la direction, morale de la femme, se crut libre de suivre toutes les impulsions de son instinct, que la raison féminine entravait. Ce fut le règne de la force. Il donna libre cours à ses passions brutales, despotiques, sanguinaires. On vit partout se produire des actes de cruauté, de bestialité, de débauche justifiés par les cultes nouveaux ; des tueries de tous genres, soit qu’on les appelle «  des sacrifices », soit qu’on les appelle « des guerres ». En même temps commençait la terreur des faibles.
    Ce fut le début de l’âge de fer. Il y eut un déchaînement général des passions dans le monde entier. La volonté de l’homme s’élevait au-dessus de toute loi morale et prétendait tout dominer. On ne reconnaissait plus d’autre autorité que la force.

    L’homme dominateur, ayant fait la conquête de l’Inde, y trouva des peuples primitifs, c’est-à-dire gynécocratiques, dont il fit ses esclaves ou qu’il chassa devant lui et dont, par la suite, il ne parla qu’avec dédain et mépris ; il en fit une race inférieure qu’il appela les Dasyous. Cet homme conquérant, c’est Ahriman, le mauvais principe formant des hordes masculines qui vont envahir graduellement l’Inde, la Perse, l’Afrique, l’Europe, exterminant les populations qu’il rencontrait au point de faire naître dans les pays conquis un monde nouveau de sang mêlé.

    Si bien qu’après avoir été longtemps errants, ils finirent par se cantonner dans les anciennes nations en y formant de nouveaux groupes ethniques qui prirent les noms d’Hindous, Perses, Grecs, Latins, Germains et Slaves.

    Cette invasion des hommes forts a été surtout une révolution morale puisque ces conquérants ont voulu faire régner leurs idées et leur morale masculines qui renversent les idées et la morale féminines.

    Ce fut le commencement de l’âge noir.

    Cependant, cette race orgueilleuse allait se déclarer supérieure et se donner à elle-même toutes les qualités.

    C’est vers l’an 1000 avant notre ère que se produisirent les grandes émigrations qui transportèrent des émigrés dans la vallée de Saraswatî.

    Ceux qui restèrent maîtres du pays changèrent complètement l’esprit de la Religion, ils en modifièrent la base fondamentale, c’est-à-dire les questions fondées sur la loi des sexes. L’homme conquérant cherche toujours à imposer les lois de sa physiologie et de sa psychologie ; mais le changement ne pouvait pas se faire brutalement ; il y eut partout une période de transition.

    Suite…


    • blablablietblabla blablablietblabla 28 septembre 2018 18:52

      @Christ Roi
      Si y a bien quelqu’un de ridicule ici c’est bien vous , vous en n’avez pas marre de dire conneries ici ? Déjà rien qu’avec votre pseudo ça en dit long sur votre santé mentale. Sylvain Duriff sortez de ce corps, le Christ cosmique quoi que qu’il est moins con que vous lui, bien atteint certes mais moins con.



    • Alain ANDRE Alain ANDRE 29 septembre 2018 09:04

      @Christ Roi C’est pourtant vrai, même et surtout dans la religion catholique, la femme n’a pas d’autre droit que d’obéir aux hommes et fermer sa gueule. Dans l’église catholique, contrairement aux autres églises chrétiennes, le prêtre est obligé d’être célibataire, la messe ne peut être dite que par un homme, les femmes ne peuvent être que nonnes, vierges et silencieuses....


    • lejules lejules 29 septembre 2018 11:45

      @Christ Roi

      votre réponse est digne de la crétinophobie !!! allons un peu de bon sens quand même ! un peu de compation, Christ aimait les femmes et les respectait. votre réaction salit l’amour chrétien. 

    • lejules lejules 29 septembre 2018 11:47

      @Christ Roi
      votre réponse est digne de la crétinophobie !!! allons un peu de bon sens quand même ! un peu de compation, Christ aimait les femmes et les respectait. votre réaction salit l’amour chrétien.


    • Montdragon Montdragon 29 septembre 2018 12:31

      @Alain ANDRE

      Réflexion d’un boomer déconnecté certainement un peu syndicaliste, grassement payé en retraite sur le dos du prolo, tendance PSU.
      La fin de la réflexion en somme.
      Le problème de ma génération est que vous nous coutez cher en conneries, vote, et pognon.
      Même en Soleil Vert je passe mon tour et devient vegan.


    • Pr gunther-schroebel 6 octobre 2018 13:25

      @Christ Roi


      christ roi, vous êtes incroyable pu***
      à chaque fois que je vous lis c’est une énorme connerie faisant honte à l’idéal d’amour et de compassion qu’est censé incarner votre avatar.
      je n’y vois que deux explications :

      * ou vous êtes un abruti fini, mais à ce point, j’ai des doutes.

      * ou vous êtes un troll qui se déguise et s’amuse aux dépend des naifs et des anti-cléricaux primaires.
      ce qui me semble le plus probable tant vous êtes une caricature.



      en vous souhaitant malgré tout une bonne fesse dominicale

    • Ruut Ruut 28 septembre 2018 16:34
      Tant que ces pratiques barbares restent interdites en France...


      • kako 28 septembre 2018 19:14

        Parce qu’on appelle ces assassinats des « crimes d’honneur » ? L’honneur n’est plus ce que c’était ... !


        • Étirév 29 septembre 2018 06:35

          Jadis, lorsque la femme était outragée dans son sexe, et qu’elle se défendait en tuant son agresseur, elle disait : j’ai vengé mon honneur. Et, en effet, l’outrage atteint toujours l’honneur sexuel de la femme. Aujourd’hui la signification des mots a changé, c’est l’homme qui venge son honneur, et, quand cela ? Quand on l’a outragé, lui, en lui imputant des actes sexuels qu’il n’a pas commis ? Non, quand sa femme a obéi aux lois de la morale naturelle, c’est cela qu’il considère comme un déshonneur pour lui.
          L’homme met son honneur dans la conduite de sa femme, dans celle de ses enfants, de ses parents, même dans celle de ses amis ou de ses coreligionnaires, mais jamais dans sa propre conduite.
          Il est déshonoré par les actions des autres, jamais par les siennes.
          Donc il vit dans la personnalité des autres, qu’il a faite sienne à force d’avoir subi le reflet de leur pensée.

          Livres de Femmes


        • Désintox JPB73 28 septembre 2018 19:21

          Merci pour cet article. La condition des femmes en Inde est mal connue.


          • jjwaDal jjwaDal 29 septembre 2018 11:22
            « Tu adoreras l’homme, ton »saigneur« et maître »... Pas besoin d’être indien comprendre qu’il y a encore « quelques » exemplaires prenant la femme pour du bétail qui n’a pas plus de droit à l’autodétermination que les renards et les belettes. Notre propre culture estimait que les femmes n’avaient ni le droit de vote (l’esprit féminin blablabla) ni le droit de choisir ce qu’elle font de leur corps (contraception, avortement, choix du partenaire et je dois en oublier) il y a très peu de temps.

            • jjwaDal jjwaDal 2 octobre 2018 17:40

              @cassini
              Je trouve cet humour de bon aloi, ce qui ne semble pas être l’opinion générale.


            • yvesduc 6 octobre 2018 07:47

              Merci pour votre article. Attention, la classe moyenne émergente tourne résolument la page de la société patriarcale et adopte des pratiques très égalitaires. La société indienne vit une transformation.

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Anton Struve

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