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Accueil du site > Tribune Libre > « Je pense, je suis ». Mais « qui suis-je ? »

« Je pense, je suis ». Mais « qui suis-je ? »

La sphère de l'être, régie par la vérité du cogito, est bien rassurante. Mais que se passe-t-il quand nous franchissons le pas qui nous sépare de la sphère de l'existence ? Que deviens-je, moi, le sujet libre et pensant, quand je me confronte aux dimensions réelles du temps, de l'espace et des interconnexions sociales ? Car, "être" au sens métaphysique est une belle chose, mais cet état ne suffit pas et nous ressentons le besoin très fort d'exister. Autrement dit, le sujet pensant, abstrait, doit se plier au besoin de puiser sa force et sa réalité dans le monde. Car l'être ne se manifeste par aucune réalité tangible, alors qu'exister est quelque chose de bien réel.

I - "Je pense, je suis". Mais "qui suis-je ?"

La question est à double issue : "1 - Que suis-je ?", "2 - Qui suis-je ?"

Ce que je suis m'est imposé du dehors mais qui je suis doit être défini du dedans, par moi-même en tant qu'être pensant et libre.

Ce que je suis m'est imposé du dehors depuis la nuit des temps : je suis un mortel, une simple parcelle de l'humanité, un individu parmi tant d'autre, un esclave, et pour finir un atome dans l'univers. En tant qu'individu, tout ce que je suis m'est attribué par la société et me définit aux yeux des autres : l'appartenance à ma classe sociale, mon origine familiale, ma nationalité. Même mon nom m'est donné du dehors, je n'ai pas le loisir de me nommer comme je le voudrais pour faire correspondre mon nom et mon Moi.

Demeurer seulement dans la sphère "exister", c'est courir le risque de n'être défini que par les autres et par les usages qui dominent la société au sein de laquelle j'évolue. C'est laisser les autres et la société définir ce que je suis et, par contrecoup, qui je suis.

J'ai dit que l'on "évolue". Oui, on "devient". Mais qu'est-ce que devenir en existant dans le monde mais en restant un sujet pensant ? Nietzsche a dit "deviens ce que tu es". A la lumière de mes propos, on peut interpréter cette devise comme un appel au sujet pensant à prendre les rênes et à les tenir bien fort en dépit des aléas de l'être jeté dans le monde réel et qui en subit la loi. "Deviens", oui, mais sans subir le dehors, en affirmant ce que tu es : un être libre et pensant qui se définit en transcendant les frontières sociales mais aussi de l'univers (le temps et l'espace). Par ce "deviens", l'être reprend le contrôle du temps, puisqu'il ose dire qu'il va utiliser le temps comme moyen d'être. C'est là un défi. "On ne naît pas femme, on le devient", a dit Simone de Beauvoir. La philosophe marque elle aussi cette volonté qui doit animer l'individu, consistant à manier le temps et les autres dimensions (l'espace, la sphère sociale et culturelle) pour se définir. Le cogito fait ainsi irruption dans la sphère de l'existence en affirmant "je suis encore là et c'est moi qui mène la barque".

Deviens ce que tu es sans quoi tu risques de devenir ce que tu hais...

II - La résistance à l'appel du dehors par le "connais-toi toi-même"

L'affirmation de l'ego par la forme du cogito appliquée à la res extensa (la chose étendue, par opposition à la res cogitans, qui est la chose pensante), c'est-à-dire aux dimensions réelles, est un défi. Ce défi peut prendre la forme la plus extrême : la révolte (voir l'homme révolté de Camus) ou la rébellion.

La première, la révolte, est d'ordre métaphysique (il ne faut pas le comprendre au sens de révolte sociale) : l'homme dit "non" à la mort et dit "non" à l'absurde. Il crée ainsi l'immortalité, autrement dit l'Art, d'abord inventé pour les morts, ne l'oublions pas). Il dit "non" aussi à l'absurdité du monde en créant le sens.

Se connaître soi-même, au plan individuel, c'est aussi se créer soi-même par le biais de ce schéma-là : dans cette double quête d'immortalité et de sens.

D'un point de vue bien plus pratique et terre-à-terre, il est bien plus aisé et donc plus sage de commencer l'ascension de cet Everest qu'est le précepte de Delphes par sa voie la plus accessible. Et, quelle est la voie la plus accessible ? La négation, les limites à se poser. Les Grecs l'entendaient d'ailleurs ainsi, se connaître soi-même, c'est avoir conscience de toutes ses limites, limites externes et limites qui sont en nous-mêmes, pour nous préserver car le précepte est un viatique de survie. On peut alors en tirer quelques conseils par formulation négative : 

- Ne pas ignorer qui je suis, ne pas m'ignorer moi-même : à aucun moment. Même sous la pression extérieure et sous le joug du temps, me rappeler ce que je suis et qui je suis pour demeurer libre de penser et de décider.

- Ne pas me fuir moi-même : le dehors me sert de miroir et ce miroir doit être pour moi un moyen de mieux me percevoir moi-même et de m'assumer. Ce miroir du monde ne doit pas supplanter le projet de l'être libre et pensant. Le reflet peut dire ce que je suis aux yeux des autres mais il ne doit pas me dicter ce que je suis à mes propres yeux et encore moins qui je suis. Moi, être libre et pensant, j'utilise le dehors pour me définir et devenir ce que je suis.

- Ne pas me laisser définir par le dehors (voir le point I). La question récurrente que m'envoie la société est "existe-tu ?". Le monde des hommes veut me lancer dans une course à l'existence dans le paraître et l'avoir. Il veut capter mon vouloir pour le diriger exclusivement vers ces dimensions. Si tu n'as pas une Rolex à cinquante ans, tu n'es rien. Ceux qui réussissent se valorisent dans la sphère de l'"exister" et s'opposent à "ceux qui ne sont rien".

Mais, attention, rappelez-vous que la volonté appartient à la sphère de la res cogitans, comme l'a prouvé Descartes. La volonté doit rester en vos seules mains. Il en va de même de l'imagination qui ne doit pas être captée à votre insu pour vous aiguiller sur des chemins qui ne sont pas désirés par votre Moi profond.

L'être pensant est maître de sa volonté et de son imagination. Ces deux merveilles de l'esprit humain lui permettent de s'extraire de tout ce qui lui pèse, au moins momentanément, au moins partiellement. Il peut ainsi se laisser aller à la nostalgie, qui consiste à échapper au présent pour se réfugier dans le passé. Il peut aussi par le secours de l'imagination, construire son projet et son devenir ou rêver qu'il est quelqu'un d'autre. Mais ici le danger le guette encore car le dehors veut lui imposer des modèles à suivre.

Gare aux émotions aussi car elles vous manipulent de l'extérieur, elles ne sont que réactions en chaîne dont vous n'êtes que le maillon et vous rendent très malléables. Seules les pures émotions, vécues en vous-même et par vous en propre, indépendamment de toute pression et dépendance, méritent votre intérêt et peuvent vous définir. L'immédiateté et l'appel à la réaction "à chaud" sont des pièges qui vous exilent loin de vous-mêmes et du lien avec l'Etre, la Nature et l'Univers.

III - A l'heure des Gafa, "qui je suis" va m'échapper de plus en plus

Les "Gafa" recueillent toutes nos données et les agrège pour définir qui vous êtes et, demain, pour vous dire qui vous allez devenir.

Les Gafa définissent qui vous êtes et vous incitent à rester comme vous êtes (elles vous sollicitent par la voie de publicités qui vous encouragent à rester conformes à l'image que vous donnez en cet instant et à vos besoins actuels). Les Gafa se lancent dans la banque en ligne. Par ce nouveau créneau, elles vous cerneront encore mieux puisque chaque dépense sera l'image de ce que vous êtes. Dans une société future, chaque être sera quasi forcé de ne plus devenir (selon les lois de l'imagination et de la volonté dessinées par le sujet libre et pensant) mais à demeurer comme il est car c'est ainsi qu'est sa forme rassurante pour le monde de la consommation qui aspire à bien cerner les individus et à ne pas les laisser évoluer librement, car le libre arbitre nuit à l'anticipation de leurs désirs et donc au commerce mondial.

En conclusion

"Je pense donc je suis" est une loi universelle qui doit s'appliquer en partie à la sphère de l'exister. L'individu ne doit pas se soumettre aveuglément à la question sociale qui le presse ("existe-tu ?") suivie de l'injonction "Prouve que tu existe !", qui lui suggèrent très fortement les voies et les moyens d'exister en fonction de modèles et de comportements dictés par le dehors.

L'être pensant ne doit pas se confiner à la sphère de l'être, il doit conduire la sphère du devenir en gardant le contrôle sur la sphère de l'existence. Dire "non" est le premier réflexe et le plus sain. Dire non à l'absurde et au destin, dire "non" au monde du dehors qui veut me forger au-dedans de moi-même. Dire haut et fort ce que je ne suis pas au nom du mystère du Soi. Car qui je suis échappera toujours aux autres et même, dans une certaine mesure, à moi-même.

Mon "moi" garde une part de mystère que je refuse à laisser qualifier d'étrangeté et de chose anormale à bannir. J'assume ce que je suis dans la sphère du cogito, à savoir un être pensant et libre (par sa volonté et son imagination). Je refuse de me laisser enfermer dans les voies toutes tracées que sont les fonctions et les rôles imposées par la société. Car le moi est toujours singulier et transcende les limites admises.


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35 réactions à cet article    


  • Nicolas_M Nicolas_M 8 août 2019 14:35

    Baratin. Vous êtes une insignifiante et brève forme de vie dont tout le monde aura oublié l’existence d’ici une fraction de seconde à l’échelle de l’univers, dont chaque action est parfaitement prévisible par n’importe quelle IA, tout simplement car comme tous les êtres vivants vous avez besoin de rituels pour vous rassurer et continuer d’exister. Rituel comme par exemple depuis 9 ans venir régulièrement consulter le site Agoravox.

    Vous traversez la crise de la quarantaine, vous avez besoin de vous remettre en question, vous le faites via la philosophie ? Chouette pour vous, quelques centaines de millions d’humains sont exactement dans le même cas actuellement. J’ai une question à vous poser : à part vous prendre la tête en vain, trouvez-vous du plaisir dans le fait d’agencer sous différentes façons des idées ressassées et remuées maintes et maintes fois par des millions de philosophes du monde entier ? Qu’espérez-vous ainsi réaliser, trouver du sens à votre vie ? Ou est-ce simplement une manie, un comportement rituel pour vous rassurer, ceci faisant de vous l’être le moins singulier et le plus banal qui puisse exister  ?


    • Taverne Taverne 8 août 2019 15:47

      @Nicolas_M

      Il y a ceux qui font des petites blagues sur les étagères de commode (plus bas dans cet échange) et ceux qui rêvent de me coller une blague dans le buffet. Moi, je dis que tout cela, c’est pour meubler.

      Lecteurs, comme moi, prenez les choses avec humour et comme le dit le Vermot : « si tu es gai, ris donc ! »


    • McGurk McGurk 8 août 2019 14:37

      A l’heure d’une société qui va à mille à l’heure et se renouvelle sans cesse, les individus ont du mal à définir ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent.

      Je ne compte plus le nombre de personnes qui me disent « si j’avais réfléchi, j’aurais fait tel métier et j’aurais eu telle vie au lieu de celle-ci ». L’article pointe ici la « cause sociétale » autrement dit l’utilisation de l’humain et des orientations prises par la société/les entreprises et ce n’est pas faux pour autant.

      Mais on a déjà pas le temps d’avoir le temps, alors comment peut-on être sûr de savoir qui ont est réellement ? Et ensuite, comment choisir au milieu de pléthore d’offres/d’orientations alors qu’on a aucune idée si ces choix nous intéresseront ou pas sachant qu’on n’a pas exploré ces possibilités ?

      C’est pour ça que les gamins, depuis la petite école, n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent faire plus tard et ce qu’ils veulent devenir, qu’ils sont paumés en fait. Même en école d’ingénieur il n’est pas rare que les étudiants prennent une orientation au pif.

      La technologie est d’ailleurs censée nous simplifier la vie et nous faire gagner du temps, ce qui nous permettrait de nous recentrer sur notre identité. Or, j’ai surtout l’impression qu’elle ajoute à cette complexité déjà existante.


      • Taverne Taverne 8 août 2019 15:05

        @McGurk

        « Or, j’ai surtout l’impression qu’elle ajoute à cette complexité déjà existante. »

        Je suis d’accord. Il faut savoir éclairer nos choix.

        Nous savons, souvent par intuition (1), en premier lieu ce que nous ne voulons pas.

        (1) Intuition est à prendre au sens éclairant de Descartes : ce qui perçu de façon claire et évident par la conscience au sens le plus profond du mot de conscience.

        Mais, avoir dit cela ne suffit pas car souvent nous écartons des choix par ignorance ou manque d’éclairage sur les enjeux de ces choix. C’est la volonté qui doit rejeter, pas l’humeur. Il ne faut pas confondre la volonté, acte de liberté de l’être pensant, avec le caractère (cette chose forgée par le dehors). Donc, notre pensée libre doit examiner avec clarté et évidence les choix avant de laisser la (libre) volonté les rejeter.

        Le choix se fait d’abord par négation (rejet des mauvais choix). Ce première étape se fait par la double opération de la « raison éclairée » (prendre le temps d’une connaissance complète et d’entendre les avis compétents) et de la « raison éclaircie » (rejeter tout le trop-plein).


      • MagicBuster 8 août 2019 14:58

        La valeur n’attend point le nombre des années ( Le Cid corneille ).

        > L’avaleuse non plus


        • Taverne Taverne 8 août 2019 17:20

          @MagicBuster

          Corneille a fait mieux, voyons, par exemple à propos de fesses et de poulet  :

          Polyeucte

          Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle,
          Et le désir s’accroît quand l’effet se recule.

          Horace : Acte I : Scène 1

          Sabine

          Je suis romaine, hélas ! Puisque mon époux l’est  ;
          L’Hymen me fait de Rome embrasser l’intérêt ;

          Mais ce nœud me tiendrait en esclave enchaînée,
          S’il m’empêchait de voir en quels lieux je suis née.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 8 août 2019 15:14

          Je pense donc j’essuie ce qui fait de moi un être inauthentique. Toute notre vie, nous tentons de ressembler à notre vrai moi. Celui qui en toutes circonstances détermineront toujours nos choix en n’importe qu’elles circonstances. Nous sont bien plus déterminés que nous le croyons. Tout dépend ce qui nous détermine : le monde extérieur ou le fruit de notre propre histoire. Lire la névrose de destinée de Freud. Quoique nous fassions, nous reproduisons toujours le même schéma. Excepté si nous passons du : je pense donc je suis à « je ME pense donc je suis ». Ce qui crée un ouverture dans le champ des possibles et une plus grande créativité, libéré des chaines du destin. le jour où vous cessez de vous poser la question, peut-être qu’il ne sera plus nécessaire pour vous de la poser. Dit autrement : je m’accepte comme je suis.


          • Taverne Taverne 8 août 2019 15:32

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.

            « Je pense et j’existe » serait un pont utile entre la sphère de l’être et celle de la pensée. Cette démarche permettrait à l’être d’affirmer sa puissance au-delà des limites de la seule sphère où il est contenu (celle de la pensée) pour prendre réalité dans la sphère de l’existence ( ce qui est perçu). Construire des ponts entre je que je suis dans chacune de ces deux sphères. L’être pensant, en s’immisçant dans la seconde sphère, peut réduire le déterminisme (et ses névroses).

            « je m’accepte comme je suis. » D’accord mais...qui suis-je ?


          • Taverne Taverne 8 août 2019 15:36

            Mais il me semble que votre interrogation tourne autour de l’acceptation par soi de ce que l’on est et s’applique ainsi seulement au « comment suis-je ? » Or, dresser l’inventaire de ses attributs et de ses failles ne suffit pas et il faut persister plus avant dans la question « qui suis-je ? »


          • Taverne Taverne 8 août 2019 16:11

            Je m’explique mieux...

            Ce que je veux dire, c’est qu’affirmer « je dois m’accepter comme je suis » n’est qu’une démarche de docteur qui pose un diagnostic et qui repart après avoir prescrit son remède. Mais « je » n’est pas un patient. Donc vous avez raison mais sur le plan médical uniquement, aussi bien physique que moral, pas du point de vue du philosophe et que gêne un peu ce « je dois » dicté par le doigt du médecin. Ne tombons pas pour autant dans les travers d’un Nietzsche qui ignora ce conseil et qui a fini fou, mais restons ici sur le plan philosophique des choses.

            La démarche du philosophe est tout autre. Il ne vient pas donner des remèdes mais il revient inlassablement avec les mêmes questions sans espérer y répondre de son vivant. Socrate en mourant dit : « si tu m’interroge sur ce que je sais, je te dirai que je ne sais rien » (je cite de mémoire mais pas moins que Platon) Socrate fut surnommé le taon d’Athènes parce qu’il ne cessait de harceler les autres avec ses questions.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 8 août 2019 17:32

            @Taverne

            Je suis ce que j’accepte en moi de positif et créatif. Je suis ma propre solution de l’étant.


          • Taverne Taverne 8 août 2019 23:25

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.

            Je suis d’accord avec vous, mais n’est-ce pas plutôt là une dimension « aime toi toi-même » ? S’il s’agit de s’accepter, c’est pour s’aimer. Et s’aimer permet d’aimer les autres. La question de l’estime de soi est ici autre chose que la question philosophique « qui suis-je ? » où le sujet est à prendre au sens universel (c’est tout être humain comme le « je » du cogito) et non pas au sens singulier de chacun.


          • mmbbb 9 août 2019 21:01

            @Mélusine ou la Robe de Saphir. definition de l etant 
            «  L’étant est un concept philosophique désignant ce qui est1. Ce concept permet de distinguer, l’expérience phénoménologique vécue par tout humain en contact avec le monde dans lequel il est immergé, du concept métaphysique du philosophe qui s’interroge sur l’essence de cette présence. Cette distinction met en évidence la différence entre le concept de l’étant comme ce qui se montre et le concept d’être comme ce qui est la vérité de l’étant, ce qui le fonde et permet sa présence même.  »

            le Doliprane n est pas fourni 


          • Vaietsev 11 août 2019 10:30

            @Taverne 
            Votre billet est d’une clarté et d’une perfection , j’ai cru me voir dans une autre vie avec cette art de la rhétorique qui caractérise les grands diplomés .
            Rien à redire ,votre billet est parfait ,tout est dis .On ne peut aller plus loin dans la recherche de la compréhension du monde .
            En revanche , je suis contre ,moi aussi Mélusine ou robe de saphir ,quand il dis s’aimer tel qu’il est ,que ce soit dans sa partie créative comme dans ce qu’il renvoie comme image aux autres et son attitude du moi dans une existence.
            Mélusine ou robe de saphir ,comme plusieurs ,doit être ,lui aussi ,de ses internautes diplomés ,c’est pourquoi lui n’est pas conchié et conspué comme n’étant rien ,aussi quand il pense ,lui n’a pas à faire à la femelle ,au gouvernement et à tout ses hommes qui réduise pour un citoyen que je suis ,le : « Je pense donc je suis » par tu n’es rien ,et je te l’affirme et te le prouve.

            La confiance est en partie la raison du pourquoi UN citoyen est conspué par cette richesse de la femelle,ce parce qu’elles savent que celui là n’ pas fait d’études et n’a pas les diplomes de ceux qui mérite de porter un jugement ,car porter un jugement ,c’est d’abord avoir le BAC ,ensuite on verra ,or pour me moment,les sans diplomes qui s’essaie à se construire se trouve né à né avec l’infiniment mauvais et l’infiniment léger dehors ,c’est à dire la femelle ainsi que tout ses hommes trop féminisés ,car les familles moyennes et d’ouvriers non pas droit à la parole et à la pensée puisqu’il n’en ont jamais été capables ,et dans leur naiveté adolescente ,la femelle comme la richesse le sait ,du pourquoi on conspue à la méthode Macron et à sa haine que ses gens représente les gens du bas ,ce encore plus s’il ne sont sont pas aidés par leur physique ou aurait de bons gouts comme la richesse ,ce parce que être d’une famille moyenne n’est pas en lien avec le bon gout mais le mauvais.

            Ce ,si ce que je dis était faux ,un monde à part ,c’est à dire le monde du show biz et de tout ses gens qui en sont dans l’ombre ,ne me ferait DEJA pas vivre un futur qu’ils m’ont imposés en entrant dans une vie privée comme dans un moulin pour y deverser des torrents de haine ,comme par exemple ,la misandre Mademoizelle Valérie pécresse ou de toute ses voix off fabriqués par chaque citoyen qui passe pendant un reportage ou par chaque journaliste qui s’amuse de stresser UN citoyen afin de lui abimer sa belle mémoire et son imagination .

            Alors exister pour permettre par exemple de faire une vie volage dégueulasse ou de se trouver une amie par exemple ,afin que tout ce beau monde du show biz et tout ce beau monde de ce pays comme les hommes par exemple ainsi que les femmes ,en fassent autant ,mais bien pire encore , puisse se permettre de s’appuyer sur CE CITOYEN que l’on suis depuis des années (depuis l’ère Jacques Chirac ,c’est dire) pour consommer du sexe parce qu’il est accompagnée et que parce que Mademoizelle ainsi que Madame en a besoin , il est d’usage de bien comprendre ou l’on vie et qui vous entoure ,car ce pays parce que les moins que riens ont bon gout ou aime assez souvent avec naiveté ,c’est à dire ne savent pas qui sont les hommes ,qui sont les femmes dans leur entité ,tout les mécréants et tout les corrompus auront toujours besoin d’un plus con que soit qui ne l’est pas pour arriver qui plus est A SES PULSIONS SEXUELLES ,car c’est de ça qu’il s’agit ,et rien d’autre .

            Les hommes du gouvernement ont laissé le pays depuis bien longtemps ,d’ailleurs nous serions tous anglais ou américains et ça me fait peur ,aussi quand Monsieur Taverne nous explique ce qui se dessine pour demain ,c’est à dire la résilience zéro de la pensée .
            Comprenons donc pourquoi l’immigration est une chance pour notre pays , on y privilégie les gens sous payés et qui ne réclament pas et ne demande rien ,à des idiots et niais de blancs qu ne savent pas de quoi ils parlent et qui ont le culot de toujours contester pour emmerder le monde,quand pourtant parmi ceux là au passage plusieurs sont de ces privilégies qui vivent trop bien ,et eux toucheront une retraite à taux plein ,quand ceux qui aimait aussi et s’engageait de loin pour leur pays ,on leur à fait la guerre et briser leur vie ,car ceux là comprenait ,or dans ce pays ,ça à toujours été une habitude que les gens ne comprenne rien .
            Une façon de dire ,creusons le grand canyon un peu plus entre nous et le peuple et tirons nous vite avec le pognon .

            Savent ils tout ses puissants et patrons d’entreprises en privilégiant l’immigration ,qu’il pourrait faire face à une manipulation de la conscience ,d’abord parce que dans cette immigration ,on est extrèmement raffinée et très fin, de la finalité alors à finir par mieux payer ses gens et tant qu’a faire un beau jour en venir au suicide alors .
            Doit on se réjouir ?
            C’est moins sur , avoir demain comme responsables et autres supérieurs ,une communauté de migrants qui à pris du galon jusqu’a en être devenu intouchable car la langue de France se parle avant tout par les étrangers quelqu’ils soient,c’est peu rassurant ,ce d’abord parce que plusieurs pleutres et peintres estime que le langue de France est un progrès et que l’avenir dépend de cette langue .
            Je préfère vous le dire de suite ,remballez les gaules ,c’est perdu d’avance, à moins que vous ne souhaitiez un pays dominé par les étrangers quelqu’ils soient .

            En conclusion , je veux devenir oui ,mais je n’oublie pas l’existence et le dehors qui veille sur moi comme l’huile sur le feu,ce à la moindre escarcelle ,on puisse tuer un citoyen car la finalité des familles moyennes et de nous qui ne sommes rien lorsque la femelle nous le fais comprendre ,quand nous nous construisons ,c’est de nous engager dans le rêve afin d’y faire une faute ,pour être rayer de la carte .
            Ce ,être ici ,c’est courir à sa perte ,car la chaine la plus puissante d’europe nous le répète assez souvent ,en terre étrangère française ,tout ce qui dis ,c’est plus de mensonges que vérités. 
            Un moyen de dire de la part de tout ces gens : Nous voulons aimons tellement quand nous vous faisons ridicules ,ce car vos pulsions sont nos vices cachées que nous n’assumons pas mais que nous faisons porter ,car nous avons besoin d’un premier ,et nous bourgeois et idiots de cette grande famille ,nous ne serons pas de ces premiers.

            Vaietsev1

             


          • Étirév 8 août 2019 15:20

            « La question est à double issue : « 1 - Que suis-je ? », « 2 - Qui suis-je ? » »
            En vérité, l’expression orale ou écrite n’est-elle pas un frein à l’accession aux réponses de ces deux questions ?


            • MagicBuster 8 août 2019 15:33

              @Étirév

              C’est pas faux, mais il faut définir mieux JE.

              Moi, c’est trois personnes à la fois.

              Celui que j’aimerai être, celui que je crois être, et celui que je suis vraiment.

              Alors Qui suis-je ?


            • Taverne Taverne 8 août 2019 15:50

              @MagicBuster

              « Moi, c’est trois personnes à la fois. »

              Je vois que vous n’avez pas retenu ou pas lu ce que j’ai dit de la trinité du Moi dans l’article précédent dans lequel je donne tort à Descartes qui disait que nous sommes un alors que nous sommes trois.


            • vesjem vesjem 8 août 2019 21:22

              y’a pas plus idiot que de croire que : « je pense donc je suis »


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 8 août 2019 21:51

                @vesjem

                Chez Larcher c’est je panse donc je puis.


              • Taverne Taverne 8 août 2019 23:28

                @vesjem

                Quand on lit le Discours de la méthode, on ne trouve pas cela idiot du tout. J’ai lu votre article qui conteste la notion de libre arbitre. Vous dites en partie vrai mais votre analyse est incomplète. Même en situation de déterminisme, la pensée existe. Et c’est encore plus vrai pour la conscience car la conscience n’est pas que la pensée.


              • vesjem vesjem 9 août 2019 08:35

                dans l’article sur le libre-arbitre, il est question d’ hérédité physiologique, d’une part, et d’un perpétuel chaos aléatoire d’évènements infinis, d’autre part


              • jalin 9 août 2019 16:56

                @Taverne

                Sans la pensée, il n’y a pas de langage, et Lycée de Versailles, donc le mot conscience n’a aucune existence sans pensée dans le langage.

                D’ailleurs comme bander, si je ne peux pas penser à Fernande ?


              • jalin 9 août 2019 16:57

                @jalin
                D’ailleurs comment bander, si je ne peux pas penser à Fernande puisque son nom fait partie du langage ?


              • jjwaDal jjwaDal 9 août 2019 00:01

                « Qui suis-je ? » est toujours une bonne question. Je lui préfère « Qui est »je«  ? ».

                Asimov, dans « Against stupidity, THE GODS THEMSELVES, may contend in vain... » nous décrit finalement très bien. J’ai dit dans le passé ne pas croire une seconde au libre arbitre et donc pour moi le « Je » est une convention de langage à usage social. En bonne logique, nous devrions dire « nous ».


                • troletbuse troletbuse 9 août 2019 13:16

                  Moi, je suis les verres au fond du café

                  J’ai bien trop à faire pour pouvoir réver

                  ....


                  • vesjem vesjem 9 août 2019 17:49

                    @troletbuse
                    ils sont arrivés se tenant par la main


                  • troletbuse troletbuse 9 août 2019 23:24

                    @vesjem
                    Enfin un qui suis, donc qui est  smiley


                  • vesjem vesjem 10 août 2019 17:18

                    @troletbuse


                  • yapadekkoaqba yapadekkoaqba 9 août 2019 13:28

                    Je pense que je suis et je pense ce que je suis.


                    • ribouldingue ribouldingue 9 août 2019 20:31

                      Dis moi qui tu suis, je te dirais qui je hais !


                      • JPCiron JPCiron 9 août 2019 21:04

                        Bonjour,

                        A l’expression « deviens ce que tu es » peut correspondre toute une série d’hypothèses implicites. Qui souvent seraient à classer dans la catégorie des croyances qui nous rapprochent des dieux.

                        Pourquoi ne pas partir d’une autre expression intéressante : « on est ce que l’on est devenu » ? Qui véhiculerait sans doute d’autres sortes d’hypothèses implicites. Que nous aurions en commun avec le reste du vivant, à différent degrés ?

                        Moins glorieux, mais plus réaliste/ pragmatique ?


                        • popov 10 août 2019 16:35

                          @JPCiron

                          À l’expression « Deviens ce que tu es », je préfère l’expression zen « Deviens de moins en moins ce que tu n’es pas ».


                        • popov 10 août 2019 16:23

                          @Taverne

                          Bonjour

                          Je pense donc je suis.

                          1 Je n’ai jamais compris cette relation de cause à effet. Pourquoi pas « Je me gratte la tête donc je suis » ?

                          2 Pourquoi Descartes a-t-il besoin de se « démontrer » qu’il est. Serait-il rongé par le doute concernant son existence s’il n’avait pas trouvé cette formule lapidaire ? Pourquoi la conscience du fait qu’il pense devrait-elle précéder celle d’être ?

                          3 A-t-on besoin d’en être conscient pour être ? Le caillou n’est-il pas ?

                          4 Pourquoi la question « Qui suis-je ? » et pourquoi pas « Que suis-je ? ».


                          • Taverne Taverne 10 août 2019 16:54

                            @popov

                            1 Descartes a modifié par la suite son énoncé en ôtant le « donc » pour bien faire comprendre qu’il n’y a pas de lien de cause à effet et que l’être et la pensée sont concomitants et indissociables. Il n’y a pas un élément qui précède l’autre, ils ne font qu’un. Ainsi, le cogito reformulé en ’je pense, je suis," est comme l’atome : une vérité qu’aucun argument et qu’aucune force ne pourra jamais désintégrer. N’est-ce pas une belle chose ?

                            2 Descartes ne ressentait aucun besoin de se prouver à lui-même qu’il existait. Il voulait atteindre la vérité en supprimant tout ce qui est faux ou douteux. Atteindre la vérité pour remplacer le soi-disant bon sens (dont il se moque au début de son Discours de la méthode) par la pure raison, car la raison aidera l’Humanité.


                          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 août 2019 05:52

                            Ce qu’il y a de triste dans tout ça c’est que les vaines complications de votre prose laissent à penser au quidam que le Soi est une réalité tellement subtile qu’il est vain de tenter de la comprendre alors que la chose est bien plus simple qu’il n’y paraît.

                            Au moins l’aidez-vous à saisir un temps qu’il existe un au-delà à la vie d’automate désirant enfermé dans des routines téléguidées par le marketing. Mais, malheureusement, vous ne lui donnez qu’une envie, y revenir au plus vite...

                            Bref, je ne saurais trop vous recommander d’y mettre plus de pédagogie, plus de simplicité aussi...

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